Importance socio-économique de Tamarindus indica L

Importance socio-économique de Tamarindus indica L

Le tamarinier est une source de nourriture, de conservateurs alimentaires, de fourrage, de médicaments, de bois d’œuvre et de bois de chauffe. La pulpe du fruit est très riche en acide tartrique et sert de conservateur dans l’industrie des fruits et légumes en saumure. La pulpe verte et dure des fruits immatures est trop aigre pour être consommée directement, mais elle entre souvent dans la préparation de plats savoureux. Le fruit mûr du type doux est habituellement consommé frais, tandis que les fruits de type aigre (acide) sont transformés en jus, confiture, sirop et sucrerie (El Siddig et al., 2006). Ils sont employés dans des desserts sous forme de confiture, pressés pour en faire des jus ou des boissons sucrées, ou encore consommés comme amuse-gueule. Ils sont utilisés comme ferments de bouillies de céréales et rendent appétissants d’autres mets. Ils servent également de laxatif naturel (Samaké et al., 2014). L’espèce fait l’objet de nombreuses utilisations traditionnelles dans différentes sociétés africaines. Les fruits et autres produits du tamarinier sont vendus sur les marchés locaux d’Afrique ainsi que sur les marchés internationaux.

Etat des lieux sur les populations de Tamarindus indica L. en Afrique de l’Ouest

La dégradation observée ces dernières années des écosystèmes des zones sahéliennes et soudaniennes se traduit, pour de nombreuses espèces ligneuses, par un vieillissement des peuplements lié à l’absence de régénération naturelle (Douma et al., 2010). Des études récentes au Sénégal montrent une régression du couvert ligneux (Diagne, 2000) de 1 à 2% par an, y compris celui qui contient des espèces fruitières forestières comme Ximenia americana, Adansonia digitata, Tamarindus indica etc. La densité des arbres du Sénégal dont la hauteur est ≥ 3 m a baissé d’un nombre de 10 ± 0,3 arbres ha-1 en 1954 à 7,8 ± 0,3 arbres ha-1 en 1989 (Gonzalez, 2001). Toutefois, T. indica est l’une des espèces affectées par la dégradation des écosystèmes (Ba et al., 2001). Dans la zone sahélienne, les tamariniers sont caractérisés par une croissance végétative lente. En milieu aride, cette lenteur de croissance est encore plus marquée du fait des effets dépressifs du déficit hydrique (El-Siddig et al., 2006). Des études ont montré que dans les zones d’exploitation agricole, les populations de tamarinier sont caractérisées par la dominance des individus âgés avec des densités très faibles (Douma et al., 2010). Ce qui laisse croire que l’espèce est menacée de disparaitre dans le système agroforestier de la zone. La régénération naturelle par graine en milieu naturel de l’espèce est fortement compromise par les facteurs climatiques, anthropiques et entomologiques (Garba et al., 2020). La récolte des gousses qui se fait par émondage des branches fruitières compromet la fructification (Diallo, 2001). Par ailleurs, d’autres recherches (Bourou, 2012) ont trouvé qu’une tentative de régénération de peuplements de tamariniers in situ par la mise en défend semble donc possible en zone tropicale aride.

Etat des connaissances la domestication de Tamarindus indica

Définition de la domestication

La domestication des arbres en agroforesterie est définie comme un processus piloté par les paysans qui permet d’exploiter la variabilité intra-spécifique des arbres localement importants afin de satisfaire les besoins des petits agriculteurs, de répondre à la demande du marché en PNFL et d’accroître la diversité de l’environnement agricole (Simons et Leakey, 2004). Il s’agit d’une procédure scientifique et itérative impliquant l’identification, la production, la gestion et l’adoption de matériel génétique de haute qualité en agroforesterie. Les stratégies pour chaque espèce varient en fonction de leur utilisation fonctionnelle, de la biologie, des alternatives de gestion et des environnements cibles. La domestication peut se produire à tout moment le long du continuum, de l’état sauvage à l’état génétiquement transformé (Kalinganire, 2005). La démarche de la domestication débute par l’exploitation de la variabilité naturelle existante en sélectionnant, avec l’aide des populations, les sujets aux phénotypes les plus intéressants pour les critères considérés, désignés comme « arbres plus ». L’étape suivante vise, dans le même temps, à mettre au point les techniques de propagation végétative permettant de fixer les caractéristiques génétiques du matériel végétal sélectionné (Danthu et Soloviev, 2000) ainsi qu’à poursuivre l’évaluation du matériel végétal collecté. L’étape ultime doit permettre le clonage en masse des « arbres plus » supérieurs en vue de leur diffusion. L’objectif final est de transférer, aux populations, des variétés sélectionnées pour leur productivité, leur qualité fruitière ainsi que leur résistance à divers ennemis et maladies afin qu’elles les introduisent dans les parcs agroforestiers, dans les jardins de case ou dans les vergers (Soloviev et al., 2004).

Les travaux portant sur la domestication de Tamarindus indica L

Tamarindus indica est une espèce fruitière d’intérêt économique. Sa domestication au Sahel impose d’évaluer en préalable la variabilité de ses caractères phénotypiques sur l’ensemble de son aire de répartition. Des études ont abordé différemment cette question de domestication de Tamarindus indica. C’est le cas de (Diallo et al., 2010) qui ont étudié la variation des caractères biométriques des graines et des plantules de neuf provenances de Tamarindus indica L. (Soloviev et Gaye, 2004) se sont intéressés à l’optimisation du greffage de T indica afin de disposer des arbres à phénotype supérieur en vue de leur distribution aux populations locales. Ces auteurs se sont également intéressés à la comparaison des caractéristiques physico-chimiques de fruit de cette espèce en provenance de trois zones climatiques (Soudano-sahélienne, Soudano-guinéenne et Sahélo soudanienne) au Sénégal (Soloviev et al., 2004). Des études ont aussi porté sur la comparaison de la diversité génétique des populations africaines, asiatiques et sud américaines ; les systèmes de reproduction ainsi que les problèmes liés à la pollinisation (Diallo et al., 2007, 2008). La germination de cinq provenances de T. indica L. en conditions de stress hydrique a fait l’objet d’une étude au Sénégal par (Samb et al., 2015). Au Sénégal, de ressentes études ont porté sur l’écophysiologie du tamarinier, les impacts écologiques et humains sur la densité et la répartition des peuplements, le potentiel mycorhizien des parcs de cette espèce et les effets de l’inoculation mycorhizienne sur le comportement agro-physiologique des écotypes du tamarinier (Bourou et al., 2011; Bourou et al., 2010; Bourou, 2012; Bourou et al., 2012). Des études en sciences sociales ont également abordés la question de la domestication à travers l’analyse de la perception paysanne et les usages socio économiques du tamarinier (Garba et al., 2019).Dans plusieurs pays d’Asie, notamment en Thaïlande, aux Philippines et en Inde, les activités de domestication sont avancées, et plusieurs cultivars ont été sélectionnés pour différentes propriétés liées à la consommation (El-Siddig et al., 2006).

Avantages et contraintes de la domestication de Tamarindus indica L

À ce jour, il est convenu que la domestication des espèces d’arbres agroforestiers indigènes pour la diversification de l’agriculture de subsistance pourrait jouer un grand rôle dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (Leakey et al., 2007). De la même manière, ces espèces peuvent être utilisées pour arrêter et inverser la dégradation croissante des écosystèmes tout en offrant des opportunités économiques et d’emplois, en particulier dans les pays africains (Garrity et al., 2010; Zomer et al., 2009). Outre leur potentiel d’amélioration durable des moyens de subsistance, certaines espèces indigènes ont une forte capacité de stabilisation de l’environnement indigène et de restauration écologique. Dans les zones arides de l’Afrique de l’Ouest, Acacia Sénégal, Acacia seyal, Balanites aegyptiaca, Phoenix dactylifera, Ziziphus mauritiana, Vitellaria paradoxa, Adansonia digitata, Tamarindus indica, Sclerocarya birrea constituent entre autres les espèces candidates potentielles à la restauration écologique ( Fandohan et al., 2015). À ce titre, l’intégration de ces espèces indigènes dans les systèmes de production pourrait aider à établir une voie de développement basée sur l’écosystème dans les pays africains. Cependant, la sélection des variétés préférées dans les processus de domestication d’espèces spécifiques entraîne souvent l’érosion génétique par perte de diversité génétique (Ofori et al., 2014). Si aucune stratégie de conservation efficace n’est mise en place pour assurer la perpétuation des espèces sauvages apparentées, cela peut entraîner des impacts négatifs sur le plan écologique et socio-économique.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Présentation de l’espèce Tamarindus indica L.
I.1.1. Origine et distribution géographique des populations
I.1.2. Ecologie de l’espèce
I.1.3. Caractéristiques de l’espèce
I.2. Importance socio-économique de Tamarindus indica L
I.3. Etat des lieux sur les populations de Tamarindus indica L. en Afrique de l’Ouest
I.4. Etat des connaissances la domestication de Tamarindus indica
I.4.1. Définition de la domestication
I.4.2. Les travaux portant sur la domestication de Tamarindus indica L.
I.4.3. Avantages et contraintes de la domestication de Tamarindus indica L
I.5. Multiplication végétative de Tamarindus indica L.
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. Zone d’étude
II.1.1. Situation géographique
II.1.2.Végétation
II.1.3. Pédologie
II.1.4. Climat
II.1.5. Activités génératrices de revenu à Daga Birame
II.2. Matériel
II.2.1. Matériel Végétal
II.3. Dispositif expérimental et collecte des données
II.4. Traitement et analyse des données
CHAPITRE III : RESULTATS
III.1. Caractérisation des plants de quatre accessions de Tamarindus indica L.
III.2. Croissance relative des plants de quatre accessions de Tamarindus indica L.
III.4. Variabilité morphologique des fruits de quatre accessions de Tamarindus indicaL.
III.5. Importance des paramètres dendro-morphologiques selon les accessions
III.6. Corrélation entre paramètres dendrométriques des plants et morphologiques des fruits
CHAPITRE IV : DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Références
Annexes

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