L’Innovation en Entreprise
L’innovation est de plus en plus reconnue comme un facteur déterminant de la croissance économique. En effet, en innovant, les entreprises contribuent largement à la création d’emplois et l’augmentation du niveau de vie (OCDE, 2010). Les territoires et les nations sont incités à être sans cesse plus innovants pour se développer et se démarquer dans un contexte de globalisation, de différenciation et d’interdépendance croissante entre régions (Shearmur, 2013).
De nombreux auteurs se sont penchés sur la compréhension du processus d’innovation des entreprises, et plusieurs d’entre eux suggèrent que le facteur premier de l’innovation de chaque entreprise se retrouvent dans l’établissement lui-même (Cohen et Levinthal, 1990), mais également liés à d’autres caractéristiques propres à l’entreprise (taille, secteur d’activité, etc.) (Shearmur, 2012). Pour d’autres, la capacité des entreprises à innover ne dépend pas uniquement des entrepreneurs, mais plutôt des communautés, et en particulier des régions (Suorsa, 2007) et des liens existants entre les différents acteurs (Granovetter, 2005). Il est donc fort probable que l’innovation soit un processus constituéde plusieurs étapes, multi scalaire, un phénomène qui n’est pas univoque, mais qui fait intervenir de nombreux éléments.
La Notion d’Innovation
Historique de l’innovation
L’idée selon laquelle l’innovation est un déterminant essentiel de la croissance économique trouve écho depuis le XIXe siècle. En effet, Joseph Schumpeter (1883-1950) considérait que l’innovation avait un rôle majeur à jouer dans l’impulsion et la mise en mouvement de l’économie. Pour Schumpeter, le développement économique reposait en large partie sur le rôle de l’entrepreneur et l’entrepreneurship. Sans dire que la paternité de l’innovation revient à Schumpeter (Smith en parlait déjà lors de la fondation de l’économie politique), il est possible de dire que le rôle central de l’innovation est une originalité de ses travaux .
Cette notion est donc relativement jeune, mais prend de plus en plus de place dans un contexte post-industriel/post-fordiste où l’on observe une tertiarisation de l’économie. Cependant cette avancée théorique n’explique pas pour autant le regain d’intérêt de l’innovation dans la mise en place des politiques de croissance économique. L’explication réside plutôt dans la croissance économique d’après-guerre, qui reposait sur la croissance des marchés encore captifs des pays en développement et l’augmentation de la population engendrée par les babybooms (Shearmur, 2013) générant une forte demande de consommation notamment avec les innovations de l’époque (voitures, réfrigérateurs, etc.).
Depuis les années 1980, on observe la fin de ce boom, de la croissance rapide. En fait, les profits élevés de la période d’après-guerre font place à une stagnation industrielle et à une montée de la concurrence des pays en développement (Shearmur et Bonnet, 2011).
L’intégration du progrès technique dans un cadre analytique formalisé est cependant plus récente puisqu’elle a été formalisée par Robert Solow en 1957 (Guelec, 2009) sous forme mathématique. Cette avancée théorique a ouvert le champ aux théories de la croissance, d’abord exogène, puis endogène, voulant qu’une économie puisse croître rapidement grâce à l’introduction d’innovations technologiques, ou encore en augmentant son capital humain (ou sa qualité) et en facilitant la circulation de l’information et des échanges de connaissances qui sont des préambules pour une innovation (Shearmur, 2013).
Depuis quelques années, on observe un bouleversement des structures économiques, une évolution des connaissances techniques et scientifiques, une intensification de la compétition économique entre les entreprises, les régions et les pays (Lamari et al, 2001) qui sont accentués par la globalisation des échanges marchands qui impose des impératifs en matière de compétitivité. Dans ce contexte l’innovation est devenue un facteur stratégique pour permettre aux entreprises, aux régions et aux pays de prospérer dans une économie qui est de plus en plus concurrentielle.
Etymologie et définition de l’innovation
Etymologie du terme :
En guise de préalable, il convient de définir et de distinguer étymologiquement les termes invention et innovation.
L’invention vient du mot latin « inventio ». Son utilisation dans la langue française remonte à la fin du Moyen-âge (XIIe siècle) et signifie « action de trouver, découverte » (Uzinidus, 2004). Il relève de la science, et est l’apanage des chercheurs et des créateurs (Manceau, 20ll).
Le mot innovation est un peu plus récent, son origine latine est « innovatio » dans le sens de renouvellement ou de changement. Son usage dans la langue française remontrerait au XIIIe siècle. À partir du XVIIIe siècle, le mot innovation a pour sens celui d’inventer des choses nouvelles (Uzunidis, 2004). L’innovation a pour vocation d’être fabriquée en série et vendue (Manceau et Le Nagard-Assayag, 20ll).
La notion d’innovation est à la fois l’action d’innover, c’est-à-dire d’introduire quelque chose de nouveau, et le résultat de cette action est à la fois un résultat et une démarche (idem).
La transformation d’une invention en innovation implique diverses activités complémentaires telles que : changements organisationnels, formations, essais, commercialisation et conception (OCDE, 2010). Nous pouvons donc retenir de l’innovation qu’elle est liée à la créativité (processus de génération d’idées) et qu’elle permet de stimuler l’imagination et d’exploiter diverses sources d’idées nouvelles et utiles (Kadia, 2009).
Définition de l’innovation :
En 1926 Joseph Schumpeter est le premier économiste qui a défini le concept de l’innovation « l’introduction réussie sur le marché d’un produit nouveau, d’un nouveau processus de fabrication ou encore d’une nouvelle forme organisationnelle d’entreprise » . Pour Schumpeter la combinaison productives peut prendre cinq forme : nouveau bien ou bien de nouvelle qualité ; Introduction d’une nouvelle méthode de production ; Nouvelles sources d’approvisionnement des matières premières ; Nouveaux marchés et enfin la réalisation d’une nouvelle organisation.
Alors que pour B. BELLON : « l’innovation, c’est mettre sur le marché un nouveau produit ou un produit qui a des propriétés nouvelles ; c’est aussi introduire un nouveau procédé de fabrication ou une nouvelle organisation dans l’entreprise. Mais ces trois formes d’innovation sont liées ; chacune entraine les deux autres » . L’innovation est associée au fait d’apporté de la nouveauté soit dans le produit lui-même, dans le processus de production, ou dans la structure organisationnelles.
L’innovation pour Walch et Roman, « l’innovation et un processus organisationnel, délibéré, qui conduit à la proposition et à l’adoption, sur un marché ou à l’intérieur d’une entreprise, d’un produit nouveau, d’une organisation nouvelle, d’un outil de gestion nouveau et d’une connaissance nouvelle » . D’après ces auteurs, l’innovation permettrais, à l’entreprise d’améliorer sa position stratégique et/ou de renforcer ses compétences et son savoir-faire, à travers de nouvelles connaissances, et de nouvelles technologies sur le marché.
Comme vous le voyez, plusieurs définitions ont été recensées au terme innovation, des auteurs qui la définissent comme étant un objet, d’autre comme un processus et aussi ceux qui l’explique comme étant un résultat.
Cependant, la définition la plus courante est celle donnée par l’OCDE à travers le manuel d’OSLO, qui précise qu’ « Une innovation est la mise en œuvre d’un produit (bien ou service), ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise, l’organisation du lieu du travail ou les relations extérieurs » .
Après toutes ses définition nous pouvons conclure est dire que l’innovation peut avoir plusieurs sens, est cela est lié directement aux besoins et objectifs de l’entreprise.
Quelques distinctions importantes
Parler d’innovation évoque l’idée de l’introduction d’une nouveauté radicale ou marginale dans un système social, technique ou scientifique donné. Ce concept fait que les gens ont des associations avec des concepts similaires, qui sont parfois confus, tels que la découverte, l’invention, le design et la créativité. Pour cela nous pensons qu’il est nécessaire de présenter la différence entre ces différents concepts.
L’invention
L’invention caractérise l’activité humaine d’imagination de création et de confection d’objets nouveaux. L’invention n’est pas la découverte qui consiste à mettre à jour un phénomène, un objet, une espèce qui préexistais à son auteur et que celui-ci repère, identifie, montre ou décrit, mais sans l’avoir confectionné. L’invention consiste au contraire à créer ce qui n’existait pas .
La découverte
Il y’a aussi une distinction entre l’innovation et la découverte, littéralement découvrir veut dire enlever ce qui couvre, ce qui cache une chose qui existe, que cette existence soit connue ou inconnue .
La créativité
La créativité est d’abord une aptitude individuelle à créer du neuf, à modifier l’environnement humain. Par extension, la créativité désigne un ensemble de méthodes développant cette aptitude. Certains auteurs y inclurent les techniques systématiques .
La conception
Concevoir c’est prendre un ensemble de décisions et créer des objets répondant aux besoins des clients. Innover consiste plus généralement à étudier et mettre en œuvre une panoplie de moyens et une dynamique collective pour qu’une nouvelle activité trouve sa place dans l’environnement économique et social. C’est généralement faire correspondre un besoin réel ou potentiel, un marché et des solutions réalisables .
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Table des matières
Introduction Générale
Chapitre N° I: Généralités sur les Technologies d’Information et de Communication
Section N°01 : Historique et Définition des TIC
Section N°02 : Caractéristiques et Applications des TIC
Section N°03 : Les TIC dans l’Entreprise
Chapitre N° II: L’innovation en Entreprise
Section N° 01 : La Notion d’Innovation
Section N°02 : Typologies et Caractéristiques de l’Innovation
Section N°03 : objectifs, fonction, et modèles d’innovation
Chapitre N°III: l’impact et l’Effet des TIC sur l’Innovation au sein d’une Entreprise, Cas des Entreprises de Bejaïa
Section N°01 : Etat des lieux des TIC et de l’Innovation
Section N°02 : Présentation de la Démarche Méthodologique
Section N°03 : Présentation, analyse et interprétation des données
Conclusion Générale
Bibliographies
ANNEXES
Liste des Tableaux et Figures