ANALYSES DE LA DYNAMIQUE DE GESTION DU BRASSAGE CULTUREL

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DELIMITATION CONCEPTUELLE

Le mot culture est polysรฉmique. Chaque discipline a sa maniรจre de conceptualiser ce mot. En fait ce mot a un sens banal et populaire. On peut parler de la culture en biologie, en agronomie, plus prรฉcisรฉment en agriculture, on parle de la culture en sociologie, en anthropologie, en psychologie, en psychanalyse, en philosophie, etc. Cโ€™ est pourquoi il est essentiel dโ€™indiquer avec prรฉcision le type de culture dont on parle ici. Ce premier chapitre sera alors consacrรฉ entiรจrement ร  la conception et ร  la thรฉorisation de la culture.

NOTION DE LA CULTURE

La culture est: ยซ lโ€™ensemble des traditions, des valeurs, des acquis intellectuels et des savoir- faires propres ร  une sociรฉtรฉ humaine, la culture est ici synonyme de la civilisation2ยป.
Lโ€™anthropologue E. B. Tylor propose lโ€™une des dรฉfinitions anthropologiques de la culture comme suit : ยซ la culture est un ensemble complexe qui comprend les connaissances, les croyances, lโ€™art, le droit, la morale, les coutumes, et toutes les autres aptitudes et habitudes quโ€™acquiert lโ€™homme en tant que membre dโ€™une sociรฉtรฉ3ยป.
Le terme culture tel que lโ€™on emploi ici dans ces deux dรฉfinitions se rapporte au mode de vie dโ€™une sociรฉtรฉ ou dโ€™un groupe. On parle ici de quelque chose dโ€™acquise non dโ€™innรฉe. Remarquons lโ€™utilisation du verbe ยซ acquรฉrir ยป, racine du mot acquisition qui est un processus dynamique au cours de laquelle une personne ou un groupe de personne inculque un systรจme de valeur ร  un individu. La culture est de ce fait un รฉlรฉment qui se transmet par le biais dโ€™un transfert gรฉnรฉrationnel dans le processus de la socialisation. Cette socialisation est faite par des agents socialisateurs que sont la famille, lโ€™รฉcole, les groupes dโ€™appartenances, lโ€™รฉglise, la rue. Bref, les milieux auxquels lโ€™individu frรฉquente. Par ailleurs, la culture prรฉsente quatre caractรฉristiques diffรฉrentes : cโ€™est un ensemble cohรฉrent dont les รฉlรฉments sont interdรฉpendants. Elle englobe lโ€™ensemble de toutes activitรฉs humaines communes ร  un groupe dโ€™homme et elle fait lโ€™objet dโ€™un transfert gรฉnรฉrationnel. La culture est ยซ lโ€™hรฉrรฉditรฉ sociale des membres dโ€™une sociรฉtรฉ particuliรจre4ยป. La culture est alors vue comme une sorte dโ€™hรฉritage ou dโ€™un patrimoine. Elle est une construction sociale dynamisรฉe par des relations et des contacts avec autrui.

