Les déterminants de l’intention entrepreneuriale

L’entrepreneuriat est considéré comme étant l’un des leviers stratégique pour la création des entreprises, des emplois et des richesses. L’entrepreneur, acteur principal de la théorie Schumpétérienne, est considéré comme un innovateur et moteur de la croissance économique. Partant de là, plusieurs pays voient dans l’encouragement à la création des petites et moyennes entreprises une voie stratégique prometteuse pour doper de manière permanente le tissu entrepreneurial. L’Algérie n’en est pas en reste. Des politiques d’accompagnement et d’appui à la création de PME et de TPE ont été mises en place durant la première décennie des années 2000 . Les diplômés de l’enseignement supérieurs, de la formation professionnelle et les bacheliers sont les principales cibles.

Définition de l’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat peut se définir comme une activité impliquant la découverte, l’évaluation et l’exploitation d’opportunités, dans le but d’introduire de nouveaux biens et services, de nouvelles structures d’organisation, de nouveaux marchés, processus, et matériaux, par des moyens qui, éventuellement, n’existaient pas auparavant.

De façon empirique, on peut le définir comme une activité liée à la formation de nouvelles entreprises et au self-employment. Réduit à cette dimension, on en parle aujourd’hui au regard de la figure et du statut de l’auto-entrepreneur dont le succès idéologique actuel va de pair avec la critique du confort salarial et / ou comme issue au chômage. De façon plus large, les ONG mettent en avant la notion d’« activité génératrice de revenu ». L’organisation constitue le processus qui conduit l’entrepreneur à créer ou modifier une organisation compte tenu des logiques de marchés et de contexte, logiques qu’il utilisera afin d’exploiter l’opportunité. L’organisation est un processus incertain car il est mis en œuvre avant que l’information validant le bien-fondé de l’opportunité ne soit disponible et que beaucoup de questions restent en suspens.

Il est mis en œuvre à partir des connaissances de l’entrepreneur du fait de son éducation, de ses expériences antérieures, etc. Mais même si les entrepreneurs se basent sur des aspects déjà existants (ils imitent ce que font d’autres entreprises), le processus d’organisation mis en œuvre se réfère à de la créativité. Pour valoriser l’opportunité, l’entrepreneur choisit un mode d’exploitation qui conditionne la dimension de la nouvelle organisation. Il doit aussi définir la forme légale à partir d’un choix entre trois formes (le proprietorship qui est aussi la forme légale par défaut, le partnership et la corporation voire les formes juridiques du stewardship quand il s’agit d’entrepreneuriat institutionnel et social), la taille, la sélection ses employés et les modalités de la relation de travail établie avec eux. Il doit également mettre en place les processus qui permettront de transformer les inputs en outputs.

L’entrepreneuriat repose sur les postulats suivants :
 Il requiert l’existence d’opportunités ;
 Des différences existent entre les personnes ;
 Le rapport au risque (l’entrepreneur est risquophile) ;
 C’est un processus qui tresse des rapports avec des activités d’innovation et d’organisation .

L’entrepreneuriat ne nécessite pas forcément la création d’une nouvelle structure ; il n’est pas non plus forcément le fait d’une seule personne, et il n’est pas fatalement couronné de succès. Les entrepreneurs sont considérés comme des individus capables de construire une activité au regard des changements de la société en trouvant des manières d’exploiter économiquement les opportunités. Ils constituent à ce titre une des figures importantes en sciences des organisations (Pesqueux, 2010).

L’entrepreneuriat se fonde au regard de deux logiques économiques : celle de la mise en œuvre d’activités génératrices de revenu et celle de l’effet de levier financier. Il est classiquement fait référence à la différence qui prévaut entre une approche par les attitudes (Kolvereid, 1996) qui se réfère à trois composantes, l’attractivité du comportement entrepreneurial, la perméabilité des normes sociales à l’entrepreneuriat et des capacités entrepreneuriales et une approche de l’entrepreneuriat comme comportement planifié mais toujours construit au regard d’attitudes (Ajzen, 1991). Cette seconde approche a consisté à appliquer le modèle des attitudes d’Ajzen (1991) à l’entrepreneuriat en en reprenant les trois dimensions des croyances (comportementales, normatives et de contrôle). Shapero et Sokol (1982) vont, pour leur part, mettre l’accent sur les dimensions sociales de l’entrepreneuriat au regard de groupes d’appartenance (de type ethnique, par exemple), de valeurs culturelles et sociales venant induire la prise d’initiative, de la consolidation des ressources, de l’autonomie relative, de la prise de risque, etc. et de l’« événement entrepreneurial » venant en fonder la perception de désirabilité et la perception de faisabilité. Krueger et Carsud (1993) ont exploré au regard des approches de l’intention d’entreprendre appliqué. Ils ont également fondé les approches en « développement entrepreneurial (Bruyat, 1993). Verstraete et Fayolle (2005) proposent quatre caractéristiques : l’existence d’un leader, l’entrepreneur, qui en est le moteur, compte tenu d’une vision de l’avenir préférable à celle de l’état présent, d’un processus partiellement conscient trouvant ses racines dans l’expérience, et d’une mise en pratique de la vision.

Les études en matière d’entrepreneuriat suivent aujourd’hui la même logique que celle d’autres thèmes comme celui du leadership avec les études sur l’entrepreneuriat ethnique Kamdem (2015), l’entrepreneuriat au féminin (Brush, 1992) et les développements sur l’entrepreneuriat informel (Pesqueux, 2014).

Le modèle de l’événement entrepreneurial « Shapero et Sokol, 1982 »

Le modèle de l’événement entrepreneurial de Shapero (1982) est considéré comme étant un modèle pionnier dans le champ de l’entrepreneuriat. Depuis, d’autres auteurs ont développé et vérifié ce modèle (Krueger 1993, Krueger et al 2000) pour analyser et observer empiriquement l’intention entrepreneuriale notamment dans le milieu estudiantin. Ce modèle accorde une place cruciale au système social et aux valeurs culturelles dans la formation de l’événement entrepreneurial. Selon Shapero et Sokol, l’événement entrepreneurial résulte de quatre catégories de facteurs. D’abord, un contexte explicatif de l’acte entrepreneurial faisant référence aux déplacements négatifs, situations intermédiaires et aux déplacements positifs. Ensuite, les facteurs de perceptions de désirabilité et de faisabilité de l’acte entrepreneuriale. Enfin, la formation de l’intention à entreprendre.

Les déplacements négatifs font allusion, à titre d’exemple, au licenciement, divorce ou insatisfaction au travail ou encore un échec dans les études qui vont pousser l’individu à passer à l’acte d’entreprendre. L’événement entrepreneurial peut alors être expliqué par un changement forcé de contexte. D’un autre côté, l’obtention d’un héritage, un gain à la loterie, etc… Sont considérés comme étant des facteurs favorables ou encore des stimulus positifs. Les situations intermédiaires sont les événements qui entrainent des modifications dans les parcours de vie des individus. Elles sont à la base du déclenchement de l’événement entrepreneurial, par exemple, chez les étudiants qui obtiennent leur diplôme d’une école de commerce ou d’ingénieur (Tounès 2003).

La perception de désirabilité

La désirabilité désigne les facteurs sociaux et culturels qui interviennent dans la formation de l’événement entrepreneuriale (qui) (se manifestent) à travers la formation du système de valeur individuel (Shapero et Sokol, 1982, p. 83). Ainsi, plus un système social accorde de la valeur à l’innovation, la prise de risque et l’indépendance, plus l’on produira d’événements entrepreneuriaux. La perception de désirabilité « est le degré d’attrait qu’un individu ressent envers la création d’entreprise » (Boissin, Chollet, et Emin, 2008).

La perception de faisabilité

La perception de faisabilité est la mesure dans laquelle on se sent capable de démarrer une entreprise (Boissin et al. 2008). Shapero et Sokol (1982) soutiennent que la disponibilité des ressources influence directement la propension à créer une entreprise. Ainsi, le capital investi pour la création de l’entreprise proviendrait des économies personnelles de l’individu, de l’apport des parents ou encore des membres d’un groupe ethnique. D’autres facteurs tels que la disponibilité de conseil, l’aide des proches et des amis ou encore la formation entrepreneuriale agissent aussi sur la perception de faisabilité.

La désirabilité perçue elle se forme par le système de valeurs des acteurs. Ce système se forge par l’influence des variables sociales et culturelles, notamment celles de la famille et des parents. Les expériences antérieures, les échecs ou encore les réussites dans des aventures sont des facteurs qui renforcent les perceptions de désirabilité. Quand à la faisabilité perçue, elle se forme sur la base des perceptions des facteurs d’appui et de soutien disponibles. Il s’agit notamment de la disponibilité des ressources financières et informationnelles et en termes de compétences notamment les enseignements dispensés dans les établissements universitaires.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 : Notions générales sur l’entreprenariat
Introduction
Section 1 : Cadre théorique et concepts : entrepreneuriat et entrepreneur
Section 2 : Algérie : L’entrepreneuriat en historique ; évaluation ; croissance et contraintes
Section 3 : Les dispositifs(ANDI.ANSEJ.CNAC) : encourager l’entrepreneuriat par l’offre d’avantages
Conclusion
Chapitre 2 : Quelques modèles d’intention entrepreneuriale
Introduction
Section 1 : Le modèle de l’évènement entrepreneurial (Shapiro et sokol 1982)
Section2 : La théorie du comportement planifié d’Ajzen 1991
Section 3 : La synthèse des modèles d’intention de Kruger et Carsrud
Section 4 : Les limitations des modales d’intention et les nouvelles perspectives
Conclusion
Chapitre 3 : Présentation des donnés et analyse des résultats de l’enquête
Introduction
Section 1 : Méthodologie de recherche
Section 2 : Analyse du contenu du questionnaire
Section 03 : Analyses économétrique
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des figures
Liste des schémas
Liste des tableaux
Annexes
Table des matières
Résumé

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *