Analyse des outils de gestion du risque de crédit

Les crises financières récurrentes que le secteur financier en particulier celui bancaire a connues ces dernières années, ont fragilisé l’économie mondiale. Elles ont poussé les autorités de la sphère financière à remettre en question la réglementation bancaire internationale à travers l’introduction de nouvelles normes de prudence, pour renforcer le dispositif prudentiel et accéder à une résilience accrue du système bancaire.

La vulnérabilité des banques se situe dans leur activité de financement de l’économie. Celles-ci doivent effectuer des évaluations de la solvabilité des emprunteurs qui ne s’avèrent pas toujours exhaustives du fait d’une persistance de l’asymétrie d’informations. De plus, la solvabilité d’un client peut se détériorer avec le temps du fait de divers facteurs. Des faillites de banques ont été observées par suite d’un problème d’identification d’une dégradation de la qualité de certains actifs, afin de constituer des provisions pour la passation de ces actifs par pertes et profits.

Par conséquent, un risque important auquel les banques sont confrontées est le risque de crédit, autrement dit l’incapacité d’une contrepartie à respecter les termes d’un accord contractuel. Le risque de crédit nécessite une bonne gestion car la survie de la banque en dépend. Sa gestion se fait à travers plusieurs outils tant standards qu’internes qui devraient être mis en place. Des normes de prudence sont aussi établies par les normalisateurs bancaires internationaux, à travers des ratios à respecter. Les niveaux d’exposition au risque de crédit varient aussi selon la situation économique du pays d’implantation de la banque.

CARACTÉRISTIQUES DU RISQUE DE CRÉDIT

L’octroi des crédits faisant partie des activités principales d’une banque, d’où la naissance du risque de crédit, il s’avère avant tout nécessaire de présenter les caractéristiques dudit risque. A cet effet, nous essayerons de définir en premier lieu un risque. Ensuite, nous définirons le risque de crédit, donnerons ses facteurs, et ses variables.

Définitions du risque

Selon le petit Larousse un risque peut être défini de ces manières suivantes :
– possibilité, probabilité d’un fait, d’un événement considéré comme un mal ou un dommage : les risques de guerre augmentent.
– danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé : Courir le risque d’un échec. Un pilote qui prend trop de risques.
– fait de s’engager dans une action qui pourrait apporter un avantage, mais qui comporte l’éventualité d’un danger : Avoir le goût du risque.
– préjudice, sinistre éventuel que les compagnies d’assurance garantissent moyennant le paiement d’une prime.

Selon Serge Braudo : un risque est un événement dont l’arrivée aléatoire, est susceptible de causer un dommage aux personnes ou aux biens ou aux deux à la fois .

La commission européenne (Directive Seveso 2) définit le risque comme la probabilité qu’un effet spécifique se produise dans une période donnée ou dans des circonstances déterminées. En conséquence, un risque se caractérise selon deux composantes : la probabilité d’occurrence d’un événement donné, la gravité des effets ou conséquences de l’événement supposé pouvoir se produire.

C’est l’éventualité d’un événement futur, incertain ou d’un terme indéterminé, ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer la perte d’un objet ou tout autre dommage.

Définitions du risque de crédit 

Le crédit est la mise à disposition par une personne ou une organisation (le créancier) d’une ressource (une somme d’argent ou un bien) à une autre (le débiteur) contre l’engagement d’être payé ou remboursé dans le futur, à une date déterminée. Lorsque la ressource fournie est un bien, on parle de crédit fournisseur ; lorsque c’est une somme d’argent accordée par une banque, on parle de crédit bancaire (Vernimmen.net) .

Le risque de crédit est le risque de perte due à l’incapacité d’un client ou d’une contrepartie à honorer ses obligations financières. Cette situation peut survenir lorsque l’emprunteur ou la contrepartie ne veut pas honorer son engagement ou alors lorsque sa capacité de remboursement a été altérée. Le risque de crédit est qualifié de risque de crédit direct lorsqu’il survient en rapport avec des facilités de crédit telles que les prêts et avances, et de risque de crédit indirect ou potentiel lorsque le Groupe a avalisé des obligations contractuelles d’un client par l’émission de lettres de crédit et de garanties. Il y a également risque de crédit lorsque le Groupe et son client ont des obligations mutuelles d’échange (ou de mise à disposition) d’instruments financiers à une date ultérieure. Le risque de défaut avant paiement, également appelé risque de pré règlement (« pre settlement risk »), survient en cas de défaut de la contrepartie avant l’échéance du contrat et lorsque le Groupe subit une perte financière dans le processus du remplacement du contrat non exécuté. Lorsqu’il y a défaut du client au moment du paiement, le risque de règlement (« settlement risk ») se transforme en risque de crédit direct (Groupe Ecobank, Rapport Annuel 2012).

