ÉTUDE DE L’ACTIVITÉ ANALGÉSIQUE DE L’EXTRAIT BAC-93 CHEZ LA SOURIS

Préparation de l’extrait

                 Les tiges de la plante utilisée dans cette étude, ont été récoltées dans la région de BOENY, au mois de Septembre 2016. Elles ont été séchées à l’ombre, dans un endroit aéré, à la température ambiante, pendant 3 mois. Les tiges séchées ont été broyées à l’aide d’un broyeur à marteau électrique au Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC) à la Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo. Deux cent cinquante grammes (250 g) de la poudre obtenue ont été macérés dans un mélange éthanol-eau (60 : 40) à la température ambiante pendant 3 jours. Le macérât a été filtré sur du coton hydrophile, puis le filtrat a été évaporé à l’aide d’un distillateur à la température de 80 °C, puis dans un bain marie à la température de 100 °C.

Étude de l’activité de l’extrait BAC-93

               Des tests in vivo ont été effectués pour étudier l’activité analgésique périphérique et centrale de l’extrait BAC-93. Son activité au niveau périphérique a été étudiée sur la douleur provoquée par l’acide acétique injecté par voie intra péritonéale, tandis que son activité au niveau central a été étudiée en plongeant la queue de l’animal dans de l’eau chaude à 50 °C.
Étude de l’effet de BAC-93 sur la douleur provoquée par l’acide acétique L’activité de l’extrait BAC-93 a été étudiée sur des douleurs expérimentales provoquées par l’injection d’une solution d’acide acétique à 0,6 % (10 ml/kg) par voie intra-péritonéale chez la souris (KOSTER R. et coll., 1959 ; BADIAGA M., 2011). Les souris utilisées dans ce test ont été mises à jeun pendant 18 h et réparties en 3 lots: un lot témoin et deux lots traités avec l’extrait. Le lot témoin a reçu 10 ml/kg d’eau distillée par voie orale tandis que les 2 autres lots ont été traités avec l’extrait BAC-93 aux doses respectives de 300 et 600 mg/kg, administré par voie orale dans 10 ml/kg d’eau distillée (JACKSON C. et coll., 2011). Trente minutes après l’administration de l’extrait ou de l’eau distillée, 10 ml/kg de solution d’acide acétique à 0,6 % ont été injectés par voie intra-péritonéale chez chaque souris. Puis, chaque animal a été placé immédiatement dans un bocal en verre de 14 cm de diamètre et de 30 cm de hauteur (Figure 2) (SORO T. Y. et coll., 2009). Le nombre de contorsions abdominales provoquées par l’injection d’acide acétique, a été compté pendant 20 min (KOSTER R. et coll., 1959 ; SANOGO R. et coll., 2006).
Étude de l’effet de l’extrait BAC-93 sur la douleur provoquée par l’eau chaude L’activité de l’extrait BAC-93 a été étudiée sur son effet contre la douleur provoquée en plongeant la queue de la souris dans de l’eau chaude à 50 °C (IDID S. Z. et coll.‚ 1998). Un test préliminaire a été effectué pour sélectionner les souris à utiliser: seules les souris qui ont retiré leur queue hors de l’eau chaude en moins de 3 sec ont été retenues pour le test (KOSTER R. et coll., 1959 ; KAMBLE R. D. et coll., 2013). Les souris sélectionnées ont été mises à jeun pendant 18 h et réparties en 3 lots: 1 lot témoin et 2 lots traités. Le lot témoin a reçu 10 ml/kg d’eau distillée par voie orale, tandis que les 2 autres lots ont reçu l’extrait BAC-93 dans 10 ml/kg d’eau distillée, aux doses respectives de 300 et 600 mg/kg par voie orale (JACKSON C. et coll., 2011). La queue de l’animal a été marquée à 5 cm à partir de sa pointe (DEBASIS M. et coll., 2011 ; MANOJ K. C. et coll., 2012). Puis la souris a été immobilisée dans une boîte de contention qui laisse sortir sa queue libre. Ensuite, sa queue a été positionnée verticalement et plongée dans de l’eau chauffée à 50°C (Figure 3). Le temps écoulé avant que l’animal retire sa queue a été chronométré. Le temps d’immersion maximal de la queue de chaque souris a été fixé à 15 sec pour éviter des dommages tissulaires (IDID S. Z. et coll.‚ 1998 ; ABID M. et coll., 2013). Après 15, 30, 45, 60, 90 et 120 min de l’administration de l’extrait et de l’eau distillée, la queue de la souris a été plongée dans de l’eau chaude, et le temps de retrait de la queue hors de l’eau chaude a été chronométré.

DISCUSSION

                 Afin d’étudier l’activité de l’extrait BAC-93, des douleurs expérimentales ont été provoquées chez la souris par l’acide acétique injecté par voie intra-péritonéale (KOSTER R. et coll., 1959 ; SORO T. Y. et coll., 2009 ; BADIAGA M., 2011) ou par de stimulus thermique en plongeant la queue des souris dans de l’eau chaude (IDID S. Z. et coll.‚ 1998 ; ELHABAZI K. et coll., 2014). D’après les résultats que nous avions obtenus, l’extrait BAC-93, administré par voie orale, diminue le nombre de contorsions abdominales chez les souris traitées par rapport aux témoins. Cette diminution traduit une activité analgésique périphérique de l’extrait (SANOGO R. et coll., 2006 ; SORO T. et coll., 2009). L’acide acétique provoque la production de prostaglandines, des médiateurs algogènes endogènes à partir de l’acide arachidonique sous l’action de l’enzyme cyclo-oxygénase ou « COX-2 », de la bradykinine, de la sérotonine et de l’histamine, qui augmentent la perméabilité vasculaire et qui stimulent les neurones nociceptifs périphériques (DAVIS P. et coll., 1984 ; LEVINE J. D. et coll., 1984 ; GHULE R. S. et coll., 2011). En utilisant cette méthode, AKINDELE A. J. et ADEYEMI O. O. (2007) ont trouvé que l’extrait de Byrsocarpus coccineus (CONNARACEAE) diminue le nombre de contorsions abdominales, et ils ont conclu que cet extrait possède une activité analgésique périphérique en bloquant la libération ou les actions des substances endogènes au niveau des nocicepteurs c’est-à-dire au niveau de la transduction et que les flavonoïdes et les tanins présents dans l’extrait sont responsables de cette activité. De même, pour l’extrait de Myracrodruon urundeuva (ANACARDIACEAE) et de Cleome rutidosperma (CAPPARACEAE), qui diminuent également les contorsions abdominales en inhibant la production de prostaglandines suite à l’inhibition des cyclo et lipo-oxygénases. Leurs activités seraient dues aux tanins qu’ils contiennent (VIANA G. S. B. et coll., 1997 ; BOSE A. et coll., 2007). Nous avons utilisé la même méthode, et nous avons également trouvé que notre extrait diminue le nombre de contorsions abdominales de la souris, ceci nous permet d’avancer l’hypothèse que l’extrait BAC-93 possède une activité analgésique périphérique et cette activité pourrait être due à l’inhibition de la synthèse de ces substances algogènes ou leurs actions au niveau des nocicepteurs. Le criblage phytochimique effectué sur l’extrait BAC-93 révèle la présence de flavonoïdes et de tanins. En se référant à ces travaux, nous pouvons émettre l’hypothèse que l’activité analgésique périphérique de notre extrait serait due aux flavonoïdes ou aux tanins. Par ailleurs, un stimulus thermique appliqué sur la queue de la souris (Tail-flick test) est utilisé pour étudier l’activité analgésique centrale de l’extrait BAC-93. Ce stimulus provoque une douleur. La souris réagit en retirant sa queue (IDID S. Z. et coll.‚ 1998). En administrant l’extrait, le temps de retirement de la queue des souris augmente par rapport aux témoins, ceci nous permet d’avancer l’hypothèse que cet extrait possède une activité analgésique centrale (MAHMOUDI M. et coll., 2008). En effet, la chaleur active les nocicepteurs thermiques et le message douloureux se propage le long des fibres neuronales sous forme de potentiel d’action, et atteint la moelle épinière qui envoie, à son tour, l’information du message nociceptif vers le centre nerveux supérieur où l’ensemble donne une réponse marquée par des réflexes comme le retirement de la queue hors de l’eau chaude à 50 °C (YONG K. H. et coll., 2012). Ce message peut être inhibé par des analgésiques centraux qui agissent au niveau des centres de contrôle de la douleur en se fixant sur les récepteurs opiacés µ et κ lors de la perception de l’influx douloureux (HAYES A. G. et coll., 1987 ; ABID M. et coll., 2013). HASAN M. M. et ses collaborateurs (2014) en étudiant l’activité de l’extrait de Mallotus repandus (EUPHORBIACEAE) ont plongé la queue de la souris dans de l’eau chaude, et ils ont trouvé que l’extrait retarde le temps de réaction des animaux. Ils en ont conclu que cet extrait possède une activité analgésique centrale et les alcaloïdes qu’il contient sont responsables de cette activité. Cette famille chimique agit au niveau des récepteurs opioïdes µ et κ et bloquent la transmission de l’influx douloureux vers le centre nerveux supérieur, responsable de la perception de la douleur. Ceci explique l’inhibition de la sensation douloureuse (HAYES A. G. et coll., 1987 ; ABID M. et coll., 2013). Par ailleurs, OKOKON J. E. et ses collaborateurs (2006) ont trouvé que les stéroïdes contenus dans l’extrait éthanolique de Setaria megaphylla (POACEAE) sont les responsables de son activité analgésique centrale, en stimulant les récepteurs opioïdes µ. Ceci nous permet d’avancer l’hypothèse que l’extrait inhiberait la sensation douloureuse en renforçant les opioïdes endogènes ou en stimulant leurs récepteurs. Comme le criblage phytochimique effectué sur l’extrait BAC-93 révèle la présence de stéroïdes, nous pouvons avancer une hypothèse que cette famille chimique serait responsable de cette activité centrale. Toutefois, des études approfondies devraient être menées pour déterminer les molécules responsables de son activité analgésique ainsi que leurs mécanismes d’action.

CONCLUSION

               Nos résultats montrent que l’extrait BAC-93 diminue le nombre de contorsions abdominales provoquées par l’acide acétique et augmente le temps de retirement de la queue de la souris hors de l’eau chaude chez les lots traités. Ces deux effets montrent que l’extrait inhibe la sensation de douleur et possède à la fois une activité analgésique périphérique et centrale. Cette activité analgésique pourrait être due aux flavonoïdes ou aux tanins, aux alcaloïdes ou aux stéroïdes présents dans l’extrait BAC-93. Des recherches approfondies devraient être entreprises pour déterminer la ou les molécules responsables de cette activité et pour étudier leurs mécanismes d’action.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MATÉRIELS ET MÉTHODES
A. PARTIE PHYTOCHIMIQUE
1. Préparation de l’extrait
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Animaux d’expérimentation
2. Préparation des produits à tester et voie d’administration
3. Étude de l’activité de l’extrait BAC-93
3.1. Étude de l’effet de l’extrait BAC-93 sur la douleur provoquée par l’acide acétique
3.2. Étude de l’effet de l’extrait BAC-93 sur la douleur provoquée par l’eau
chaude
C. EXPRESSION ET ANALYSES DES RÉSULTATS
III. RÉSULTATS
A. PARTIE PHYTOCHIMIQUE
1. Rendement de l’extraction
2. Résultats du criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Effet de l’extrait BAC-93 sur la douleur provoquée par l’acide acétique
2. Effet de l’extrait BAC-93 sur la douleur provoquée par l’eau chaude
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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