La gestion des déchets solides ménagers

Le Sénégal a connu à partir des années 50 une accélération brutale du processus de l’urbanisation et de la croissance démographique. L’urbanisation galopante a comme conséquences des problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Parmi les problèmes environnementaux, figure en bonne place celui de l’assainissement. Il devient de plus en plus préoccupant à l’heure actuelle. En effet, le rejet sans traitement des ordures ménagères dans le milieu naturel est une vieille pratique rependue dans le monde et plus particulièrement dans les pays en voie de développement. A Dakar, le problème se pose avec acuité et peine à trouver de solutions. L’urbanisation sauvage et mal maitrisée est alimentée par un important flux migratoire.

En effet, avec les conditions de vie difficiles dans le monde rural à cause de l’ajustement structurel (PAS) et de la crise pétrolière, les populations ont trouvées comme alternative l’exode rural vers les centres urbains où elles pensent trouver de meilleures conditions de vie. Il résulte de cette croissance de cette population une demande sociale de plus en plus forte particulièrement en matière d’habitat. Dans les périphéries des villes, de nouveaux quartiers se sont formés de façon spontanée sans respecter aucune norme urbanistique. Ce manquement au niveau de la planification urbaine est entre autre à l’origine de beaucoup de problèmes dans la gestion des déchets. Cette urbanisation rapide et incontrôlée a des conséquences sur le cadre de vie : pollution des nappes, rejet des eaux usées dans les rues, dans les caniveaux, dépôts anarchiques d’ordures etc.

L’Etat sénégalais a toutes les peines pour mettre en place une politique durable de gestion des déchets ménagers solides alors que l’insalubrité a des conséquences néfastes sur la santé et l’environnement.

Dans la région de Dakar, la production des déchets est énorme et cela dépend même des origines des ordures. Les ordures sont essentiellement composées de :
● De matières non organiques fermentescibles à cause de leur lenteur dans leur décomposition (papier, bois, chiffon)
● De matières organiques fermentescibles à décomposition rapide (restes d’aliments, épluchures, matières animales) .

La production est supérieure à 475.000 tonnes/an soit plus de 1400 tonnes/jour (IAGU, 2008). Les sources de production sont les ménages, les marchés les lieux de foire, la voie publique, etc.

La composition des déchets est très variable en fonction de l’urbanisation, des saisons, et on note une forte proportion des déchets plastiques liée à l’évolution du mode de vie. La gestion des ordures regroupe plusieurs responsabilités : L’Etat central, les municipalités, les élus locaux, la population.

PROBLEMATIQUE

Les nouvelles approches de développement en faisant de la préservation de l’environnement leur cheval de bataille ont conduit à la recomposition des priorités. Dès lors les questions se rapportant à l’assainissement occupent une place de choix. De surcroît, le contexte de rareté a rendu nécessaire la maîtrise des ressources, et a de ce fait remis en surface les débats sur le mode de gestion du service public de la collecte des déchets. La question de la salubrité est aujourd’hui au centre de nombreuses politiques environnementales dans les villes des pays en développement. Dans le prolongement de la Conférence de Rio en 1992, un intérêt particulier a été accordé à la gestion de l’environnement urbain qui place la question de la salubrité au cœur de la problématique du développement durable. « Elle est aussi au centre de nombreuses mobilisations émanant des organismes internationaux, en particulier les Nations unies et la Banque mondiale, ainsi que certains gouvernements de pays développés (Coopérations bilatérales). Ces mobilisations sont le corollaire des enjeux de la salubrité tant à l’échelle locale que mondiale : enjeux sanitaires, enjeux environnementaux, enjeux sociaux, enjeux économiques, enjeux politiques, etc. » .

La plupart des villes d’Afrique de l’Ouest sont confrontées aux problèmes de gestion des ordures. Selon les estimations de la Banque mondiale (BM), chaque ville produit annuellement en moyenne 300 000 tonnes de déchets et seuls 40 à 60 pour cent de ceux-ci sont collectés.

Comme la plupart des capitales africaines, Dakar a vu sa population tripler depuis l’indépendance du Sénégal en 1960. Près de trois millions de personnes vivent actuellement dans l’agglomération dakaroise, une véritable gageure pour mettre en place un système de gestion des déchets efficace, capable d’assurer à la fois la collecte des ordures et leur traitement en toute sécurité. La quantité d’ordures ménagères collectées s’élevait à 780 tonnes par jour en 1986, elle a dépassé 900 tonnes par jour en 1996 et ceci ne correspond qu’à un taux de collecte de 75% . En 2006, la quantité collectée était de 1 200 tonnes par jour, et dès août 2006 cette quantité a doublé du fait de l’arrêt des activités de AMA Sénégal (Gabayen M., 2008).

PROCESSUS D’OCCUPATION DE L’ESPACE 

Le processus d’occupation de Yeumbeul est étroitement lié à son histoire et l’environnement. Il est impossible de parler de son peuplement sans remonter à son origine. Ce dernier est lié à l’histoire de Dakar mais aussi du Cayor en général, compte tenu du fait que Dakar a été crée par les descendants de DIAL DIOP, roi de Dakar de 1795 à 1818. Aujourd’hui Yeumbeul est devenue une véritable agglomération au sein de Pikine qui constitue la banlieue de Dakar.

L’historique du peuplement

La création du village tourne autour du personnage central de Moussé Anta Diop, 2ème parmi les quatre fils de DIAL DIOP. Encore aujourd’hui, le village est dirigé par ses descendants en ce sens que l’actuel chef du village se nomme Moussé Diop Alé.

C’est précisément au 17ème siècle qu’un homme, Beurguet Teymou Diop, marabout guerrier venu de COKI, s’installe à Dakar aux abords de l’actuel quartier de la Médina, il enseigna le Coran aux Lébous et réussit à convertir à l’islam beaucoup d’entre eux, dont le roi de Thieudème, Birame Tagoulé Kheury Mbengue. La tâche devint alors tellement pesante qu’il dut recourir à l’aide de ses parents marabouts originaires du Ndiambour qui vinrent alors s’installer à Dakar. Ce quartier finit par s’appeler Thieungue (le quartier des marabouts) qui fait partie de la Médina.Le roi Birame Mbengue finit par donner en mariage sa propre fille Ngoné Mbengue à ce marabout guerrier et de cette union naquit Dial Diop qui continua l’œuvre d’islamisation entamée par son père d’où le nom de Serigne Ndakarou qui lui collera toute sa vie, il sera Serigne Ndakarou en 1765. Il créa son nouveau quartier Santhiaba et deviendra l’imam de la mosquée qu’il y érigea. Mais il en avait plus que mare des exactions de la part des Tiedos de l’armée cayorienne du Damel Amary Ngoné Ndella Fall. Il déclara la guerre à ce dernier car il voulait faire de Dakar un royaume théocratique musulman.

C’est une guerre qui dura de 1790 à 1795 où les cayoriens subissant de nombreux revers finirent par reconnaître l’indépendance de Dakar en 1795. C’est en cette même année que Dial Diop fut intronisé roi et marabout de Dakar. Durant cette guerre de libération, il a souvent fallu engager des barrages militaires afin de repousser les Tiedos. Il faut préciser que Dial Diop avait eu 04 fils (Matar Anta Diop, Moussé Anta Diop, Massamba Coki Diop et Moutoufa Diop) et 02 filles (Binta Diop et Aminata Diop). D’ailleurs sa fille Aminata Diop fut épousée par le roi de Taïba, Matar Ndiaye, donna naissance au célèbre roi Songo Ndiaye de taiba qui livra beaucoup d’armes à Lat Dior sous l’impuissance des français. Bref durant sa guerre de libération, Dial Diop porta le choix sur son 2e fils Moussé Anta Diop pour diriger le barrage militaire de Diar Raye (Thiaroye pour les français) car il y avait là une longue colline (Diar Raye Kao ou Thiaroye Kao) qui servait de poste d’observation militaire permettant de filtrer l’entrée des Tiedos.

A la fin de la guerre Moussé Anta choisit de rester au pied de la colline pour y cultiver la terre au lieu de retourner au palais Dakarois de son père. Il demande à son cousin et compagnon Alassane Niang de s’installer à Diar Raye Guedj (Thiaroye sur mer). Encore aujourd’hui, les descendants de ce dernier dirigent ce village, les Niang. Il donna en mariage sa sœur Binta Diop, fille de Dial à un marabout Fanta Demba Dia, et ses descendants, les Dia dirigent encore cette contrée de Thiaroye Kao. Moussé Anta épousa  » Beuk Paye « , fille du Diaraf de Dakar dont il eut Dial Diop  » Beuk paye », Youssou Beuk Diop ; il convola en secondes noces avec Mai Seck et de ce mariage naîtra Souleymane Mai Diop. Moussé Anta Diop demandera la veille de sa mort à ses fils de s’installer plus à l’Est pour laisser les terres de Thiaroye Kao à leurs cousins, les Dia. Il fut enterré à l’orée de la mosquée aujourd’hui appelée  » Dioumadji  » prés du marché Boubess de Guédiawaye où se trouvait anciennement le sommet de la colline appelée Wèkett par les Lébous. Ce poste d’observation culminant au barrage de Thiaroye se situe actuellement sur la route du marché Boubess de Guédiawaye.

C’est alors que, pour obéir à la consigne paternelle, son fils ainé Dial Diop  » Beuk Paye  » s’installa plus à l’Est sur le site appelé Gouye Teidd (Baobab couché) c’est-à-dire prés de la route de la Marine, en face du CDEPS et du collège Momar Maréme Diop de Yeumbeul. A l’époque, le Baobab couché se trouvait prés du lac marécageux de Yeumbeul (remuant) qui donnera plus tard son nom au village de Yeumbeul. Dial Diop Beuk Paye s’y installa avec son fils Momar Kheury Diop, quittera le site pour créer son propre village dans la contée de Diander ; ce village qu’il nomme Keur Souléye existe encore. Mais les événements dans le cœur de Dakar seront toujours lourds de conséquences sur la vie du village de Yeumbeul. En effet, après la mort du grand Serigne Matar Anta Diop en 1831, d’autres Grands Serignes lui succédèrent, toujours choisis parmi les descendants de Dial Diop et s’ouvre alors l’ère des petits fils. Dial Diop Beuk Paye (Dial Diop II) fut intronisé grand Serigne en raison de son appartenance à la famille de Dial Diop mais aussi des origines nobles de sa mère Beuk Paye,fille de Djaraf. Il dût quitter Yeumbeul pour s’installer à Dakar au palais de son grand père. Mais qui devait alors diriger le village car Souleyemane Mai parti s’installer dans le Diander, Dial Diop II à Dakar et Momar Kheury ainsi que les enfants de Dial Diop II (Malick, Daouda, Alé, Moussé, Souleymane) étaient encore trop jeunes. Dial Diop II dut recourir à son neveu MagueyeNdiaye qu’il fit venir de Yoff pour diriger le village et ce durant 08 ans. Magueye Ndiaye est l’ancêtre de la famille Ndiayenne, prés de l’actuelle mosquée Layenne et parmi ses descendants, on peut citer Seydina Ndiaye prof, Ngatté Ndiaye etc.

Momar Kheury grandit et devint le nouveau chef de village. Mais une peste ravageuse qui se déclara non loin du village, précisément à Malika, obligera ce dernier à déplacer les habitants vers l’actuel site du centre de Yeumbeul aux alentours de la mosquée Layenne. Après Momar Kheury, le village sera dirigé par AblayeDiop  » Daour Fatim  » plus connu sous le nom de Baye Aye. Ce dernier sera succédé par Alé Diop, père de l’actuel chef du village Moussé Diop Alé. Il est à noter, Yeumbeul de par son nom rôle dans l’histoire militaire et dans la libération de Dakar donna à ce dernier des chefs illustres parmi lesquels les Grands Serignes Dial Diop II, son fils Moussé Diop (grand père de Ablaye Makhtar Diop), Momar Maréme Diop, son fils Ibrahima Diop Maréme et même Libasse Diop Souleymane, petit fils de Dial Diop II. En ces temps, les valeurs qui faisaient distinguer le village étaient le courage, le sens de l’honneur, la fierté du sol natal, le sens de la justice et de l’équité nobles émouvants peut être de leur grand père Beurguet Teymou, père de Dial Diop. En effet Beurguet Teymou était un chef de la province du Guet dans le Cayor. Les chefs de cette contrée s’appelaient Beurguet ou Bourguet (roi du Guet). Le Guet était dirigé par la famille des Diop dont est issu le grand père de Lat Dior Diop, Sakhéwar Fatma Diop, père de Médoune Sakhéwar, lui même père de Sakhéwar Sokhna Mbaye Diop. Leur titre avait précédé de 03 siècles le titre de Damel car leur grand père GuédoDiop, 1er chef du Guet et général de l’armée du Djoloff était issu du mariage entre le Barack du Walo Couly Coudou Mbaba Diop et Maréme Ndiaye, fille de Ndiadiane Ndiaye. Donc la religion nouvelle quoique fortement ancrée n’a pas pu altérer les sentiments guerriers et nobles de ces chefs à l’épopée prestigieuse.

C’est une erreur de croire que Yeumbeul est un village issu du néant. Il fut forgé par le sang, le courage et l’intelligence d’une famille aux exploits longtemps chantés par les griots. A cause de leur solidarité qui leur permit d’offrir des terres et leurs filles en mariage à de nombreux gens venus de l’intérieur du pays. Yeumbeul finit par se développer, prospérer pour ensuite devenir un grand village. Au fil du temps, l’exode rural, la forte natalité, les mouvements de population, le village s’est agrandit.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
PREMIERE PARTIE : YEUMBEUL NORD : DU VILLAGE A LA VILLE
CHAPITRE I : Processus d’occupation de l’espace
CHAPITRE II : Aménagement urbain et structure urbaine
DEUXIEME PARTIE : GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS
CHAPITRE I : : Revue historique, dispositifs institutionnel, législatif et réglementaire du système de nettoiement à Dakar
CHAPITRE II : Analyse du système de collecte
TROISIEME PARTIE : FACTEURS DE PRODUCTION ET PERCEPTION DES POPULATIONS DE L’IMPACT DES ORDURES MENAGERES
CHAPITRE I : Analyse des facteurs d’insalubrité dans la commune
CHAPITRE II : Impact des ordures ménagères sur le cadre de vie
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES CARTES
LISTE DES PHOTOS
TABLE DES MATIERES
ANNEXE

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