Problรฉmatique de l’ordonnancement de la production
ย L’environnement actuel des entreprises est caractรฉrisรฉ par des marchรฉs soumis ร une forte concurrence et sur lesquels les exigences et les attentes des clients deviennent de plus en plus fortes en termes de qualitรฉ, de coรปt et de dรฉlais de mise ร disposition (Figure 1 ). Cette รฉvolution se renforce par le dรฉveloppement rapide des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui permettent une relation directe entre les entreprises et entre les entreprises et leurs clients. Dans un tel contexte, la performance de l’entreprise se construit selon deux dimensions :
– une dimension technologique qui vise ร dรฉvelopper les performances intrinsรจques des produits mis sur le marchรฉ afin de satisfaire aux exigences de qualitรฉ et de rรฉduction du coรปt de possession des produits. L’innovation technologique joue ici un rรดle important et peut constituer un รฉlรฉment diffรฉrenciateur dรฉterminant pour la pรฉnรฉtration et le dรฉveloppement d’un marchรฉ. Il faut relever ร ce niveau que l’รฉvolution technologique rapide des produits et les exigences de personnalisation de ces produits qu’attendent les marchรฉs conduisent les entreprises ร abandonner souvent les productions de masse pour s’orienter vers des productions de petites ou moyennes sรฉries, sinon ร la commande. Ceci leur impose donc d’avoir des systรจmes de production flexibles et รฉvolutifs, capables de s’adapter aux exigences et aux besoins des marchรฉs rapidement et efficacement.
– une dimension organisationnelle, qui vise ร dรฉvelopper la performance en termes de durรฉe des cycles de fabrication, respect des dates de livraison prรฉvues, gestion des stocks et des en-cours, adaptation et rรฉactivitรฉ face aux variations du carnet commercial. Cette dimension joue un rรดle de plus en plus important, dans la mesure oรน les marchรฉs sont de plus en plus versatiles et รฉvolutifs et exigent des temps de rรฉponse des entreprises de plus en plus courts. Il faut donc disposer de mรฉthodes et d’outils de plus en plus performants pour 1′ organisation et la conduite de la production. Pour atteindre ces objectifs, l’organisation repose en gรฉnรฉral sur la mise en ลuvre d’un certain nombre de fonctions, parmi lesquelles la fonction ordonnancement joue un rรดle essentiel. Cette fonction vise en effet ร contrรดler les prioritรฉs, ร prรฉserver le bien-รชtre du personnel, ร prรฉvoir les activitรฉs de maintenance prรฉventive et prรฉdictive, ร organiser l’utilisation des ressources technologiques et humaines prรฉsentes dans les ateliers de 1′ entreprise pour satisfaire soit directement les demandes des clients, soit les demandes issues d’un plan de production prรฉparรฉ par la fonction de planification de l’entreprise. Cette fonction doit organiser l’exรฉcution simultanรฉe de multiples travaux ร l’aide de ressources polyvalentes disponibles en quantitรฉs limitรฉes, ce qui constitue un problรจme complexe ร rรฉsoudre, un problรจme d’allocation de ressources sujet ร des contraintes. Bien sรปr, au sein des entreprises, cette fonction a toujours existรฉ, mais elle est aujourd’hui confrontรฉe ร des problรจmes de plus en plus complexes ร rรฉsoudre, ร cause du grand nombre de travaux qu’elle doit simultanรฉment rรฉaliser, et pour chacun d’eux des dรฉlais de rรฉalisation de plus en plus courts.
Le systรจme traditionnel ยซย Job Shopย ยป
ย ย L’environnement de ยซย Job Shopย ยป (JS) est un systรจme de production oรน les รฉquipements sont regroupรฉs par types d’opรฉrations, l’amรฉnagement d’usine est habituellement divisรฉ en plusieurs ateliers, chacun se composant de machines de types semblables pour exรฉcuter une fonction (figure 2). L’avantage d’un tel amรฉnagement est l’utilisation maximale du parc machine. De plus, il permet l’achat d’un รฉquipement ร usages multiples, peut supporter une variรฉtรฉ de requis de procรฉdรฉ, flexible dans l’allocation du personnel et des รฉquipements et moins vulnรฉrables aux arrรชts causรฉs par un bris mรฉcanique ou une absence. Dans ce type d’amรฉnagement, le cheminement des produits est gรฉnรฉralement irrรฉgulier, la taille de lot est habituellement grande pour rรฉduire au minimum le prix de revient unitaire de mise en course, ce qui crรฉe des difficultรฉs de manutention et de circulation entre les diverses sections. En outre, la planification de la production, spรฉcialement l’ordonnancement, y est relativement complexe puisque n’importe quelle section peut constituer un point d’entrรฉe, de transit ou de sortie du produit dans le systรจme. Les responsables de cette planification ont alors de plus en plus recours ร 1′ informatique dans leur travail.
Approches classiques des problรจmes d’ordonnancement
ย ย Les mรฉthodes de rรฉsolution des problรจmes d’ordonnancement sont largement prรฉsentรฉes dans la littรฉrature [7]. Elles puisent dans toutes les techniques d’optimisation:
โข les mรฉthodes de programmation mathรฉmatique [32] sont extrรชmement frรฉquentes dans les applications. Plusieurs heuristiques visent ร rรฉduire le volume de l’enveloppe convexe des solutions en ajoutant des contraintes.
โข Les mรฉthodes arborescentes [4] sont des mรฉthodes exactes, qui essaient d’รฉnumรฉrer les solutions rรฉalisables de maniรจre ร trouver rapidement de bonnes solutions. Appliquรฉes aux problรจmes d’ordonnancement, ces approches nรฉcessitent des temps de calcul qui croissent exponentiellement avec le nombre de variables.
โข Les mรฉthodes de programmation dynamique [ 4] sont des techniques รฉnumรฉratives fondรฉes sur l’idรฉe que des solutions ร des sous problรจmes du problรจme peuvent aider ร guider la recherche de la solution optimale du problรจme global. Lร encore, cette approche atteint ses limites pour les problรจmes de grandes tailles. D’aprรจs l’รฉtude prรฉsentรฉ par Berard, Azzaro-pantel, Pibouleau et Domenech en 1997 [7], ces mรฉthodes prรฉsentent l’avantage de garantir l’optimalitรฉ de la solution fournie, si le problรจme est convexe. Pour des problรจmes de taille rรฉelle, ces procรฉdures requiรจrent des temps d’exรฉcution prohibitifs et sont alors gรฉnรฉralement associรฉes ร des mรฉthodes heuristiques ou des algorithmes de recherche locale, ce qui leur fait perdre beaucoup de leur rigueur mathรฉmatique. Les algorithmes basรฉs sur la programmation mathรฉmatique ou sur la programmation dynamique s’avรจrent trรจs rapidement inadaptรฉs pour des problรจmes de grande taille. La plupart des mรฉthodes proposรฉes pour la rรฉsolution des problรจmes d’ordonnancement sont du type procรฉdures arborescentes fondรฉes sur une modรฉlisation par un graphe disjonctif. D’autres sont basรฉes notamment sur la programmation linรฉaire en nombres entiers. Plus rรฉcemment, les mรฉthodes de type recuit simulรฉ (RS) [31] et algorithmes gรฉnรฉtiques (AG) [33] ont รฉtรฉ utilisรฉes. Les mรฉthodes de type RS, que nous prรฉsenterons ultรฉrieurement, sont des mรฉthodes dรฉrivรฉes de la physique statistique et destinรฉes ร รฉviter les minima locaux des fonctions de coรปt (voir paragraphe 2.5.2.1 page 34) et pour les algorithmes gรฉnรฉtiques des solutions potentielles sont considรฉrรฉes comme des individus qui รฉvoluentdans une population.
Historique
ย Les premiers ร proposer un modรจle sont deux biophysiciens de Chicago, McCulloch et Pitts, qui inventent en 1943 le premier neurone formel qui portera leurs noms (neurone de McCulloch-Pitts). Quelques annรฉes plus tard, en 1949, Hebb propose une formulation du mรฉcanisme d’apprentissage [26], sous la forme d’une rรจgle de modification des connexions synaptiques (rรจgle de Hebb ). Le premier rรฉseau de neurones artificiels apparaรฎt en 1958, grรขce aux travaux de Rosenblatt [27] qui conรงoit le fameux perceptron. Le perceptron est inspirรฉ du systรจme visuel (en terme d’architecture neurobiologique) et possรจde une couche de neurones d’entrรฉe (ยซย perceptiveย ยป) ainsi qu’une couche de neurones de sortie (ยซย dรฉcisionnelleย ยป). Ce rรฉseau parvient ร apprendre ร identifier des formes simples et ร calculer certaines fonctions logiques. Il constitue donc le premier systรจme artificiel prรฉsentant une facultรฉ jusque lร rรฉservรฉe aux รชtres vivants : la capacitรฉ d’apprendre par l’expรฉrience. Malgrรฉ tout l’enthousiasme que soulรจve le travail de Rosenblatt dans le dรฉbut des annรฉes 60, la fin de cette dรฉcennie sera marquรฉe en 1969, par une critique virulente du perceptron par Minsky et Pa pert [28]. Ils utilisent une solide argumentation athรฉmatique pour dรฉmontrer les limitations des rรฉseaux de neurones ร une seule couche. Ils montrent toutes les limites de ce modรจle, et soulรจvent particuliรจrement l’incapacitรฉ du perceptron ร rรฉsoudre les problรจmes non linรฉairement sรฉparables, tel que le cรฉlรจbre problรจme du XOR (OU exclusif). Il s’en suivra alors, face ร la dรฉception, une pรฉriode noire d’une quinzaine d’annรฉes dans le domaine des rรฉseaux de neurones artificiels.
รtude des diffรฉrentes approches de RN utilisรฉs dans l’optimisation
ย En 1994, Dagli [ 6] a prรฉsentรฉ plusieurs types de rรฉseaux neuronaux utilisรฉs pour l’optimisation :
โข rรฉseau de recherche
โข rรฉseau probabiliste
โข rรฉseau de concurrence
โข rรฉseau correcteur d’erreurs
Dans un rรฉseau de recherche, le rรฉseau de neurone est installรฉ de telle maniรจre que la dynamique du rรฉseau conduit frรฉquemment vers un minimum local qui reprรฉsente une solution possible, qui n’est pas nรฉcessairement proche de l’optimum ou bien qui ne correspbnd pas ร une solution acceptable. Un exemple de ce type est l’approche de rรฉseau de Hopfield. Les rรฉseaux probabilistes sont utilisรฉs pour รฉviter d’รชtre piรฉgรฉ trop facilement dans des minima locaux, ils sont basรฉs sur les rรฉsultats probabilistes de la sortie de rรฉseau. Un exemple de ce type est l’approche des machines de Boltzmann. Dans le type de rรฉseaux de compรฉtition, la solution vient du gagnant de la compรฉtition d’un groupe de neurones de sorties par des inhibitions latรฉrales pour s’assurer que seulement un choix simple est fait. Un exemple de ce type est la carte auto-organisatrice de Kohonen. Dans quelques cas complexes oรน beaucoup de contraintes sont prรฉsentes, les rรฉseaux correcteurs d’erreurs sont utilisรฉs pour apprendre les modรจles de sortie des ordonnancements. Un exemple de ce type est l’approche populaire perceptron multicouche (PM). Dans ce que suit on va s’intรฉresser seulement aux deux premiers types qui sont les plus utilisรฉ dans l’ordonnancement des opรฉrations manufacturiรจres.
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Table des matiรจres
ABSTRACT
REMERCIEMENTS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABRรVIATIONS
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 L’ORDONNANCEMENT DE LA PRODUCTIONย
1.1 Introductionย
1.2 Problรฉmatique de l’ordonnancement de la productionย
1.3 Le systรจme traditionnel ยซย Job Shopย ยปย
1.4 Du systรจme ยซย Job Shopย ยป ร la production cellulaireย
1.4.1 Conception d’un amรฉnagement d’usine
1.4.2 Commande de flux opรฉrationnel
1.4.3 Choix d’รฉquipement
1.4.4 Mobilisation du personnel
1.5 Les rรฉsultats escomptรฉs de la production cellulaireย
1.6 Les exigences et les limites de la production cellulaireย
1.7 Diffรฉrence entre JS et PC au niveau d’ordonnancementย
1.8 Approches classiques des problรจmes d’ordonnancementย
CHAPITRE 2 LES APPROCHES NEURONALES ET L’ORDONNANCEMENTย ย
2.1 Introduction
2.2 Historique
2.3 Neurone formel
2.4 Les approches neuronales et 1′ optimisation
2.4.1 Les neurones formels utilisรฉs pour 1′ optimisation
2.4.2 Architectures de rรฉseaux de neurones pour l’optimisation
2.5 รtude des diffรฉrentes approches de RN utilisรฉs dans l’optimisation
2.5.1 Les rรฉseaux de neurones rรฉcurrents de Hopfield
2.5.1.1 Principes de fonctionnement du rรฉseau de Hopfield pour l’optimisation
2.5.1.2 Rรฉseaux de Hopfield binaires
2.5.1.3 Rรฉseaux de Hopfield analogiques
2.5.1.4 Application des rรฉseaux de Hopfield ร 1′ optimisation
2.5.1.5 Limitations des rรฉseaux de Hopfield
2.5.2 La machine de Boltzmann (MB)
2.5.2.1 Le principe de recuit simulรฉ
2.5.2.2 Application des rรฉseaux de Boltzmann ร l’ordonnancement
2.5.2.3 Limitations des rรฉseaux de Boltzmann
2.6 Le choix d’une technique neuronale pour l’ordonnancement
2.7 Vers une approche hybride
CHAPITRE 3 L’ORDONNANCEMENT AVEC LE RESEAU DE HOPFIELD HYBRIDE
3.1 Introduction
3.2 Problรฉmatique
3.3 Objectif
3.4 Critรจres ร optimiser
3.4.1 Critรจres basรฉs sur le temps d’achรจvement de la tรขche
3.4.2 Critรจres basรฉs sur les dรฉlais de livraison
3.4.3 Critรจres basรฉs sur les coรปts d’inventaire
3.4.4 Critรจres basรฉs sur les coรปts d’utilisation
3.5 Dรฉfinition du problรจme d’ordonnancement job shopย
3.6 Dรฉfinition du problรจme d’ordonnancement production cellulaire
3.7 Nouvelle approche hybride pour l’ordonnancement
3.7.1 Caractรฉristiques du RNH pour l’ordonnancement
3.7.1.1 Codage du problรจme
3.7.1.2 Contraintes ร satisfaire
3.7.1.3 Dรฉtermination de l’รฉnergie du rรฉseau
3.7.1.4 Dรฉtermination des รฉquations d’รฉvolution des neurones
3.7.1.5 La fonction sigmoรฏde d’entrรฉe-sortie
3.7.1.6 La fonction sigmoรฏde d’entrรฉe-sortie
3.7.2 Mise en ลuvre de la premiรจre phase de 1′ approche proposรฉe
3.7.3 Caractรฉristiques de la procรฉdure de recherche locale
3.7.4 Mise en ลuvre de la deuxiรจme phase de 1′ approche proposรฉe
3.8 Performance de l’approche prรฉsentรฉe
3.9ย Conclusionย
CHAPITRE 4 V ALIDA TION ET SYNTHรSEย
4.1 Introductionย
4.2 Exemple d’ordonnancement Job Shop de 28 opรฉrationsย
4.3 Exemple d’ordonnancement Job Shop de 50 opรฉrationsย
4.4 Conclusion
CONCLUSION
ANNEXES
1 : Les propriรฉtรฉs de convergence des rรฉseaux de Hopfield
2 : Quelques dรฉfinitions utiles
3 : Code Matlab pour l’exemple 1 (12 Opรฉrations)
4 : C ode Matlab pour 1 ‘exemple 2 (28 Opรฉrations)
5 : Code Matlab pour l’exemple 3 (50 Opรฉrations)
BIBLIOGRAPHIE
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