Dans un environnement en perpétuelle évolution et mutation, dans un contexte de globalisation et d’internationalisation ; la libre circulation des capitaux a engendré une modification radicale au sein du milieu économique et financier. Les entreprises sont la clé de l’essor économique, social et de nos jours écologique. L’importance des firmes est maintenant bien plus puissante que celle des États, car c’est elles qui portent le changement et le développement. C’est cette envie d’évolution, d’influence, de réussite, d’innovation et de révolution qui ambitionne les entreprises et rend la concurrence vorace, sévère, mais surtout décisive et cruciale.
Ces changements dans le monde financier n’ont pas seulement permis d’accentuer la rivalité, mais ils ont essentiellement accéléré et intensifié les risques de crises économiques et financières. Ce qui place aujourd’hui l’entreprise dans une situation gravissime, à tel point qu’il s’agit pour elles désormais d’une question de survie. Ce qui remet leur pérennité en cause et dans un état très pernicieux et périlleux. Autrement dit, le paysage financier s’enrichit régulièrement de nouvelles techniques et technologies, créant ainsi automatiquement de nouveaux risques. D’où le besoin de rester continuellement « à jour », et l’impossibilité de recenser un nombre précis de risques.
Fondamentaux de l’analyse financière
Chronologie de l’analyse financière
La détermination des banques et des institutions de crédits à vouloir apprécier la solvabilité et le risque de défaut de paiement de leurs créanciers a fait naître des notions très populaires telles que la structure du bilan et équilibres emplois ressources. À la fin des années 60, après que l’analyse financière faisait fureur et avait pris une ampleur considérable, un évènement important s’en est suivi, le développement des métiers de l’ingénieur-conseil et analyste financier qui se préoccupaient de plus en plus de la gestion de portefeuille et de la maîtrise du risque.
En 1970 l’analyse financière connaît une nouvelle évolution qui permettra de la simplifier et de la clarifier pour une meilleure communication et une interprétation logique, car la montée simultanée de l’inflation et de la récession des années 70 a fait que les analystes devaient intégrer des données plus complexes pour des études et résultats poussés. Les années 80/90 se traduisaient par un intérêt capital de l’évaluation de la valeur des entreprises.
Mais ce n’est pas le point de départ de tout cela, si nous remontons dans les livres d’histoire, nous pouvons évaluer que des tablettes d’argile au cloud , la comptabilité et la finance ont connu de vastes changements d’outils, de méthodes et d’orientations depuis leur création. Mais elles continuent d’évoluer face à un environnement en constante mutation.
La tenue des comptes remonte au début de l’histoire humaine. Des documents comptables primitifs ont été retrouvés dans les ruines de la Mésopotamie, de Babylone et d’autres civilisations anciennes datant de plusieurs milliers d’années. Les premiers comptes remontent aux civilisations mésopotamiennes tenant des registres qui détaillent les transactions concernant les animaux, le bétail et les cultures.
Les comptables sont probablement apparus alors que la société était encore dans un système de troc et d’échanges (avant 2000 avant J.-C.)Les grands livres de cette époque se lisent comme des récits avec les dates et les descriptions des échanges effectués ou les conditions des services rendus. Toutes transactions étaient conservées dans de grands livres individuels et, en cas de litige, ils fournissaient des preuves lorsque les affaires étaient portées devant les magistrats . Jusqu’à la fin des années 1400, ces informations étaient toujours organisées dans un style narratif avec tous les chiffres en une seule colonne, si un montant a été payé, dû ou autre. Cela s’appelle la comptabilité à entrer unique et est similaire à ce que beaucoup d’entre nous font pour garder une trace de nos chéquiers.
La démarche ; clé pour une analyse financière infaillible
Afin de mener à bien une analyse financière sans sombrer dans une sorte « de logique sans logique » qui ne met en relation absolument aucun résultat avec l’autre et ne ressort aucun lien de causalité, mais surtout de tomber dans cette attitude d’interpréter des chiffres d’une façon totalement descriptive. Il est impérativement indispensable de suivre un raisonnement, un cheminement de questionnements cohérents qui aboutira à une conclusion complète.
Albert Einstein dit ceci: « If I had an hour to solve a problem, I’d spend 55 minutes thinking about the problem and 5 minutes thinking about solutions. ». Traduction : « Si j’avais une heure pour résoudre un problème, je passerais 55 minutes à réfléchir à la question et 5 minutes à penser à la solution. » .
La clé de la résolution des problèmes est dans la manière dont on les pose. Fixer les bonnes questions c’est de maîtriser où nous allons, de la sorte nous savons ce que nous voulons. La méthodologie de Pierre Vernimmen nous suggère un plan type qui aidera tout analyste financier, novice ou expert soit-il ; ce plan est universel. Il est présenté sous forme d’une phrase ;
« La création de richesse nécessite des investissements qui doivent être financés et être suffisamment rentables ».
L’analyse des marges
L’analyse des marges se fait en deux temps complémentaires ; en premier lieu, il en vient d’étudier la formation des marges en étudiant sa structure (les soldes nécessaires pour l’étude et l’analyse du résultat d’exploitation), puis dans un second lieu, la mise en relation de ce même solde et le chiffre d’affaires en étudiant leur relation pour l’analyse des risques. (Étude de l’effet ciseaux et le point mort).
L’analyse des marges : structure
Une entreprise qui n’arrive pas à vendre ses produits ou ses services à ses clients à un prix supérieur au prix de revient, est une firme condamnée à disparaître et à être totalement engloutie par ses concurrents.
Le chiffre d’affaires
Le premier indicateur à étudier dans toute analyse financière est le chiffre d’affaires ; un paramètre incontournable pour mesurer la position concurrentielle de l’entreprise ainsi que sa force de vente. Mais il est surtout indispensable d’apprécier son évolution afin de planter le décor de l’étude. En effet, il est totalement différent d’analyser une entreprise dans une phase de croissance, d’expansion, d’une entreprise qui se manifeste être dans une situation de stagnation, de récession voir de dépression. Car les problèmes sont différents, ainsi s’annonce des solutions toutes aussi distinctes.
Commençons par définir le « chiffre d’affaires » ; selon l’INSEE : « Le chiffre d’affaires représente le montant des affaires (hors taxes) réalisées par une unité statistique (entreprise, unité légale) avec les tiers dans l’exercice de son activité professionnelle normale et courante. Il correspond à la somme des ventes de marchandises, de produits fabriqués, des prestations de services et des produits des activités annexes. » .
La production de l’exercice
Le chiffre d’affaires représente ce que l’entreprise a pu vendre à ses clients. La production représente ce que la firme a produit au cours de l’année, cet indicateur peut être insignifiant, car la production de l’entreprise n’est pas calculée de façon cohérente puisque la production vendue est évaluée au prix de vente, la production stockée au coût de production et la production immobilisée selon le prix de revient. Ainsi elle se calcule de la manière qui suit :
Production de l’exercice = production vendue + production stockée + production immobilisée
Les différents composants de cet indicateur doivent être comparés l’un avec l’autre en calculant leurs taux de croissance et de préférence en les représentant graphiquement pour apprécier l’évolution d’un composant par rapport à l’autre. Cette étape est primordiale, car si la production de l’exercice croît à cause d’une augmentation soudaine de la production stockée, cela relève d’un énorme problème ; une augmentation des stocks démontre une faiblesse de l’entreprise à faire écouler ses produits, ou bien une surévaluation des stocks.
L’idéal est de comparer l’évolution de la production de l’exercice ainsi que ces différents composants par rapport au chiffre d’affaires. Un ratio nous permet d’apprécier cette relation entre ces deux indicateurs : Production de l’exercice/chiffre d’affaires. Le mieux est que l’évolution de la production de l’exercice soit due à une augmentation des ventes.
L’analyse des marges : risque
Effet ciseaux
Avant d’être un concept purement mathématique, l’effet ciseau explique la variation du résultat à travers l’évolution divergente des produits et des charges. Le plus important n’est pas de constater simplement cet effet, mais de l’analyser et de découvrir les causes de cet effet. Ses causes sont infinies, car elles dépendent d’une entreprise a une autre, d’un secteur a un autre, d’une situation à une autre et dans environnement a un autre. L’explication de cet effet traduit essentiellement la qualité de sa position stratégique.
Parmi ses causes nous pouvons citer :
• La stabilité du prix de vente : Plusieurs mécanismes peuvent influencer les décisions de changements des prix de vente suite à une augmentation des coûts de production. En effet les prix peuvent être touchés par le mécanisme d’inertie, concurrence forte, fait du prince, mécanismes externes, mécanismes d’anticipation… etc.
• Création d’entreprise : Les charges peuvent être importantes au départ (cause : processus de production non maîtrisé, une gestion non maîtrisée des coûts : une absence d’économie d’échelle, etc.) , puis diminuer peu à peu à l’inverse des produits (évolution des produits), ce qui formera une figure en forme de ciseau.
• L’effet de l’investissement : Pendant les premières années de la mise en œuvre de l’investissement, les charges deviennent très importantes et détériorent la rentabilité de l’exploitation (frais de recherches et développements, charges financières liées à un emprunt bancaire, charges de personnel, augmentation du BFR, alourdissement des dotations aux amortissements… etc.).
• L’effet d’inflation : Une mécanique utilisée par les entreprises les plus compétitives possédant une veille stratégique aiguë. Elle consiste à faire des économies dites « d’inflation » ou de « déflation », tout dépend de la situation économique.
Il s’agit d’une fuite en avant ; prévoir l’inflation puis investir massivement au moment « t » (sur-stockage, acquisition d’immobilisations corporelles et incorporelles… etc.). Car dans une situation d’inflation les dotations aux amortissements ne seront plus suffisantes pour faire face à de potentiels remplacements.
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Table des matières
LISTE DES ABRÉVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE 1: APPREHENDER ET DENOUER LE CONCEPT D’ANALYSE FINANCIERE
INTRODUCTION
1.1. FONDAMENTAUX DE L’ANALYSE FINANCIERE
1.2. LA DEMARCHE ; CLE POUR UNE ANALYSE FINANCIERE INFAILLIBLE
CONCLUSION
CHAPITRE 2: NOTIONS ELEMENTAIRES ET METHODES D’EVALUATION DES ENTREPRISES
INTRODUCTION
2.1. LES PRINCIPES DE BASES ET L’IMPORTANCE DE L’EVALUATION D’ENTREPRISE
2.2. LES DIFFERENTES METHODES D’EVALUATION D’ENTREPRISES
CONCLUSION
CHAPITRE 3: ÉTUDE CAS ; ANALYSE DE L’ENTREPRISE NAFTAL
INTRODUCTION
3.1. PRESENTATION ET ANALYSE DE LA SITUATION FINANCIERE DE NAFTAL
3.2. ÉVALUATION DE NAFTAL ET TEST DE SENSIBILITE LA VALEUR FINANCIERE DE LA FIRME
CONCLUSION
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLES DES MATIÈRES