Tracer une ligne directrice pour ses activités et se donner une visibilité à plus ou moins long terme à ses projets, c’est tout l’intérêt qui réside dans l’établissement des budgets.
Cependant, pouvoir contrôler l’état d’avancement de ses activités à partir des budgets préétablis en vue de les actualiser et de les réorienter, cela constitue une autre paire de manches et doit passer nécessairement par une opération aussi délicate que fastidieuse qui est le contrôle budgétaire et l’analyse des écarts.
Le Contrôle de gestion : Aperçu théorique
Le contrôle de gestion : Apparition et évolution
Histoire et concept général du contrôle de gestion
Afin d’assimiler ce que c’est le Contrôle de gestion, il semble utile de commencer notre exploration par une analyse sémantique du concept à travers les deux mots qui le composent : contrôle et gestion.
Le terme de Contrôle de gestion est une traduction de l’anglais « management control », cette traduction qui reste pour certains auteurs discutables du moment que management n’est pas gestion et control n’est pas contrôle.
Le nom « contrôle » provient en français de la contraction de deux termes : contre et rôle. Le rôle est un compte rendu d’audience établi par le greffier du tribunal. Le contre rôle correspond à une copie du rôle.
On trouve ici l’idée de contrôle-vérification qui constitue la première connotation du mot « contrôle » en français. Le contrôle-vérification consiste à mettre en place des dispositifs visant à s’assurer que telle tâche a été réalisée comme prévu… Le rôle du contrôleur est de la même nature que celui de l’agent de la circulation qui vérifie que les conducteurs respectent bien le code de la route.
Assurément, le terme de contrôle est souvent plus spontanément associé à celui de répression qu’à celui de protection… Le Contrôle de gestion est ainsi souvent perçu par les opérationnels – ceux dont le rôle est de mettre en œuvre – comme : un processus au cours duquel des personnes extérieures à leurs préoccupations (les contrôleurs de gestion) et proches du pouvoir (ce qui renforce le pouvoir répressif qu’ils incarnent) viennent porter un jugement (souvent négatif) sur leur action après qu’elle ait eu lieu (contrôle après l’action).
La deuxième connotation concerne l’idée de contrôle-maitrise, qui consiste à mettre en place des dispositifs visant à s’assurer que les événements à venir vont se dérouler conformément aux décisions prises.
Certains auteurs utilisent l’image du pilote d’un bateau qui, à côté du commandant, donne les indications nécessaires pour que le voyage se déroule selon le plan de navigation arrêté. Il prend toutes les décisions utiles afin que le bateau, quels que soient les aléas de la navigation, arrive à bon port, dans les délais prévus .
Le contrôle de gestion dans les théories des organisations
Pour beaucoup d’auteurs, le système de contrôle constitue l’un des aspects de l’organisation, de la structure de l’entreprise. Dans la mesure où, d’une part, la structure constitue l’un des moyens de mettre en œuvre la stratégie, et que, d’autre part, l’exercice du contrôle repose en grande partie sur la mise en place de procédures relevant du système d’information (contrôle budgétaire par exemple), le découpage scolaire entre disciplines est très artificiel.
Missions et objectifs du Contrôle de gestion
L’évolution de la conception du Contrôle de gestion s’est opérée en parallèle avec une redéfinition de ses missions et objectifs. Que doit faire le Contrôle de gestion ? On verra que ce dernier est censé répondre à deux dimensions du pilotage : celle de la performance et du changement. En outre, à la différence du Contrôle de gestion classique, le Contrôle de gestion « contemporain » se voit attribué des objectifs plus larges et de plus en plus qualitatifs.
Missions du Contrôle de gestion
Le contrôle de gestion repose sur trois principes :
− Une stabilité dans le temps ;
− Une information parfaite des dirigeants ;
− Une recherche de la minimisation des coûts.
Initialement, la mission du contrôle de gestion se limitait au suivi de la production. Son but était de veiller à la rentabilité des capitaux investis. Il s’est ensuite étendu à toutes les fonctions et à toutes les activités. Mais l’analyse restait statique et rétrospective au moyen de données essentiellement financières, trop proche d’un contrôle-vérification, dans une organisation cloisonnée en centres de responsabilité dans laquelle les acteurs disposaient de peu d’initiative.
Aujourd’hui, la contrainte du résultat minimal existe toujours sinon la pérennité de l’entreprise serait remise en cause et les objectifs ne seraient pas atteints. Le rôle du contrôle de gestion s’est considérablement élargi, il n’est plus seulement comptable, il inclut de nouveaux aspects (ressources humaines, commercial, financier). Ses missions sont de :
▪ Mettre en œuvre la décentralisation : il doit s’assurer que les opérations courantes suivent la stratégie, qu’il y a cohérence dans les décisions ;
▪ Fournir de l’information pour prendre des décisions, communiquer et mesurer des performances ;
▪ Piloter la performance, c’est-à-dire mesurer avec une variété d’indicateurs (monétaires, physiques et qualitatifs), assurer le chaînage des mesures, concevoir la performance comme un processus qui se gère, agir sur les déterminants à long terme de la performance et s’appuyer sur des références externes (benchmarking) ;
▪ Développer l’intelligence organisationnelle pour favoriser l’innovation, la création, assurer la diffusion des innovations, permettre l’apprentissage, l’accumulation de l’expérience et conduire le change- ment.
