Caractéristiques de la végétation des zones humides

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SITE D’ETUDE

SITUATION ET LOCALISATION

La zone humide Alaotra est située à 170 km au Nord –Est de la capitale (Minenvef, 2005 ; Ranarijaona, 2007) plus précisément dans lecentre Est de Madagascar (S18°10’-17°02, E48°00’- 48°40’) (Figure 1). Elle est locali sée à une altitude de 750 m (Ranarijaona, 2007) dans le bas fond (lac et rizière) et varient de 751 m à 1260 m sur les bassins versants (fiche RAMSAR, 2003).
Elle est composée d’un lac de 23.000 ha et d’un marais de 23.500 ha (Andrianandrasana et al., 2005). En plus, c’est une zone très productive car elle est le premier grenier rizicole du pays (Ranarijaona, 2007) ; par la suite, les rizières représentent plus de 117.000 ha dans le bassin d’Alaotra (Andrianandrasana et al., 2005).

LE CLIMAT

Saisons dominantes

Le climat y est du type tropical tempéré. Cette zone humide est influencée par deux saisons : la saison sèche et la saison humide. La première saison dure 5 mois (Novembre à Mars) tandis que la seconde saison dure 7 mois (Avril à octobre) (fiche RAMSAR, 2003).

Température

La température moyenne maximale est de 28,4°C (en Janvier) tandis que la température moyenne minimale est de 22,8°C (en Juillet) (Ranari jaona, 2007).

pH du lac

Selon Ferry et al. (1999), le pH du lac varie de 5,5 à 8,1, et sa co nductivité est relativement basse, variant de 45,6 µS/cm à 64,7µS/ cm (Ranarijaona, 2007).

Pluviométrie et humidité

Les données pluviométriques des dix dernières années montrent une baisse notable de quantité de précipitations depuis 1999 dont le pic d’humidité se trouve davantage en Décembre et Janvier (fiche RAMSAR, 2003).

OCCUPATION ACTUELLE DU SOL

Dans le bassin versant d’Alaotra, les sols du bas fond sont dominés principalement par les rizières (Figure 2). Les bas de versant sont occupés par des cultures vivrières ainsi que quelques strates forestières, et les hauts de versant sont peuplés par des zones herbeuses dominés parAristida rufescens et Heteropogon sp (Poaceae).
Dans les régions voisines, de larges plantations de Pinus patula (Pinaceae) (environ 70.000 ha) de la société Fanalamanga couvrent le sol de la région Sud – Ouest du bassin versant d’Alaotra. Egalement, un complexe forestier humide « Réserve Naturelle Intégrale de Zahamena » occupe le sol de la région Est du bassin versant d’Alaotra (fiche RAMSAR, 2003).

L’HOMME ET SES ACTIVITES

La majorité de la population humaine de la région Alaotra appartient à l’éthnie « Sihanaka » ; elle comptait 550.000 habitants (Andrianandrasana et al., 2005). La plupart d’ entre eux dépend de la culture du riz et de la pêche qui constituent leurs moyens d’existence.

LES CARACTERISTIQUES DE LA VEGETATION DE LA ZONE HUMIDE ALAOTRA

La végétation des zones humides exige au moins la résencep de l’eau, comme les roseaux ou Phragmites mauritianus (Poaceae), les nénuphars ou Nymphaea stellata ou Nymphaea lotus (Nynphaeaceae), le papyrus, le riz ou Oriza sativa (Poaceae) (Encarta, 2009).

Les types d’habitats

Du point de vue écologique, les types d’habitats qui existent dans la zone humide Alaotra sont les lacs, les étangs, les canaux et les rivières. Les marais abritent le lémurien Hapalemur alaotrensis (Lemuridae) (Mittermeier et al., 2010), et les prairies marécageuses dominées par des plantes herbacées et des plantes aines hébergent l’avifaune sauvage (exemple : les hérons, …).

