INTRODUCTIONย
ย Les virus de lโImmunodรฉficience Humaine appartiennent ร la famille des Retroviridae, dรฉfinie principalement par son mode de rรฉplication: le gรฉnome, constituรฉ dโARN, est transcrit en ADN grรขce ร la transcriptase inverse (TI) dโorigine virale [1]. En Effet, en 1983 Montagnier. L,Chermann. J et Barrรฉ. S du dรฉpartement de rรฉtrovirologie de lโInstitut Pasteur de Paris ont isolรฉ le VIH-1. Barin et al, ont montrรฉ quโun rรฉtrovirus humain apparentรฉ au VIH-1 circulait en Afrique de lโOuest [2]. Il sโagissait du VIH-2 qui nโa pas connu un dรฉveloppement mondial mรชme si des cas sporadiques ont รฉtรฉ signalรฉs de par le monde. Les modes de transmission de ces 2 types de VIH sont semblables, cependant, le VIH-2 est cinq fois moins transmissible que le VIH-1 ceci, lorsque le transmetteur est asymptomatique [3]. Lโinfection ร VIH est un problรจme de santรฉ publique dโenvergure mondiale. Depuis la description des premiers cas en 1983, lโinfection ร VIH est devenue une vรฉritable pandรฉmie. Le nombre de personne vivant avec le VIH ร la fin 2012 รฉtait estimรฉ ร 34 millions de personnes. Selon les estimations 0,8% des adultes รขgรฉs de 15 et 49 ans dans le monde entier vit avec le VIH bien que les circonstances de lโรฉpidรฉmie qui pรจsent sur les pays et les rรฉgions continuent de varier considรฉrablement [3]. LโAfrique subsaharienne reste lโune des rรฉgions les plus gravement touchรฉes avec prรจs dโun adulte sur 20 (4,9%) vivant avec le VIH, ce qui reprรฉsente 69% des personnes vivant avec le VIH dans le monde. A lโรฉchelle mondiale, le nombre de nouvelles infections continue de diminuer : le nombre de personnes infectรฉes par le VIH en 2012 รฉtait de 20% infรฉrieur ร celui de 2001. Le nombre de dรฉcรจs liรฉs au Sida en Afrique subsaharienne a diminuรฉ de 32% de 2005 ร 2011, ceci, malgrรฉ le fait que la rรฉgion reprรฉsentait 70% du nombre total des dรฉcรจs dus au Sida en 2011 [4]. A lโinstar des autres pays du monde, le Mali est aussi confrontรฉ ร la problรฉmatique de lโinfection ร VIH. La prรฉvalence nationale est estimรฉe ร 1,1% selon lโenquรชte dรฉmographique et de santรฉ V (EDS-V) et le pourcentage de jeunes femmes et hommes รขgรฉs de 15 ร 24 ans infectรฉ par le VIH est de 2,2% [4]. Selon les rรฉsultats de la surveillance sentinelle 2009, les prรฉvalences les plus รฉlevรฉes ont รฉtรฉ observรฉes aux CSref de Koulikoro (5%), de Koutiala (4,3%), de la commune III de Bamako (4,1%), de la commune I de Bamako (4,0%). La plus faible prรฉvalence a รฉtรฉ observรฉe au CSref de Kidal (0,7%).
Structure physico-chimique du virus
ย Le VIH a une structure commune ร tous les lentivirus. Il est constituรฉ dโune enveloppe composรฉe de deux glycoprotรฉines (GP), gp 120 reconnaissant le CD4 et GP41 transmembranaire qui assure la fusion virus-cellule cible. A lโintรฉrieur, la capside renferme les 2 brins dโARN gรฉnomiques et 3 enzymes ; la transcriptase inverse, une intรฉgrase et une protรฉase. Ce sont des enzymes qui permettent la transcription du gรฉnome et lโintรฉgration de lโADN cellulaire.
Stabilitรฉ physico-chimique : Le VIH รฉtant un virus enveloppรฉ, il est sensible aux solvants des lipides et aux dรฉtergents. Il ne rรฉsiste pas ร la chaleur puisquโil est inactivรฉ ร 56ยบC pendant 30 minutes et รฉgalement par traitement pendant 5 minutes ร lโhypochlorite de sodium ร 0,2%, lโรฉthanol ร 70 %, le glutaraldรฉhyde ร 0,2 % [16].
Cellules cibles et Rรฉservoir viral
ย ย Les cellules sensibles ร lโinfection par le VIH expriment le rรฉcepteur CD4 ร la surface de leur membrane. Ce rรฉcepteur, dรฉcouvert en 1984, sโavรจre ne pas รชtre suffisant pour permettre lโentrรฉe du virus. Dix ans plus tard, les rรฉcepteurs aux chimiokines, CXCR4 et CCR5, ont รฉtรฉ dรฉsignรฉs comme co-rรฉcepteurs indispensables ร lโentrรฉe du VIH-1 dans sa cellule cible. Parmi les cellules cibles, on retrouve principalement les lymphocytes T CD4 auxiliaires, mais รฉgalement les cellules prรฉsentatrices dโantigรจnes, telles que les macrophages, les cellules dendritiques, les cellules de Langerhans et les cellules microgliales du cerveau. La majoritรฉ des infections (99%) a lieu dans les cellules lymphocytaires activรฉes CD4+ des organes lymphoรฏdes, rรฉservoir principal du virus. En effet, il semble que le processus de pathogรฉnicitรฉ du VIH soit initiรฉ prรฉcocement dans les organes lymphoรฏdes. De plus, une des particularitรฉs du VIH est de persister sous forme dโADN proviral dans les cellules T4 mรฉmoires. Certaines dโentre elles entrent en phase quiescente aprรจs infection et intรฉgration du provirus; la rรฉplication cellulaire, donc celle du provirus, est inhibรฉe par un certain nombre de facteurs cellulaires, rรฉsultant en un ADN proviral silencieux dans la cellule, et ce jusquโร plusieurs mois. Ce nโest que lors dโune stimulation immunitaire que les rรฉplications cellulaire et virale reprennent, aboutissant ainsi ร la production de virions capables dโinfecter de nouvelles cellules [19].
Infection humaine :
ย La durรฉe de lโinfection par le VIH et la diversitรฉ des tableaux cliniques rencontrรฉs ont trรจs vite conduit ร diverses classifications du virus. Le Sida reprรฉsente la forme compliquรฉe et tardive de lโinfection par le VIH. Le Sida correspond ร un ensemble de syndromes, il est dรฉfini par la survenue de maladies dites opportunistes qui apparaissent en raison du dรฉficit immunitaire engendrรฉ par le VIH. En 1982, le Sida รฉtait dรฉfini comme une maladie touchant lโimmunitรฉ ร mรฉdiation cellulaire. En 1987, cette dรฉfinition a รฉtรฉ rรฉvisรฉe et de nouvelles pathologies furent ajoutรฉes : Manifestations neurologiques, tuberculoses dissรฉminรฉesโฆ. A partir de 1993, les CDC ont prรฉsentรฉ une classification modifiรฉe de lโinfection par le VIH, divisรฉe en trois catรฉgories de sรฉvรฉritรฉ croissante. Celle-ci se fonde sur la numรฉration des lymphocytes CD4+ ainsi que sur des paramรจtres cliniques.
Classification clinique suivant le CDC (Edition de 1993) :
Catรฉgorie A : Un ou plusieurs critรจres listรฉs ci-dessous chez un adulte ou un adolescent infectรฉ par le VIH s’il n’existe aucun des critรจres des catรฉgories B et C Infection ร VIH asymptomatique
โข Lymphadรฉnopathie persistante gรฉnรฉralisรฉe
โข Primo-infection symptomatique
Catรฉgorie B : Manifestations cliniques chez un adulte ou un adolescent infectรฉ par le VIH, ne faisant pas partie de la catรฉgorie C et qui rรฉpondent au moins ร l’une des conditions suivantes :
โข Angiomatose bacillaire ;
โข Candidose oropharyngรฉe ;
โข Candidose vaginale persistante, frรฉquente ou rรฉpondant mal au
Traitement ;
โข Dysplasie du col (modรฉrรฉe ou grave), carcinome in situ ;
โข Syndrome constitutionnel : fiรจvre (38ยฐ5) ou diarrhรฉe supรฉrieure ร 1 mois ;
โข Leucoplasie orale chevelue de la langue ;
โข Zona rรฉcurrent ou envahissant plus d’un dermatome ;
โข Purpura thrombocytopรฉnique idiopathique ;
โข Listรฉriose ;
โข Neuropathie pรฉriphรฉrique ;
Catรฉgorie C : Cette catรฉgorie correspond ร la dรฉfinition du Sida chez l’adulte. Lorsqu’un sujet a prรฉsentรฉ l’une des pathologies ci-dessous, il est classรฉ dรฉfinitivement dans la catรฉgorie C :
โข Candidose trachรฉale, bronchique, pulmonaire, ลsophagienne, extrapulmonaire ;
โข Cryptococcose extrapulmonaire ;
โข Pneumonie ร Pneumocystis jiroveci ;
โข Toxoplasmose cรฉrรฉbrale ;
โข Infection ร CMV autre que hรฉpatique, splรฉnique ou ganglionnaire ;
โข Rรฉtinite ร CMV ;
โข Encรฉphalopathie due au VIH ;
โข Infection herpรฉtique, ulcรจre > 1 mois, ou broncho-pulmonaire, ลsophagienne ;
โข Infection ร Mycobacterium tuberculosis pulmonaire ou extrapulmonaire ;
โข Infection ร mycobactรฉrie identifiรฉe ou non, dissรฉminรฉe ou Extrapulmonaire ;
โข Infection ร Mycobacterium avium, dissรฉminรฉe ou extrapulmonaire ;
โข Pneumopathie bactรฉrienne rรฉcurrente ;
โข Septicรฉmie ร salmonelloses non typhiques rรฉcurrente ;
โข Cryptosporidiose intestinale รฉvoluant depuis plus d’un mois ;
โข Isosporidiose intestinale chronique รฉvoluant depuis plus d’un mois ;
โข Leucoencรฉphalopthie multifocale progressive ou LEMP ;
โข Coccidioรฏdomycose, dissรฉminรฉe ou extrapulmonaire ;
โข Histoplasmose dissรฉminรฉe ou extrapulmonaire ;
โข Sarcome de Kaposi ;
โข Lymphome de Burkitt ;
โข Lymphome immunoblastique, lymphome cรฉrรฉbral primaire, cancer Invasif du col ;
โข Syndrome cachectique dรป au VIH ; Diversitรฉ gรฉnรฉtique du VIH ร travers le monde. Dรจs 1985, une variabilitรฉ gรฉnรฉtique importante des VIH a รฉtรฉ mise en รฉvidence; il nโexiste pas deux virus identiques, mรชme au sein dโun mรชme individu. Cette diversitรฉ gรฉnรฉtique, due ร diffรฉrents mรฉcanismes (faible fiabilitรฉ de la TI, haut niveau de rรฉplication, recombinaison gรฉnรฉtique) peut avoir des consรฉquences sur la rรฉponse aux traitements antirรฉtroviraux. Le VIH est divisรฉ en deux โgroupesโ, VIH-1 et VIH-2 qui proviennent de 2 รฉvรฉnements de transmission inter-espรจces diffรฉrents, issus respectivement du Chimpanzรฉ et du Sootey Mangabey. Les analyses phylogรฉnรฉtiques du VIH-1 ร partir de diffรฉrents isolats ont permis de le classifier en 4 groupes gรฉnรฉtiques M (main), O (outlier), N (non-M, non-O) et le dernier groupe P dรฉcouvert rรฉcemment par lโรฉquipe de Plantier [21]. De mรชme que les VIH-1, les VH-2 sont รฉgalement classรฉes jusquโร prรฉsent en sept sous-types distincts (Roquebert B,Damond F, Brun-Vizinet DD. ยซย HIV genetic diversity and its consequencesย ยป. Pathol Biol. 2009; 57: 142โ8.) (A, B, C, D, E, F et G). La majoritรฉ des infections par le VIH est causรฉe par le groupe M, les infections par les groupes N et O รฉtant restreintes ร lโAfrique centrale. Dans le groupe M, 9 sous-types sont reconnus et dรฉsignรฉs par les lettres A-D, F-H, J et K, les variations gรฉnรฉtiques entre les sous-types allant de 25 ร 35% selon les sous-types et les rรฉgions du gรฉnome considรฉrรฉs. Il existe รฉgalement des variations au sein dโun sous-type, entre 15 et 20%, tels que le sous-type F, divisรฉ en sous sous-types F1 et F2 et le sous-type A en A1, A2 et A3. Les analyses de tout le gรฉnome ont rรฉvรฉlรฉ lโexistence de virus recombinants inter sous-types, iss
|
Table des matiรจres
REMERCIEMENTS
DEDICACES
Hommages AUX Membres DU JURY
Liste des figures et tableaux
Liste des abrรฉviations
1. INTRODUCTIONย
2. OBJECTIFS
2.1. OBJECTIF GENERALย
2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUEย
3. GENERALITEย
3.1. HISTORIQUEย
3.2. CARACTERES DU VIRUSย
3.2.1. Structure physico-chimique
3.2.2. Cycle de multiplication
3.2.3. Cellules cibles et Rรฉservoir viral
3.3. POUVOIR PATHOGENEย
3.3.1. Infection humaine
3.3.2. Pouvoir pathogรจne expรฉrimental
3.4. EPIDEMIOLOGIEย
3.4.1. Caractรจre pandรฉmique
3.4.2. Diversitรฉ gรฉnรฉtique du VIH ร travers le monde
3.4.3. Mode de Transmission
3.5. DIAGNOSTIC VIROLOGIQUEย
3.5.1. Dรฉpistage et confirmation
3.5.2. Recherche dโune antigรฉnรฉmie
3.5.3 Isolement du virus
3.5.4. Diagnostic molรฉculaire
3.5.5. Diagnostic virologique de lโinfection ร VIH chez le nouveau-nรฉ et le nourrisson
3.6. TRAITEMENT DES PERSONNES INFECTEES PAR LE VIH
3.6.1. Objectifs du traitement antirรฉtroviral
3.6.2. Quand dรฉbuter un traitement ARV :(selon les recommandations 2013 de OMS)
3.6.3. Le choix des molรฉcules
3.7. La rรฉsistance aux Antirรฉtrovirauxย
3.7.1. Dรฉfinition
3.7.2. Mรฉcanisme dโapparition des mutations de rรฉsistance
3.7.3. Mรฉcanisme de la rรฉsistance aux antirรฉtroviraux
3.8. Echec thรฉrapeutiqueย
3.8.1. Echec clinique
3.8.2. Echec immunologique
3.9. Observance (selon Mรฉmento Thรฉrapeutique du VIH/SIDA en Afrique. 2009 : 2iรจme Edition p41)ย ย
3.9.1 Dรฉfinition
3.9.2 Mesure de lโobservance
4. METHODOLOGIEย ย
4.1. Lieu et cadre de lโรฉtudeย
4.2. Type et durรฉe de lโรฉtudeย
4.3. Population dโรฉtudeย
4.4. Critรจres dโinclusionย
4.5. Critรจres de non inclusionย
4.6. Techniques utilisรฉesย
4.6.1. Technique Abbott HIV-1 RealTimeTM
4.7. Collecte des donnรฉesย
4.8. Supports des donnรฉesย
4.9. Analyses des donnรฉesย
4.10. Aspects รฉthiquesย
5. RESULTATSย
6. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONย
7. CONCLUSIONย
8. RECOMMANDATIONSย
9. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESย
FICHE SIGNALETIQUE
Tรฉlรฉcharger le rapport complet