Les déterminants de l’entrepreneuriat familial

Bien qu’elle soit la forme d’organisation la plus ancienne, l’entreprise familiale n’a reçu de l’intérêt de la part des chercheurs que très tardivement (Arrègle, Mari, 2010). Malgré leur poids économique, les recherches en management ont relativement ignoré ce type d’organisation. Ce n’est en fait, qu’à partir des années quatre-vingt que les recherches sur la thématique de l’entreprise familiale se sont multipliées et devenue l’objet d’intérêt des chercheurs de tous les domaines (économie, sociologie, gestion, droit…etc.) (Allouche, Amann, 2000).

L’un des premiers résultats de ces recherches est la prédominance de ce type d’organisation et leur contribution considérable au développement des économies de presque la quasi-totalité des pays du monde. D’après le Family Firm Institute, les firmes familiales génèrent plus de 70% du PIB mondial. La Harvard Business School estime qu’elles représentent deux tiers des entreprises mondiales (Moumou, 2016).

Généralité sur l’entrepreneuriat et l’entreprise familiale

L’entrepreneuriat s’est peu à peu imposé comme le moteur du développement économique et social à travers le monde entier. Les entrepreneurs sont aperçus comme les piliers de l’économie de marché, et leurs activités comme créatrices de valeur, d’emploi et d’avantages multiples pour les consommateurs. Sachant que l’économie repose sur le savoir et le capital entrepreneurial, ce dernier représentant la capacité à s’engager dans une activité entrepreneuriale et à la gérer.

Les entreprises familiales constituent la forme d’organisation des entreprises la plus ancienne et la plus répandue au monde et jouent un rôle prépondérant dans la croissance économique et l’emploi de la main d’œuvre. Ce type d’entreprise relativement aux autres détient un certain nombre de caractéristiques et d’objectifs qui la distingue des autres et qui lui donne un particularisme relié et engendré par la composante et la dimension familiale qui domine.

Généralités sur l’entrepreneuriat 

Genèse et fondement de l’entrepreneuriat 

Les multiples composantes du champ de l’entrepreneuriat sont observées et analysées par des économiques, des sociologues, des historiens, des psychologues, des spécialistes des sciences du comportement ou des sciences de gestion (Fillion, 1997). Une revue de la littérature des recherches en gestion des 20 dernières années démontre une croissance forte des écrits consacrés au phénomène au point que l’entrepreneuriat est devenu un champ de recherche a part entière. Selon Fayolle (2004), trois questions génériques proposées par Stevenson et Jarillo (1990) peuvent résumer une partie importante de l’activité de recherche en entrepreneuriat :

«What happens when entrepreneurs act? Cette question interpelle les économistes qui s’interrogent sur les effets de l’activité entrepreneuriale sur l’environnement économique et social.

«Why do entrepreneurs act ? Qui a orienté de nombreuses recherches en sociologie et en sciences du comportement focalisées sur l’entrepreneur et ses caractéristiques.

« How do entrepreneurs act ? Qui a poussé les chercheurs, principalement les spécialistes en gestion et stratégie à s’intéresser à ce que fait l’entrepreneur plutôt à ce qu’il est, suivant ainsi la recommandation de Gartner qui posait la question suivante à travers un article publié en 1988 « Who is an entrepreneur ? Is the wrong question ? ».

La chronologie des recherches « what », « who» et « why » ont fait place à « how » [le comment ?] : « comment les nouvelles firmes se créent-elles», « comment les entrepreneurs créent t-ils ?».

L’entrepreneuriat a connue de multiples approches tout au long de son évolution de fonctionnelles à cognitives en passant par individuelles.

Définition de l’entrepreneuriat

Selon ZALIO le sens le plus strict de l’entrepreneuriat est la capacité à faire émerger des opportunités de valeur en jouant sur plusieurs espaces, ce terme est aussi utilise pour désigner une attitude professionnelle, voire existentielle, qui serait faite de créativité, d’initiative, de prise de risque ou encore de capacité à rebondir après un échec. Le substantif entrepreneuriat, et plus encore l’adjectif entrepreneurial, se rapprochent, dans ce sens élargi, des expressions esprit d’entreprise ou esprit d’entreprendre, l’ensemble de ces termes se rapportant alors moins à une activité spécifique (la création d’entreprise) qu’a un « caractère» ou une « attitude ».

Selon FAYOLLE et VERSTRAETE l’entrepreneuriat est un domaine trop complexe et trop hétérogène pour se limiter à une seule définition .Ils proposent donc de classer les différentes définitions avancées par les auteurs selon quatre contrats de pensée ou paradigmes.

 Le paradigme de l’opportunité d’affaires
cette perspective définit l’entrepreneuriat comme une activité impliquant la découverte, l’évaluation et l’exploitation d’opportunités, dans le but d’introduire de nouveaux marchés, processus, et matériaux, par des moyens qui, éventuellement, n’existaient pas auparavant.

 Le paradigme de la création d’une organisation
Selon GARTNER l’entrepreneuriat est la création d’une organisation par une ou plusieurs personnes. De façon empirique, ce concept peut être défini comme une activité liée à la formation de nouvelles entreprises et au self-employment. Constitue le processus qui conduit l’entrepreneur à créer ou modifier une organisation compte tenu des logiques de marchés et de contexte, pour valoriser l’opportunité.

 Le paradigme de la création de valeur
Selon RONSTADT, BRUYAT et JULIEN cette approche définit l’entrepreneuriat comme un phénomène ou un processus créant de la valeur, qu’elle soit individuelle, économique ou sociale.

 Le paradigme de l’innovation
Dans la lignée des travaux de Schumpeter, ce courant accorde une importance capitale à l’innovation cette dernière peut prendre de nombreuses formes différentes (nouveaux produits ou services, nouvelles sources de matières premières, nouvelles méthodes de production, de distribution ou de vente, nouveaux marchés nouvelle organisation…). L’innovation permettrait également de différencier les entrepreneurs des propriétaires dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME).

De ce fait, il existe des liens entre ses quatre axes de pensées, en parlant d’opportunité on parle de création de valeurs du moins pour celui qui l’a identifiée, et construire une opportunité peut correspondre a une innovation, et pour expliquer cette opportunité d’affaire il convient d’organiser ses ressources dans des entreprise qui ne peut être prenne sans création de valeur notamment pour ses parties prenantes, et plus la valeur apporté est importante, une innovation est souvent à l’origine.

Processus de création d’entreprise

Selon (AZZEDINE Tounés, 2007), le processus entrepreneurial est un continuum dénombré par quatre étapes, la propension, l’intention, la décision et l’acte. Séquentiellement, ces phrases se rapprochent des concepts déployés par la philosophie de l’action, a savoir « plan-intention-choix-décision-action » (BROYER 1994 p.268).

A. La propension entrepreneuriale 

La propension est définit dans le dictionnaire « Larousse » comme un « penchant, inclination à faire quelque chose »  .pour FAYOLLE (2000, p. 450), la propension entrepreneuriale est « une inclination, un penchant à s’engager dans une démarche entrepreneuriale » . Selon Leanard (1992), elle représente une combinaison des caractéristiques psychologiques et d’expériences professionnelles. Cette propension augmente la probabilité de tenter l’aventure entrepreneuriale. Pour (Azzedine Tounés, 2007), la propension entrepreneuriale signifie la sensibilisation à la création d’entreprise et cette sensibilisation est influencée par la famille, la formation et les expériences entrepreneuriales et les voies de l’entrepreneuriat sont perçues comme un devenir professionnel.

B. L’intention entrepreneuriale 

La propension peut se transformer en intention entrepreneuriale qui peut se manifester par deux aspects majeurs : l’existence d’un projet d’affaire, plus ou moins formalisé, et l’engagement personnel dans le processus de création d’entreprise. cet engagement prend des formes temporelles, logistiques et/ou financières, et se matérialise par la recherche des informations pour structurer le projet.

C. La décision entrepreneuriale 

Se distingue par deux dimensions essentielles. premièrement, la formalisation du projet est achevée dans ses dimensions stratégiques, mercatiques et financières est transformées en opportunité validée par les études financières et marketing du plan d’affaire. Deuxièmement les ressources humaines, financières et logistiques sont globalement mobilisées.

D. l’acte d’entreprendre 

Correspond au démarrage physique de l’activité. Ce dernier se manifeste par la réalisation des premiers produits ou service. Certains auteurs considèrent que cet acte correspond à l’existence juridique de l’entreprise. Azzedine Tounés, (2007) refuse cette acception. Pour lui, l’entreprise peut rester longtemps en sommeil ou elle peut ne jamais honorer ses commandes. L’auteur à présenté un outil (voir figure 1) pour faciliter le positionnement des chercheurs dans le champ de l’entrepreneuriat. Cet outil permet de lier les stades du processus de création (la dimension processuelle) avec leurs composants cognitifs (les perceptions), conative(les actions sont orientées vers le comportement souhaité) et physique (comportement concrétisé). Il n’en demeure pas moins que le processus de création d’entreprise n’est pas séquentiellement disjoint .l’outil demeure simplificateur pour être intelligible.

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Table des matières

Introduction général
Chapitre I : Généralité sur l’entrepreneuriat et l’entreprise familiale
Introduction
Section 1: généralité sur l’entrepreneuriat
1.1Genèse fondement de l’entrepreneuriat
1.1.2 Définition de l’entrepreneuriat
1.2 Processus de création d’entreprise
1.3 Création d’entreprise : des différentes situations entrepreneuriales
1.4 L’entrepreneur
1.4.1 Les origines du concept de l’entrepreneur
1.4.2 Définition de l’entrepreneur
1.4.3 Typologie de l’entrepreneur
1.4.4 Les caractéristiques de l’entrepreneur
Section 2 : Définitions et caractéristiques de l’entreprise familiale
2.1 Définition de l’entreprise familiale
2.1.1 Définition monocritère
2.1.2 Les définitions pluri-critères
2.1.3 Définition de l’entreprise familiale selon l’approche systémique
2.2 L’importance des entreprises familiales
2.2.1 L’importance économique des entreprises familiales
2.2.2 Le rôle sociétal des entreprises familiales
2.3 Les caractéristiques des entreprises familiales
2.3.1 Caractéristiques économiques des entreprises familiales
2.3.2 Caractéristiques de gestion
2.3.3 Caractéristiques sociales et culturales
2.4 Les objectifs de l’entreprise familiale
2.5 Le comportement stratégique de l’entreprise familiale
2.5.1 L’engagement a l’entier vis-à-vis de la continuité de l’entreprise
2.5.2 L’orientation vers l’environnement familiale et intérieur
Conclusion
Chapitre II : les déterminants de l’entrepreneuriat familial
Introduction
Section 1 : rôle et impact de la famille sur le processus entrepreneurial
1.1 définition et composition de la famille
1.2 le rôle de la famille dans le processus entrepreneurial
1.3 la famille : lieu de culture et d’expérience entrepreneuriale
1.4 la famille : un premier noyau entrepreneurial
1.5 la famille : lieu d’accompagnement et de soutien de la dynamique entrepreneuriale
Section 2 : les déterminants de l’entrepreneuriat familial
2.1 La famille
2.1.1 Les problèmes de transmission
2.1.2 L’altruisme familial
2.1.3. Les rapports de confiance
2.1.4 La structure de la famille
2.2 Le maintien du contrôle familial (propriété et direction)
2.3 Le développement stratégique
2.3.1 Les voies de développement stratégiques
2.3.2 La relation entre le développement stratégique de l’entreprise familiale et l’entrepreneuriat
Conclusion
Chapitre III : étude de cas
Introduction
Section 1 : méthodologie de la recherche et présentation du cas
1.1 Méthodologie de la recherche
1.1.1 choix méthodologique
1.1.2 choix du cas étudié
1.1.3 la collecte des données
1.2 Présentation du regroupement familial
1.2.1 Historique de la constitution du regroupement d’entreprises familiales
Section 2 : Analyse et interprétation des données : les déterminants de l’entrepreneuriat familial
2.1 La croissance (développement stratégique)
2.2 Le maintien du contrôle familial sur les entreprises
2.3 La famille
2.3.1 Les problèmes de la transmission
2.3.2 L’altruisme familial
2.3.3 Les rapports de confiance
2.3.4 La structure de la famille
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Résumé

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