FAUNE REMARQUABLE

Poissons : les Tilapias représentent 84,02% de la population du lac Alaotra. Ils sont très remarqués aussi bien par leur densité que parleur poids moyen (Pidgeon, 1996).
6 espèces de poissons sont endémiques, citons quelques exemples comme Paratilapia polleni (Cichlidae), Rheocles alaotriensis (Astherinidae).
Beaucoup d’espèces sont introduites telles que Ophiocephalus striatus (Ophiocephalidae) ou Fibata, Cyprinus carpio (Cyprinidae) ou Besisika, Tilapia zillii, Oreochromis macrochir, Oreochromis niloticus, Oreochromis mossambicus (Cichlidae), Gambusia holbrooki (Poecycliidae), Carassius auratus (Cyprinidae) (Ranarijaona , 2007).
Rheocles sikorae (Astherinidae ) ou « Zono, Pirina », Aurecleus alaotrensis « Menazipo », Gobuis aenofuseus (Gobiidae) « Toho ou Sondry » (fiche RAMSAR, 2003).
Oiseaux : les plus connus dans la zone humide d’Alaotra sont A. innotata (Anatidae) ou « Onjy », T. rufolavatus (Podipediaceae) ou« Vivin ‘alaotra ». Ils sont gravement menacés. Il y a des canards sauvages appartenant à la famille des Anatidae tels que Anas melleri « Akanga », Anas erythroryncha « Menamolotra », Anas hottentota « Kazazaka », Thalassornis leuconotos insularis ou « Damanona », Dendrocygna bicolor ou « Tahia », Sarkidiornis melanotos ou « Ara », Nettapus auritus ou « Vorontsara » (fiche RAMSAR 2003).
Mammifères : selon Pidgeon, (1996), les espèces qui ont été identifiées dans le marais d’Alaotra, sont les lémuriens comme H. alaotrensis (Lemuridae) et Microcebus rufus (Cheirogaleidae) ainsi que les carnivores qui sont Viveracula indica (Viverridae) ou « Jaboady » et Salanoia concolor (Eupleridae). Les rongeurs sont représentés par Brachyuromys betsileonsis, Rattus rattus (Muridae), et les insectivores par Suncus murinus (Soricidae) et Microgalus cowani (Tenrecidae) (Ranarijaona, 2007).

VALEURS DE LA ZONE HUMIDE ALAOTRA

VALEURS DIRECTES

Valeurs économiques

Les produits halieutiques et les produits agricoles existant dans la zone humide Alaotra constituent des sources de revenus pour la population locale. Le lac joue un rôle important pour la communication et les échanges entre les vilages où le transport terrestre est quasi- impossible (http://www.ramsar.org/ 2003).
Les marais sont des réserves importantes de planctons et de poissons, et sont traditionnellement utilisés par la population riveraine comme aire de chasse et de pêche et aussi comme source de matières premières pour la construction, l’artisanat, la fabrication de meubles. Par exemples : Certaines espèces sont avantageuses dans le domaine de construction comme C. madagascariensis (Cyperaceae) ou « Zozoro » qui sont utilisées par les villageois pour fabriquer les maisons, en particulier ceux qui n’ont pas les moyens de réaliser celles – ci en dure. En plus, les feuilles sèches de C. latifolius (Cyperaceae) ou « Vendrana » sont nécessaires pour établir les toits des maisons, ce qu’on appelle « tafo vendrana ».
D’autres espèces présentent des valeurs artisanales. Les fibres ou les divers sous produits tirés de ses deux espèces végétales citées-dessus, et celle de T. lindleyanum, sont utilisés dans l’artisanat pour la vannerie (confection et tressage de natte, de paniers, de sac, de van). En plus les tubercules de Nymphaea stellata (Nymphaeaceae) sont utilisés en teinture (Madatours.com).

Valeurs alimentaires

Les différentes variétés de riz dans la région d’Alaotra prennent une place prépondérante dans l’agriculture et l’alimentationdu pays. Mais, les fruits ou les tubercules des autres espèces de la zone humide Alaotra sont comestibles et utilisés dans l’alimentation
humaine comme Hydrocotyle bonariensis (Brassicaceae), Typhonodorum lindleyanum (Araceae) (Madatours.com). Pour cette dernière on peut avoir de la farine à partir de cette plante. De plus, ces graines sont consommables après les avoir bouillies plusieurs fois. Il faut souligner que les  gens ne mangent pas cette plante qu’en période de soudure.