Les objectifs du contrôle de gestion
Il est possible de classer les objectifs du contrôle de gestion au sein de deux dimensions inséparables : la première est de nature technico- économique où le contrôle de gestion a pour objectifs d’aider à la décision et d’évaluer les performances. La deuxième est de portée managériale, où le contrôle de gestion a pour objectifs d’aligner la stratégie, de favoriser l’exercice des responsabilités, et d’orienter les comportements .
Les objectifs de dimension technico- économique
Le contrôle de gestion garantit aux managers une gestion économe, efficiente et efficace des ressources mobilisées. Il a pour objectifs de :
– Aider à la décision : le contrôle de gestion, en déployant ses outils et méthodes de gestion apporte son expertise dans la modélisation de problèmes complexes. Exemple : le calcul des écarts entre les coûts réels dans un atelier de production et les coûts préétablis élaborés à partir des prévisions budgétaires et des standards de production, permet d’identifier des causes des dérives des coûts par rapport aux prévisions et ainsi, de prendre des décisions visant à corriger les dysfonctionnements.
– Evaluer les performances : Le contrôle de gestion apporte son expertise dans la mesure des performances par des indicateurs chiffrés, comme dans le pilotage ou le management des performances.
La navigation pour traduire la conduite d’un système. Le contrôle de gestion permet ainsi aux managers de guider le système dont ils ont la responsabilité, ils disposent pour cela d’outils de suivi des performances (Exemple : le contrôle budgétaire). Le pilotage s’inscrit généralement dans une logique de régulation où il s’agit de comparer, régulièrement, les états observés du système à des objectifs, des normes ou des standards, et d’apporter des mesures correctrices en cas de dérives. Dans un environnement en constante évolution, il est extrêmement difficile de disposer de normes et de standards fiables, de sorte que le pilotage s’apparente davantage à un processus d’apprentissage, par lequel il s’agit, d’avancer « à tâtons », par essai – erreur, de tirer les leçons de l’expérience et de mémoriser les connaissances acquises.
Les objectifs de dimension managériale et organisationnelle
Le contrôle de gestion présente un caractère plus immatériel. C’est une fonction considérée comme stratégique dans l’entreprise. Il a pour objectifs :
– D’aligner la stratégie : le contrôle de gestion permet de traduire les buts stratégiques de l’entreprise en objectifs stratégiques et opérationnels quantifiables sous la forme d’indicateurs de performance. Et de décliner ces objectifs à tous les niveaux décisionnels de responsabilité.
– De favoriser l’exercice des responsabilités : le contrôle de gestion décompose l’entreprise en centres de responsabilités. Il permet la délégation de la responsabilité et favorise son exercice en toute autonomie de décision, en mettant à la disposition des managers, responsables, tout un ensemble d’outils et de dispositifs. Exemple : Les budgets permettent aux responsables de gérer en toute autonomie les ressources qui leur ont été allouées sur l’année et de contrôler leur évolution.
– D’orienter les comportements : le contrôle de gestion garantit la cohésion organisationnelle et la coordination entre unités de l’entreprise en orientant les comportements vers l’accomplissement des buts organisationnels.
Il faut souligner au final que ces objectifs sont complémentaires et se nourrissent l’un de l’autre pour arriver à un bon déploiement de la stratégie globale.
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Table des matières
Résumé
Abstract
Remerciements
Sommaire
Liste des abréviations et acronymes
Liste des tableaux et figures
Introduction générale
Première Partie L’approche conceptuelle du contrôle de gestion
Chapitre I : Le Contrôle de gestion : Aperçu théorique
Section 1 : Le contrôle de gestion : Apparition et évolution
Section 2 : L’implantation du Contrôle de gestion
Section 3 : Les outils du contrôle de gestion
Chapitre II : Le contrôle budgétaire en tant que pilier fondamentale du système de contrôle de gestion
Section 1 : Le Cadre général du contrôle budgétaire
Section 2 : Le Processus du contrôle budgétaire
Section 3 : Vers un contrôle budgétaire proactif
Deuxième Partie Cadre Pratique de l’étude
Chapitre I : Présentation de l’entité et cadre méthodologique de recherche
Section 1 : La méthodologie de recherche
Section 2 : La présentation de l’entreprise d’accueil – McDonald’s FRI
Section 3 : Les Principaux constats du système budgétaire au sein de McDonald’s Maroc
Chapitre II : La mise en place d’un dispositif de contrôle budgétaire proactif au niveau de la Direction Financière de McDonald’s Maroc
Section 1 : L’élaboration des budgets chez McDonald’s Maroc
Section 2 : La mise en place d’un dispositif de contrôle budgétaire via l’outil power BI
Section 3 : L’utilisation du résultat d’analyse des écarts et actions correctives
Conclusion générale