La Société Générale, qui rassemble des activités de banque de réseau et des activités de banque de financement et d’investissement, définit le risque de crédit comme le risque de pertes qui résulteraient de l’incapacité des clients de la banque, ou d’autres acteurs, à faire face à leurs engagements financiers.

Le risque de crédit, ou de contrepartie, est le risque de perte sur une créance ou plus généralement celui d’un tiers qui ne paie pas sa dette à temps. Il est naturellement fonction de trois paramètres: le montant de la créance, la probabilité de défaut et la proportion de la créance qui ne sera pas recouvrée en cas de défaut (Vernimmen.net). Le risque de crédit le risque historique de la banque dont les métiers de base sont le prêt et le financement. Une banque qui prête à un état risqué ou à une entreprise risquée prend le risque de ne pas récupérer l’intégralité du principal de son prêt. Ce risque est lié à la qualité de signature de l’emprunteur (Vivien Brunel, 2009). Le risque de crédit est la forme la plus ancienne du risque sur les marchés de capitaux. On le distingue du risque de marché et des autres grands types de risque auxquels sont soumises les institutions financières : le risque opérationnel, le risque actif-passif, le risque de liquidité et le risque de business (Michel Dietsch & al, 2008).

Le risque de crédit s’agit du risque propre à l’activité de banquier. En effet, ce risque désigne la probabilité qu’une contrepartie (entreprise, individu) ne puisse pas honorer ses obligations financières et fasse donc défaut à la banque.

Les composantes du risque de crédit 

Le risque de crédit résulte de la combinaison de 3 facteurs : le risque de défaut de remboursement, le risque de recouvrement en cas de défaut et le risque de variation de l’exposition à l’approche du défaut .

Le risque de défaut de remboursement

Le risque de défaut prend diverses formes ou appellations : risque de contrepartie (dans les transactions sur les marchés financiers et interbancaires), risque de faillite ou risque de crédit au sens propre (dans les transactions sur les marchés de crédit). Le risque de défaut est évalué généralement à partir des ratings de crédit. Ces derniers sont issus de systèmes experts ou de modèles statistiques, comme les modèles de score. Sur les marchés financiers où les instruments de crédit font l’objet de cotations régulières, le risque de défaut de remboursement est également évalué par des primes de risque (spreads) qui traduisent en termes monétaires la vraisemblance de la réalisation du risque de non-remboursement.

Le risque d’exposition

Le risque d’exposition qui est l’évaluation du montant des engagements au jour de la défaillance. Ce montant dépend du type d’engagement accordé (facilité de caisse, prêt moyen à terme, caution, opérations de marché, …), du niveau confirmé ou non, de la durée de l’engagement et de sa forme d’amortissement (linéaire, dégressif,…).

Le risque de recouvrement en cas de défaut

Le risque de récupération qui est, après coût de récupération et de partage, la valeur attendue de la réalisation des garanties (sûretés réelles et personnelles) et de la liquidation des actifs non gagée de la contrepartie. Les institutions financières savent que chaque crédit considéré individuellement peut faire défaut. Elles savent combien en moyenne de crédits peuvent faire défaut à un horizon donné. Mais elles savent moins bien combien elles perdront finalement sur les crédits en défaut. Cette variation de la perte en cas de défaut peut être aussi problématique.