Valeurs médicinales

Certaines plantes aquatiques de la zone humide Alaotra ont de grands intérêts pour la population locale par le fait qu’elles sont employées dans la médecine traditionnelle pour traiter plusieurs maladies (Ranarijaona, 2007).
Le tableau ci-dessous montre les valeurs médicinales de quelques plantes de la zone humide Alaotra utilisées en médecine traditionnelle.

VALEURS INDIRECTES

Valeurs écologiques

En général les zones humides jouent un rôle très mportanti dans la nature. Par exemple, elle fonctionne comme des filtres pour les eaux de pluie ou les rivières (les substances toxiques restent piégées dans la vase oudans les alluvions). De plus, le lac Alaotra assure l’épuration de l’eau tout en jouant un rôle essentiel dans la régulation du régime hydrique. (http://www.ramsar.org/2003).
Les zones humides saisonnières ainsi que les lisières de zones humides permanentes sont utilisées comme source d’eau domestique. En outre, les plans d’eau artificiels sont constitués par des lacs et des réservoirs utilisésprincipalement pour l’irrigation des zones de rizières dans la cuvette de l’Alaotra et les plaines d’Andilamena (Sahamaloto, Antanifotsy, Maromandia, Bemaitso, Ambodivato) (biodiversité%C3%A3).
Concernant la riziculture qui est une culture inondée et qui demande beaucoup d’eau (Encarta, 2009), les marais jouent un rôle déterminant dans le maintien de l’humidité des rizières avoisinantes (http://www.ramsar.org/2003). Elles sont aussi très importantes pour la biodiversité de la planète. Elles abritent en effetun très grand nombre de plantes et d’animaux qui ne vivent dans aucun autre milieu (Encarta, 2009). C’est pour ces raisons qu’on peut dire que la zone humide Alaotra est un habitat de l’avifaune aquatique de l’Est et des Hauts Plateaux, (http://www.ramsar.org/2003). Ainsi, l’existence des plantes de la zone humide revêt une grande importance vitale pour les animauxaquatiques et dans le maintien de l‘équilibre de l’écosystème. Exemple :C. madagascariensis (Cyperaceae), P. maurituanus (Poaceae) servent d’abris, de nichoir et de lieu de ponte pour certains oiseaux (Madatours.com), tandis que Potamogeton octandrus (Potamogetonaceae), Ceratophylum demersum (Ceratophylaceae), et Urticularia (Lantibulariaceae) servent de nourriture pour les oiseaux et les poissons (Ranarijaona, 2007). Citons le cas du poisson Tilapia zilli qui est herbivore et qui se nourrit de Cyperus sp (Cyperaceae), de Nymphaea sp (Nynphaeacea), et de Phragmites maurituanus (Poaceae) qui sont abondants dans le marais et le lac.
Les espèces végétales de cette zone humide fournissent aussi de nourriture pour les bétails. Par exemple, Typhonodorum lindleyanum (Araceae), Eichhornia crassipes (Pontederiaceae) sont mangés par les porcs et les zébus (Ranarijaona, 2007).
Plusieurs espèces d’oiseaux d’eaux font leur reproduction dans la zone humide et le bassin versant d’Alaotra telles que Ardea humblotii, Ardea cinerea, Ardea purpurea, Bubulcus ibis (Ardeidae), Anas melleri (Anatidae). En outre, les marais constitue aussi un lieu de refuge des Anatidae comme, Anas melleri, Anas erythroryncha, Anas hottentota, Dendrocygna bicolor, Dendrocygna viduata, Sarkidiornis melanotos durant la mue.
Le marais et le lac Alaotra servent également de site de ponte des poissons endémiques comme Paratilapia polleni (Cichlidae) Rheocles alaotriensis, Rheocles sikorae (Astherinidae), Aurecleus alaotrensis (fiche RAMSAR, 2003). Le marais représente aussi un lieu de frai et d’alevinage des poissons parce que la plupart des poissons utilisent le substrat du marais ou les terriers aux bords du lac pour la ponte (fiche RAMSAR, 2003).
La zone humide est également riche en faune ichthyque parce qu’elle contient une quinzaine d’espèces de poissons dont 4 citées ci-dessus sont endémiques. Egalement, la zone héberge 6 classes d’Invertébrés (Insectes, Arachnides, Crustacés, Oligochètes, Turbellariés et Gastropodes) dont 5 Ordres d’insectes (fiche RAMSAR, 2003).
Le marais héberge 3 taxons endémiques d’Alaotra qui sont H. alaotrensis, T. rufolavatus, A. innotata. La zone abrite aussi d’autre espèces endémiques menacées comme Ardea humblotii ( Vano), Thalassornis leuconotos insularis (Danamona), Tachybaptus pelzenii (Vivy), Anas melleri (Akanga) (Young, 1995 ; Ramanampamonjy et Randrianasolo, 1997 ; Ramanampamonjy et Razafindrahanta, 1998). Elle abrite également 5 espèces de poissons très rare comme Paratilapia polleni « Fony gasy ou Marakely », Rheocles alaotrensis « Katrana » (Pidgeon 1996) Rheocles sikorae « Zono, Pirina », Aurecleus alaotrensis « Menazipo », Gobuis aenofuseus « Toho ou Sondry », presque disparues à Alaotra (fiche RAMSAR, 2003).
Actuellement 30 espèces d’Oiseaux d’eaux résident dans la zone humide Alaotra, dont 5 endémiques (fiche RAMSAR, 2003). En revanche, 72 espèces d’oiseaux en permanence ou en visite temporaire ont été recensées dans la zone humide Alaotra. 50 espèces sont présentes en permanence dans le lac (Ranarijaona, 2007). A part les oiseaux, 2 espèces de lémuriens H(. alaotrensis et M. rufus), une espèce de Carnivore (Galidia elegans), 2 espèces de Rongeurs endémiques (Brachyuromus sp., Eliurus sp.), 2 espèces d’insectivores (Suncus murinus et Microgale cowani) vivent dans ces zones humides.
En 2004, une nouvelle espèce de petit mammifère, baptisée Salanoia durrelli ou Vontsira a été découverte pour la première fois dans cette zone humide par des chercheurs d’une ONG britannique, le Durrell Wildlife Conservation Trust (DWCT) (http://wiki.sorcellerie.net).

Autres valeurs indirectes

La zone humide Alaotra est parmi les plus larges des zones humides du Pays (Andrianandrasana et al., 2005). Au sujet de conservation, elle est la troisième zone humide inscrite dans le site RAMSAR en 2003, c’est-à-dire, cinq critères RAMSAR parmi les huit sont remplis par la zone humide Alaotra (fiche RAMSAR, 2003).

DISCUSSION

La végétation de la zone humide Alaotra joue un grand rôle important pour l’équilibre de l’écosystème et a des caractéristiques spécifiquesMalheureusement,. elle est très menacée par des pressions anthropiques très fréquentes.
Les principales menaces sont :
LA MISE A FEU DU MARAIS
La pratique du feu s’effectue pendant la saison sèche. Le feu est périodique dans le marais, quand le niveau de l’eau baisse et que le milieu s’assèche. La mise à feu est utilisée en général pour créer de nouvelles rizières, des pâturages pour les bétails (Andrianandrasana et al., 2005), et également pour l’agriculture afin d’augmenter la fertilité du sol dans le but d’avoir une meilleure production de riz, pour chasser les lémuriens et les poissons Ophiocephalus striatus. Depuis 2001, les feux sont également pratiqués envue de créer des étangs artificiels pour la pêche car près de 70% des étangs naturels dans le marais sont envahis par les espèces exotiques (Andrianandrasana et al., 2005). En fait, la superficie de l’habitat naturel est diminuée à cause du feu.

DEGRADATION DES BASSINS VERSANTS

Ensuite, la plupart des montagnes aux alentours du lac sont dénudés, causant ainsi le développement du « lavaka » accentué par l’érosion,qui dépose des latérites infertiles et des sables dans les bas-fonds (Andrianandrasana et al., 2005). La déforestation des bassins versants entraine l’érosion qui accélère l’ensablement des canaux d’irrigation. Par conséquent, une diminution presque de moitié de la production rizicole a été constaté (Ranarijaona, 2007). Par exemple, pour 81.500 ha il y a seulement une production annuelle d’environ 250.000 tonnes de riz (Andrianandrasana et al., 2005). Les villageois ne cessent de réclamer de nouvelle aire intacte pour l’agriculture, entrainant la formation de mosaïque de végétation aquatique.

LA POLLUTION DU LAC

Ceci concerne la dégradation de la qualité de l’eauqui est dû à une quantité importante de sable et de sédiment qui envahit les rizières, lesterrains de culture, ainsi que les canaux d’irrigation et le fond du lac, à cause de la sédimentation. La transparence de l’eau du lac est faible (0,50 m) (Ranarijaona, 1995).
En plus, selon Pidgeon (1996), l’acidification du Lac Alaotra est probablement favorisée par la baisse du niveau de l’eau, l’apport continue l en fer (causé par le sol latéritique provenant du ruissellement) et le manque de photosynthèse de la part des plantes du marais (due à la décomposition des plantes après le feu). La diminution du pH au dessous de 5,4 est notamment un facteur limitant pour la reproduction de la majorité des poissons (fiche RAMSAR, 2003).
Parmi les pollutions, il y a :
– la pollution organique du lac qui est reliée à l’explosion démographique dans la région. Elle résulte des différents modes de fertilisation biologique associée avec la sédimentation (fiche RAMSAR, 2003).
-la pollution inorganique, qui est due à la proximi té des rizières par rapport au lac. L’eau polluée par la fertilisation chimique des rizières est apportée facilement par les canaux d’irrigation reliant les rizières et le lac (fiche RAMSAR, 2003). Autrement dit, l’utilisation des herbicides ou pesticides aux alentours du lac et les engrais utilisés pour l’agriculture affecte l’eau du lac et entraine la dégradation de sa composition chimique, car l’usage de pesticide est libre dans la région Alaotra. Par conséquent, dans le lac, une forte teneur en phosphore et une faible teneur en nitrogène ont étédétecté (Pidgeon, 1996). Ces éléments peuvent causer des proliférations des planctons ainsi qu’une végétation macrophyte rabougrie. Et ces pollutions (utilisation des herbicides ou pesticides) de l’eau favorisent l’installation des plantes envahissantes telles que Eichhornia crassipes (Pontederiaceae) et Salvinia hastata
(Salvinaceae) entrainant la disparition de la faune qui y s’abrite (Ranarijaona, 2007).

LA SURPECHE

Presque la population environnant de la zone humide Alaotra utilise le lac comme une source en produits halieutiques. La surpêche menac cet écosystème aquatique, qui s’explique par la technique de captage de poisson et la surconsommation.
A propos de ces sujets, les pêcheurs utilisent unsystème de barrage avec de la boue ou servent des hameçons ainsi que d’autres matériaux pour capturer les poissons. D’autres pêcheurs utilisent du « harato », qui est un système de panier qu’on laisse traîner ou déposer dans des endroits choisis, pendant un certain temps voulu pour piéger les poissons (Ranarijaona, 2007). Le plus grave, actuellement c’est qu’il y a des filets de plus de 1 km de longueur, et quelques filets ont des mailles inferieures à 1 mm (Andrianandrasana et al., 2005), ce qui entraine le captage des petits poissons et les autres espèces minuscules qui sont en voie de développement. En outre, à cette époque,plus de 150 pêcheurs ont servi de filets et plus de 30.000 pêches en ligne ont été recensées,’estc-à-dire un pêcheur peut avoir plusieurs matériels de pêche en ligne (Ranarijaona, 2007). Lenombre de pêcheurs augmentait de 1000 en 1963 à 4000 en 2003 et la pêche s’intensifiait avec l’introduction de Tilapia en 1960 (Andrianandrasana et al., 2005).

LA SURCONSOMMATION

La consommation de poissons est de 5,33 kg par personne en 2001 dans les cinq sites suivis par Durrell Wildlife à 7,21 kg par personne dans les 16 sites en 2003 (Andrianandrasana et al. 2005 ; Ranarijaona, 2007).

LA CHASSE

La chasse a entrainé la disparition de deux oiseauxendémiques qui sont Aythya innotata et Tachybaptus rufolavatus dans la région. Selon Andrianandrasana et al., (2005), 5.600 oiseaux ont été chassés en 2002 selon les enquêteffectuées par Durrell Wildlife dans 16 villages aux alentours de la zone humide Alaotra. Ce nombre a diminué de 4.800 en 2003. Les oiseaux résidents dans la zone sont chassés. CitonsDendrocygna viduata, Sarkidiornis melanotos, Anas melleri.
Hapalemur alaotrensis est actuellement gravement menacé d’extinction (UICN/CBSG ,2001). Cette espèce est endémique de l’Alaotra ( Mutschler et Randrianarisoa, 1999). La population de cet animal est actuellement en déclin car, s’il y avait plus de 10.000 individus vers 1990 ( DWCT, 2000), il n’ en restait que près de 7500 individus en 1994 (Mutschler et Feistner, 1995), 5000 à 7000 individu s en 1999 (Mutschler et al.,1999), et actuellement la population totale est estimée à 3000 individus (DWCT, 2001). Les principales causes de son déclin sont le feu de la végétation esd zones marécageuses et la chasse (fiche RAMSAR, 2003). Trois lémuriens ont été chassés en2003 s’il était quatre en 2002 (Ranarijaona, 2007).

L’EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE

On peut dire que la plupart des facteurs cités ci – dessus se rattache à l’explosion démographique car la population humaine vivant aux environs immédiats de l’Alaotra a augmenté 5 fois et, est passée de 109.000 habitantsen 1960 à 550.000 habitants actuellement ( Andrianandrasana et al., 2005). Cette augmentation a un impact sur l’habitat naturel de la faune dans le lac et le marais (Ranarijaona, 2007) car ce fort taux de croissance oblige la population à agrandir ses territoires pour pouvoir vivre, d’ où la cause de la mise à feu, l’aménagement ainsi que la surpêche et la surconsomation en produits halieutiques.
C’est la disparition de la continuité ou l’isolation de l’habitat naturel. Pour le cas de la zone humide Alaotra, la fragmentation de l’écosystème est due surtout par la mise à feu du marais qui détruit les végétations locales et favorise l’installation des espèces envahissantes telles que Salvinia hastata (Salvinaceae) et Eichhornia crassipes (Pontederiaceae) (Ranarijaona, 2007).
Les espèces envahissantes sont des espèces d’un milieu donné dont le développement et la prolifération sont importants. Ses fortes dominations perturbent le développement des espèces locales et il y a prolifération des espèce envahissantes sur les espèces endémiques.
La présence de ses espèces entraine la modificationou le changement de la structure et de la physionomie de l’habitat, le changement des composantes biologiques de l’habitat en qualité et en quantité. En effet, il y a réduction et déclin de la population sauvage endémique et également le fonctionnement de l’écosystème est perturbé.
La dégradation de la qualité de l’eau due à l’usage des pesticides aux alentours du lac favorise l’installation des espèces envahissantes comme la jacinthe d’eau, Eichhornia crassipes, Salvinia hastata .En plus, ces deux dernières espèces ne colonisentla surface libre de l’eau qu’après la mise à feux. D’autres espèces végétales envahissantes deviennent très communes et colonisent l’habitat. Elles sont associées à la principale espèce qui compose la végétation climacique. Les espèces herbacées sonturtouts caractérisées par Polygonum tomentosum, Polygonum wellensi, Salvinia hastata, Eicchornia crassipes, et Aeschynomen elaphroxylon. Ce changement de l’habitat naturel entraîne une f orte perturbation de la vie de la faune qui colonise les milieux auparavant, car certains végétaux sensibles à la présence des espèces envahissantes servent de nourriture et d’habitat pour la faune. Par exemple, des espèces de lémuriens yse déplacent pour trouver l’habitat approprié.
Dans le lac, le peuplement de Phragmites mauritianus se disperse en îlots ou alignés. La répartition en îlots est due, d’une part à la dispersion des graines de phragmites par les Oiseaux Acrocephalus et d’autre part, à l’usage des fragments de leur t ige pour piéger les poissons, dans la zone temporairement inondée ou non. Ces fragments peuvent être transportés par l’eau et le vent. Ils poussent quand les conditions leurs sont favorables. Les fragments utilisés comme piquets pour le piégeage esd poissons repoussent et se répartissent de façon alignée (Ranarijaona, 2007).
En plus, Salvinia et Eichhornia sont capables de survivre dans des bandes étroites le long de la côte Ouest du lac en serrant les Papyrus vers la bordure (Pidgeon, 1996).

L’INTRODUCTION DES POISSONS EXOTIQUES

Depuis 1926, plus de dix poissons ont été introduits accidentellement ou volontairement par la direction des Eaux et Forêts, afin d’améliorer la qualité et la quantité nutritionnelle dans le lac Alaotra, mais également pour contrôler et éradiquer les moustiques (introduction volontaire) de Gambusia holdrooki (Pirina) en 1940 ainsi que Ophiocephalus striatus (Fibata) en 1980 pour la pisciculture) (Ranarijaona, 2007). Il y a aussi Osphronemus goramy, Carassius auratus (introduits en 1900), Cyprinus carpio (en 1926), Salmo indicus, Salmo fario, Tilapia melanopleura, Tilapia rendalli, Tilapia zillii qui sont introduit en 1955. D’autres espèces introduites comme Oreochromis macrochir et Oreochromis mosambicus (en 1960), Oreochromis striatus (en 1980), possèdent une importante biomasse dans le lac Alaotra (Ranarijaona, 2007). En effet, les espèces exotiques sont en compétition avec les espèces existantes dans le lac surtout du point de vue nourriture et habitat, ce qui engendre la disparition progressive des poissons localement endémiques et une modification défavorable de la composition floristique du lac (fiche RAMSAR, 2003).
La surpêche, l’acidification de l’eau du lac et les autres changements reliés aux espèces introduites sont les causes de la diminution de la production de poissons. On sait qu’un pic de 4000 tonnes en 1960 a décliné environ de 2000 tonnes par an actuellement (Andrianandrasana et al., 2005).
Les résultats attendus seraient d’une part la diminution de l’exploitation des espèces du marais et du lac dans cette zone humide surtout les végétaux qui servent d’habitat et de nourriture pour les animaux et d’autre part, le contrôle de l’activité humaine face à cette ressource naturelle pour ne pas aggraver la situation. Par conséquent, si on n’arrive pas à contrôler l’activité anthropique qui est le facteur majeur de la dégradation de la zone humide Alaotra, on peut imaginer que l’avenir de cette zone humide sera de plus en plus menacé et tôt ou tard, cette richesse disparaîtra.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : MATERIELS ET METHODES D’ETUDE
Deuxième partie : RESULTATS
I. Site d’étude
I .1.Situation et localisation
I.2. Le climat
I.2.1.Saisons dominantes
I.2.2 .Température
I.2.3. pH
I.2.4.Pluviométrie et humidité
I.2.5. Sol
I.3. Occupation actuelle de sol
I.4. L’homme et ses activités
I.5. Caractéristiques de la végétation des zones humides
I.5.1. Type d’habitat
I.5.2. Flore dominant et distribution floristique
I.5.3. Autres distributions floristiques
I.6. Faune remarquable
II. Valeurs de la zone humide Alaotra
II.1. Valeurs directes
II.1.1.Valeurs économiques
II.1.2.Valeurs alimentaires
II.1.3.Valeurs médicinales
II.1.4. Valeurs socioculturelles
II.1.5.Autres valeurs
II.2.Valeurs indirectes
II.2.1.Valeurs écologiques
II.2.2.Autres valeurs indirectes
III. Liste floristique de la zone humide Alaotra
Troisième partie : DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
WEBOGRAPHIE

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