DEFINITION SELON LES AUTEURS

Ralph LINTON

Compte tenu de la diffรฉrence de lโ€™usage et de la comprรฉhension du concept de culture, cette deuxiรจme perspective รฉtablit un lien unissant la culture et la personnalitรฉ cโ€™est-ร -dire une conception qui a trait ร  la psychologie. Selon Ralph Linton, la culture est ยซla configuration des comportements appris et de leurs rรฉsultats, dont les รฉlรฉments sont partagรฉs et transmis par les membres dโ€™une sociรฉtรฉ donnรฉe5ยป.Cette dรฉfinition met en รฉvidence quatre processus dynamiques diffรฉrents : lโ€™apprentissage, le rรฉsultat, la participation, et la transmission. La configuration consiste ร  organiser des multitudes de comportements en les rรฉunissant en un ensemble modelรฉ. Dans cette รฉtude, le comportement fait rรฉfรฉrence ร  toutes activitรฉs individuelles, quโ€™elles soient physiques ou psychologiques nรฉcessitant lโ€™apprentissage.
Lโ€™apprentissage est la premiรจre phase de la formation de la culture chez un individu. Un comportement appris suscite un apprentissage, un moyen qui faรงonne et qui peut modifier les activitรฉs culturelles au cours du transfert. Cโ€™est pendant cette phase quโ€™un individu apprend, intรฉriorise les normes sociales et les systรจmes de valeurs de la sociรฉtรฉ ou du groupe dans lequel il appartient. Par la suite, ceux-ci forgent et modรฉlisent son comportement. Le groupe dโ€™appartenance ainsi que la famille tiennent une place importante au cours de cette phase pour accompagner lโ€™individu dans le dรฉveloppement normal de son รชtre intรฉrieur, de sa personnalitรฉ. Force est de souligner que le comportement humain nโ€™est pas toujours un rรฉsultat de la rรฉaction innรฉe mais est aussi motivรฉ et conditionnรฉ par lโ€™expรฉrience. Qui dit expรฉrience relรจve de la rรฉpรฉtition cโ€™est-ร -dire dโ€™une reprise dโ€™un mรชme stimulus pouvant produire une rรฉaction similaire ร  tout moment. Paradoxalement, cela est impensable en science humaine รฉtant donnรฉ que le sujet de lโ€™expรฉrience est lโ€™individu. En dโ€™autres termes, le champ comportemental qui est interchangeable. Ainsi, si on parle dโ€™expรฉrience, on veut tout simplement expliciter quโ€™il y a un processus dynamique dans lโ€™apprentissage. Cela ne veut surtout pas dire quโ€™un mรชme stimulus engendre une rรฉaction similaire mais ce mรชme stimulus doit forcement produire des rรฉsultats diffรฉrents au cours du temps, selon la situation dans laquelle se trouve lโ€™individu, le milieu auquel il vit, son groupe, etc. Il faut souligner que lโ€™homme, face ร  la mise en scรจne de la vie et au thรฉรขtre quotidien, joue le rรดle de diffรฉrents personnages. Lโ€™apprentissage, lโ€™expรฉrience faรงonnent le comportement appris.
Considรฉrรฉe comme rรฉsultats des comportements appris, la culture a un aspect psychologique et un aspect matรฉriel. Lโ€™aspect psychologique reprรฉsente les attitudes, les systรจmes de valeurs, la connaissance, et les aptitudes. Classer ces aspects psychologiques comme rรฉsultats des comportements appris peut susciter des discussions. Par contre, les รฉliminer de la partie intรฉgrante des rรฉsultats peut dissimuler le fait quโ€™ils sont des produits de lโ€™interaction de lโ€™individu avec le milieu extรฉrieur et son environnement. Ces รฉlรฉments sont classรฉs parmi les rรฉsultats puisquโ€™ils sont le fruit le lโ€™apprentissage. Lโ€™individu rรฉagit non seulement dโ€™aprรจs les rรฉalitรฉs objectives dโ€™une situation qui le stimule mais aussi dโ€™aprรจs les attitudes et les connaissances quโ€™il a dรป expรฉrimenter. Indรฉniablement, lโ€™environnement externe exerce une influence sur la modรฉlisation du comportement.
