L’impact de l’effet de levier financier et opérationnel sur la valeur de l’entreprise

La finance recouvre un domaine d’activité, celui du financement qui consiste à fournir l’argent nécessaire à la réalisation d’une opération économique. Ce domaine concerne aussi bien les individus que les ménages, les Etats mais beaucoup plus les entreprises qu’elles soient privées ou étatiques.

L’entreprise est une entité économique, juridiquement autonome dont la fonction principale est de produire des biens ou des services pour le marché ou de construire l’intermédiaire à travers l’activité commerciale qui permet un rapprochement entre le produit et le client. La mise en œuvre de projets rentables passe par un choix judicieux de financement, ceci suppose de trouver la meilleure structure du capital, c’est-à-dire la répartition des ressources financières de l’entreprise entre la dette et les fonds propres. Cette répartition est optimale lorsqu’elle permet de maximiser la valeur de la firme et de minimiser les coûts.

Le concept de l’effet de levier 

La diffusion du « théorème de l’effet de levier » est très importante, en particulier dans le domaine de l’analyse financière. Les deux(02) décennies écoulées se sont traduites en gestion financière par une diffusion accélérée des techniques, au premier rang desquelles celles de l’analyse financière .

Dans les trois(03) techniques que l’on considère comme les plus « diffusées » on recense : les bilans fonctionnels (bilans comptables redressés et organisés autour du concept d’équilibre des masses du bilans ou chaque partie de l’actif doit être financée par sa partie correspondante au passif),l’analyse des flux de fonds (qui dans son acception la plus simple, analyse les variations de l’équilibre financier et repose donc sur une approche exclusivement patrimoniale) et l’effet de levier dans sa formulation simplifiée universellement admise.

Plusieurs facteurs expliquent la large diffusion du « théorème de l’effet de levier.

La simplicité des modèles utilisés 

Les praticiens ont presque ignoré les débats théoriques relatifs à l’effet de levier de la dette, mais ont utilisé des modèles simplificateurs, mettant en évidence l’approche comptable de la maximisation de la rentabilité financière par l’endettement.

Cette présentation facilement accessible est à l’origine d’une large diffusion du concept de l’effet de levier. Elle ne suppose aucune culture financière préalable, l’applicabilité de ce dernier par une quelconque entreprise est facile. Ainsi, certains auteurs actuels continuent à proposer des mesures et des systèmes d’interprétation simplificateurs. Par exemple, le récent ouvrage « Les sept lectures du bilan » fournit une grille de calcul simplifiée, accessible à tous , mais mentionne les notions de risque sous-jacents.

Dans les entreprises moyennes, les compétences techniques permettent d’assurer un choix rationnel des emplois (critères de choix d’investissement), par contre la constitution d’un portefeuille de ressources s’avère plus complexe et sensible ; l’effet de levier joue un réel rôle d’aide à la définition de la structure du financement, il aurait donc un effet « pédagogique ».

Une question complexe à résoudre

Les décisions financières des entreprises, en particulier des petites moyennes entreprises (PME) publiques privilégient la pratique de l’effet de levier, en raison des problèmes patrimoniaux et de rationalisation du capital qu’on y rencontre, celles-ci ne sont pas toutes de même complexité, le financement est la question la plus délicate parce qu’il induit des notions de :

 Pouvoir : le fort endettement de l’entreprise peut conduire à un déplacement du pouvoir, tant pour des projets d’expansion (veto bancaire au financement) que pour l’exploitation courante (équilibre de trésorerie). Dans ces cas, la sanction n’est pas rendue par le marché des fonds propres mais par le marché de la dette ;
 Richesse : le niveau d’endettement influe sur la richesse obtenue par les actionnaires par deux effets opposés : le levier financier maximise la rentabilité financière, mais l’endettement contribue à limiter les possibilités de sursalaires, ou d’autres prélèvements en raison des décaissements supportés en frais financiers ;
 Indépendance : si la forte capitalisation favorise l’autonomie le jeu d’un fort levier d’endettement peut, face à une crise ou une difficulté, créer les conditions d’une perte de contrôle de l’entreprise, ou même de sa disparition : l’endettement représente un risque ;
 Service de la dette: l’effet de levier conduit à la présence d’une dette qui, lorsqu’elle est d’origine financière génère une double contrainte de rémunération (frais financiers) et de remboursement, ce qui affecte les marges et l’autofinancement disponible.

Le problème de l’objectif financier de l’entreprise

La théorie financière définit clairement un objectif financier, la maximisation de la valeur. Néanmoins, un débat existe sur sa portée dans le cas de l’entreprise non cotée, pour laquelle il n’existe pas de marché des fonds propres c’est-à-dire où n’existe pas un instrument de valorisation (par sanction objective de la valeur) ni un marché de la transmission(il y a incertitude sur la possibilité de réaliser la cession de l’entreprise dans des conditions satisfaisantes et sur la fiscalité à terme, donc incertitude sur la réalisation de sa valeur). On oppose souvent un objectif théorique de maximisation de la valeur concernant l’entreprise cotée, à un objectif plus immédiat de maximisation de la richesse pour les entreprises non cotées. Le débat sur l’objectif à retenir est d’ailleurs toujours posé, P. VERNIMMEN identifie plusieurs cas où cet objectif ne tient pas, et où des conflits d’agence expliquent qu’il ne puisse être retenu.

Si on admet l’existence d’au moins deux (02)objectifs possibles, il peut être logique de retenir pour les actionnaires des PME, qui en sont souvent les dirigeants, un objectif de richesse plus immédiate ; en effet, dans ce type d’entreprise le constat de la maximisation de la valeur lors de la cession est aléatoire : il y a une forte incertitude quant au prix et quant à la certitude de même pour trouver un acquéreur (absence de marché), et d’autre part la fiscalité associée à la cession amputera sensiblement le prix perçu (taxation sur les plus-values, assiette de l’impôt sur la fortune ). Cette incertitude forte peut expliquer un objectif plus immédiat : la maximisation de la richesse, par les prélèvements opérés sur l’exploitation (salaires, frais de représentation, emplois familiaux fictifs…) et les dividendes (l’avoir fiscal), pouvant parfois conduire à un véritable appauvrissement.

Dans cet esprit, et bien que l’endettement génère des fortes contraintes, la diffusion de la notion d’effet de levier a contribué à légitimer une pratique consistant à sous capitaliser les entreprises, à la fois en raison de la faiblesse du niveau d’épargne destinée aux capitaux des PME (capitaux familiaux) et en raison de la recherche d’une profitabilité directe forte.

L’outil de mesure de l’effet de levier joue alors un rôle technique : il sert de support au débat fondamental sur la capitalisation (c.-à-d. l’engagement de l’épargne des actionnaires), et propose un modèle « rationnel » quant à l’investissement en capital : les actionnaires maximiseraient leur rentabilité en privilégiant l’endettement.

Une contribution méthodologique à l’analyse financière 

La présentation de l’effet de levier dans la littérature définit à la fois un outil d’analyse financière et un outil d’aide à l’établissement de politiques financières. En effet, bien que la formulation du modèle soit avant tout descriptive et établit un constat à un instant de la structure du financement, l’outil d’analyse de l’effet de levier peut, dans certaines conditions, aider à formaliser des choix de politique financière. Dans ces conditions, l’analyse de l’effet de levier peut apporter :

Un outil de synthèse

D’abord et avant tout, l’outil synthétise l’ensemble des paramètres de la politique financière en une équation unique, et les combine sous l’angle de préoccupation des actionnaires pour lesquels est élaborée la politique financière.

Une contribution à la perception des objectifs

Le fait de ramener les choix de politique financière à la notion de rentabilité financière pour les actionnaires contribue à replacer la gestion financière dans une logique de recherche de valeur ; même s’il convient de noter dès à présent que la mesure de l’accroissement de valeur ne peut être faite sur la seule base d’un ratio d’analyse de la rentabilité financière.

Une sensibilisation aux notions de risque 

L’effet de levier est un outil qui met clairement en évidence le risque de l’entreprise, et montre bien la combinaison du risque financier au risque économique majoré de l’effet fiscal. En particulier, le suivi dans le temps du différentiel Rentabilité Economique / Coût des dettes renseigne sur le risque financier supporté, et l’examen de la sensibilité de la rentabilité économique aux variations d’activité met en évidence le risque économique supporté.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Liste des abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des annexes
Introduction générale
Chapitre 01 : Fondements théoriques du lien entre l’effet de levier et la valeur de l’entreprise
Section 01 : Diffusion du concept de l’effet de levier
Section 02 : Apport de l’approche traditionnelle
Section 03 : Les apports des théories financières modernes
Chapitre 02 : L’effet de levier et son impact sur la valeur de l’entreprise
Section 01 : L’effet de levier opérationnel dans la gestion d’une entreprise
Section 02 : Les fondements notionnels de l’effet de levier financier
Section 03 : Lien entre effet de levier et la valeur de l’entreprise
Chapitre 03 : Cas de l’entreprise « ELECTRO INDUSTRIES » comme illustration des développements théoriques
Section 01 : Présentation de l’organisme d’accueil
Section 02 : Etude de l’effet de levier opérationnel et financier au sein de l’entreprise ELECTRO-INDUSTRIES
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Table des matières

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *