Généralités sur les infections sexuellement transmissibles

Les infections sexuellement transmissibles sont parmi les causes les plus fréquentes de maladie dans le monde. Elles constituent un véritable problème de santé publique. Selon les estimations de l’OMS, chaque jour, plus d’un million de personnes contractent une infection sexuellement transmissible et que chaque année, 357 millions de personnes contractent l’une des IST suivantes : Chlamydiose, gonorrhée, syphilis ou trichomonose [Auby et coll, 2017]. La prise en charge de ces dernières est difficile en raison du coût de traitement élevé, mais aussi de la réduction de l’efficacité de certains protocoles thérapeutiques dû aux résistances aux antimicrobiens. Au Sénégal, comme un peu partout en Afrique, environ 75 % de la population font souvent recours aux plantes médicinales pour se soigner [Potel, 2002].

GENERALITES SUR LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

DEFINITION DES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES 

Les infections sexuellement transmissibles(IST) constituent un groupe de maladies transmises principalement par contact sexuel d’un individu porteur de l’infection vers l’individu sain. Autrement dit, ce sont des affections contagieuses qui s’attrapent essentiellement lors des pratiques sexuelles : pénétration vaginale et anale, fellation, caresse/masturbation sexe contre sexe. On connait un grand nombre de bactéries, virus et de parasites responsables d’IST. Les infections sexuellement transmissibles et les maladies sexuellement transmissibles sont deux termes désignant la même réalité. On considère que le terme infection est plus approprié pour désigner un état qui n’est pas toujours (ou pas tout de suite) associé aux symptômes d’une maladie déclarée c’est-à-dire qu’ il décrit mieux le fait que certaines infections peuvent être asymptomatiques [Bohbot, 2005]. Etant donné leur mode de transmission, les IST affectent aussi bien les hommes que les femmes, toutefois :
-Les IST se transmettent plus facilement à la femme qu’à l’homme du fait des particularités anatomiques et physiologiques de l’appareil génital féminin.
-Les IST chez la femme sont dans certains cas peu symptomatiques, voire asymptomatiques, et ont tendance à se manifester à un stage tardif.
-Ces IST peuvent être guéries : c’est le cas des infections bactériennes, parasitaires. Cependant, les IST virales sont presque incurables mais les traitements peuvent atténuer ou modifier les symptômes.
-Enfin, la transmission verticale des agents infectieux pendant la grossesse et l’accouchement transfert les effets des IST de l’adule au fœtus et au nouveau-né.

Cette transmission verticale constitue un mode d’expansion diffuse surtout avec les infections causées par des virus (comme le VIH et l’hépatique B).

LES DIFFERENTS TYPES D’INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES ET LEURS MANIFESTATIONS CLINIQUES 

Les IST sont des maladies causées par des bactéries, des virus et des champignons ou parasites. Toutefois, elles peuvent être aussi classées en se référant à leurs manifestations cliniques (symptômes) ; dans ce cas on parle d’IST à écoulement (apparition d’un écoulement anormal au niveau de l’appareil génital) et d’IST à ulcération (existence de boutons et /ou de plaies au niveau de l’appareil génital) mais, nous allons les étudier en fonction de l’agent causal.

LES IST CAUSEES PAR LES BACTERIES 

Comme leur nom l’indique ce sont des maladies dues à des bactéries. Ces infections bactériennes sont les plus nombreuses en pathologie humaine, les plus courantes étant la syphilis, la chlamydiose, la gonococcie.

LA SYPHILIS

DEFINITION
C’est une maladie infectieuse sexuellement transmissible chronique touchant essentiellement les jeunes (entre 15 et 30 ans) et plus fréquente chez l’homme que chez la femme. Elle est très contagieuse et due à une bactérie spirochète (c’est-àdire une bactérie se présentant sous la forme d’une petite hélice mobile) du nom de TREPONEMA PALLIDUM. La maladie se manifeste d’abord par un chancre au niveau des organes génitaux, puis par des atteintes des nerfs et des viscères.

