Le tourisme industriel, ses origines récentes et ses particularités

Le tourisme industriel est une forme de tourisme qui apparaît comme une tendance actuelle. Il est définit comme le fait de visiter des usines et industries, de tous secteurs confondus, qu’elles soient en activité ou des sites historiques. Les industries qui s’ouvrent au public viennent de plusieurs domaines comme l’agro alimentaire, l’horlogerie, le textile, ou encore les énergies fossiles et renouvelables. Cette forme de tourisme apparaît dans les années 1960-1970. Etant très récente de nombreuses entreprises ne la connaissent pas et ne pensent pas à le mettre en place dans leurs locaux. Le tourisme industriel est délicat à implanter en entreprise notamment à cause des normes de sécurité qui peuvent être strictes selon les secteurs. En revanche, il leur apporte par la suite de nombreux avantages comme la proximité avec leurs publics-cibles, la visibilité et la transparence.

C’est dans ce contexte que les Services Industriels de Genève (SIG) ouvrent leurs portes au public sur certains de leurs sites. SIG possède de nombreux sites de production d’électricité, de traitement des eaux usées, de traitement des déchets, etc. SIG a le monopole de la distribution d’électricité dans la région genevoise. L’entreprise a toujours en moyenne entre huit et neuf sites ouverts aux visites chaque année. Certains se ferment aux visites pour des raisons de sécurité quand d’autres s’ouvrent pour compenser et faire découvrir une nouvelle activité de l’entreprise. Les sites appartenant à SIG et ouverts aux visites en 2016 sont le barrage de Verbois, le barrage du Seujet, l’usine d’incinération de déchets des Cheneviers, la STEP (Station d’épuration) du Bois-de-Bay, le site de tri des déchets verts de Châtillon, le site historique de Vessy (ancienne usine de pompage d’eau potable), et l’internationalement connu Jet d’eau de Genève. Des visites guidées pour des groupes sont organisées sur ces sites. Elles font donc partie du tourisme industriel, même si les visiteurs sont majoritairement genevois. De plus, en Suisse, de nombreux services industriels, ou autres entreprises du même type, ouvrent leurs portes au public pour des visites guidées. Le but de ce travail est donc d’analyser les visites SIG et des visites similaires externes, afin de les confronter et de proposer des pistes d’amélioration aux SIG.

Analyse documentaire, le tourisme industriel d’expérience 

Le tourisme industriel, ses origines récentes et ses particularités 

Avant de définir le tourisme industriel, il est important de définir le tourisme. Le tourisme est une notion difficile à caractériser. En effet, il n’est pas facile de distinguer jusqu’où une activité est touristique ou non, jusqu’à quelle distance elle va ou jusqu’à quelle durée elle se prolonge pour qu’elle appartienne au tourisme. Ainsi de nombreuses organisations présentent des définitions qui parfois divergent. C’est pourquoi il est important de préciser sur quelle définition du tourisme se base ce travail. Celui-ci prend en compte celle de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) qui dit que « Le tourisme est un phénomène social, culturel et économique qui implique le déplacement de personnes vers des pays ou des endroits situés en dehors de leur environnement habituel à des fins personnelles ou professionnelles ou pour affaires. Ces personnes sont appelées des visiteurs (et peuvent être des touristes ou des excursionnistes, des résidents ou des non-résidents) et le tourisme se rapporte à leurs activités, qui supposent pour certaines des dépenses touristiques. » (OMT, 2016). Ainsi les activités considérées comme touristiques n’ont pas de durée minimale mais doivent se situer en dehors des lieux de vie habituels. Le tourisme industriel est une branche du tourisme, tout comme le tourisme culturel, sportif ou encore d’affaires le sont également. Toutes ces formes de tourisme sont, de la même manière, des notions plutôt larges qui sont difficiles à limiter et à définir. De même, il n’existe pas de définition universelle pour ces différents types de tourisme. Le tourisme industriel, auquel s’intéresse ce travail, décrit le fait d’effectuer des visites dans des entreprises, de tous secteurs, qu’elles soient fermées ou encore en activité. Il offre aux visiteurs la possibilité de s’infiltrer au cœur de ses activités. Le tourisme industriel révèle les secrets des plus grandes entreprises, tout en gardant sous silence les éléments les plus importants. Il permet aux visiteurs de mieux comprendre les éléments du passé, du présent et même éventuellement du futur. En effet, c’est pour eux la possibilité de découvrir des techniques ancestrales de productions, mais aussi actuelles utilisées pour fabriquer et distribuer les produits du quotidien. Les visites d’entreprises pionnières dans leur domaine permettent d’apprendre à connaître les métiers et techniques du futur (Laliberté, 2015). Le tourisme industriel se compose de plusieurs éléments. Tout d’abord, il comprend les visites d’anciennes usines aujourd’hui fermées. Ainsi, il se relie au patrimoine industriel et à la notion du passé. Cependant, contrairement à ce que le grand public pourrait penser, il ne se limite pas seulement à l’ancien. Celui-ci contient aussi les visites d’entreprises encore actives actuellement, que ce soit des grandes ou des petites infrastructures. Les grandes entreprises, sont nombreuses à ouvrir leurs portes  partout dans le monde. Le distributeur d’électricité en France EDF (Electricité de France), l’usine de bonbons Haribo dans le Sud de la France, l’usine de chocolats Cailler dans le canton de Fribourg ou encore la distillerie Jack Daniels aux Etats-Unis en sont de bons et variés exemples. Les petites entreprises et ateliers artisanaux qui s’ouvrent aux visites appartiennent aux domaines de l’horlogerie, de la joaillerie, ou encore de la poterie. Finalement, le tourisme industriel est aussi composé du tourisme dit scientifique. Celui-ci regroupe les planétariums, les centres scientifiques, etc. On peut par exemple citer l’ouverture au public du CERN (Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire) de Genève (Lévesque, 2013).

Les origines du tourisme industriel sont relativement récentes, il apparaît dans les années 1960 – 1970 en Europe. Il a débuté avec les usines liées aux activités industrielles du passé. En effet, les usines issues de la Révolution Industrielle du 19ème siècle ont commencé à fermer et être détruites. Cependant, une volonté de les conserver et de valoriser cette partie importante de l’histoire européenne s’est faite ressentir. Ainsi, le tourisme industriel est vu comme le moyen de protéger ces modes de vie et de travail. Depuis, de nombreux facteurs ont permis l’évolution de celui-ci. Premièrement, les médias s’intéressent de plus en plus à ce type de tourisme. Ceci permet d’augmenter sa visibilité et de faire évoluer son image. Deuxièmement, des changements dans les programmes scolaires, à tous niveaux, permettent de faire une place au tourisme industriel dans les études. En effet, on aborde de plus en plus l’histoire du passé récent (années 1970) et on se focalise moins sur le passé lointain (Antiquité, Empire Romain), bien que tout de même évoqué. Les thèmes intégrés dans les programmes sont ceux du développement durable, de la protection de l’environnement ou encore des nouvelles technologies. Ainsi, les visites d’entreprises permettent aux élèves de découvrir concrètement les informations reçues en classe. De nombreuses écoles participent donc à la montée en puissance du tourisme industriel. (Parlement Européen, Direction générale des politiques internes, Département thématique B, Politiques structurelles et de cohésion, 2013).

Le tourisme industriel est une branche que les entreprises ne pensent pas à exploiter. En effet, le fait d’ouvrir ses portes au public est une activité qui demande une grande préparation et qui présente de nombreuses contraintes. Dans la plupart des entreprises les points les plus importants à prendre en compte sont la sécurité des visiteurs et les règles d’hygiène. Il faut donc réfléchir au parcours idéal qui permet aux visiteurs d’avoir un bon aperçu de l’entreprise et de son activité, sans mettre en danger ou gêner le travail des collaborateurs. Pour cela il est nécessaire de former ou d’engager des guides qui s’occuperont de donner les informations aux visiteurs et de suivre le bon circuit. Le dernier aspect nécessaire est de communiquer et de faire de la publicité des activités touristiques industrielles proposées. Les entreprises qui n’ont pas la chance d’avoir un département de communication interne, engagent souvent des agences qualifiées pour réaliser ces tâches (Laliberté, 2015).

Les contraintes et démarches nécessaires à l’insertion d’activités touristiques au sein d’une entreprise ont, malgré tout, des retombées très positives. Effectivement, il ne faut pas oublier que les activités proposées dans le tourisme industriel sont des produits touristiques, au même titre que la visite d’un musée ou le tour guidé d’une ville. Ces activités présentent donc tous les avantages que n’importe quel autre produit touristique peut apporter. Le tourisme industriel est un outil de communication très fort, à travers lequel l’entreprise informe autour de ses produits, ses activités et ses valeurs (Veilleinfotourisme.fr, 2015). Ceci peut améliorer son image. Le fait que des clients ou clients potentiels puissent visiter directement le lieu de fabrication d’un produit est très bénéfique pour une entreprise. Ceci instaure une relation de confiance entre eux grâce à la transparence, qui toutefois est à nuancer. Effectivement, les informations données et montrées aux visiteurs externes sont très contrôlées. Ceci se fait par la formation des guides et le choix de circuit à adopter pour les visites. Prenons l’exemple de Cousin S. : la visite de la Brasserie Heineken à Mons-en-Baroeul, proche de Lille, dans le Nord de la France. La visite guidée se déroule entièrement dans une passerelle vitrée qui traverse les bâtiments au-dessus des espaces de travail. Cette passerelle permet de montrer aux visiteurs la production tout en les restreignant et en évitant qu’ils ne dérangent les employés. Ainsi tout est maîtrisé. De plus, les guides qui effectuent ces visites sont externes et non relatifs à l’entreprise. Ainsi, la brasserie est sûre qu’aucun secret ne sera dévoilé car les guides eux-mêmes ne les connaissent pas (2001). L’entreprise n’est donc transparente qu’en apparence. Cette transparence partielle des visites est bénéfique pour les entreprises qui sont jugées à risques. Parmi celles-ci, les centrales nucléaires ou encore les usines de traitement des déchets peuvent être citées. En effet, par leur visite les participants peuvent se rassurer sur les agissements de celles-ci, qui ainsi, renforcent leur crédibilité. Les visites permettent également d’embellir l’image négative qu’ont les usines en les transformant en lieu d’information, d’apprentissage et même en lieu d’intérêt culturel (Cousin, 2001).

Les avantages pour une région de faire du tourisme industriel sont nombreux. En effet, les entreprises s’ouvrent aux visites majoritairement en automne. Ceci permet à la région de ne pas subir les problèmes liés à la saisonnalité importante dans le tourisme. Il permet également de créer des collaborations entre les entreprises locales, surtout pour ce qui est de la communication autour de leurs activités touristiques. Ceci permet donc de promouvoir de manière efficace et homogène la région. Il sert aussi à développer l’économie locale : les touristes ou excursionnistes qui viennent visiter un site industriel vont certainement dépenser dans un restaurant local, éventuellement un hébergement, etc. Finalement, le tourisme industriel permet d’augmenter les ventes des entreprises. Suite à la visite, le client a plus confiance et est plus enclin à acheter le produit (Veilleinfotourisme.fr, 2015) . Le tourisme industriel n’attire en revanche pas n’importe quel type de visiteurs. Dans un de ses articles, Veilleinfotourisme.fr évoque une étude réalisée en 2004 sur les fréquentations des visites d’entreprises en France. Ses résultats montrent que la majorité des visiteurs sont français. Ainsi très peu d’étrangers pratiquent le tourisme industriel en France (seulement 15% des visiteurs) (Veilleinfotourisme.fr, 2015). De ce pourcentage d’étrangers, la plupart vient d’autres pays européens, de pays nord américains ou encore de pays asiatiques. Ces populations sont très intéressées par l’industrie et le savoir-faire français qui bénéficient d’une bonne image dans ces pays. Les visiteurs sont aussi majoritairement des groupes, car la plupart des entreprises qui s’ouvrent au public ne proposent que des visites guidées en groupe, pour simplifier la logistique. De plus, ces groupes sont bien souvent des scolaires. Cependant, ils peuvent parfois aussi être des professionnels de la branche, des associations ou encore des politiques. Les trois secteurs professionnels les plus visités sont l’agroalimentaire, l’artisanat, et l’industrie (Veilleinfotourisme.fr, 2015).

Le tourisme industriel apporte beaucoup à ses visiteurs. En effet, le fait de pouvoir découvrir ses différents sites leur permet de s’informer sur le fonctionnement des entreprises. Le tourisme industriel a l’avantage d’être relativement nouveau et original et donc de susciter de la curiosité auprès du grand public. Ce n’est pas dans les habitudes de n’importe quel touriste d’aller visiter une usine durant son séjour. De plus, mise à part l’image terne que supportent les usines, leurs activités et fonctionnements ne sont pas très connus. Ainsi, elles bénéficient une fois de plus de la curiosité du grand public. Le fait d’effectuer ces visites permet aux participants de remplir leur besoin d’apprentissage. De plus, visiter un lieu professionnel dans lequel des collaborateurs travaillent sous les yeux des vacanciers renforce le sentiment de repos et de liberté. Ceci leur apporte donc du bien-être et une certaine satisfaction. Le tourisme industriel permet « d’assouvir notre [les visiteurs] désir d’évasion hors des chemins balisés du tourisme » pour les adeptes d’originalité et d’anticonformisme (Cousin, 2001).

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Table des matières

Introduction
1. Analyse documentaire, le tourisme industriel d’expérience
1.1. Le tourisme industriel, ses origines récentes et ses particularités
1.2. Le tourisme industriel d’expérience, une nouvelle tendance à exploiter
2. Analyse des sites SIG
2.1. Description détaillée des neuf sites visités
2.1.1. SIG Solar 3
2.1.2. Le Pavillon de l’Energie de Verbois
2.1.3. Le barrage de Verbois
2.1.4. L’usine des Cheneviers
2.1.5. La station d’épuration du Bois-de-Bay
2.1.6. Le site de Châtillon
2.1.7. Le barrage du Seujet
2.1.8. Le jet d’eau
2.1.9. Le site de Vessy
2.2. Analyse SWOT des sites SIG
3. Analyse des sites externes
3.1. Description détaillée des sites externes visités
3.1.1. La STEP de Vidy, Epura SA (Vaud)
3.1.2. La centrale hydroélectrique de Nendaz-Bieudron, Alpiq (Valais)
3.1.3. Le barrage de la Grande Dixence, Alpiq (Valais)
3.1.4. La centrale hydroélectrique de Martigny, Alpiq (Valais)
3.1.5. L’exposition Axporama, Axpo (Argovie)
3.1.6. La centrale nucléaire de Beznau, Axpo (Argovie)
3.1.7. La centrale hydroélectrique des Clées, Romande Energie (Vaud)
3.1.8. La centrale biomasse Enerbois, Romande Energie (Vaud)
3.1.9. L’exposition Electrobroc, Groupe E (Fribourg)
3.1.10. L’usine de valorisation des déchets de Posieux, SAIDEF SA (Fribourg)
3.1.11. La centrale solaire de Mont-Soleil, BKW (Jura)
3.1.12. La centrale éolienne de Mont-Soleil, BKW (Jura)
3.1.13. La centrale hydroélectrique de Belleville, EDF (France)
3.2. Analyse SWOT des sites externes
4. Benchmarkings des visites de sites SIG et externes
4.1. Méthodologie des benchmarkings
4.1.1. Choix des indicateurs
4.1.2. Choix des sites à analyser et type de benchmarking
4.1.3. Méthodologie de la collecte de données
4.2. Benchmarking des visites de sites SIG
4.2.1. Analyse des visites SIG
4.2.1. Résultats du benchmarking
4.2.1.1. Caractéristiques des sites
4.2.1.2.. Accès et signalisation
4.2.1.3. Moyens de communication
4.2.1.4. Moyens de réservation
4.2.1.5.. Accueil et guide
4.2.1.6. Visite, thème et public-cible
4.2.1.7. Particularités du site
4.2.3. Analyse des meilleures pratiques internes
4.2.4. Analyse SWOT selon les critères du benchmarking
4.3. Benchmarking des visites de sites externes
4.3.1. Analyse des sites externes, benchmarking
4.3.2. Résultats du benchmarking
4.3.2.1. Caractéristiques des sites
4.3.2.2. Accès et signalisation
4.3.2.3. Moyens de communication
4.3.2.4. Moyens de réservation
4.3.2.5. Accueil et guide
4.3.2.6. Visite, thème et public-cible
4.3.2.7. Particularités du site
4.3.3. Analyse des meilleures pratiques externes
4.3.3.1. Caractéristiques des sites
4.3.3.2. Accès et signalisation
4.3.3.3. Moyens de communication
4.3.3.4. Moyens de réservation
4.3.3.5. Accueil et guide
4.3.3.6. Visite, thème et public-cible
4.3.3.7. Particularités du site
4.3.4. Analyse SWOT selon les critères du benchmarking
Conclusion

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