Le pilotage financier est un outil pour comprendre les mécanismes financiers généraux de l’entreprise. Il permet de quantifier au maximum les décisions opérationnelles, une «intelligence logique » ou « explicite » au service de l’entreprise.
Les principes de pilotage financier
Le pilotage financier est un système d’évaluation
C’est un Système d’évaluation de la performance, stimule les différents niveaux de l’entreprise :
Evaluer les choix d’une prise de décision financière, commerciale ou organisationnelle dans le cadre d’un objectif clair : la performance de l’entreprise.
Etre capable de piloter le suivi des réalisations et agir pour corriger et/ou optimiser.
Evaluer les résultats de la stratégie globale de l’entreprise.
Le pilotage financier est un système d’amélioration des performances
Améliorer les performances techniques, commerciales et opérationnelles :
Augmenter la marge technique et financière.
Développer le portefeuille dans la rentabilité.
Améliorer la qualité et la productivité.
Optimiser l’allocation des ressources :
Mesurer les rentabilités et la création de valeur.
Arbitrer la répartition des fonds propres et des moyens financiers entre produits, marchés, et projets d’investissements.
Limiter des risques et garantir la pérennité de l’entreprise :
Estimer les risques techniques, opérationnels et financiers.
Prendre les mesures prudentielles adaptées.
Le pilotage financier est un processus
Le pilotage financier est à la fois :
Un processus à mettre en place dans l’entreprise en impliquant l’ensemble des acteurs
Plan stratégique : à 3 ou 5 ans.
Budget (actions et chiffrage) et points d’étapes (2 ou 3 fois par an).
Une culture à développer avec des réflexes à acquérir sur l’ensemble des décisions opérationnelles :
Un reporting financier à mettre en place, animé par la direction financière et discuté régulièrement (mensuellement) avec les directions opérationnelles.
Une organisation à mettre en place et des compétences à développer.
Département contrôle de gestion chargé du pilotage financier.
Département actuariat en charge de la performance technique (tarification et provisionnement).
Les conditions de réussite d’un pilotage financier
Les conditions de réussite d’un pilotage financier sont les suivantes :
Un engagement des actionnaires, en cohérence avec le management dans un projet industriel de long terme, créateur de valeur.
Une direction financière forte avec notamment une orientation analyse et contrôle de gestion.
Une sensibilisation aux mécanismes financiers de l’ensemble du management : direction générale et directions opérationnelles.
Des outils méthodologiques adaptés aux spécificités de l’ensemble et un système d’information financier puissant et détaillé.
Une culture scientifique diffusée dans l’entreprise et portée par les départements actuariat, finance et processus .
Particularité de l’analyse financière appliquée aux entreprises d’assurance
L’assurance est une activité financière spécifique, caractérisée par :
L’inversion du cycle de production
Dans toute activité économique, le prix de vente d’un bien est déterminé à partir de son prix de revient. En assurance, au contraire, l’assureur vend un produit dont il ne connait pas le prix de revient, puisqu’il ne peut déterminer à l’avance l’existence et le montant des sinistres à venir. La cotisation doit néanmoins être perçue d’avance et non à terme échu, parce que l’assureur doit percevoir le prix du risque dés que l’assuré s’y trouve exposé, le sinistre n’étant que sa réalisation .
Cela constitue un inconvénient pour les assureurs contraints de ce fait de constituer des provisions pour qu’ils soient en mesure de faire face à leurs engagements.
La tarification et ses implications
L’assureur doit inciter, à travers son circuit de distribution, de bien vérifier les risques à assurer pour lui permettre de bien tarifier les prestations en cas de survenance de risques. Les informations collectées doivent être réellement liées au risque tarifié, afin de disposer d’un bon indicateur du risque encouru.
L’asymétrie d’information, (l’aléa moral et la sélection adverse)
Représentant l’une des difficultés majeures dans la relation entre l’assureur et l’assuré, l’asymétrie d’information résulte des deux cas suivants à savoir :
L’aléa moral ou hasard moral ou la fraude :
Qui lié au fait que l’assureur ignore ce que sera l’attitude de l’assuré face au risque, ce dernier est susceptible de modifier son comportement vis-à-vis du risque une fois assuré ; Quand un individu est assuré contre un risque, son comportement en est influencé. Il n’aura plus une incitation à éviter le sinistre contre lequel il est assuré, et pire, il peut augmenter ce risque si celui qui l’assure n’a pas la possibilité de contrôler son comportement. Ce phénomène, appelé « l’aléa moral », très connu dans le monde des assurances, est souvent cité comme une des causes principales des grandes crises financières internationales.
l’anti sélection
Elle désigne les dysfonctionnements des marchés d’assurance qui résultent de l’information cachée dont les assurés peuvent disposer sur leurs propres risques et qui n’est pas accessible aux assureurs. Pour un barème d’indemnisation donné, l’assureur n’est alors plus en mesure de différencier les primes en fonction des risques : les primes demandées refléteront donc le coût moyen des sinistres des individus ayant souscrit le contrat en question. Pour des individus « à bas risque », c’est-à-dire dont le coût moyen des sinistres est faible, la prime demandée apparaîtra particulièrement élevée par rapport à la prime actuarielle, tandis qu’elle sera considérée comme relativement faible par les « hauts risques ». En présence d’information cachée sur les risques, les hauts risques seront donc particulièrement demandeurs d’assurance (d’où l’expression anti-sélection), car ils bénéficient de « subventions croisées » avec les bas risques ayant souscrit le même contrat. Ces derniers peuvent être conduits à demander moins d’assurance, voire même à annuler totalement leur demande d’assurance.
Localisation des risques techniques sur les passifs
Cette inversion du cycle de production conduit les sociétés d’assurance à disposer des ressources permanentes abondantes (provisions techniques) qui leurs permettent d’effectuer des provisions. La valeur des provisions techniques est égale à la somme de la meilleure estimation et de la marge de risque .
Mécanisme économique de la réassurance
Le contrat de réassurance est une transaction de transfert à une autre société de tout ou partie des risques, en contrepartie d’une prime et d’une commission .
La couverture de réassureur procure à l’assureur direct une sécurité qui lui permet de s’engager plus résolument dans la souscription de grand nombre de contrats, de même au niveau financier certains réassureurs affirment que la réassurance constitue pour l’assureur une source de financement à bon marché.
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Table des matières
Introduction générale
Abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
Chapitre I : Présentation et évolution de secteur assuranciel en Algérie
Section 1 : historique des assurances en Algérie
1. La période coloniale
2. La période après l’indépendance
Section 2 : présentation du marché Algérien des assurances
1. Les intervenants dans le marché Algérien des assurances
1.1 Autorité de marché
1.2 Compagnies d’assurances
1.3 Courtiers
1.4 Agents généraux
1.5 Organes de conseil
1.6 Autres intervenants
2. Situation actuelle du marché
Section 3 : activité des assurances en Algérie
1. Assurance directe
1.1 Production
1.2 indemnisations
2. Activité de la réassurance
3. Assurances spécialisées
3.1 L’assurance crédit à l’exportation
3.2 L’assurance crédit immobilier
4. Activité financière et solvabilité
5. Gestion générale
5.1 Frais généraux
5.2 Frais de personnel
6. Résultat comptable des sociétés d’assurances
Chapitre II : Le fonctionnement d’un système de pilotage financier dans une compagnie d’assurance
Section 1 : les principes de pilotage financier et ses conditions de réussite
1. Les principes de pilotage financier
2. Les conditions de réussite d’un pilotage financier
3. Particularité de l’analyse financière appliquée aux entreprises d’assurance
3.1 L’inversion de cycle de production
3.2 La tarification et ses implications
3.3 L’asymétrie d’information
3.4 Localisation des risques techniques sur les passifs
3.5 Mécanisme économique de la réassurance
Section 2 : la mesure de la rentabilité d’une compagnie d’assurance
1. Rentabilité et formation du résultat
1.1 Définition de la rentabilité
1.2 Les indicateurs fondamentaux du compte de résultat
2. Tarification et provisions sinistres
2.1 La tarification
2.2 Provisions sinistres
3. Les tableaux de bord de gestion
3.1 Définition
3.2 Les fonctions des tableaux de bord de gestion
Section 3 : gestion actif-passif d’une compagnie d’assurance
1. Définition de la gestion actif-passif
2. Les caractéristiques de la gestion actif-passif
3. Les objectifs de la gestion actif-passif
4. Cas de difficultés imputable à une défaillance de gestion actif-passif
5. Les principaux risques aux quels s’expose une compagnie d’assurance
5.1 Les risques de passifs
5.2 Les risques d’actif
6. Le contrôle de l’Etat de l’activité d’assurance
6.1 Les provisions techniques
6.2 La représentation des engagements réglementés par des actifs admis
6.3 La marge de solvabilité
7. La mise en place d’une gestion actif-passif dans une compagnie d’assurance
Chapitre III : Etude de cas : l’analyse de l’activité financière de la Société Algérienne D’assurance SAA
Section 1 : présentation et organigramme de la SAA
1. Présentation de la SAA
2. L’organigramme de la SAA
3. L’organigramme de groupe SAA
4. Présentation de la direction finance et comptabilité
Section 2 : l’analyse de l’activité financière de la SAA
1. Le bilan de la SAA des deux exercices 2016 et 2017
1.1 Le poste d’actif
1.2 Le poste de passif
2. La charge sinistre
3. La gestion générale
4. Situation des créances par branche
5. Placements et produits financiers
6. Le compte de résultat
7. Analyse des principaux ratios
7.1 Ratio de solvabilité
7.2 Ratio de couverture des engagements techniques
7.3 Taux de rendement interne
7.4 Ratio de rendement des fonds propres
7.5 Taux de croissance des primes
7.6 Ratio d’endettement
7.7 Ratio de sinistralité
7.8 Ratio de frais de gestion
7.9 Ratio combiné
8. Résultat par branche
9. Information sur le tableau des flux de la trésorerie
10. Faits saillant
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes