L’entreprise constitue une entité économique organisée qui, par la combinaison des facteurs de production (capital et travail), offre des biens et des services sur un marché déterminé tout en poursuivant des objectifs multiples.
La structure financière d’une entreprise : théories et déterminants
La structure financière des entreprises, élément central de la théorie financière, est un thème qui a suscité depuis plusieurs années l’intérêt de plusieurs chercheurs en finance. En effet, un nombre important de ces chercheurs ont tenté de répondre au problème de la structure financière optimale, Modigliani et Miller ont apporté l’essentiel de la réponse à ce problème.
Dans cette acception, il ressort que l’étude de la structure financière d’une entreprise consiste à comprendre les emplois d’une entreprise et leur mode de financement. Ceci implique une notion d’équilibre entre l’origine des fonds et leur utilisation, une question d’adaptation des emplois aux ressources qui les ont financés afin de porter des recommandations sur les équilibres financiers fondamentaux.
Les fondements théoriques de la structure financière d’une entreprise
L’étude de la structure financière intéresse depuis près d’un siècle les théoriciens et les praticiens et constitue dès lors un thème central de la finance de l’entreprise. Ce travail prend appui sur plusieurs approches des questions financières et sur leurs différences. Ces théories feront l’objet de présentations détaillées. Elles fournissent les cadres d’analyse des relations complexes qui se nouent entre des acteurs multiples.
La structure financière
Le terme structure financière est un ensemble de concepts qui revêt plusieurs sens.
Définitions
Dans son sens large, lorsqu’on évoque la structure financière de l’entreprise, on fait allusion à l’ensemble des ressources qui finance l’entreprise, qu’il s’agisse des capitaux propres, des dettes à long terme, des dettes à court terme ou des ressources d’exploitation .
Jean BARREAU et Jacqueline DELAHAYE, abordent dans le même sens en affirmant que l’analyse de la structure financière est de porter un jugement sur les équilibres financiers fondamentaux .
Dans son sens étroit, la structure financière est « l’ensemble des proportions qui existent à un moment donné entre les différentes ressources de l’entreprise, propres ou empruntées, permanentes ou provisoires » . Il s’agit de la structure financière de l’entreprise telle qu’on peut faire apparaître à travers le passif du bilan en fin d’exercice. Finalement, la structure financière représente une des décisions financières les plus importantes pour une entreprise puisqu’elle déterminera la capacité de l’entreprise à survivre dans le long terme.
A partir de cette définition, la structure financière d’une entreprise représente donc le partage de ses ressources de financement entre deux grandes catégories qui sont la dette et les fonds propres.
L’importance de la structure financière
Une analyse régulière de la structure financière serait, l’unique moyen de suivre financièrement l’activité de l’entreprise car cette analyse constituera une source essentielle d’information aussi bien pour les opérations économiques que pour toutes personnes intéressées par la vie de l’entreprise.
• Pour les responsables de l’entreprise, la structure financière leur permet d’évaluer la santé financière de celle-ci afin d’orienter leurs décisions dans l’utilisation rationnelle des ressources limitées dont dispose l’entreprise ;
• Pour les actionnaires et les investisseurs, ces derniers s’intéressent aux bénéfices potentiels et la rémunération de leurs capitaux apportés. Ils s’intéressent également aux plus-values dégagées ;
• Pour les prêteurs, elle constitue un indicateur fiable avant d’accorder un crédit où prêter l’argent à une entreprise ;
• Pour les salaries, ils sont les premiers intéressés par la situation de l’entreprise car toutes défaillance de cette dernière entraîne la perte de leurs emplois ;
• Pour l’Etat, se base sur l’analyse de la structure financière pour déterminer la quotepart fiscale (IBS) des entreprises au budget de l’Etat, tout comme elle permet de mesurer la création de la richesse de celle-ci .
Les théories de la structure financière
Les théories classiques
Les théories classiques désignent les thèses développées essentiellement en Grande Bretagne et en France au cours des XVIIIe et XIXe siècles.
L’approche traditionnelle
Selon l’approche ancienne, il existerait une structure financière optimale qui permettrait de maximiser la valeur de l’actif économique grâce à une utilisation judicieuse de l’endettement et de son effet de levier (explique le taux de rentabilité des capitaux propres en fonction du taux de rentabilité de l’actif économique et du coût de la dette). L’entreprise minimiserait alors son coût moyen pondéré du capital, c’est-à-dire son coût de financement .
a) Les hypothèses de l’approche
➢ Le risque d’exploitation est constant quel que soit le projet d’investissement ;
➢ Les actionnaires anticipent le même bénéfice ;
➢ Le rapport entre les capitaux empruntés et les capitaux propres peut être modifié à tout instant ;
➢ Il n’existe ni impôt ni frais de transaction.
b) Les approches extrêmes de l’approche traditionnelle
Il existe deux approches qui sont les suivantes :
-Approche par le résultat net
Il n’existe de structure optimale que si le financement des entreprises est intégralement assuré par la source la moins onéreuse. Le niveau d’endettement judicieusement choisi qui permet d’obtenir le plus faible coût moyen du capital, est le seul déterminant de la valeur de l’entreprise.
-Approche par le résultat d’exploitation
Cette approche aboutit à la conclusion que la valeur de la firme et que le coût global du capital sont indépendants de la structure financière. Elle diffère de la précédente approche de deux éléments :
-Le coût de capitalisation du bénéfice est constant ;
-Le coût de capitalisation des actions coupons attachés varie selon les variations du risque financier associé au degré d’endettement de l’entreprise.
La position de neutralité
En 1958, Modigliani et Miller ont montré que sur un marché parfait, la valeur d’une firme était indépendante de son taux d’endettement. Dans un monde sans fiscalité, la valeur de l’entreprise est indépendante de sa structure financière, son taux de rentabilité global exigé étant constant quel que soit le niveau de l’endettement de la firme. Il n’existe donc pas de structure optimale du capital. Le dirigent de l’entreprise n’a donc pas de choix optimal à faire. Ceci-dit, toutes les formes de financement sont équivalentes et la valeur de la firme dépend seulement des flux de trésorerie qu’elle génère et non de la manière selon laquelle ces flux sont distribués en capitaux propres et en dettes .
a) Les hypothèses de l’approche
Les principales hypothèses du modèle présenté sont les suivantes :
➢ Les marchés sont parfaits : disponibilité et gratuité de l’information pour tous les agents, rationalité des investisseurs et absence des coûts de transaction ;
➢ Les agences économiques peuvent prêter ou emprunter à un taux fixe et sans limite.
➢ Il n’existe pas de coûts de faillite ;
➢ Il n’existe que deux types de titres, les actions et les obligations ;
➢ Les effets de la fiscalité ne sont pas pris en compte ;
➢ Il n’y a pas de croissance : tous les flux sont croissant ;
➢ Il n’y a pas d’asymétrie informationnelle entre les agents économiques ;
➢ Les dirigeants gèrent conformément à l’intérêt de l’actionnaire.
b) Les propositions de Modigliani et Miller
• Proposition 01
« La valeur de l’entreprise est indépendante de la façon dont elle est financée, toutes choses étant égales par ailleurs ». Deux firmes appartenant à la même classe de risque économique doivent nécessairement se voir attribuer la même valeur par le marché, même si elles ont une structure financière différente. Autrement dit, la valeur d’une entreprise endettée est égale à la valeur d’une entreprise non endettée en absence d’impôt.
VE = FP + D = VNE .
VE : la valeur marchande totale de l’entreprise endettée ;
FP : la valeur marchande des fonds propres de l’entreprise endettée ;
D : la valeur marchande de la dette ;
VNE : la valeur marchande totale de l’entreprise non endettée .
Et si l’on examine cette proposition, on note qu’il ne peut y avoir de structure financière optimale particulière qui maximise la richesse des actionnaires. Toute structure financière totale ou tout niveau d’endettement permet d’atteindre cet objectif.
• Proposition2
Modigliani et Miller font une proposition sur le taux de rendement exigé par les actionnaires, ou le coût du capital de l’entreprise endettée et non endettée. Elle s’énonce comme suit :
KE = KNE + (KNE – KD) (D / FP) .
KE : le coût des fonds propres de l’entreprise endettée ;
KNE : le coût des fonds propres de l’entreprise non endettée ;
KD : le coût de la dette avant impôt.
Selon cette proposition, le coût des fonds propres d’une entreprise endettée est égal au taux de rendement d’une entreprise non endettée auquel s’ajoute une prime de risque. Cela veut dire que plus le niveau d’endettement augmente plus la prime de risque augmente. D’autre part, les décisions d’investissement sont indépendantes des décisions de financement, elles dépendent uniquement de la disponibilité d’investissement ayant une valeur actuelle nette positive.
|
Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : La structure financière d’une entreprise : théories et déterminants
Introduction au chapitre I
Section 01 : Les fondements théoriques de la structure financière d’une entreprise
Section 02 : Les principales sources de financement
Section 03 : Le coût de la structure financière
Conclusion au chapitre I
Chapitre II : Les outils d’appréciation de la structure financière d’une entreprise
Introduction au chapitre II
Section 01 : L’analyse par l’approche patrimoniale
Section 02 : L’analyse par l’approche fonctionnelle
Section 03 : L’analyse par ratios
Conclusion au chapitre II
Chapitre III : Etude de la rentabilité de l’entreprise et sa relation avec sa structure financière
Introduction au chapitre III
Section 01 : Les concepts généraux sur la rentabilité
Section 02 : Les moyens de mesures de la rentabilité
Section 03 : L’impact de la structure financière sur la rentabilité
Conclusion au chapitre III
Chapitre IV : Analyse de l’impact de la structure financière sur la rentabilité de l’entreprise : cas de la Coopérative de Céréales et Légumes Secs de Draa-Ben-Khedda (Tizi-Ouzou)
Introduction au chapitre IV
Section 01 : Présentation de l’organisme d’accueil de la CCLS
Section 02 : L’analyse de la structure financière de la CCLS
Section 03 : Etude de la rentabilité de la CCLS
Conclusion au chapitre IV
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Liste des tableaux, figures et graphes
Table des matières
Résumé