L’incidence du choix des moyens de paiement sur la gestion de la trésorerie

Pour atteindre ses objectifs et assurer sa pérennité, l’entreprise doit disposer en permanence de ressources financières pour faire face à ses engagements. A long terme, les décisions financières concernant le choix des investissements, le choix des financements et la politique des dividendes doivent permettre l’équilibre financier durable et assurer la rentabilité et la solvabilité de l’entreprise. A court terme, ces décisions financières doivent assurer la liquidité de l’entreprise. En effet, l’entreprise doit être en mesure d’assurer l’ensemble de ses échéances sous peine de cessation de paiement. Dans ce cadre, la notion de trésorerie est non seulement primordiale, mais aussi un élément moteur qui doit être géré de la meilleure façon. C’est la raison pour laquelle la gestion de trésorerie est devenue une préoccupation majeure au sein de toute organisation.

Les fondements de la trésorerie 

Les opérations réalisées par l’entreprise avec son environnement se traduisent immédiatement ou à terme par des flux de trésorerie, il est donc idéal pour l’entreprise d’avoir un niveau de trésorerie optimal.

Historique de la trésorerie

Au milieu des années soixante-dix, les pressions inflationnistes, l’instabilité des taux de change et la notion de trésorerie zéro ont sorti la fonction de trésorerie du simple service de caisse de l’entreprise .

Avant 1969, les entreprises Européennes bénéficiaient de taux d’intérêt faible, moins de 5% (taux de base bancaire (TBB) entre 3,86 et 5%) depuis 1960 et leurs activités en croissance régulière dégageaient des résultats d’exploitation positifs. Dès 1970, sont apparus les premiers signaux annonciateurs des difficultés économiques, la baisse de la croissance et des résultats des entreprises, inflation, hausse des taux d’intérêt (TBB égale à 7,70 en 1970), la chute des cours de dollar (en moyenne 5,53 FRF en 1970 et 4,28 en 1975) et du pétrole (moins de 2 dollars le baril), et aussi la faillite de la banque Allemande « Herstatt ». Cela a amené les responsables financiers des entreprises à redécouvrir les risques de liquidité, de change et de contre prix et en 1980, les fluctuations de cours des devises incitent une gestion plus rigoureuse de ces risques à laquelle a contribué la création du SME (Système Monétaire Européen).

La gestion de risques de taux se développe à partir de 1982 ; les entreprises dont les résultats s’améliorent passent d’une gestion d’endettement à une gestion d’excédents et redéfinissent la mission des services financiers et le rôle de la trésorerie. Pendant les quinze dernières années du 20ème siècle, les services financiers des entreprises, les services de trésorerie en particulier ont vu apparaître des nouveaux marchés et instruments financiers.

Définitions et conceptions de la trésorerie

Selon le lexique de gestion DALLOZ : « la trésorerie est l’ensemble des moyens de financements liquides à court terme dont dispose un agent économique pour faire face à ses dépenses de toute nature…» . La trésorerie est donc l’ensemble des sommes d’argent dont dispose l’entreprise pour couvrir les dépenses générées par son activité. Elle est constituée des disponibilités dont dispose l’entreprise, qu’elles soient en banques, en centre de chèques postaux ou dans les caisses de l’entreprise.

«La notion de trésorerie peut s’entendre soit, en termes de flux, c’est l’ensemble des flux pendant une période, soit en termes de stocks, c’est la situation de trésorerie à une date donnée. Les flux et les stocks sont liés par la relation suivante :

Situation de trésorerie en début de période
+ Encaissements pendant la période
−Décaissements pendant la période
= Situation de trésorerie en fin de période ».

En d’autres termes, la trésorerie d’une organisation est définie à partir du patrimoine de celle-ci (ensemble de ses emplois et de ses ressources). On peut opposer à cette conception permettant de mesurer un stock de liquidités, une approche davantage centrée sur les flux, qui permet d’obtenir une mesure de la trésorerie à partir d’un processus dynamique d’encaissements et de décaissements de liquidités.

Equilibre financier et trésorerie

L’équilibre financier d’une société peut être appréhendé dans un premier temps à partir de son bilan. Celui-ci répertorie à l’actif ses différents investissements ou emplois et, au passif, les ressources mobilisées pour les financer. Dans ce contexte, la trésorerie est la différence algébrique entre le fonds de roulement (FR) et le besoin en fonds de roulement (BFR) de l’entreprise.

Le fonds de roulement (FR)
Selon la conception fonctionnelle du bilan, Le FR est défini comme étant la différence entre les ressources et les emplois acycliques stables de l’entreprise, c’est-à-dire entre les ressources et les emplois relevant de ses cycles de financement et d’investissement (le terme cyclique étant réservé aux emplois et ressources résultant du cycle d’exploitation) .

Le besoin en fonds de roulement
Le BFR provient fondamentalement des décalages dans le cycle achat-productionvente, c’est-à-dire le cycle d’exploitation, qui sont alimentés par diverses contraintes d’ordre commercial et technique supportées par l’entreprise.

Le BFR est calculé selon la formule suivante :
BFR = Stocks + Créances Clients – Dettes fournisseurs

En dehors de certaines entreprises appartenant à des secteurs d’activité bien précis (bâtiment et travaux publics, distribution, presse par abonnement ….), le BFR est positif. Il représente alors un besoin de financement provenant essentiellement du cycle d’exploitation et doit être couvert par des ressources stables, le fonds de roulement (FR), pour que l’équilibre financier de la firme soit assuré .Pour cette raison, ce besoin de financement est appelé besoin en fonds de roulement.

La trésorerie
Selon la conception privilégiée dans ce premier paragraphe, la trésorerie apparait, à un instant « t » donné, comme résultante de l’équilibre financier de l’entreprise. Le fonds de roulement représente alors le montant des capitaux stables mobilisés par la firme (en excès du financement des investissements en actifs immobilisés) pour couvrir le besoin de financement provenant du cycle d’exploitation (BFR). La trésorerie est positive si ces ressources (le FR) excèdent le besoin à financer (le BFR). Elle est négative dans le cas contraire (BFR > FR), c’est-à-dire que l’entreprise a dû couvrir l’insuffisance de ressources stables pour financer le BFR par des crédits de trésorerie (découvert, escompte…).

La trésorerie, résultante de l’équilibre financier de l’entreprise :
Trésorerie = FR−BFR

La trésorerie constatée dans le bilan :
Trésorerie Nette = Encaisse – Concours Bancaires Courants

Le niveau de trésorerie obtenu à partir de cette différence algébrique est évidemment confirmé par le solde de trésorerie lisible directement dans le bilan de l’entreprise, à partir des postes comptables qui n’ont pas été pris en compte dans le calcul du FR et du BFR figurent en effet à l’actif (soldes bancaires créditeurs et caisse) ou placées dans des OPCVM monétaires ou obligataires (valeurs mobilières de placement). On trouve au passif du bilan l’ensemble des concours bancaires à court terme, c’est-à-dire les ressources de trésorerie éventuellement mobilisées par la firme pour combler son insuffisante liquidité (découvert, crédits bancaires …..) aux- quelles il faut rajouter les effets escomptés non échus (EENE) qui correspondent à un financement bancaire à court terme gagé par des effets de commerce.

Quelle qu’en soit la mesure, la trésorerie de l’entreprise et ses composantes explicatives sont des indicateurs par essence statiques. Il s’agit en effet de la mesure instantanée de grandeurs financières qui peuvent connaitre d’importantes variations dans le temps .Aussi la nature fluctuante de la trésorerie et de ses déterminants fondamentaux rend –elle difficile leur utilisation par le trésorier désirant réaliser des prévisions pour les périodes futures.

Par ailleurs, les développements présentés jusqu’ici, fondés sur une approche comptable, ne rendent compte que de la trésorerie courante. Ces définitions et mesures de la trésorerie, nécessairement limitées, peuvent être utilement complétées par la notion de trésorerie potentielle qui intègre la capacité théorique d’endettement non utilisée, la contrepartie des engagements pris sur les marchés à terme ainsi que l’incidence de certaines décisions comme le règlement comptant de fournisseurs en contrepartie d’un escompte.

La trésorerie en tant que solde de flux

Cette approche permet d’expliquer les variations passées de la trésorerie ou d’appréhender son évolution future à partir des flux qui affectent directement l’encaisse : les flux d’encaissements et de décaissements. Tous les flux sont pris en compte : flux d’exploitation (achats de matières, salaires, charges sociales…) ; flux financiers (annuités ou mensualités de remboursement d’emprunt, nouveaux emprunts,…) ; flux exceptionnels (investissements, cessions d’actifs,…).

La variation de la trésorerie peut aussi être mise en évidence à partir de la mesure du flux de liquidités généré par l’exploitation courante de l’entreprise, appelé Excédent de trésorerie d’exploitation (ETE), duquel on retire les dépenses ou recettes hors exploitation, liées aux opérations d’investissement ou d’endettement.

Ces deux approches s’opposent sur un point essentiel. Dans une approche a posteriori, la première permet de découper librement la période d’analyse de l’évolution de la trésorerie alors que la seconde est généralement contrainte par le rythme annuel de production des documents de synthèse comptables. Aussi, pour de nombreuses entreprises cette première méthode apparait-elle plus simple et plus opérationnelle, et est souvent retenue dans la mise en place du plan de trésorerie.

La variation de la trésorerie peut être mesurée à partir du solde des encaissements et décaissements comme suit :

Trésorerie finale = Trésorerie initiale + encaissements de la période – décaissements de la période

La variation de la trésorerie, à partir de l’ETE :
ETE = EBE+/–Variation du BFR
Trésorerie finale = ETE – Investissements + Cessions d’actifs +Nouveaux emprunts
− Remboursements d’emprunt + Produits financiers – Charges financières– Impôts
+Apports des actionnaires + Trésorerie initiale .

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : Cadre conceptuel sur la gestion de trésorerie
Introduction au chapitre Ι
Section 1 : Les fondements de la trésorerie
Section 2 : La gestion de la trésorerie
Section 3 : Les flux et les prévisions de trésorerie
Conclusion du chapitre Ι
Chapitre II : Les modes et moyens de paiement
Introduction au chapitre II
Section 1 : Présentation des moyens de paiement classiques et modernes
Section 2 : Les instruments et techniques de règlement internationaux
Section 3 : Les déterminants du choix des modes et moyens de paiement
Conclusion du chapitre II
Chapitre III : Etude de l’impact des moyens de paiement sur la gestion de trésorerie au sein de la Division Laboratoire SONATRACH
Introduction au chapitre III
Section 1 : Présentation de l’organisme d’accueil de la SONATRACH
Section 2 : Le diagnostic financier de la division laboratoire SONATRACH
Section 3 : Détermination de l’incidence du choix des moyens de paiement sur la gestion de la trésorerie au sein de la Division Laboratoire
Conclusion du chapitre III
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Liste des tableaux
Liste des figures
Table des matières

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