Dans l’analyse économique et financière, l’entreprise est la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production, de biens et services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment sur sa structure financière.
L’entreprise doit contrôler et maitriser sa situation financière d’une manière régulière pour une période donnée. Et elle veille à la coordination, la consolidation de ses ressources et ses moyens pour assurer sa solvabilité et sa liquidité. Elle permet aux dirigeants de prendre des décisions favorables afin d’engendrer un système de gestion efficace, porter un jugement global sur sa situation financière actuelle et future.
Fondements théoriques de la structure financière
La finance d’entreprise est le champ de la finance relatif aux décisions financières des entreprises. Elle peut être considérée comme l’analyse de la valeur créée par l’entreprise, des atouts et des risques concernant la performance opérationnelle, ainsi que la définition des choix des politiques d’investissement, de financement et de gestion de trésorerie.
La politique de financement joue aussi un rôle crucial non seulement par sa contribution au financement des projets mais aussi par l’arbitrage qu’elle permet entre les différentes sources de financement. Avoir une structure de capital adéquate peut améliorer la performance de l’entreprise et par conséquent, une bonne gestion de l’entreprise. La théorie financière a identifié plusieurs objectifs pour l’entreprise à savoir : la pérennité de l’entreprise, l’accroissement du chiffre d’affaires ou de la part du marché, la minimisation des coûts. Mais l’attention a été portée sur l’objectif le plus fondamental à savoir la maximisation de la valeur. L’objectif de ce chapitre est de faire une synthèse de la littérature théorique et empirique sur la structure financière. Le point de départ est l’apport des théories financières qu’on va aborder dans la première section. Ensuite la seconde section sera consacrée à la politique financière de l’entreprise.
Panorama des théories financières
Le commencement de tout travail sur la structure de financement demeure l’article de Franco Modigliani et Merton Miller publié en 1958. Les auteurs affirment que dans un marché parfait sans impôts ni coût de transactions, la valeur de la firme ne dépend en aucun cas de sa structure de capital et que seuls les stratégies adoptées par les gestionnaires doivent influencer l’évaluation de l’entreprise.
En effet la structure de capital ne vient que modifier la redistribution des profits entre actionnaires et créanciers. Ce n’est qu’en 1963 que les deux mêmes auteurs publient un second article tenant compte de l’avantage fiscal de l’émission de la dette, avantage provenant principalement de la déductibilité des paiements d’intérêts.
En somme la valeur de l’entreprise endettée équivaut donc à la valeur d’une entreprise entièrement financée par fonds propres plus la valeur actuelle des économies d’impôts liés aux paiements d’intérêts .
Malgré ces deux conclusions, les décisions de financement restent tout de même mal comprises et l’hypothèse de Modigliani et Miller ne saura à elle seule les expliquer.
L’apport des théories financières traditionnelles
La position de neutralité
En 1958, Modigliani et Miller ont montré que, sur un marché parfait la valeur d’une firme était indépendante de son taux d’endettement . Dans un monde sans fiscalité, la valeur de l’entreprise est indépendante de sa structure financière son taux de rentabilité global exigé étant constant quel que soit le niveau de l’endettement de la firme. Il n’existe donc pas de structure optimale du capital. Le dirigeant de l’entreprise n’a donc pas de choix optimal à faire. Ceci- dit toutes les formes de financement sont équivalentes et la valeur de la firme dépend seulement des flux de trésorerie qu’elle génère et non de la manière selon laquelle ces flux sont distribués en capitaux propres et en dettes.
Les hypothèses de l’approche
Ces travaux sont construits sur la base des hypothèses suivantes :
– les marchés de capitaux sont efficients et sans frictions.
Cette hypothèse implique que le prix contient toute l’information. Celle-ci est alors gratuite et accessible à tous les investisseurs. De même, les coûts de transaction sur ces marchés sont inexistants ;
– les entreprises émettent des titres financiers qui représentent soit des fonds propres, soit des dettes. Ces actifs sont divisibles, ce qui les rend accessibles à plusieurs investisseurs;
– les opérations de prêts et d’emprunt s’effectuent au même taux d’intérêt. Ce taux s’applique aux investisseurs comme aux entreprises ;
– le risque de faillite ou de défaillance est nul et les effets d’imposition sont ignorés ;
– le résultat est entièrement distribué.
Les propositions de Modigliani et Miller
Proposition 1 : deux firmes appartenant à la même classe de risque économique doivent nécessairement se voir attribuer la même valeur par le marché, même si elles ont une structure financière différente. Ce modèle démontre que l’investisseur n’a aucune raison de valoriser différemment les deux entreprises puisque les deux firmes lui procurent un revenu identique.
Proposition 2 : les décisions d’investissement sont indépendantes des décisions de financement. La thèse de MM a fait l’objet de plusieurs critiques.
La théorie de Modigliani et Miller en présence de l’imposition
En effet en présence d’impôt sur les sociétés Modigliani et Miller (1963) suggèrent un endettement maximum afin de profiter d’avantage procuré par l’économie fiscale et ce lorsque la difficulté fiscale est sans coût.
Miller (1977) élargie le cadre défini par Modigliani et Miller en intégrant les impôts sur les revenus des personnes physiques. Dans un tel contexte, ou on tient compte à la fois de la fiscalité corporative et personnelle, Miller conclut que l’endettement n’a aucune incidence sur la valeur de la firme. Pour cette dernière il n’existe pas de structure optimale du capital.
Par ailleurs, depuis la série des travaux de Modigliani et Miller, la réflexion théorique sur le problème de la structure du capital a significativement progressé. La théorie statique de Trade off constitue le premier axe de progrès depuis ces travaux. Cette théorie connue aussi sous le nom de théorie de compromis, aussi la théorie d’arbitrage symétrique. C’est un arbitrage entre l’économie de fiscalité lié à l’endettement et les coûts de faillite dû à une dette excessive.
La théorie financière moderne
La théorie financière actuelle s’est construite sur un ensemble de travaux dont les préoccupations divergent sensiblement tant dans leurs ambitions théoriques (explicatives, normatives) que, dans la nature très dispersée des questions abordées qui touchent notamment à des réflexions fondamentales sur le fonctionnement des marchés, à l’évaluation des actifs financiers, à la gestion de portefeuille, à l’évaluation des firmes, aux décisions d’investissement et de financement.
La théorie de gouvernance des entreprises
La théorie de gouvernance des entreprises ?
La question de la gouvernance des entreprises recouvre l’ensemble des mécanismes qui gouvernent les décisions des dirigeants et définissent leur espace. Le dirigeant joue un rôle principal dans les décisions déterminant la création et la répartition de la valeur.
Le système du gouvernement représente l’ensemble du dispositif censé contraindre des dirigeants afin d’éviter qu’ils prennent des décisions contraires aux intérêts des actionnaires. Ce système est efficace s’il permet de maximiser la création de la valeur. Il devient trop sévère lorsqu’il entraîne des coûts directs associés à la mise en œuvre et au fonctionnement des mécanismes de contrôle et des coûts indirects liés aux manœuvres effectués par les dirigeants pour échapper aux contraintes disciplinaires et aux distorsions induites dans les décisions stratégiques et financières ; ces derniers peuvent se manifester par exemple par l’abandon de certains types d’investissements rentables en raison des contrôles rigides auxquels ils sont soumis.
La gouvernance constitue un moyen de discipliner et de contrôler les actions des dirigeants (le comportement des dirigeants).
La théorie de l’agence :(Jensen et Meckling, 1976)
L’article de Jensen et Meckling peut être considéré comme le premier article d’importance remettant véritablement en cause le référentiel établi par Modigliani et Miller pour analyser la politique financière ; on peut même prétendre qu’il constitue un mouvement référentiel. Le cadre établi par Modigliani et Miller restait très sommaire même si on tient compte des avancées liées au modèle d’évaluation du risque successif. Deux classes d’agents y sont implicitement considérés, les actionnaires et les créanciers ; les dirigeants gèrent conformément aux intérêts des actionnaires et recherchent la maximisation de leurs richesses.
L’objectif de cette théorie, selon Jensen et Meckling (1976) est de représenter les caractéristiques des contrats optimaux entre le mandat et le mandataire.
Les coûts d’agence se composent en deux :
Les coûts d’agences des fonds propres entre actionnaires et dirigeants, ils sont engendrés par le contrôle que les actionnaires doivent effectuer sur les dirigeants afin que opportuniste.
Les coûts d’agence liés aux dettes financières entre actionnaires et créanciers, ces coûts sont générés par le contrôle exercé par les créanciers pour discipliner les actionnaires et les dirigeants.
Dans ce cadre, les principales composantes de la politique financière deviennent des moyens de résoudre des conflits qui existent entre dirigeants, actionnaires et créanciers, et qui naissent des divergences d’objectifs et des asymétries d’information.
La théorie de signal :(Myers et Majluf, 1984)
« La théorie des signaux se base sur l’hypothèse d’asymétrie d’information qui fait que les différents acteurs ou agents économiques concernés par l’entreprise ne disposent pas de la même information, celle-ci est supposée imparfaite et asymétrique de sorte que les agents bien ou mieux informés vont envoyer des signaux aux agents mal ou moins informés pour leur indiquer les caractéristiques de l’entreprise » .
Les dirigeants, considérés comme étant les mieux informés sur la situation de l’entreprise devraient communiquer leurs anticipations sur l’avenir de l’entreprise, ils devraient également signaler les caractéristiques de leurs politiques financières. L’une des modalités de signalisation la plus pertinente provient lorsque les dirigeants de l’entreprise détiennent des actions de leurs sociétés en cas de perspectives favorables mais, ils les dessaisissent dans le cas contraire. La participation des dirigeants dans le capital de l’entreprise est un excellent signal pour les investisseurs et le reste du marché .
Partant de l’évidence que l’endettement accroît le risque de faillite, tout changement dans la politique financière de l’entreprise induit automatiquement des modifications dans la perception de la firme par le marché. En effet, le lancement d’un nouvel emprunt exige de l’entreprise de signaler au marché ses véritables perspectives c’est-à-dire si elle est capable de générer suffisamment de cash pour faire face aussi bien à ses charges d’intérêts que ses engagements. En cas de perspectives favorables la firme est attrayante et peut obtenir l’emprunt, dans le cas contraire elle ne peut l’obtenir.
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Table des matières
Liste des abréviations
Introduction générale
Chapitre 1 : Fondements théoriques de la structure financière
Introduction du chapitre
Section 1 : Panorama des théories financières
Section 2:La politique financière de l’entreprise
Conclusion du chapitre
Chapitre 2 : Sources de financement et analyse de la structure financière
Introduction du chapitre
Section1 : Les modalités de financement de l’entreprise
Section 02 :L’analyse de la structure financière d’une entreprise
Conclusion du chapitre
Chapitre3 : Présentation de la structure d’accueil et analyse des résultats
Introduction du chapitre
Section 1 : Présentation et organisation de L’entreprise NAFTAL
Section 2 : Présentation et analyse des résultats
Conclusion du chapitre
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des tableaux
Liste des figures
Annexes