Définition de la spiritualité
Selon les Dr Rivier, Hongler et Suter (2008), Il est difficile théoriquement et pratiquement de définir la spiritualité de manière universelle. La spiritualité prend en compte toutes les dimensions de la personne; son identité, ses valeurs, ce qui lui donne du sens, de l’espoir, de la confiance et de la dignité à son existence. Elle se vit de manière significative dans le rapport à soi, à l’autre, et à Dieu ou autre force supérieure. Elle concerne également les questions que l’on peut se poser lors d’une maladie, lors de la fin de vie. Elle dépend du contexte social et culturel de chaque personne. La spiritualité est une démarche cognitive de l’homme qui se caractérise par la recherche d’un sens et d’un but pour son existence. Elle fait partie du développement de l’homme. A l’inverse, « La spiritualité ne vise pas à définir le rapport de soi à Dieu, mais le rapport de soi à soi ; elle s’occupe avant tout du rapport avec soi-même. Parler de spiritualité, ce n’est pas parler de quelque chose hors de soi, c’est parler d’un rapport au monde qui est le sien. » (Bergeron, 1999, p.6).
Quant à l’Organisation mondiale de la santé (OMS 1990) « on qualifie de « spirituels » les aspects de la vie humaine liés aux expériences qui transcendent les phénomènes sensoriels. Ce n’est pas la même chose que le « religieux », quoique pour de nombreuses personnes la dimension spirituelle de leur vie comporte un élément religieux ».
A ce propos, « La vie spirituelle est une entreprise par laquelle la personne humaine tend à unifier son expérience de vie dans l’achèvement et le dépassement de soi-même. Cette démarche spirituelle peut se dérouler dans la foi explicite en Dieu en nous, dans l’appartenance à une religion organisée ou pas. » (Bergeron, 1999, p.8).
Le besoin spirituel
Pour les théoriciens de l’école des besoins en sciences infirmières, la personne a des besoins d’importance différente allant de ceux de base, comme les besoins physiologiques jusqu’aux besoins plus complexes comme celle de l’appartenance et de l’estime de soi. Les besoins spirituels sont placés au sommet de la pyramide des besoins de Maslow. (Pépin, Kérouac & Ducharme, 2010).
Dans le travail de Kohler (1999), sur la détresse spirituelle, elle définit le besoin spirituel comme la nécessité que l’individu a de trouver un sens à sa vie, à satisfaire un besoin d’amour et à avoir des relations harmonieuses avec soi-même et autrui.
Pour Rougeron (2002), les besoins spirituels sont classés en trois groupes :
Les besoins spirituels cognitifs : c’est le besoin d’être reconnu en tant que personne vivante, lié au besoin de la connaissance de soi et se manifestant par la présence.
Les besoins spirituels existentiels : les besoins retenus dans cette catégorie se résument au besoin de lutter pour la vie et d’être emmené à accepter la mort, au besoin de rester dans la mémoire collective, dans la solidarité et en paix, au besoin de se réconcilier avec soi et avec les autres, à celui de pardonner et d’être pardonné.
Les besoins spirituels émotionnels : ceux-ci consistent à la manière dont le malade dans un état grave éprouve chaque émotion. Ces émotions intenses sont la manifestation d’un besoin de relation.
Les besoins spirituels seraient alors la nécessité qu’a l’individu de trouver des signes de reconnaissance à travers lesquels il puisse trouver et choisir un sens à sa vie, satisfaire un besoin d’amour, de relations harmonieuses avec soi-même et autrui. (Kolher, 1991, p.21).
« Aussi longtemps que l’être humain cherche sa propre densité dans l’accomplissement de ses besoins primaires et de ses appétits physiques et que sa vie est dominée par le souci d’être en bonne santé, de procréer, de dominer et de s’amuser, il n’est pas encore spirituel. On accède au spirituel lorsqu’on découvre une dimension « autre », celle de l’amour, de la connaissance, de la liberté, de la compassion, de la conscience de soi et qu’on cherche à se réaliser humainement en prenant le chemin du divin en soi. » (Bergeron, 1998, p.6).
L’accompagnent spirituel
Selon Bernard (2011), la notion d’accompagnement est apparue, il y’a une vingtaine d’années, au niveau de la formation et des soins. C’est à ce moment que le terme est alors inscrit dans le programme de formation professionnelle continue. Avec le développement des soins palliatifs, la dimension spirituelle de l’accompagnement est présente dans les démarches de soins. L’accompagnement spirituel, paraît particulièrement innovant dans la mesure où il s’intègre dans un champ médical laïc.
Dans le code déontologique de l’association pour l’accompagnement spirituel (AASPIR), l’accompagnement spirituel est défini comme un partenariat qui implique la relation d’aide, en faisant place au souffle divin. Il se base sur l’écoute et la prise en compte de la quête de sens et de transcendance de la personne accompagnée.
La détresse spirituelle
Rivier, Hongler et Suter (2008), définissent la détresse spirituelle telle une crise du à un changement soudain se caractérisant, entre autres, par une rupture de l’identité spirituelle. Elle remet en cause les valeurs vécues de la personne jusqu’au moment de la crise et interrompt toute recherche d’un sens pour sa vie.
Il s’avère possible d’identifier chez la personne soignée et les membres de sa famille une verbalisation de conflits internes relatifs à sa propre existence (ex., culpabilité face à la maladie chronique transmise génétiquement à un enfant…). L’écoute de ces expressions de détresse invite l’infirmière à prodiguer des soins qui tiennent compte de la dimension spirituelle. ( Pepin et Cara, 2001, p.42).
Enfin, la détresse spirituelle peut être vu comme l’« Etat d’une personne ou d’un groupe dont le système de croyances ou de valeurs qui procure la force, l’espoir et un sens à la vie est perturbé.» (Carpenito-Moyet, 2009, p.74).
Les soins palliatifs
Selon palliativ.ch (2015), les soins palliatifs existaient déjà au Moyen-âge dans toute l’Europe, des maisons accueillaient les pauvres, les malades et les mourants. Les malades y bénéficiaient d’une aide physique et psychologique, ils étaient soignés et accompagnés avec respect jusqu’à la mort. Cette tradition a été reprise par Cicely Saunders en 1967 , fondatrice du St. Christopher’s Hospice à Londres. Les malades incurables et mourants bénéficiaient à St. Christopher non seulement d’un traitement médical spécifique et de soins adaptés, mais aussi d’un soutien émotionnel, spirituel et social. Les soins palliatifs regroupent toutes les mesures qui sont mises en place et qui visent à soulager la souffrance d’une personne atteinte d’une maladie incurable et à lui assurer la meilleure qualité de vie possible jusqu’à sa mort. Les soins palliatifs englobent le soutien et les traitements médicaux apportés aux personnes souffrant de maladies incurables, potentiellement mortelles ou chroniques évolutives. Ils interviennent principalement au moment où le pronostic vital paraît engagé et où les soins curatifs ne suffisent plus. Compte tenu de leur situation, les patients bénéficient de la meilleure qualité de vie possible jusqu’à la fin, tout en apportant un soutien approprié à leurs proches. Les soins palliatifs prennent en charge le patient dans toute sa globalité. Le but est d’anticiper et de diminuer le plus possible les symptômes et les souffrances. Pour une qualité adéquate des soins le personnel soignant doit avoir des compétences professionnelles dans ce domaine. Dans la mesure du possible, les soins palliatifs sont prodigués dans le lieu souhaité par le malade en fin de vie. La mise en réseau des structures permet d’assurer la continuité du traitement et du soutien.
Les soins infirmiers
D’après Spichiger et al., «les soins infirmiers contribuent au développement et au maintien de la santé ainsi qu’à la prévention des risques pour la santé; ils soutiennent les personnes durant leur traitement et les aident à faire face aux effets des maladies et des thérapies relatives, dans le but d’atteindre les meilleurs résultats possibles dans les traitements et les soins, et de maintenir la qualité de vie la meilleure possible à toutes les périodes de la vie et jusqu’à la mort. s’adressent aux personnes à tous les âges de leur vie, à des individus, des familles, des groupes et des communautés, aux personnes malades et à leurs proches, aux personnes handicapées, aux personnes en bonne santé; incluent, dans un continuum, des activités de maintien et de promotion de la santé, de prévention, lors de la préparation à la naissance et de l’accouchement, en situations de maladies aiguës, de convalescence et de réadaptation, dans les soins de longue durée et dans les soins palliatifs; s’appuient sur une relation entre les personnes soignées et les soignants, relation empreinte d’attention, de compréhension et de souci de l’autre.
Cette relation permet le développement des ressources de chacun, l’ouverture à la proximité nécessaire aux soins et l’établissement de buts communs; recensent les ressources et les besoins en soins des personnes soignées, fixent des buts, planifient des interventions de soins, les appliquent (en mobilisant les capacités relationnelles et techniques nécessaires) et évaluent les résultats; se basent sur l’évidence, l’expérience réflexive et les préférences des personnes soignées, prennent en compte les aspects physiques, psychiques, spirituels, socioculturels, liés au monde vécu et perçu (Lebenswelt), à l’âge et au genre, et respectent les directives éthiques; incluent des activités cliniques, pédagogiques, scientifiques et de leadership assumées en complémentarité par des généralistes et des spécialistes, des soignants au bénéfice d’une formation de base et des soignants ayant suivi diverses formations ultérieures; se déroulent en collaboration avec les personnes soignées, les proches soignants et les membres de professions auxiliaires, dans des activités multi professionnelles avec les médecins (responsables du diagnostic et de la thérapie) et les membres des autres professions de la santé.
Les soignants y exercent des fonctions dirigeantes ou travaillent sous la direction d’autrui. Ils sont pourtant toujours responsables de leurs décisions, de leurs actes et de leur comportement; s’exercent aussi bien dans des institutions de santé qu’à l’extérieur, là où des personnes vivent, se forment, travaillent.» .
|
Table des matières
A. Introduction
B. Problématique
1. Question de départ
2. Problématique
3. Pertinence de la question de départ
3.1 Le méta paradigme infirmier Fawcett (1984)
3.1.1 La personne
3.1.2 La santé
3.1.3 Le soin infirmier
3.1.4 L’environnement
3.2 Les savoirs
3.2.1 Le mode personnel
3.2.2 Le mode esthétique
3.2.3 Le mode éthique
3.2.4 Le mode empirique
3.3 Revue exploratoire
3.4 Propositions et perspectives pour la pratique
C. Concepts et champs disciplinaire infirmier
1. Les concepts
1.1 Définition de la spiritualité
1.2 Le besoin spirituel
1.3 L’accompagnent spirituel
1.4 La détresse spirituelle
1.5 Les soins palliatifs
1.6 Les soins infirmiers
2. Eclairage du sujet par une théorie
D. Méthode
1. La question de recherche
2. Recherche et sélection des articles
3. Présentation des articles
E. Synthèse des résultats
1. Synthèse
1.1 La définition de la spiritualité
1.2 Le rôle des soins infirmiers face aux soins spirituels
1.3 Le manque de formation
1.4 L’environnement de soin
2. Développement en lien avec PICOT
3. Perspectives et proposition pour la pratique
F. Conclusion
1. Apport du travail de bachelor
2. Les limites
3. Perspectives pour la recherche
G. Les références bibliographiques
H. Annexes
Télécharger le rapport complet