Lโ€™aspect matรฉriel imprรจgne la culture matรฉrielle qui englobe les objets matรฉriels fabriquรฉs ou utilisรฉs par les membres dโ€™une sociรฉtรฉ. Lโ€™inclusion de ces objets dans le concept de culture peut compliquer la tรขche pour certains chercheurs. Pourtant, ces objets revรชtent une importance capitale pour ceux qui รฉtudient la personnalitรฉ. Au fait, nous devrions incorporer ces objets matรฉriels comme partie intรฉgrante de la culture ou bien considรฉrer seulement leurs significations ou les idรฉes quโ€™ils vรฉhiculent parce que tel ou tel objet nโ€™a pas une mรชme signification pour tel ou tel groupe. Dans le cas de notre รฉtude par exemple, nous devrions estimer la Bible comme un signifiant ou signifiรฉ. Nรฉanmoins, cela dรฉpend du chercheur aussi bien que de lโ€™objet dโ€™รฉtude. Pour les adeptes de la religion chrรฉtienne, la Bible est un livre qui contient la parole de Dieu. Elle est mรชme cette parole de Dieu. De ce fait, certains de ces adeptes pensent en accorder une importance au point quโ€™il faut la placer dans tel ou tel endroit pour le respect du Seigneur. Ils mettent en valeur le signifiant. Plus souvent, cette habitude est animรฉe par la religiositรฉ. Tandis que pour certains, la Bible nโ€™est que du papier qui renferme la parole de Dieu, des messages pour les hommes. Ces derniers se penchent surtout sur le cotรฉ pratique du contenu de ce livre. En dโ€™autres termes, ce qui compte pour eux cโ€™est lโ€™obรฉissance ร  ce qui est รฉcrit ร  travers le mode de vie, ร  ce que Dieu exige de leur part. Dans les deux cas, il sโ€™agit dโ€™un mรชme livre : la Bible. Ceci dit, le point de vue est distinct. Par ailleurs, nous nous demandons constamment si la participation dโ€™un individu peut susciter une innovation culturelle, de mรชme que les particularitรฉs individuelles peuvent, avec le temps, devenir des รฉlรฉments constitutifs de la culture de son groupe dโ€™appartenance. La participation dโ€™un tel ou tel groupe peut- elle harmoniser des innovations culturelles ou des changements culturels ? Telles sont les questions qui nous viennent ร  lโ€™esprit en mรฉditant sur cette participation. Le partage et la transmission des composantes de la configuration culturelle imprรจgnent la participation dโ€™un individu ou dโ€™un groupe dans la dynamique du transfert gรฉnรฉrationnel du patrimoine culturel. La participation dโ€™une personne dans la relation interactive entraine des innovations culturelles au sein dโ€™un groupe parce quโ€™il ya toujours des particularitรฉs individuelles. Ainsi, toutes les innovations culturelles proviennent soit dโ€™une personne soit dโ€™un groupe. Force nous est de souligner que la culture est un continuum incluant des dรฉtails particuliers. Par contre, cela ne veut pas dire que tous les รฉlรฉments intรฉgrรฉs dans une configuration culturelle fait partie de la participation ni quโ€™ils soient partagรฉs par les membres du groupe depuis son existence sous prรฉtexte que la culture soit quelque chose de dynamique. Celle-ci se renouvelle au cours de lโ€™histoire.
Quant ร  la transmission, il faut faire rรฉfรฉrence au transfert. Elle suit deux logiques, lโ€™instruction venant de la part des adultes et lโ€™imitation assurรฉe par lโ€™individu. Cโ€™est lร  que la culture est considรฉrรฉe comme une hรฉrรฉditรฉ sociale, elle est transmise dโ€™une gรฉnรฉration ร  une autre. Ce processus fournit ร  lโ€™individu la sรฉrie des modรจles comportementaux qui a รฉtรฉ initiรฉe par les ascendants.
Bref, cet auteur met en valeur trois phรฉnomรจnes : les phรฉnomรจnes matรฉriels constituรฉs par la culture matรฉrielle, les phรฉnomรจnes cinรฉtiques dont les comportements explicites et les phรฉnomรจnes psychologiques ร  travers lesquels se manifestent les attitudes, les valeurs ainsi que les aptitudes. Il est aussi ร  noter que la culture a un aspect explicite et un aspect implicite. Lโ€™aspect explicite se rรฉfรจre surtout au concret, ร  ce qui est tangible, alors que lโ€™aspect implicite revรชt les รฉlรฉments implicites cโ€™est-ร -dire les รฉtats psychologiques. Ces deux aspects sont interdรฉpendants ร  tel point que les faits explicites rendent tรฉmoignage de lโ€™existence des faits implicites.