SYMPTOMES
Après contamination, TREPONEMA PALLIDUM se multiplie rapidement dans l’organisme avec un temps d’incubation d’environ 3 semaines (période entre l’installation de la bactérie et l’apparition des premiers symptômes).Puis cette infection évolue en trois stades qui se manifeste par un chancre au niveau des organes génitaux, des atteintes des nerfs et viscères:
– Le stade primaire ou syphilis primaire
– Le stade secondaire ou syphilis secondaire
– Le stade tertiaire ou syphilis tertiaire.

En dehors de ces trois stades, il existe aussi la syphilis latente qui correspond à l’infection par la bactérie sans que l’individu présente des signes cliniques (période asymptomatique).

– Le stade primaire
C’est l’étape correspondant à l’invasion et à la dissémination de la bactérie. Il est caractérisé par la présence d’un chancre qui est une ulcération (lésion rosée, superficielle, indolore, à fond propre) au point d’inoculation. Ce dernier sécrète un liquide clair qui contient de nombreux spirochètes (bactéries), ce qui explique que la lésion est devenue très contagieuse à cet endroit (organes génitaux). Au niveau de la zone du chancre, des adénopathies (gonflement des ganglions lymphatiques) durs, indolores, typiquement de grande taille sont perçus aussi. Ce chancre syphilitique siège chez l’homme, dans le sillon balano-préputial et plus rarement dans le gland. Chez la femme, souvent sur le vagin et le col de l’utérus. Il guérit spontanément en 2 à 4 semaines [BEANI, 2004].

– Le stade secondaire
Communément appelé syphilis secondaire, il survient quelques semaines après l’inoculation de TREPONEMA PALLIDUM. Il fait suite à sa dissémination dans tout l’organisme. Cette phase est caractérisée par des manifestations variées en particulier des lésions cutanées (dont certaines sont contagieuses) associées à des ganglions qui augmentent de volume, durs mais indolores. Ces derniers sont capables de persister pendant plusieurs mois. Le malade présente aussi durant cette phase, des douleurs osseuses, articulaires, avec des épisodes de fièvre, des céphalées, une atteinte du système nerveux. Cette phase dure plus longtemps, et non traitée elle évolue vers la phase tertiaire.

– Le stade tertiaire
Cette phase de syphilis est atteinte en l’absence de traitement et se manifeste par des atteintes neurologiques (on parle de neuro-syphilis), cardiaques, hépatiques, digestives, rénales…Dans ce cas, le malade n’est plus contagieux.

Cela montre que la syphilis est particulièrement contagieuse pendant les stades primaire et secondaire. Chez les adultes, la syphilis tertiaire est responsable de la morbidité et de la mortalité associée à la maladie, heureusement que cette phase est très rare [Dupin, 2013].

Les infections sexuellement transmissibles constituent un groupe de maladies fréquentes et très répandues dans le monde. En pathologie humaine, elles sont les plus dangereuses et compliquées à traiter. Au Sénégal, précisément dans la Petite Côte l’utilisation de plantes médicinales est fréquente dans l’arsenal thérapeutique des IST. Le recours à la phytothérapie ainsi, que sa fréquence s’expliqueraient d’une part, par le coût élevé de la thérapie à base de spécialités pharmaceutiques mais aussi la réduction de l’efficacité de ces derniers due aux résistances aux antimicrobiens de plusieurs agents pathogènes sexuellement transmis. D’autre part par l’accessibilité des plantes pour la population et les valeurs traditionnelles.

Compte tenu de tous ces aspects, nous nous sommes proposés de réaliser cette étude afin de :
-Recenser les plantes utilisées,
-Identifier les parties utilisées,
-Les formes d’utilisation et mode d’emploi de ces plantes,
-Etablir le profil des utilisateurs.

Cette étude comporte trois parties : La première partie est consacrée aux généralités sur les IST. La seconde partie est une présentation du cadre de l’étude. La troisième concerne l’enquête proprement dite. Un questionnaire portant sur l’identification des personnes enquêtées, le recensement des plantes utilisées et d’éventuelles précautions à prendre par rapport à l’utilisation des plantes, nous a permis de mener cette étude. L’enquête a concerné 100 personnes résidant dans la commune de Mbour. Les renseignements relatifs au profil des enquêtés sont :

-72 % des enquêtés sont des hommes, la moyenne d’âge est supérieure ou égal à 30 ans.
-Le maximum d’information a été recueilli chez les herboristes.

A l’issue de l’enquête, 45 plantes utilisées contre les IST ont été recensées. Il s’agit de : la syphilis, la gonococcie, l’hépatite B, la trichomonose, la candidose et l’herpès. Ces plantes sont réparties dans 27 familles, les plus fréquentes sont : les Fabaceae, les Caesalpinaceae, les Combretaceae, les Euphorbiaceae… Pour la syphilis, les plantes les plus utilisées sont : Pterocarpus erinaceus (7 %), Detarium microcarpum (5 %), Zizyphus mauritiana (4 %). Pour la gonococcie, il s’agit de : Acacia nilotica (12 %), Acacia albida (6 %), Cassia occidentalis (5 %), Euphorbia balsamifera (4 %). L’hepatite B avec : Desmodium adscendens (5 %), Sarcocephalus latifolius (4 %), Tamarindus indica (4 %). En ce qui concerne la candidose, nous avons Cassia occidentalis (4 %), Combretum glutinosum (3 %). Les formes galéniques rencontrées sont essentiellement sous forme liquide (infusé, macéré, décocté), mais aussi sous forme solide.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERER PARTIE : GENERALITES SUR LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES
I.DEFINITION DES INFECTIONS SEXUELLEMEN TRANSMISSIBLES
II. LES DIFFERENTES TYPES D’IST ET LEURS MANIFESTATION CLINIQUES
II.1 Les IST causées par des bactéries
II.1.1 La syphilis
II.1.1.1 Définition
II.1.1.2 Symptômes
II.1.2 La gonococcie
II.1.2.1 Définition
II.1.2.2 Symptômes
II.1.3 La chlamydiose
II.1.3.1 Définition
II.1.3.2 Symptômes
II.2 Les IST causées par des virus
II.2.1 Le VIH
II.2.1.1 Définition
II.2.1.2 Symptômes
II.2.2 L’hépatite B
II.2.2.1 Définition
II.2.2.2 Symptômes
II.2.3 L’herpès génital
II.2.3.1 Définition
II.2.3.2 Symptômes
II.3 Les IST causées par des parasites et champignons
II.3.1 La trichomonose
II.3.1.1 Définition
II.3.1.2 Symptômes
II.3.2 La candidose
II.3.2.1 Définition
II.3.2.2 Symptômes
III. LES IMPACTS SOCIAUX DES IST
IV. LES MOYENS DE PREVENTIONS DES IST
V. LE TRAITEMENT MEDICALE DES IST
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE
I.CADRE PHYSIQUE
I.1 Situation géographique
I.2 Relief- climat et végétation
I.3 Division administrative
II. CADRE HUMAIN
III. ACTIVITES ECONOMIQUES
IV SITUATION SANITAIRE
IV.1 Infrastructure de santé
IV.2 Le personnel de santé
TROISIEME PARTIE : ENQUETES ETHNOBOTANIQUES
I.OBJECTIF
II. METHODOLOGIE
II.1 Echantillonnage
II.1.1 Population étudiée
II.1.2 Critères de sélection des personnes
II.2 Instrument de collecte des données
II.3 Difficultés rencontrées
III. RESULTATS ET COMMENTAIRES
III.1 Profil des enquêtés
III.1.1 Répartition des personnes selon le sexe
III.1.2 Répartition des personnes selon l’âge
III.1.3 Répartition des personnes selon la profession
III.2 Répertoire général des plantes utilisées contre les IST
III.3 Mode de préparation, d’emploi et parties de plantes utilisées contre les IST
III.4 Les précautions particulières de l’utilisation des plantes
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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