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Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES ANNEXES
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I – CADRE THEORIQUE
CHAPITRE 1: LE RISQUE DE CRÉDIT
1.1. Définitions du risque
1.2. Définitions du risque de crédit
1.3. Les composantes du risque de crédit
1.3.1 Le risque de défaut de remboursement
1.3.2 Le risque d’exposition
1.3.3 Le risque de recouvrement
1.4. Les variables du risque de crédit
1.4.1. Aspect Externe
1.4.2. Aspect Interne
1.5. Evaluation du risque de crédit
1.5. L’approche standardisée
1.5. L’approche Notations Internes
CHAPITRE 2 : LES OUTILS DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT
2.1.Garanties ou Sûretés
2.1.1.Les sûretés personnelles
2.1.2.Les sûretés reelles
2.1.2.1.Les sûretés de meubles corporels
2.1.2.2.Les sûretés de meubles incorporels
2.1.3.Les hypothèques
2.2. Les assurances de crédit
2.3. La syndication de crédit
2.4. Le diagnoctic financier
2.4.1. Analyse de la structure financière et de l’équilibre financier
2.4.2. Analyse de la solvabilité
2.5. Le credit scoring
2.5.1. Les caractéristiques du credit scoring
2.5.2. La fonction score
2.5.3. Elaboration d’une fonction score
2.6. L’Analyse Juridique
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE
3.1. Le modèle d’analyse
3.2. Description des outils de mobilisation des données
3.2.1 L’entretien
3.2.2 L’observation physique
3.2.3 L’analyse documentaire
PARTIE II – ANALYSE DES OUTILS DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT D’ICB
CHAPITRE 4 : PRESENTATION D’INTERNATIONAL COMMERCIAL BANK
4.1 Historique
4.2 Missions
4.3 Activités
4.4 Organisation
4.5 Présentation des crédits octroyés par ICB
4.5.1 Les crédits de trésorerie
4.5.1.1 Les lignes de découvert
4.5.1.2 Les TOD
4.5.1.3 L’escompte d’effets commerciaux
4.5.1.4 Le crédit consommation
4.5.1.5 Le crédit véhicule ou auto
4.5.1.7 Le crédit immobilier
4.5.1.6 Le crédit d’investissement aux entreprises
4.5.2 Les engagements par signature
4.6. Les éléments constitutifs du dossier de crédit
4.6.1. Particuliers
4.6.1.1 Fiche et lettre de demande
4.6.1.2 Eléments d’identification
4.6.1.3 Bulletins de salaires
4.6.1.4 Relevés bancaires
4.6.1.5 Attestation de non-engagement ou d’engagement
4.6.1.7 Localisation du client
4.6.1.8 Autres documents
4.6.2. Entreprises
4.6.2.1 Lettre de demande
4.6.2.2 Fiche de demande
4.6.2.2 Etats financiers
4.6.2.3 Business plan du projet
4.6.2.4 Le plan de trésorerie
4.6.2.5 Autres documents
CHAPITRE 5 : LES OUTILS DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT
5.1 Les outils de gestion préventive du risque de crédit
5.1.1 Le système des experts
5.1.1.1 L’analyse financière
5.1.1.2 L’analyse juridique
5.1.1.3 L’analyse Economique
5.1.1.4 L’analyse Commerciale
5.1.2 Les prises de garanties ou la constitution des sûretés
5.1.3 La notation ou le rating
5.2.Les outils de gestion curative du risque de crédit
5.2.1 Le provisionnement
5.2.2.Le recouvrement
5.2.2.1. La phase de recouvrement à l’amiable
5.2.2.2. La phase précontentieuse
5.2.2.3. La phase contentieuse
5.2.2.3.1 Action en justice
5.2.2.3.2 Procédures civiles d’exécution
5.2.2.3.2 Injonction de payer
CHAPITRE 6 : ANALYSE ET RECOMMANDATIONS
6.1 Analyse
6.1.1 Points forts
6.1.1.1 Les Outils de gestion préventive du risque de crédit
6.1.1.1.1 Le système des experts
6.1.1.1.2 Les prises de garanties
6.1.1.1.3 Les notations internes
6.1.1.2 Les Outils de gestion curative du risque de crédit
6.1.1.2.1 Le provisionnement
6.1.1.2.2 Le recouvrement
6.1.2 Points faibles
6.1.2.1 Les Outils de gestion préventive du risque de crédit
6.1.2.1.1 Le système des experts
6.1.2.1.2 Les prises de garanties
6.1.2.2 Les Outils de gestion curative du risque de crédit
6.1.2.2.1 Le provisionnement
6.1.2.2.2 Le recouvrement
6.2 Recommandations
6.2.1 Recommandations sur les outils de gestion du risque de crédit
6.1.2.1 Les Outils de gestion préventive
6.1.2.2 Les Outils de gestion curative
6.2.2 Perspectives innovantes
6.2.2.1 Le RAROC
6.2.2.2 Le test-stressing
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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