Bronislaw MALINOWSKI

Pour lui, la culture est un รฉlรฉment complexe qui doit sโ€™appuyer sur la biologie. Autrement dit, la culture est dotรฉe dโ€™un fondement biologique. Elle va de pair avec la nature humaine. Il affirme que la culture est :ยซ la totalitรฉ oรน entrent les ustensiles et les biens de consommations, les chartes organiques rรฉglant divers groupement sociaux, les idรฉes et les arts, les croyances et les coutumesโ€ฆ la culture est un vaste appareil, pour une part matรฉriel, pour une part humain et pour une autre encore spirituel, qui permet ร  lโ€™homme dโ€™affronter les problรจmes concrets et prรฉcis qui se posent ร  lui6 ยป.
Mais comment se fait-il quโ€™il existe un lien รฉtroit entre la culture et la nature ? Sans aucun doute, la culture est soumise ร  la satisfaction des besoins รฉlรฉmentaires et organiques de lโ€™humanitรฉ et du groupe. La crรฉation de la culture a pour fonction dโ€™assurer la survie du groupe ร  tel point que les problรจmes liรฉs aux besoins nutritifs et reproductifs ainsi que sanitaires doivent รชtre rรฉsolus. Faut-il se fier ร  affirmer tout simplement quโ€™il y ait une relation entre la culture et la nature ? Quelle est exactement la relation unissant ces deux composantes ? Pour survivre, lโ€™humanitรฉ est soumise ร  des conditions รฉlรฉmentaires qui devraient รชtre satisfaites. Pourtant, un seul individu est incapable de satisfaire ses besoins. Cโ€™est pourquoi, les hommes qui ont des intรฉrรชts communs doivent sโ€™organiser pour former des groupes au sein desquels il faut crรฉer et entretenir un milieu nouveau, secondaire et artificiel. Quant il y a crรฉation dโ€™un milieu nouveau, de nouveaux besoins surgissent. De plus, de nouveaux impรฉratifs et de nouveaux dรฉterminants sโ€™imposent ร  la conduite humaine, chaque individu doit respecter les normes de conduite initiรฉes par les membres du groupe. Prรฉnoms un exemple concret de cette affirmation, chaque membre de la congrรฉgation de lโ€™FJKM ZFA, quโ€™il soit conscient ou inconscient, doit prendre la responsabilitรฉ de respecter les normes et les systรจmes de valeur initiรฉs par la congrรฉgation elle-mรชme. Chaque croyant est contraint dโ€™accepter les normes de conduite รฉtablit au sein de lโ€™Eglise. Ainsi on dit que la culture est fortement liรฉe ร  la nature parce que toute culture a une assise physiologique qui nโ€™est rien dโ€™autre que les fondements biologiques du groupe, ou de la communautรฉ.

BRASSAGE CULTUREL

Le verbe brasser veut tout simplement dire mรฉlanger, manier en grande quantitรฉ selon le dictionnaire Encarta. Si on parle du brassage culturel il sโ€™agit dโ€™un mรฉlange rรฉalisรฉ ร  partir des รฉlรฉments culturels disparates. Par consรฉquent, le brassage culturel est le rรฉsultat de lโ€™existence de plusieurs cultures diffรฉrentes qui sโ€™entremรชlent pour produire une innovation culturelle alimentรฉe soit par des emprunts culturels, soit par des changements radicaux des modes de vie du groupe en question. Pour lโ€™Eglise FJKM ZFA, ce phรฉnomรจne est prรฉsente sur les modes de vie ร  savoir, les modes vestimentaires, la coiffure, le langage plus prรฉcisรฉment lโ€™emprunt lexical et grammatical, la transculturation qui est surtout dโ€™une grande รฉchelle.

APPROCHE SCIENTIFIQUE DE LA CULTURE

Les fonctions de la culture

Considรฉrรฉe comme un mode de vie, la culture comprend dโ€™innombrables dรฉtails relatifs au comportement humain. Sous cette perspective, la culture reprรฉsente un ensemble de rรฉponses normales et attendues des membres dโ€™un groupe de la part dโ€™un individu face ร  une situation donnรฉe. Ainsi, la culture a comme premiรจre fonction de fournir aux membres de toutes sociรฉtรฉs une balise et ou un guide indispensable pour toutes les circonstances de la vie. Ce guide est รฉtabli pour renforcer la cohรฉsion sociale au sein du groupe en vue de confรฉrer une lรฉgitimitรฉ aux relations entre les membres.
La culture est en elle-mรชme un mode de vie, un mode de conduite. En dโ€™autres termes, elle regroupe les habitudes, les aptitudes, les normes et codes de conduite sociaux, et elle se transmet par le biais de la socialisation. Par ce guide, la plupart des membres dโ€™une sociรฉtรฉ a plus ou moins des rรฉponses identiques permettant de comprendre et de prรฉvoir leurs comportements avec une probabilitรฉ รฉlevรฉe lorsquโ€™il y a un tel ou tel stimulus. Cette rรฉponse est conรงue comme une habitude qui nรฉcessite une longue expรฉrience au cours de laquelle il y a des essaies et des erreurs afin dโ€™ajuster diffรฉrents modรจles culturels. Lโ€™individu est soumis ร  intรฉrioriser ces habitudes ainsi aprรจs ร  sโ€™y adhรฉrer sโ€™il veut obtenir de bons rรฉsultats. Dans le cas contraire, il peut obtenir des rรฉsultats mรฉdiocres pouvant lโ€™amener ร  subir des sanctions par les membres de son groupe. Pour cela, lโ€™individu doit se soumettre ร  un certain entrainement qui lui permet de maitriser le guide de conduite au sein du groupe en suivant les codes sociaux caractรฉristiques de ce groupe mรชme. En dรฉpit de cet entrainement, la culture qui est un รฉlรฉment extรฉrieur ร  lโ€™individu est devenue par la suite partie intรฉgrante de la personnalitรฉ individuelle, intรฉrieure ร  lui. En consรฉquence, la culture a une part importante dans la formation de la personnalitรฉ individuelle. Elle influe sur la personnalitรฉ individuelle dรจs lโ€™enfance. Cette influence se prรฉsente sous deux aspects diffรฉrents. Premiรจrement, la culture exerce une influence sur la personnalitรฉ par les comportements culturellement modelรฉs des parents qui รฉlรจvent lโ€™enfant. Ces comportements sont adressรฉs ร  lโ€™enfant et sont conservรฉs ainsi quโ€™intรฉriorisรฉs dรจs sa naissance. Deuxiรจmement, grรขce aux rรฉsultats des modรจles comportementaux observรฉs par lโ€™individu, la culture influence รฉgalement la personnalitรฉ. Dans ces deux cas, lโ€™individu a une forte chance de reproduire chez son enfant les modes de conduite quโ€™il a vรฉcu avec ses parents pendant son enfance.
La culture nโ€™est pas seulement un instrument qui fournit un guide de conduite aux membres dโ€™un groupe mais aussi et surtout elle assure de tout prรจs lโ€™intรฉgration des membres du groupe au sein du groupe mรชme. Cโ€™est grรขce ร  lโ€™adhรฉsion ร  la culture dโ€™un groupe quโ€™un individu peut faire partie de ce groupe. Un individu qui adhรจre ร  un groupe ne sentira jamais en sรฉcuritรฉ que sโ€™il adhรจre aux normes et aux rรจgles du jeu social de ce groupe dont il est membre cardans le cas รฉchรฉant le groupe va surement lโ€™infliger une sanction sociale. En bref, la culture permet lโ€™intรฉgration des individus dans un groupe.
En outre, la culture est un instrument assurant la survie dโ€™une sociรฉtรฉ, la survie dโ€™un groupe. Cโ€™est ร  travers elle que se transmettent les fondements des systรจmes de valeur dโ€™un groupe. Lโ€™รฉtablissement et le fondement dโ€™un groupe sโ€™appuient toujours sur la dรฉfense des intรฉrรชts communs. En effet, sans aucune culture commune, un groupe nโ€™a pas sa raison dโ€™รชtre.

La dynamique de la culture

La culture est en elle-mรชme un objet de changement. Nulle culture nโ€™est statique. On peut lโ€™estimer comme un รฉlรฉment dynamique en รฉvolution perpรฉtuelle. De toutes les maniรจres, la culture est dynamique et manifeste des changements continus et constants. Elle se transmet et se construit suivant les gรฉnรฉrations, selon lโ€™individu qui a pour tรขche de la transmettre. Ni la rigiditรฉ des rรจgles de conduite ni lโ€™existence ni lโ€™aviditรฉ des sanctions strictes infligรฉes aux dรฉviants ni lโ€™isolement du groupe ni la simplicitรฉ de la culture matรฉrielle ne peuvent freiner et bloquer le dynamisme culturel. Dans un certains temps, des changements se sont manifestรฉs mรชme dans les sociรฉtรฉs ayant un degrรฉ รฉlevรฉ de conservatisme,ยซ ils peuvent รชtre minimes mais ils nโ€™en existent pas moins7ยป. Plusieurs processus entrent en jeu dans le changement culturel ร  savoir lโ€™acculturation, la dรฉculturation, lโ€™enculturation, lโ€™inculturation et la transculturation. Il est รฉvident que dans le processus du brassage culturel, des individus peuvent subir la consรฉquence de ces cinq phรฉnomรจnes. En adhรฉrent au sein dโ€™une congrรฉgation, tout le monde est embarquรฉ ร  adopter des nouvelles valeurs qui lui semble parfois รฉtrange, des valeurs diffรฉrentes des siennes. Cela peut ensuite provoquer une perte de la culture du sien. Ce processus de perte culturelle peut commencer par lโ€™acquisition des nouvelles valeurs suite ร  plusieurs contacts avec une ou des autres groupes qui nouent des รฉchanges ou des liens รฉtroits ร  lโ€™individu qui a subit la perte.
Pour ce qui est des mรฉcanismes de changement culturel, ils peuvent รชtre ร  lโ€™origine soit des contacts avec lโ€™extรฉrieur soit des innovations qui surgies au niveau des relations interpersonnelles des membres du groupe. Le premier mรฉcanisme est fortement liรฉ ร  la diffusion des nouvelles valeurs tandis que le deuxiรจme est en relation avec la curiositรฉ ou le besoin qui soit stimulรฉ par le premier. Il faut souligner que la promotion des valeurs occidentales a une part importante ร  la stimulation de la curiositรฉ humaine. Plus il y a promotion de nouvelles valeurs plus la sociรฉtรฉ a tendance ร  en adopter. En tout cas, cโ€™est tout ร  fait รฉvident que le changement culturel existe vue la pression exercรฉe par le milieu extรฉrieur.

