La filière vanille et la fluctuation des prix a l’exportation

L’économie de Madagascar est en train de prendre des forces durant ces dernières années après les moments de croissance négative du PIB et surtout les crises de 2002. Malgré les différents redressements, la grande île appartient encore à la classe des pays les plus pauvres, et sa croissance reste faible. Le PIB de Madagascar est en moyenne 245 USD pendant les quatre dernières années et son classement est le 150ème sur 174 pays. De ce fait, Madagascar est en âpre lutte contre la pauvreté. Le gouvernement actuel consacre la grande partie de son budget à la réhabilitation et la construction des routes afin de promouvoir la libre circulation des biens et des hommes. En revanche, il est incontestable que l’agriculture reste le levier du choix de Madagascar lorsqu’il s’agit de lutte contre la pauvreté.

Avec l’ouverture accrue de l’économie malgache, le pays compte aussi sur la dynamique des branches exportatrices pour relancer la croissance. L’analyse de l’évolution de la filière vanille mérite un intérêt dans la mesure où le marché mondial est en expansion. Ainsi le développement des exportations de la vanille est à promouvoir. D’ailleurs, au sein de la filière vanille, Madagascar acquiert des avantages comparatifs au fil des années.

A Madagascar, la vanilliculture fait vivre plus de 80% de la population de la région SAVA et la superficie occupée par cette culture d’exportation atteint plus de 63 764 hectares dont 42 518 se trouve encore dans la région de SAVA. Aussi, la vanille représente plus de 60 % de la recette d’exportation dans l’agriculture du pays. Les exportations de vanille pourraient, en effet, contribuer de manière substantielle à l’amélioration de la balance commerciale.

La vanille naturelle malgache 

Historique

La vanille est originaire des forêts tropicales humides de la côte est du Mexique où elle vit en sous-bois. Certains auteurs la considèrent aussi comme naturellement présente en Floride et sur la côte nord de l’Amérique du Sud. Mais la vanille est surtout connue comme plante à épice cultivée. C’est l’histoire de cette épice qui a contribué à diffuser la culture de la plante dans la plupart des régions tropicales humides du monde.

Cet épice est alors à la conquête du monde .Les Aztèques connaissent et apprécient déjà la vanille qu’ils appellent Tlilxochitl (ce qui signifie gousse noire). Ils l’utilisent en particulier pour parfumer une boisson de cacao. On raconte que l’empereur Moctezuma fait usage de ce breuvage avant de rendre visite à ses femmes. Lors de la prise de Tenochtitlan (devenue aujourd’hui Mexico).Il en fait servir à Cortés dans des gobelets en or, attisant encore un peu plus la convoitise du conquérant espagnol. La vanille fait son apparition à la cour d’Espagne dès le début du XVIe siècle, mais son commerce international ne prend de l’ampleur qu’à partir du siècle suivant. Toutes les tentatives de faire produire cette orchidée hors de son aire naturelle d’origine se soldent par des échecs. On ignore en effet jusqu’au XIXe siècle que les abeilles mélipones jouent un rôle fécondateur indispensable à la formation du fruit.

La vanille suscite un véritable engouement en Europe. Elle est notamment de plus en plus appréciée à la cour de France, où Madame de Montespan en parfume son bain. Sous le charme, Louis XIV décide de tenter sérieusement d’introduire la liane à l’île Bourbon. Les diverses tentatives réalisées sous son règne échouent. La première pollinisation artificielle du vanillier est réalisée en 1836 au jardin botanique de Liège par le naturaliste belge Charles Morren, puis en 1837 par l’horticulteur français Joseph Henri François Neumann. La fécondation ne suffisait pas pour avoir une bonne vanille, il fallait perfectionner la technique pour avoir une très bonne qualité, Ernest Loupy découvrit le procédé de l’ébouillantage ce qui améliora les rendements et la qualité.

Ce n’est cependant qu’en 1841 qu’un jeune esclave bourbonnais de douze ans, Edmond, crée le procédé pratique encore utilisé de nos jours. Cette méthode de pollinisation dont Jean-Michel-Claude Richard tente de s’approprier la paternité fait de l’île Bourbon (aujourd’hui la Réunion) le premier centre vanillier de la planète quelques décennies seulement après l’introduction de l’orchidée sur place en 1819. A l’abolition de l’esclavage en 1848, on donne au jeune Edmond le patronyme d’Albius, en référence à la couleur “blanche” (alba) de la fleur de la vanille. Edmond Albius découvrit en 1841 le procédé de fécondation de la vanille. C’est ce procédé manuel qui est encore utilisé de nos jours. Pour expliquer sa découverte, certains disent qu’il avait été puni par son maître et qu’il se vengea sur les orchidées, ce qui déclencha la fécondation; d’autres disent que c’était un  passionné des plantes, il travaillait comme jardinier dans une plantation. Il eut l’idée de féconder la vanille en mettant en rapport les organes mâle et femelle. Comme il était esclave, il n’a jamais pu tirer profit de sa découverte même après son émancipation en 1848.

La vanille a aussi été longtemps cultivée à la Guadeloupe et à la Martinique; mais avec le recentrage de l’agriculture sur la canne et la banane, elle a pratiquement disparu – comme de nombreuses autres espèces autrefois florissantes – pour être remplacée par des importations… Pendant plus de deux siècles, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le Mexique, en particulier la région de Veracruz, conserve le monopole de la vanille. Les Totonaques demeurent les premiers producteurs mondiaux jusqu’au milieu du XIXe siècle.

Introduite en 1870 à partir de l’île de la Réunion, la vanille a trouvé à Madagascar et tout particulièrement sur sa côte orientale sa terre de prédilection. Ce sont les planteurs réunionnais qui introduisent vers 1880 à Madagascar la culture de la vanille. Les premières plantations sont faites sur l’île de Nosy Be. De là, elles prennent ensuite pied dans les régions orientales de la grande île, celles d’Antalaha et de Sambava au climat humide favorable. L’engouement est rapide et la production malgache dépasse les 1 000 tonnes en 1929, soit plus de dix fois celle de la Réunion. Mais le marché manquant de régulation, la vanille connaît cycliquement des crises de surproduction.

Dans les années 1970, la Grande Ile, produisait 70% de la production mondiale …. pour dégringoler à 30% dans les années 90. Le « leadership » étant assuré par l’Indonésie. Depuis 20 ans la part du marché de Madagascar n’a cessé de diminuer suite à une politique gouvernemental de forte taxation à l’export. Actuellement, depuis l’arrivée du nouveau président M. Marc Ravalomanana, une nouvelle orientation est en train de se dessiner sur la culture de la vanille .Par rapport à la production indonésienne, les acheteurs et importateurs préféraient une qualité moindre à un prix inférieur.

Depuis une décennie, la vanille tient une place importante pour parfumer et être utilisée dans les industries agro- alimentaires, les produits laitiers, les boissons, les arômes, et même dans les industries pharmaceutiques. Malgré la concurrence d’autres pays tropicaux comme l’Indonésie et l’émergence de nouvelles dynamiques de conquête du marché comme dans l’État du Kerala en Inde, Madagascar conserve toujours aujourd’hui largement son rang de premier exportateur mondial.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première Partie : La filière vanille à Madagascar
Chapitre I : La vanille naturelle malgache
– Section 1 : Historique
– Section 2 : Description et classement
– Section 3 : La production, préparation et conditionnement
Chapitre II : Description de la filière Vanille
– Section 1 : Place de la filière dans l’économie malgache
– Section 2 : La libéralisation de la filière
– Section 3 : Analyse « swot »
Deuxième Partie : La fluctuation des prix à l’exportation de la vanille
Chapitre I : Evolution des prix
– Section 1: Revue des prix à l’exportation de la vanille malgache
– Section 2 : Revue des prix moyens internationaux de la vanille
Chapitre II : Explication de la variation des prix
– Section 1 : Les facteurs de production et le circuit de commercialisation
– Section 2 : La variation de l’offre
– Section 3 : La diminution constante de la demande mondiale de la vanille naturelle
Chapitre III : Recommandations
– Section 1 : Au niveau de l’offre
– Section 2: Au niveau de la demande
CONCLUSION

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