Arthrite à l’adjuvant de Freund
L’injection intra-articulaire dans la patte postérieure du rat d’adjuvant de Freund (suspension de bacilles tuberculeux tués ou émulsion de cire D de bacilles tuberculeux) détermine une réaction oedémateuse qui se développe immédiatement (inflammation primaire).
En deux ou trois semaines apparaissent à distance sur les pattes antérieures, aux oreilles une réaction avec gonflement, rougeur et échauffement (inflammation secondaire)
Les anti-inflammatoires administrés pendant l’essai empêchent les réactions primaires et secondaires (Coyen, 1986).
Anti-inflammatoires conventionnels
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
Ils sont constitués d’une vaste famille aux produits chimiquement distincts mais qui se caractérisent tous par leurs propriétés antalgique, anti-inflammatoire et anti-agrégante plaquettaire.
Mécanisme d’action
Ils inhibent principalement le métabolisme de l’acide arachidonique par la voie de la cyclooxygénase, cependant d’autres effets doivent être évoqués, en particulier la diminution de la migration cellulaire, du métabolisme oxydatif ainsi que des actions sur divers constituants du tissu conjonctif (protéoglycane, glycoprotéine, collagène).
Interactions médicamenteuses
– Déplacement des anticoagulants de leurs liaisons protéiques
– Antagonisme des diurétiques et antihypertenseurs
– Augmentation de la toxicité sanguine du lithium et du méthotréxate
– Potentialisation des effets des sulfamides hypoglycémiants.
Effets secondaires
Ils sont d’ordre digestif (ulcère), rénal, hépatique, cutanéomuqueux, hématologique (cytopénie, atteinte médullaire), allergique.
Contre- indications
Elles découlent des propriétés pharmacologiques
– Ulcères digestifs en poussée
– Intolérance à l’Aspirine (crise aiguë de goutte) ou tout autres AINS
– Troubles acquis ou congénitales de l’hémostase
– Précaution chez les sujets âgés et les insuffisants rénaux et hépatiques
Appréciation du rapport bénéfice/ risque chez les jeunes enfants, les femmes enceintes et les sujets ayant des polypathologies.
Anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS)
En 1949, Hench (U.S.A.) rapporte l’effet spectaculaire de la cortisone dans la polyarthrite rhumatoïde, elle avait été isolée du cortex surrénal par Kendall (U.S.A.) et Reichstein (Suisse) en 1934 et synthétisées en 1946. Depuis de nombreux dérivés ont été synthétisés, leur squelette de base est le cycle pentano perhydro-phénanthrène.
Mécanisme d’action
L’action anti-inflammatoire des glucocorticoïdes s’exerce grâce à des impacts multiples, Ils augmentent la production de la lipocortine, inhibant ainsi la phospholipase A2 donc la libération de l’acide arachidonique. En outre, ils diminuent fortement la migration des polynucléaires, monocytes-macrophages vers le site de l’inflammation et la production d’autres médiateurs comme l’histamine, la sérotonine, la bradykinines, les cytokines, les ions superoxydes.
Interactions médicamenteuses
– Ils accroissent les risques d’hypokaliémie avec les diurétiques, les laxatifs irritants, l’amphotéricine B en prise simultanée et la toxicité des digitaliques et certains antiarythmiques;
– Ils diminuent l’activité des antihypertenseurs;
– L’association avec l’héparine, les antivitaminiques K accroît le risque hémorragique ;
-La Rifampicine, le Phénobarbital, la Phénitoine, la Primidone accélèrent le catabolisme de certains glucocorticoïdes.
Effets secondaires
– Troubles métaboliques (hydroélectriques, glucide, lipide, protide ) ;
– Troubles endocriniens: atrophie corticosurrénalienne, troubles menstruels, hirsutisme, arrêt de la croissance chez l’enfant, aggravation du diabète ;
– Troubles gastro-intestinaux : dyspepsie, ulcère;
– Troubles rénaux, calcul;
– Troubles hématologiques: thrombose, hyperleucocytose, lymphopénie;
– Déficit musculo-squêlettique : faiblesse, atrophie musculaire, ostéoporose;
– Troubles dermatologiques;
– Troubles neuropsychiques: euphorie, trouble du sommeil, convulsion;
-Troubles ophtalmiques: augmentation de la pression rétinienne.
La douleur
Physiopathologie de la douleur
Définition
Elle est définie comme une impression anormale et pénible reçue par une partie vivante et perçue par le cerveau. C’est un phénomène perceptif pluridimensionnel qui signale une perte de l’intégrité physiologique.
La douleur résulte de processus physiologiques complexes déclenchés lorsque les terminaisons nerveuses périphériques libres réagissent à des stimuli nociceptifs de natures diverses: brûlure, piqûre, pincement, compression, agents algésiques de nature physique et chimique, produits toxiques, …
Médiateurs de la douleur
Au cours du processus douloureux, l’histamine, la bradykinine, les prostaglandines (PGE1, PGF) interviennent.
Les données récentes de la neuropharmacologie permettent de penser que les enképhalines (neuropeptides) et leurs récepteurs sont impliqués dans l’analgésie morphinique, ils sont de deux types: La leucine-enképhaline et la méthionine enképhaline.
La substance P (peptide), inhibée par la stimulation des récepteurs enképhalinergiques.
La sérotonine apparaît comme un neurotransmetteur synaptique indispensable, une déplétion en sérotonine provoquée pharmacologiquement supprime l’analgésie enképhalinergique (Pieri, 1992).
Mécanismes de la douleur
La douleur nociceptive
Elle est due à une hyperstimulation des terminaisons libres entraînant une hyperesthésie ou hyperalgésie. Le stimulus peut être mécanique (douleur osseuse), chimique (douleur de l’ulcère, goutte aiguë) ou inflammatoire (dépôt d’urate par production de médiateurs endogènes tels que les kinines, les prostaglandines, la sérotonine, l’histamine).
Le siège se trouve au niveau du foyer lésionnel ou à distance (douleur projetée ou référée). Cette douleur est sensible aux inhibiteurs des prostaglandines comme les AINS.
La douleur neurogène
Elle survient à la suite d’une lésion périphérique médullaire ou centrale (traumatisme, troubles métaboliques ou ischémiques), elle résulte également d’un disfonctionnement de la transmission de messages; c’est le cas de brûlure, d’une décharge électrique, d’un coup de poignard, d’une hyperpathie. La douleur neurogène est peu sensible aux antalgiques, elle est plutôt traitée par les antidépresseurs.
La douleur psychogène
La douleur psychologique ou psychopathologique relève de la psychologie, elle n’est pas traitée par les antalgiques (Bourin et coll., 1993; Pieri, 1992).
Antalgiques conventionnels
Ce sont des médicaments à action symptomatique qui atténuent ou abolissent les sensations douloureuses sans provoquer une perte de conscience ou une dépression des autres sensations contrairement aux anesthésiques.
Ils constituent une famille hétérogène du point vue chimique et pharmacologique, on distingue:
Les antalgiques centraux ou majeurs
Il s’agit de la morphine et dérivés et les analgésiques de synthèse dont la structure est dérivée de celle de la morphine.
Mécanisme d’action
Pour expliquer le mécanisme d’action morphinique, il est admis qu’il y aurait une action directe au niveau médullaire sur la transmission de l’influx douloureux et une action indirecte au niveau du tronc cérébral par renforcement des contrôles inhibiteurs
Sur la conscience et la sensation de la douleur, les régions les plus sensibles sont les structures du cerveau moyen (régions acqueducale et péri- ventriculaire ainsi que le noyau médullaire du raphé).
Les effets multiples morphiniques sont expliqués par l’existence de divers récepteurs U, K, δ. Sur le plan biochimique, il se produit un déplacement des enképhalines vers leurs récepteurs avec analgésie.
Interactions médicamenteuses
Ils potentialisent les effets des anesthésiques locaux, des barbituriques.
Leur action antalgique est potentialisée par les neuroleptiques, les spasmolytiques. Par contre les anesthésiques généraux volatils, les neuroleptiques, les antidépresseurs tricycliques augmentent l’action dépressive respiratoire des morphiniques (Pieri, 1992).
Effets secondaires
Manifestations dysphoriques, effet émétisant, constipation, dépression respiratoire, hypotension orthostatique, rétention urinaire, effet toxicomanogène (Bourin et coll., 1993).
Les antioxydants
Généralités
Représentant environ la cinquième partie des constituants de l’air, l’oxygène est indispensable à la vie de tous les organismes aérobies. En effet, ces derniers utilisent le haut niveau énergétique de l’oxygène moléculaire pour oxyder des substances comme les hydrates de carbone, les protéines, les graisses et produire essentiellement du dioxyde de carbone (CO2), de l’eau et de l’énergie nécessaire au processus de la vie. Le métabolisme des composés endogènes et exogènes par les enzymes telles que les monoamines-oxydases ou les mono-oxygénases nécessite l’utilisation de l’oxygène (Cavin, 1999).
En thérapeutique, l’oxygène est utilisé en inhalation contre l’anoxie cellulaire ou globale, les hémorragies ainsi que dans de nombreuses affections pulmonaires, les embolies gazeuses des plongeurs, etc.
L’oxygène sous l’action des rayons UV, des radiations ionisantes, des métaux de transition ou au cours de diverses réactions enzymatiques, des formes hautement réactives de l’oxygène apparaissent : l’oxygène singulet (1O2), le peroxyde d’hydrogène (H2O2), les peroxydes alkyles (ROOH) et les radicaux hydroxyles(OH), peroxydes (ROO), et alcoyles (RO). On leur donne le nom d’Espèces Réactives de l’Oxygène (ERO ).
Dans les conditions normales la production des radicaux libres est contrôlée par l’organisme par un phénomène appelé homéostasie. L’homéostasie est l’établissement d’un équilibre fragile entre la formation de substances pro-oxydantes et leur élimination (action des antioxydants). Lorsque cet équilibre est rompu en faveur de la production des pro-oxydants, l’organisme endure un stress oxydant à tel enseigne que les cellules ne peuvent plus éliminer leur surproduction.
Les ERO sont utilisées par les cellules phagocytaires de l’organisme (macrophages) pour combattre les agents infectieux (bactéries, virus).
Cependant, cette utilisation avantageuse des ERO ne va pas sans conséquences car elles ont la capacité d’agir sur les structures biologiques des cellules (protéines, lipides, ADN). En effet, des études épidémiologiques et cliniques ont suggéré le rôle de ces ERO dans le développement de nombreux processus pathologiques : maladie de Parkinson, asthme, arthrite, mongolisme, neuro-dégénérescence, athérosclérose.
Quelques définitions
Radical libre
On appelle radical libre, toute molécule indépendante contenant un ou plusieurs électrons non appariés. Le terme radical a été le plus souvent assimilé à une espèce réactive ou à un oxydant mais tous les radicaux libres ne sont pas des oxydants et tous les oxydants ne sont pas des radicaux libres. Les radicaux libres constituent une cible privilégiée pour l’amélioration des thérapies à différents stades pathologiques.
Antioxydant
Est appelée antioxydant, toute substance qui lorsqu’elle est présente en faible concentration comparée à celle d’un substrat oxydable, retarde ou prévient de manière significative l’oxydation de ce substrat. Le terme de substrat oxydable inclut toutes sortes de molécules in vivo. Lorsque des espèces réactives de l’oxygène sont produites in vivo, de nombreux antioxydants interviennent. Ce sont principalement des enzymes : la superoxydase dismutase (SOD), la glutathion peroxydase (GPO), la catalase et aussi des molécules de faible masse moléculaire comme le tripeptide glutathion ou l’acide urique. (Cavin, 1999).
Le stress oxydant
En situation physiologique il y a un équilibre parfait entre la production d’Espèces Réactives de l’Oxygène et les systèmes de défenses antioxydantes. On parlera de stress oxydant lorsqu’il y aura un déséquilibre profond entre antioxydants et pro-oxydants en faveur de ces derniers.
Origines des radicaux libres
La pollution de l’environnement ( automobiles, industries ) génère les espèces réactives de l’oxygène.
Le tabac : une bouffée de cigarette contient environ 1014 radicaux et aussi des traces d’ions métalliques pouvant réagir avec le peroxyde d’hydrogène.
La vitamine C : considérée comme un antioxydant, elle peut dans certaines conditions, être à l’origine des radicaux libres (notamment en présence de peroxyde d’hydrogène).
Dommages liés aux radicaux libres
De part leur nature instable les radicaux libres (ERO ) sont toxiques et interagissent avec toute une série de substrats biologiques importants. Des dénaturations de protéines, des inactivations d’enzymes, une oxydation de glucose, des cassures au niveau de l’ADN avec possibilité de mutation et des processus de peroxydation lipidique peuvent alors apparaître avec des conséquences souvent irréversibles pour la cellule (Pincemail J. et al., 2002). C’est ainsi que certains radicaux libres semblent jouer un rôle dans les phénomènes de vieillissement, qui pourraient être la conséquence des dommages oxydants irréversibles accumulés tout au long de l’existence.
Intérêt des antioxydants
L’intérêt porté aux antioxydants est grandissant surtout ceux d’origine naturelle. Les antioxydants agissent de diverses manières. Leur action inclut le captage de l’oxygène singulet, la désactivation des radicaux par réaction d’addition covalente ou leur réduction, la complexation d’ions et de métaux de transition(Cavin, 1999). En situation physiologique, ces systèmes antioxydants ont la capacité de réguler la production des ERO (Pincemail et al, 2002 in Fotsing M.S., 2004).
Les lignanes
Les lignanes les plus étudiés du point de vue de leurs activités antioxydantes sont les dérivés bifuranyles des graines de sésame (Sesamum indicum DC, Pediliaceae). La forte résistance à la détérioration oxydative de l’huile de sésame a suscité depuis plusieurs années de nombreuses recherches sur les graines de sésame. Les lignanes diarylfuranofuraniques tels que le sésaminol, ont montré des propriétés antioxydantes expliquant ainsi la stabilité de cette huile.
Les flavonoïdes
Les flavonoïdes constituent un groupe de métabolites très répandu dans les plantes. Ils se trouvent presque dans toutes les parties de la plante, à différentes concentrations où ils jouent un rôle déterminé dans le système de défense comme antioxydants. Ces composés sont intéressants dans le domaine médical car associés à de nombreuses activités biologiques telles que antiinflammatoires, antihépatotoxiques, antitumorales, antihypertensives, antithrombiques, antibactériennes, antivirales, antiallergiques et antioxydantes. Les relations structures-activités des flavonoïdes et des autres composés phénoliques ont démontré que l’activité était déterminée par la position et le degré d’hydroxylation.
Les coumarines
Les coumarines ont la capacité de prévenir la peroxydation des lipides membranaires et de capter les radicaux hydroxyles, superoxydes et peroxyles. Ces composés agissent comme les flavonoïdes.
A ces différents groupes, nous pouvons ajouter les stylbènes.
Réduction du radical 1,1’-diphényl-2-picrylhydrazyle (DPPH)
Il s’agit de déposer les produits à tester sur des plaques de CCM et à les développer dans des systèmes de solvants appropriés. Après séchage, les plaques sont révélées avec une solution méthanolique de DPPH à 2mg/ml.
Test mesurant l’activité antioxydante au moyen des caroténoïdes
Les plaques CCM sont préparées de la même manière que pour le test du DPPH, puis giclées avec une solution chloroformique à 0,5 mg/ml de ß – carotène. La plaque CCM est ensuite exposée sous une lampe UV à 254 nm jusqu’à décoloration de la plaque. Les zones antioxydantes apparaissent en jaune sur fond blanc. Il faut faire particulièrement attention aux substances déjà colorées en jaune, car elles peuvent donner de faux positifs (Cavin, 1999).
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Table des matières
I- Première partie Pages
1- Introduction
2- Motivations
3- Objectifs
II- Rappels anatomiques et physiologiques de la prostate
.1- Anatomie de la prostate
.2- Physiologie de la prostate
.3- Etude clinique de l’hypertrophie bénigne de la prostate
.4- Traitement
1.4.1- Traitement médical
1.4.2- Hormonothérapie
1.4.3- Traitement des complications
1.4.4- Plantes sources de médicaments utilisés dans le trait ment de l’HP
2- L’inflammation
2.1- Physiologie de la réaction inflammatoire
2.2- Appréciation de l’activité anti-inflammatoire
2.3- Anti-inflammatoires conventionnels
2.4- Plantes à activité anti-inflammatoire
3- La douleur
3.1- Physiologie de la douleur
3.2- Evaluation de la douleur
3.3- Traitement conventionnel de la douleur
3.4- Pantes à activité antalgique
4- Les antioxydants
5- Etude la toxicité
6- Monographie des plantes
6.1- Acanthospermum hispidum
6.2- Curculigo pilosa
III- Notre Etude
1- Méthodologie
1.1- Choix des plantes
1.2- Expérimentation
1.3- Matériel végétal
1.4- Standardisation de la dose therapeutique
1.5- Contrôle de qualité
1.5- Contrôle de qualité
1.6- Extractions
1.7- Réactions de caractérisation
1.8- Chromatographie sur couche mince (CCM)
1.9- Test bilogiques
1.9.1- Test antioxydant : test in vitro
1.9.2- Test in vivo: toxicité, antalgique, anti-inflammatoire
2- Résultats
2.1- Matières premières
2.2- Standardisation de la dose thérapeutique
2.3- Dosages
2.4- Extractions
2.5- Réactions de caractérisation
2.6- Chromatographie sur couche mince (CCM)
2.7- Tests biologiques
3- Commentaires et discussions
4- Conclusion
Références bibliographiques
Annexes
Fiche signalétique
Serment de Galien
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