De lโ€™universalisme au relativisme

En matiรจre dโ€™universalisme et relativisme, tant dโ€™auteurs ont consacrรฉ beaucoup de travaux sur ces deux propos extrรชmes.
Lโ€™universalisme culturel est une thรฉorie qui prรดne lโ€™application dโ€™un seul systรจme de valeur ร  lโ€™ensemble de toute sociรฉtรฉ. Ainsi, les exigences des codes sociaux sโ€™appliquent ร  tout le monde sans aucune distinction. Les codes sociaux sont formulรฉs en termes de principes universels, cโ€™est-ร -dire applicables ร  tout le monde. Cela ne parait-elle pas utopique dโ€™imaginer et de considรฉrer la culture comme un รฉlรฉment commun ร  toute la sociรฉtรฉ ? Sans aucun doute, mais si on insiste sur lโ€™universalitรฉ de la culture, cโ€™est quโ€™elle est universelle en tant quโ€™acquisition humaine. Au contraire, chaque culture a des manifestations locales uniques bien diffรฉrentes des autres.
E.B. Tylor considรจre la culture comme synonyme de la civilisation. Il envisage la culture comme des traits humains pouvant รชtre transmis socialement et mentalement mais non biologiquement. Il a mรชme essayรฉ dโ€™envisager la culture en lโ€™opposant ร  la nature contrairement aux pionniers de la thรฉorie relativiste. La perspective de Tylor est trรจs ancrรฉe dans la thรฉorie universaliste. Celui-ci trouve que la diffรฉrence culturelle tรฉmoigne de la diffรฉrence de degrรฉ dโ€™avancement entre les sociรฉtรฉs. De toute maniรจre, la considรฉration de certains peuples traitant les autres comme des peuples sans histoire ou peuples sans รฉcriture est le produit des travaux faits par les thรฉoriciens universalistes. La perspective universaliste indique quโ€™il y a une hiรฉrarchisation des valeurs. Cette affirmation peut susciter un objet de controverse pour certains chercheurs parce que cette hiรฉrarchisation entraine, dโ€™une faรงon ou dโ€™une autre, le dรฉnigrement de certaines cultures dont les dรฉtenant sont des minoritรฉs au sein dโ€™une sociรฉtรฉ. Lโ€™hiรฉrarchisation de la culture va ainsi de la plus simple au plus complexe. Pour cela, toute culture ne se trouve pas sur le mรชme pied dโ€™รฉgalitรฉ. Toute culture nโ€™est pas bonne et tolรฉrable. Il est vrai que lโ€™universalisme reconnaisse les diffรฉrences culturelles mais il se repose sur un jugement ethnocentrique.
Par opposition ร  lโ€™universalisme culturel et rompant avec lโ€™ethnocentrisme, le relativisme culturel renonce ร  tout idรฉe de lโ€™hiรฉrarchisation de la culture. Franz Boas est le pionnier du relativisme culturel. Pour lui, chaque culture a sa propre originalitรฉ. Boas introduit la notion de relativisme culturel pour supprimer les prรฉjugรฉs dans les รฉtudes scientifiques. Il a soutenu que chaque culture doit รชtre explorรฉe, รฉtudiรฉe et รฉvaluรฉe par rapport ร  ses propres normes.
La culture dโ€™un peuple est relative aux diffรฉrentes sociรฉtรฉs. Nulle culture nโ€™est liรฉe ร  un principe universel. Le relativisme autorise et prรดne la diffรฉrence culturelle sans avoir recours ร  la hiรฉrarchisation des cultures en tenant compte des valeurs de chaque sociรฉtรฉ. Le relativisme privilรฉgie le contexte et le bien-fondรฉ des modes de conduite des membres dโ€™une sociรฉtรฉ ร  tel point que les croyances et les comportements doivent รชtre รฉvaluรฉs selon les normes de chaque culture. Plus prรฉcisรฉment ร  partir de la comprรฉhension des normes rรฉgissant la sociรฉtรฉ mais non ร  partir de vue extรฉrieur qui ne comprend guรจre ces normes. Toutefois, cette thรฉorie ne distingue pas le bien du mal que si elle ne sโ€™appuyer sur le mode de vie de groupe. Elle nโ€™apporte aucun jugement sur le fait. De plus, pour la perspective relativiste, toute action est acceptable lorsquโ€™elle est dรฉfendue par le contexte culturel.

La sociologie culturaliste

Historiquement, la sociologie culturaliste, un courant de pensรฉe trรจs dรฉveloppรฉ aux Etats-Unis vers les annรฉes 30 jusquโ€™aux annรฉes 50, est un courant qui a pu inventer lโ€™association entre la psychanalyse et lโ€™anthropologie pour apprรฉhender les faits sociaux. Le pรจre initiateur est Franz Boas.
Le culturalisme est un paradigme qui a modelรฉ lโ€™anthropologie amรฉricaine de cette รฉpoque. Lโ€™รฉcole culturaliste appelรฉe encore culture et personnalitรฉ trouve son essor dans lโ€™Universitรฉ de Columbia. Les chefs de file de cette รฉcole sont les trois anthropologues dont Ruth Benedict (1887-1948), Margaret Mead (1901-1978), Ralph Linton (1893-1953) et le psychanalyste Abram Kardiner. Pour ces quatre auteurs, la culture est la somme globale des attitudes, des idรฉes et des comportements avec leurs rรฉsultats qui peuvent รชtre des objets manufacturรฉs. Les culturalistes accordent une importance capitale ร  la culture comme รฉlรฉment explicatif des fonctionnements de la sociรฉtรฉ cโ€™est-ร -dire les fonctionnements et les disfonctionnements sociaux sont dโ€™origine culturel. Pour eux, la culture est prรฉsente chez un individu mais elle oriente รฉgalement ses comportements. Les composantes de la culture influencent la personnalitรฉ. En effet, plusieurs anthropologues sont dโ€™accord sur le fait que la culture est le produit dโ€™un apprentissage dรฉterminรฉ par lโ€™environnement biologique et social des hommes. Cโ€™est un รฉlรฉment structurรฉ, variable et dynamique qui comporte plusieurs facettes. Considรฉrรฉe comme un instrument permettant dโ€™ajuster les comportements individuels ร  lโ€™ordre social, la culture est alors un support de la rรฉgularitรฉ sociale.
La sociologie culturaliste met ainsi en รฉvidence trois fondements : la suprรฉmatie de la culture, la formation ร  travers le conditionnement, et le caractรจre primordiale des premiรจres relations. En dโ€™autres termes, la culture est le point de dรฉpart afin de comprendre lโ€™ordre social. Elle sโ€™impose ร  lโ€™individu comme un fait contraignant en vue de forger sa personnalitรฉ sans aucune contradiction avec le consensus dรฉjร  รฉtabli et quโ€™elle rรฉsulte de lโ€™apprentissage et de lโ€™incorporation des rรจgles de conduite gรฉnรฉral dรจs la naissance. A lโ€™รฉgard de lโ€™ethnocentrisme occidental, les culturalistes rendent compte de la diversitรฉ culturelle en adoptant la notion de sous-culture et de contre culture. Cependant, beaucoup de critiques ont รฉtรฉ faits ร  lโ€™รฉgard de la sociologie culturaliste en raison du dรฉterminisme culturel qui est un postulat sur lequel les choix individuels sont dรฉterminรฉs par la culture elle-mรชme. Par ce postulat, les individus sont considรฉrรฉs comme des objets dotรฉs dโ€™une passivitรฉ non comme des sujets qui sont dotรฉs de capacitรฉ dโ€™action. De par ce fait, il y a imprรฉgnation dโ€™une certaine socialisation mรฉcanique en vue de susciter la reproduction culturelle. En dโ€™autre maniรจre, lโ€™individu est devenu une sorte dโ€™ ยซ idiot culturel ยป parce quโ€™il est incapable de choisir personnellement sa culture vis-ร -vis de son sentiment dโ€™appartenance. De plus sa socialisation nโ€™est rรฉussie que sโ€™il a subi un processus de programmation par ses expรฉriences passรฉes.
Gรฉnรฉralement la culture est un รฉlรฉment complexe. Chaque auteur a sa maniรจre de concevoir le concept. Malgrรฉ cela, des points de vue convergent sur le fait que la culture est un outil exigible pour assurer la socialisation dโ€™un individu. Cโ€™est par lโ€™assimilation et lโ€™intรฉriorisation des normes prรฉรฉtablis par les modรจles culturels quโ€™il devienne un รชtre socialisรฉ. Cโ€™est son adaptation ร  ces normes qui le fait intรฉgrer dans son groupe. Nous avons pu remarquer quโ€™il existe deux conceptions diffรฉrentes de la culture ร  savoir lโ€™universalisme et le relativisme. Lโ€™universalisme extrรชme prรดne lโ€™universalitรฉ et lโ€™รฉtude de la culture suivant une norme prรฉรฉtablie universellement en se heurtant ร  la hiรฉrarchisation de la culture. De son cotรฉ, le relativisme consiste ร  รฉtudier la culture tout en se rรฉfรฉrant ร  ses normes, aux valeurs des peuples qui la dรฉtiennent.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRAGE GENERAL
INTRODUCTION PARTIELLE
CHAPITRE I.DELIMITATION CONCEPTUELLE
I.NOTION DE LA CULTURE
II. DEFINITION SELON LES AUTEURS
1. Ralph LINTON
2. Bronislaw MALINOWSKI
III. BRASSAGE CULTUREL
VI. APPROCHE SCIENTIFIQUE DE LA CULTURE
1. Les fonctions de la culture
2. La dynamique de la culture
3. De lโ€™universalisme au relativisme
4. La sociologie culturaliste
CHAPITRE II. CARACTERISTIQUES DU TERRAIN
I. HISTORIQUES
1. Histoire des missions ร  Madagascar
2. Historique de lโ€™Eglise FJKM
3. Historique de lโ€™Eglise FJKM ZFA
II. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
III. DIVERSITE CULTURELLE AU SEIN DE Lโ€™EGLISE
1) Associations ecclรฉsiastiques
2) Les groupes
IV. ORGANISATION INTERNE
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : ANALYSES DE LA DYNAMIQUE DE GESTION DU BRASSAGE CULTUREL
INTRODUCTION PARTIELLE
CHAPITRE III. LES CARACTERISTIQUES DES ENQUETES
I. CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES
1. Age
2. Le sexe
3. Niveau dโ€™instruction
4. La catรฉgorie socio-professionnelle
5. Groupe ethnique
II. FACTEURS Dโ€™INTEGRATION DES CHRETIENS
1. Adhรฉsion au sein des associations
2. Participation aux activitรฉs associatives
CHAPITRE IV. LE BRASSAGE CULTUREL
I. MANIFESTATIONS
1. Pratiques et activitรฉs langagiรจres
2. Arts
3. Tabous et interdits
4. Mode vestimentaire
II. DYNAMIQUE DE GESTION
1. Essences du christianisme et brassages culturel
2. Organisation des activitรฉs rรฉcrรฉatives
CHAPITRE V. IMPACTS DU BRASSAGE CULTUREL
I. IMPACTS SUR Lโ€™INDIVIDU
1. Emprunt culturel
2. Adaptation aux environnements sociaux
3. Acculturation
4. Dรฉculturation
5. Syncrรฉtisme
II. IMPACTS SUR LA VIE ECCLESIASTIQUE
1. Mariage interethnique
2. Transculturation
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : APPROCHE PROSPECTIVE ET RECOMMANDATIONS INTRODUCTION PARTIELLE
CHAPITRE VI. LES REPERCUSSIONS SOCIALES DU BRASSAGE CULTUREL
I. LE BRASSAGE CULTUREL COMME SOURCE DE COHESION
II. LE BRASSAGE CULTUREL REPRESENTE UN ATOUT DE Lโ€™EGLISE
III. LE BRASSAGE CULTUREL COMME SOURCE DE SEGREGATION
CHAPITRE VII. SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
I. SUGGESTIONS
II. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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