L’environnement des entreprises marocaines a connu de profondes mutations au cours de ces dernières années. Sur le plan économique tout d’abord, la libéralisation du commerce extérieur, l’adhésion au GATT, les accords et conventions avec plusieurs pays (position avancée avec l’union européenne, Etats unis, pays de golf, Turquie, Tunisie, Egypte, Jordanie, et l’ouverture sur l’Afrique…) ainsi que le phénomène de mondialisation ont des implications très fortes pour l’entreprise marocaine en termes de compétitivité. Aussi sur le plan juridique, la réforme fiscale, la nouvelle loi bancaire, la réforme du marché des capitaux et les réformes concernant notamment la société anonyme et les autres sociétés commerciales se traduisent par une des exigences beaucoup plus sévères.
Les cycles financiers de l’entreprise
Définition de l’entreprise
Selon L’approche juridique :
L’entreprise est formée par le regroupement de moyens permettant une activité économique, et qui constitue une unité économique et sociale. Il existe de nombreuses structures juridiques pour les entreprises déterminantes, pour chacune d’elles, la répartition de la propriété et des pouvoirs de direction. La principale distinction concerne les entreprises individuelles et les sociétés. Du point de vue juridique, on distingue les entreprises publiques, contrôlées par l’état ou une collectivité locale, et les entreprises privées, contrôlées par des personnes privées (physiques ou morales).
Selon L’approche sociologique :
Selon cette approche, l’entreprise est composée des trois acteurs principaux : Apporteurs de capitaux ; Dirigeant ; Salariés. Ces trois ont des objectifs et des stratégies individuelles différentes. En effet, en ce qui concerne Les apporteurs de capitaux, leur logique purement financière, ils recherchent avant tout la rentabilité de leur placements, leurs buts est de garantir leur gains et si possible les augmenter. Les apporteurs des capitaux sont attirés par de placements de plus en plus rentables.
Les dirigeants, leur logique est la maximisation de performance de l’entreprise, évaluée par la rentabilité économique des capitaux, leur but est de garantir leur place et élargir leur pouvoir. Les Salariés, leur logique est l’épanouissement et la sécurité de l’emploi. Ils ont pour but de garantir leur emploi, si possible en réalisant un travail intéressant dans les bonnes conditions matérielles et psychologiques. Leur source de pouvoir est le savoir-faire.
Selon l’approche systémique :
L’entreprise entant que système est considérée comme un ensemble organisé composé de différentes fonctions, services, individus en permanente interaction. En tant que système, l’entreprise est ouverte sur son environnement externe, source de menaces à appréhender mais aussi opportunités à subir. L’entreprise doit s’y adapter en permanence pour sa survie et son développement D’où L’objectif de l’entreprise est d’améliorer sa productivité pour accroître sa rentabilité. Car le but de l’entreprise est de maximiser ses profits … Les composants de l’environnement sont très diversifiés : technologie, culture, juridique, économique, politique, écologique, concurrence, etc.
Selon L’approche économique :
L’entreprise est un ensemble de moyens humains, financiers, matériels et immatériels réunis dans le but de produire et vendre des biens et services sur un marché en vue de réaliser un bénéfice et de les échanger avec d’autres agents économiques.
Les cycles financiers de l’entreprise
L’Entreprise est un organisme en mouvement ; L’apport en capital investi dans des frais équipements, matières utiles à la production, constitue un investissement ; L’activité d’exploitation constitue le quotidien de l’entreprise et correspond à son fonctionnement courant.
A- Le cycle d’exploitation :
Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations d’exploitation de l’entreprise. L’entreprise détient de la monnaie, l’échange contre les matières premières, les transforme pour les commercialiser en vue d’avoir de la monnaie.
B- Le cycle d’investissement :
Le cycle d’investissement désigne la transformation des ressources en emplois, toutes les opérations relatives à l’acquisition ou à la création des moyens de productions incorporels, corporels ou financiers .il englobe également la partie immobilisée de l’actif(stock, créances, etc.) .
C- Le cycle de financement :
Le cycle de financement correspond aux opérations de financement du cycle d’investissement ces opérations visent à fixer la structure de financement de l’entreprise, au moyen de fonds propres, de fonds d’emprunt ou encore de cessions d’actif .il s’agit donc de ressources stables ou acycliques qui s’inscrivent dans un cycle long.
Définition, Importance, rôle et Bénéficiaires de l’analyse financière
L’analyse financière consiste à étudier essentiellement le facteur financier, elle doit permettre aux différents partenaires de l’entreprise (associés, banquiers, personnel, clients, fournisseurs, administrations publiques) de connaitre la santé actuelle de l’entreprise et ses chances de pérennité afin de prendre une décision une fois que cette analyse a été effectuée. L’analyse financière recouvre les savoir-faire déployés pour exploiter l’information comptable.
Définition de l’analyse financière
On peut définir l’analyse financière comme méthode de compréhension de l’entreprise à travers ses états comptables, méthode qui a pour objet de porter un jugement global sur le niveau de performance de l’entreprise et sur sa situation (actuelle et future) .
Importance de l’analyse financière
L’analyse financière s’appuie principalement sur les documents comptables que les entreprises sont obligés d’établir et de publier voire sur d’autres documents prévisionnels(compte de résultat prévisionnel, tableau de financement, tableau de trésorerie, etc.)Elle permet de vérifier l’état de la structure patrimoniale de l’entreprise à travers l’étude de ses bilans puis d’apprécier son activité et sa rentabilité à travers l’étude de ses comptes de résultat en se servant de documents complémentaires fournis par des annexes qui donnent des renseignements complétant ceux des bilan et du compte de produit et charge. Il est intéressant qu’on s’intéresse à La documentation comptable d’au moins trois exercices pour voir l’évolution et d’avoir des comptes récents (La situation d’une entreprise peut très vite se dégrader) et il est souvent nécessaire de travailler avec des documents prévisionnels.
Rôle de l’analyse financière
On procède à une analyse financière, pour :
1- Etablir un diagnostic sur la santé économique et financière de l’entreprise étudiée à la date de l’arrêté des derniers comptes disponibles et sur les perspectives à court et au moyen terme ;
2- caractériser les types de risque que peut générer l’entreprise pour ses partenaires et évaluer l’importance de ces risques ;
3- prendre, le cas échéant, position en tant que partenaire de l’entreprise sur une demande de crédit, sur la viabilité et le niveau de risque d’un projet d’investissement et des financements attachés, sur le développement ou non de relations en tant que client, fournisseurs, ou toute autre forme de partenariat.
Les Source d’information de l’analyse financière
La norme générale
La normalisation comptable est un langage de communication comptable qui est l’équivalent du langage humain.il faut parler le même langage pour se comprendre.
Le langage comptable est une nécessité car l’information véhiculée sur le plan national ne peut être exploitée efficacement que dans le cas où les règles et méthodes de traitement et d’élaboration des documents comptables sont identiques .Les buts de normalisation :
d’harmoniser les normes à l’échelle nationale et internationale.
de développer et améliorer la qualité des informations données par les comptes.
d’établir tous les états de synthèse suivant les mêmes règles comptables reconnus au niveau national et international.
Ainsi, cette information comptable normalisée pourra devenir une source privilégiée d’information pour les décideurs et satisfaire au mieux leur besoin en matière de gestion d’entreprise.
D’où la nécessité d’une remise d’un système d’information comptable des entreprises (Dahir no 1-92-138) qui a institué le code général de normalisation comptable(C.G.N.C) qui se divise en deux parties distinctes :
la norme générale comptable (N.G.C) : elle regroupe les principes, règles et conventions de base de la normalisation comptable qui constitue le langage comptable commun.
le plan comptable général des entreprises (P.C.G.E) : il contient les règles d’applications des principes de base contenus dans la norme (N.G.C) aux entreprises.
Les sept principes comptables fondamentaux
La comptabilité ayant pour objectif de traduire par des chiffres la situation économique de l’entreprise, le recours à des principes fondamentaux reconnus par tous constitue la garantie de l’information. Le plan comptable marocain en a retenu sept, qui traduisent en quelque sorte une constitution de la comptabilité normalisée. Le respect de ces principes permet d’obtenir l’image fidèle « True and fair view ».
A- Principe de continuité de l’exploitation :
L’établissement des comptes se base sur la poursuite normale de l’activité de l’entreprise. On se situe dans une hypothèse de continuité de l’exploitation et non d’une liquidation ou d’une cession. Ce principe conditionne donc la valorisation comptable des actifs, qui seront inscrits à une valeur supérieure à leur valeur liquidative dans la perspective de continuité de l’exploitation, ou bien à une valeur inférieure à leur valeur sur le papier, en cas de non continuité de l’exploitation.
B- Principe du cout historique :
Ce principe signifie que pour chaque bien qui entre dans le patrimoine de l’entreprise, sa valeur devrait rester intangible jusqu’à la date de sortie. Ce principe comptable présente plusieurs avantages dont :
o facilité de calcul des amortissements
o facilité du contrôle
o principe reconnu au niveau international .
C- Principe de permanence des méthodes :
Selon ce principe, les règles d’évaluation des actifs et passifs prévues par la loi ne doivent pas changer d’année en année par l’entreprise. L’entreprise peut par contre déroger à ce principe comptable si l’une des méthodes d’évaluation n’est plus économiquement justifiée. Cette dérogation suppose que l’entreprise mentionne au niveau de l’état des informations complémentaires les raisons de changement et les conséquences sur le résultat.
D- Principe de prudence :
En vertu du Principe de prudence, les produits latents « probables »ne doivent pas être constatés en comptabilité, alors que les pertes probables peuvent être provisionnées.
E- Principe de clarté :
La clarté signifie qu’on ne doit pas faire de compensation entre actif et passif et non plus entre charges et produits : c’est à dire les opérations et informations doivent être inscrites dans les comptes sous la rubrique adéquate, avec la bonne dénomination.
F- Principe de spécialisation des exercices :
Les produits et les charges constatés d’avance doivent être annulés, alors que les charges à payer et les produits à recevoir doivent être constatés parmi les charges et les produits de l’exercice.
G- Principe d’importance significative :
Toutes les informations susceptibles d’éclairer les utilisateurs des états de synthèse (fournisseurs, Etat, Associés…etc.) devrait être mentionnées au niveau de l’état des informations comptables (exemple : les données sur les immobilisations en crédit-bail, les données sur le nantissement du fonds de commerce,…etc.) .
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Table des matières
Introduction générale
PARTIE1:les fondements de l’analyse financière
Chapitre1:les concepts fondamentaux de l’analyse financière
Section I : les cycles financiers de l’entreprise
I : Définition de l’entreprise
II : Les cycles financiers de l’entreprise
Section II : Définition, Importance, rôle et Bénéficiaires de l’analyse financière
I : Définition de l’analyse
II : Importance de l’analyse financière
III : Rôle de l’analyse financière
IV : Bénéficiaires de l’analyse financière
Section III : Les sources d’informations de l’analyse financière
I : La norme générale
II : Les sept principes comptables fondamentaux
III : Les limites de l’information comptable
Chapitre 2 : L’analyse financière du bilan
SECTION I : Structure du bilan comptable
I : Structure de l’Actif
II : Structure de passif
SECTION II : Bilan financier
I : Définition
II : Construction du bilan financier
SECTION III : L’équilibre financier
I : le fonds de roulement net
II : le besoin de fond de roulement
III : la trésorerie nette
Chapitre 3 : l’analyse de l’activité
SECTION I : COMPTE DES PRODUITS ET CHARGES
I – Définition de compte de produits et charges
II- La structure du C.P.C
III- Présentation du C.P.C
SECTION II : L’ETAT DES SOLDES DE GESTION
I-Le tableau de formation des résultats
II – La capacité d’autofinancement et l’autofinancement
Chapitre 4 : l’analyse financière statique : la méthode des ratios
SECTION I : Importance de la méthode statique
SECTION II : Qu’est-ce qu’un Ratio ?
SECTION III : Famille de ratios
SECTION IV : Les limites de l’analyse par les ratios
Chapitre 5 : L’analyse financière dynamique : la méthode des flux
I : Le Tableau de Financement
II : Objectifs du tableau de financement
III : Présentation fonctionnelle du tableau de financement du P.C.M
IV : Les limites du tableau de financement
PARTIE 2 : L’Analyse financière d’une entreprise en difficultés
Chapitre 1 : le cadre juridique de l’entreprise en difficulté
SECTION I : La conception juridique d’une entreprise en difficultés
SECTION II : La notion de continuité d’exploitation
SECTION III : La prévention des difficultés des entreprises
Chapitre 2 : le cadre économique de l’entreprise en difficultés
SECTION I : les causes des défaillances d’entreprise
I : causes de défaillance de nature à effet durable
II : Causes de défaillance de nature conjoncturelle
SECTION II : Le processus de dégradation de l’entreprise
Chapitre 3 : l’analyse du risque de faillite par la méthode des scores
I : Origine de la méthode
II : Les approches statistiques
III : Intérêts et limites des modèles de prédiction des difficultés d’entreprise
Chapitre 4 : l’analyse de réseaux de neurones artificiels
SECTION I : Présentation des réseaux de neurones artificiels
SECTION II : Utilisation des réseaux de neurones dans la prédiction du risque de défaillance
SECTION III- Comparaison entre l’analyse discriminante et l’approche neuronale
Chapitre 5 : La défaillance des entreprises marocaines
SECTION I : Prévention des difficultés des entreprises au Maroc
SECTION II : Les causes de défaillance des entreprises marocaines
SECTION III : Situation actuelle des PME : des défaillances en croissance depuis 2011
SECTION IV : Les mesures juridiques accompagnant les entreprises en difficulté
SECTION V : Etude de cas
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie