L’intervention de l’Etat dans la vie sociale et économique a de multiples facettes. L’un des moyens en sa main est la dépense publique. En effet par ses dépenses d’investissement, l’Etat entre indirectement dans le processus de production en mettant à pied des infrastructures qui vont aider le secteur privé. Par exemple la construction des routes pour la transport des marchandises et des écoles, lycée et université pour la formation du capital humain. De la nature et du caractère de l’investissement l’Etat aussi montre ces priorités en matière d’activité en aidant les branches faibles et en subventionnant les activités porteuses de richesses.
L’investissement public : un facteur de croissance économique
L’importance que prend l’investissement public dans les décisions de politiques économiques a pris des ampleurs considérables ces derniers temps. Ce qui a amené à la conduite de plusieurs études empiriques et l’aboutissement des nouvelles théories de croissance comme le modèle de Barro (en 1990). Presque toutes les études effectuées ont montré le rôle positif que prend l’investissement public dans la croissance économique. Ce pendant, les deux grands courants de pensées économiques se sont toujours opposés face à l’intervention de l’Etat par l’intermédiaire de l’investissement public ou d’autre moyen dans la vie économique. Selon les keynésiens, grâce au multiplicateur d’investissement de Keynes, l’investissement public produit des effets d’entraînements sur la production et fait parti de la conception keynésienne du rôle de l’Etat. Alors que pour les classiques, toute intervention de la part de l’Etat risque de détruire l’équilibre naturel sur le marché et du fameux « ordre social naturel » des physiocrates .
La place de l’investissement public dans l’économie
En faite, l’investissement public a toujours constitué une part non négligeable dans le budget de l’Etat. De ce fait, c’est une arme pour lutter contre la récession, la période de sous emploi et bien d’autre forme de crise économique ou social. Mais au delà de tous ceci, c’est également un facteur de croissance car il aide le secteur privé à réaliser des projets porteur de croissance qui sont financièrement irréalisable pour le secteur privé. Son rôle sur l’économie est aussi très important comme étant une composante de l’absorption surtout dans les pays en développement où le niveau de la consommation reste relativement faible.
L’investissement public
Les dépenses d’investissement constituent près de la moitié de la charge publique. C’est ce qui nous amène souvent à se demander de la justification de l’affectation d’un tel montant à des dépenses qui à première vue nous semblent inutile et improductif. Mais qui est en réalité un chemin incontournable pour relancer une économie en berne et qui constitue à ce fait un véritable tremplin pour la croissance.
Définitions
L’investissement est l’acquisition d’un bien immobilisé corporelle ou incorporelle d’une durée supérieur à un an et qui est utile dans le processus de production. En comptabilité nationale, au niveau macroéconomique, il est connu sous le nom de formation brute de capitale fixe (FBCF).
Les immobilisations corporelles sont constituées par les machines, bâtiments, voitures,… tous ce qui est donc physique. Par contre les brevets, les logiciels, les recherches, etc. forment l’investissement incorporel.
Les rôles de l’investissement public
A priori, que l’investissement soit public ou privé ne change rien à ses effets sur l’offre ou la demande. Cependant, l’investissement public présente certaines spécificités en relation avec les domaines qu’il concerne.
– Mise en place des infrastructures : Il concerne d’abord les infrastructures (de transports, de télécommunications, etc…) qui sont utiles à tous. Il concerne aussi la construction de bâtiments nécessaires à la production de services comme l’enseignement, la santé, la justice et la sécurité (construction d’un hôpital, par exemple). Ces investissements présentent l’avantage d’avoir des effets externes positifs importants. Ils ne pourraient être assurés par le secteur privé du fait de leur faible rentabilité à court terme et à cause de leur coût. L’Etat les prend donc en charge, contribuant ainsi à la formation de ce que certains appellent le » capital humain « .
– Fonction de régulation : l’imperfection des marchés, les asymétries d’information et l’instabilité des anticipations engendrent des cycles de crise sur le marché que seule une intervention publique peut régulariser. Par exemple, lors des récentes crises financières de 2008, les gouvernements des pays occidentaux se sont intervenus sur les marchés en rachetant tous les titres à risque ou pendant les périodes de sous emplois, l’Etat est obligé de financer ou créer des activités créateurs d’emplois.
La décision de faire tel ou tel investissement public relève donc rarement de la rentabilité immédiate. En général, l’Etat raisonne plutôt en termes d’intérêt général. Mais la décision entre aussi dans le cadre de la politique conjoncturelle de l’Etat : connaissant les effets économiques des investissements sur la croissance, l’Etat peut décider d’utiliser les investissements publics comme instrument pour relancer une croissance jugée trop molle.
Les différentes natures de l’investissement public
La classification des différentes natures de l’investissement public peut varier d’un pays à un notre. C’est ainsi que l’UE (Union Européenne), dans son document de travail effectuer par les parlements européens intitulés « L’investissement public et privé dans l’UE », en a catégorisé quatre types d’investissement suivant leur nature:
• L’investissement dans des infrastructures : transport, les réseaux ferroviaires et de télécommunication, etc.
• L’investissement dans le capital humain : éduction et formation.
• L’investissement dans le progrès technique : recherche et développement
• L’investissement dans les usines et les équipements .
Ce dernier étant très difficile à quantifier d’autant plus que sa part est relativement faible et négligeable, vu le désengagement des Etats membres ces dernier temps dans les entreprises publics.
En ce qui concerne le cas de Madagascar, la loi de finance Malgache spécifie clairement quatre types de secteur de destination de l’investissement ; à savoir :
• Le secteur productif
• Le secteur infrastructure
• Le secteur social
• Le secteur administratif .
La croissance économique
La croissance économique est tous simplement l’augmentation de la volume de production pendant une année en général. Mais la diversification des unités pour quantifiés les productions rendent impossible la mesure de l’évolution de la production, d’où l’idée d’utiliser un indicateur qui est la plus proche du volume de production.
Mesure de la croissance
Pour y remédier à la difficulté mentionnée ci-dessus, le PIB réel semble être l’indicateur qui y correspond le plus. Ainsi la croissance économique d’une année est le taux de variation du PIB réel de l’année par rapport à l’année précédente.
Ainsi, le Taux de croissance économique = (Y – Y-1) /Y-1
Y : PIB réel
Y -1 : valeur de l’indicateur Y l’année antérieur .
Ce pendant, l’utilisation de la variation du PIB comme indicateur représente quand même certains défauts, le PIB ne comptabilise pas toutes les créations de richesses :
● Le PIB ne prend pas en compte le secteur informel dont la taille varie en fonction du pays. Ainsi s’il est très faible dans les pays développés, il occupe une place non négligeable dans les pays en voie de développement ce qui donne une sous estimation de la production totale.
● Le PIB ne tient pas compte de l’auto consommation : les produits consommés par les producteurs ou destinés pour eux même ne sont pas comptabilisé dans le PIB.
● Les bénévolats : des actions ou services gratuits menés par des volontaires qui ne sont pas rémunérés.
Les facteurs de la croissance
La production résulte des deux facteurs de production : le travail et le capital. La croissance résulte de la contribution de ces deux facteurs. Elle dépend de l’augmentation de la population active occupée et/ou de l’augmentation de la productivité du travail.
Population active : ensemble des personnes exerçant une activité professionnelle (population active occupée) ou cherchant à en exercer une activité (chômeurs).
La productivité du travail : Rapport entre la production et la quantité de travail mise en œuvre.
Productivité horaire du travail = production / nombre d’heures travaillées pour cette production .
Productivité par tête du travail = production / nombre de personnes utilisées pour cette production .
La productivité résulte :
◆ de l’organisation du travail ; par exemple en améliorant le processus de production (le fordisme), en spécialisant les employés, dans une étape de la chaîne de production, dans un domaine où il est le plus efficace
◆ de l’accumulation du capital fixe (biens d’équipement, biens de production durables provenant d’investissements successifs) en investissant, ce qui conduit à une augmentation de l’intensité capitalistique, à une substitution du capital (machines) au travail.
|
Table des matières
Introduction générale
Première partie : L’investissement public : un facteur de croissance économique
Chapitre 1 : La place de l’investissement public dans l’économie
1. L’Investissement public
2. Les effets des investissements sur la croissance
Chapitre 2 : Cadre théorique
1. L’investissement public et croissance selon les différentes pensées économiques
2. Le multiplicateur d’investissement
3. Le modèle de Solow
Chapitre 3 : Etude empirique
1. Résultat sur le rôle du capital public sur la croissance (Sébastien Dessus et Rémy Herrera)
2. Etude de cas : Madagascar
Deuxième partie : Conditions pour que l’investissement public ait un impact positif sur la croissance
Chapitre 4 : Complémentarité avec l’investissement privé
1. Absence d’effet d’éviction
2. L’investissement public ne nuit pas à l’investissement privé
Chapitre 5 : Maîtrise de la dette et moins de corruption
1. Maîtrise de la dette
2. Moins de corruption
Conclusion générale