La communication en médecine
La communication avec les patients est une des principales compétences permettant d’exercer la spécialité de médecine générale. (1) Les connaissances, les prises en charge et les traitements de la médecine d’aujourd’hui n’ont jamais été aussi importants. Cette médecine, en constante amélioration, contraste avec le ressenti négatif de certains patients qui se déclarent insatisfaits de leurs relations avec le monde médical. Différents facteurs sont responsables de la dégradation de la communication médecinmalade. L’évolution sociétale, le coût de la santé, les facteurs limitant le temps médical et la documentation disponible sur internet en sont des exemples.
Au fur et à mesure du temps, la relation médecin-malade a changé : auparavant, c’est le médecin qui possédait le savoir et c’est le patient qui écoutait sans participer à sa prise en charge. Cette dernière s’est transformée en un modèle contractuel avec une approche centrée patient. Le malade est devenu codécideur de sa santé et le médecin aide le patient à prendre la meilleure décision médicale de manière consentie. On sait depuis longtemps, qu’une bonne communication entre le médecin et le patient améliore la santé de ces derniers. Une communication efficace agit sur la santé mentale, les pathologies fonctionnelles mais aussi sur le contrôle de la douleur. (3) De plus, la plupart des litiges et des conflits entre médecin et patient résultent d’un manque de communication entre les protagonistes.
C’est pourquoi il est important que l’objectif des études médicales permettent l’acquisition, d’une part, de compétences scientifiques et techniques et, d’autre part, relationnelles. La place de la communication est primordiale dans la relation médecinmalade afin de créer une véritable alliance thérapeutique.
Les études de médecine générale en France
DES de médecine générale
La mission des départements de médecine générale (DMG) en France est de former des médecins généralistes capables de répondre avec pertinence aux demandes des patients alors que les problèmes de santé rencontrés en soins primaires sont souvent multiples et complexes. Les études d’un médecin généraliste commencent par 6 années de parcours commun avec les autres étudiants puis se terminent par un Diplôme d’études spécialisées (DES) d’une durée de 3 ans. Ce DES, appelé troisième cycle, a pour objectif l’acquisition de connaissances et de compétences à la fois transversales à toutes les spécialités mais aussi spécifiques à la médecine générale.
En avril 2017, un nouvel arrêté a exposé quelques changements dans le DES de médecine générale. (6) Il contient désormais deux phases distinctes :
– La phase n°1 appelée phase socle, correspondant à l’acquisition des connaissances de base de la spécialité et des compétences transversales nécessaires à l’exercice de la profession.
– La phase n°2 appelée phase d’approfondissement, correspondant à l’acquisition approfondie des connaissances et des compétences nécessaires à l’exercice de la spécialité.
La formation théorique et les outils d’évaluation
Le dispositif pédagogique mis en place en 2017 par les départements de médecine générale repose sur 6 compétences du médecin généraliste et onze familles de situations exemplaires. Ces dernières ont été élaborées au niveau national par le Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE). La formation des internes sera désormais basée sur l’acquisition de ces compétences.
Une démarche continue a été mise en place tout au long du DES pour attester l’acquisition des compétences nécessaires à l’exercice de la médecine générale. Cette certification des compétences permettra au futur médecin de résoudre la majorité des situations de santé auxquelles il risque d’être confronté.
Le département de médecine générale attribuera à chaque étudiant un tuteur, qui aura le rôle d’évaluer les compétences mobilisées ainsi que la progression de leur acquisition tout au long de l’internat. Cette supervision se fera à travers différents outils d’évaluation. A la faculté de médecine de Rouen, l’interne devra, pour remplir les conditions de sa phase socle et de sa phase d’approfondissement, valider :
– Des enseignements obligatoires :
o Des Récits de Situation Complexe Authentique (RSCA) : récits comportant une situation clinique complexe vécu en stage avec plusieurs problématiques. L’étudiant effectuera des recherches pour répondre aux différentes problématiques.
o Des vignettes cliniques : récits comportant une situation clinique vécue en stage avec une seule problématique. L’étudiant effectuera des recherches pour répondre à cette problématique.
o Des « Allers-retours » en Groupes d’Echange de Pratique (GEP) qui correspondent à une forme de groupe d’analyse de pratiques professionnelles (composé de plusieurs internes et d’un directeur de GEP), qui décortiquent une situation vécue ou une activité exercée sur le plan professionnel pour tenter de la comprendre.
o Des ateliers de communication.
o Des séminaires « interprofessionnels » ayant pour objectif de préparer des professionnels aptes à s’intégrer dans des équipes de soins centrés sur le patient.
o Des séminaires « Gestes pratiques » ayant comme objectif de s’approprier les gestes techniques courants en médecine générale.
– Des enseignements non obligatoires, qui sont néanmoins fortement conseillés :
o Les séminaires « exercice professionnel » ayant comme objectif d’aider les internes à s’approprier les concepts et outils qui leur seront utiles durant leur exercice professionnel.
o Le tutorat « recherche » qui offre une aide aux étudiants pour la réalisation de leur thèse.
La formation pratique
Les différentes phases du DES
La phase socle dure deux semestres dans le DES de médecine générale. Lors de cette phase l’étudiant devra réaliser :
– Un stage en médecine générale chez un praticien agréé (stage de premier niveau),
– Un stage en médecine d’urgence.
La phase d’approfondissement dure quatre semestres et l’étudiant devra réaliser :
– Un stage en médecine polyvalente,
– Un stage en médecine de l’enfant,
– Un stage en médecine de la femme,
– Un stage ambulatoire en soins primaires en autonomie supervisée (stage de SASPAS).
Les différents stages en médecine de ville
Les différents stages à réaliser pour la validation du DES de médecine générale sont fixés par décret (9) : Le stage de premier niveau comporte trois phases :
– Une première phase d’observation,
– Une seconde phase semi-active au cours de laquelle l’étudiant peut exécuter des actes en présence de son maître de stage,
– Une phase active au cours de laquelle l’étudiant peut accomplir seul des actes, le maître de stage pouvant intervenir si besoin.
Lors de ce stage de premier niveau, c’est une supervision dite « directe » qui est utilisée.
Le stage de SASPAS place rapidement l’interne en situation d’autonomie, c’est pourquoi il est réalisé à la fin de son internat. L’interne mène seul les consultations et réalise un débriefing en fin de journée avec son maître de stage. Cette supervision est dite « indirecte ». Cependant, on pourra également utiliser une supervision directe, par exemple par enregistrement vidéo.
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Table des matières
I. Introduction
A. La communication en médecine
B. Les études de médecine générale en France
1. DES de médecine générale
2. La formation théorique et les outils d’évaluation
3. La formation pratique
a) Les différentes phases du DES
b) Les différents stages en médecine de ville
C. Techniques pédagogiques pour les maîtres de stage
1. Supervision indirecte
2. Supervision directe
D. La SODEV
1. Le déroulement de la SODEV
2. La SODEV à l’internationale
3. La SODEV en France
E. Justification du présent travail
1. Les freins au développement de la SODEV
2. Les avantages de la SODEV
3. Les facteurs limitant l’acceptabilité des internes
4. Les pistes d’améliorations
5. Objectifs de la thèse
F. Bibliographie
II. Article
A. Introduction
B. Méthode
C. Résultats
1. Description de la population
2. Résultats selon le genre des participants
3. La peur et l’anxiété
a) Selon le sentiment d’être obligé de « bien faire » ou de performer
b) Selon la peur des remarques du maître de stage
c) Selon la peur de déceler un manque de connaissance
4. Le manque d’information sur l’outil
a) Résultats selon la formation à la SODEV
b) Résultats selon les « a priori »
5. La gêne de la caméra
6. La motivation de l’interne
a) Résultats selon l’évolution des compétences relationnelles
b) Comparaison sur l’intérêt de la méthode avant et après la séance de SODEV
D. Discussion
1. Selon le genre des participants
2. La peur et l’anxiété
a) L’anxiété de performance
b) Les pistes d’améliorations
1. Une bonne relation entre l’interne et le MSU
2. Une explication du déroulement d’une séance de SODEV semble nécessaire
3. Participation du MSU à une première séance de SODEV
4. La répétition des séances permettrait de diminuer l’anxiété de performance
3. Le manque d’information sur l’outil
a) Une formation à développer
b) Les internes ont des « a priori négatifs » sur la méthode
c) Les pistes d’améliorations
1. Présenter les avantages de la SODEV
2. Présenter les intérêts pédagogiques de la SODEV augmenterait la motivation de l’interne
d) Une formation et une présentation de la SODEV semble indispensable
4. La gêne de la caméra
a) Les internes ont pensé à la caméra
b) Les pistes d’améliorations
5. La motivation de l’interne
6. Les internes réfractaires
7. Des propositions d’amélioration via les commentaires libres
8. Forces et faiblesses de l’étude
a) Forces de l’étude
1. Le sujet
2. Le type d’étude
3. Limitation du biais de mémorisation
b) Faiblesses de l’étude
1. Biais de volontariat
2. Biais lié au recrutement
E. Conclusion
F. Bibliographie
III. Conclusion