Conception de l’ordre social naturel

Nombreux pays ne sont pas encore sortis de la pauvreté. Ils sont appelés « pays en voie de développement ». Parmi eux, les pays les moins avancés ou PMA regroupant les pays les plus pauvres du monde. Ils sont généralement caractérisés par un PIB par habitant très faible et une espérance de vie basse. Ils ont pour activité principale l’agriculture, souvent archaïque et peu productive, en présence d’une population jeune et nombreuse. Leur industrie est peu importante et se trouvant dans des activités traditionnelles à faible productivité et à faible salaire. Ils sont ruraux car la majeure partie de leur population active se trouve dans le secteur agricole.

Approche des physiocrates

Concept idéologique

Conception de l’ordre social naturel

La physiocrate est un courant économique apparu vers la fin du XVIII eme et le début du XIX eme siècle . Pour les physiocrates, le véritable enrichissement n’est pas monétaire mais agricole. Ils s’opposent en cela aux mercantilistes. Les physiocrates réagissent contre les mercantilistes car ils pensent que l’objectif de la vie n’est pas l’enrichissement mais le bonheur. Pour atteindre ce bonheur, ils préconisent une vie naturelle aux champs et considèrent qu’il faut augmenter la production de richesse, non les richesses monétaires, comme le pensent les mercantilistes, mais les richesses agricoles. Seule l’agriculture est en mesure de produire un surplus au-delà des matériaux utilisés, c’est-à-dire un produit réel.

– « laissez-faire, laissez-aller »
Libre-échangiste, les physiocrates s’opposèrent au protectionnisme de Colbert. Le mercantilisme avait mené une politique de bas prix agricoles pour limiter les salaires et ainsi favoriser le développement industriel, l’une des mesures emblématiques de la politique colbertiste fut l’intersection des exportations du blé qui, en créant une surproduction relative, diminuait son prix . Les physiocrates considéraient au contraire qu’il fallait favoriser l’augmentation du prix du blé afin d’encourager les agriculteurs à accroître leur production et donc le produit net .

– Liberté de propriété, un droit naturel de chaque individu
Les physiocrates sont les premiers libéraux ; ils considèrent que l’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie et qu’il doit respecter les lois physiques qui la guident. Les intérêts individuels et surtout ceux des agriculteurs sont conformes à l’intérêt général. Il faut respecter l’ordre naturel de l’économie et respecter la propriété privée.

L’agriculture, seule activité productive

L’activité manufacturière est stérile car elle ne dégage aucun produit net ; elle transforme les richesses mais n’en crée pas. L’industrie est tout de même très utile, puisqu’elle fournit à l’agriculture des biens de production que les physiocrates nomment « avances : Investissement et biens intermédiaires permettant le progrès agricole » et dont l’utilisation permet d’augmenter les rendements. Avec les physiocrates, la richesse devient matérielle et non plus, comme l’affirmaient les mercantilistes, uniquement monétaire. L’erreur est évidemment de limiter la définition de la richesse uniquement au produit agricole et de considérer que seule l’activité agricole est productive. Cette méprise se comprend à une époque où l’appareil productif est essentiellement agricole.

Le tableau économique

Dans un tableau économique , Quesnay procède à la première tentative de comptabilité nationale, en représentant la circulation des flux réels et monétaires et réduit la nation à trois classes de citoyens : la classe productive , la classe des propriétaires et la classe stérile ou urbaine. Il propose un cas particulier : les agriculteurs produisent l’équivalent de 5 milliards en produits agricoles, ils conservent l’équivalent de 2 milliards pour pourvoir à leur entretien et pour procurer des avances à la terre ; ils vendent les 3 milliards restants aux deux autres classes. Grâce à cette vente de 3 milliards, ils peuvent payer le produit net et acheter à la classe stérile des produits finis, qui serviront d’avances.

Quesnay considère que ces avances peuvent diminuer si des taxes trop lourdes grèvent le revenu des agriculteurs, si les dépenses non agricoles de la classe stérile et de celle des propriétaires sont trop fortes et si le commerce intérieur et extérieur manquent de liberté. Il est donc nécessaire d’associer la liberté d’économie.

L’approche des physiocrates est résumée par le circuit économique de Quesnay ci après.

Théorie de la croissance endogène

Certains auteurs appartenant à la nouvelle économie classique, dont le chef de file est Lucas, font aussi partie du courant de la croissance endogène. Ils considèrent que la croissance est une phénomène cumulatif dans lequel l’Etat a un rôle à jouer. Aussi, les investissements publics, notamment en infrastructures, éducation , recherche-développement et plus largement le progrès technique sont les facteurs principaux de la croissance et, ne serait-ce que parce qu’ils génèrent des effets externes importants, ils doivent en partie piloter par l’Etat. Pour le décollage économique d’un pays sous développé dont une majeure partie de sa population active favorise le monde rural, l’intervention de l’Etat est nécessaire pour cerner en une sorte de soutien à une croissance de la production. Cette dernière joue un rôle majeur dans l’aboutissement au processus d’industrialisation qui est l’essence d’un développement économique, et aussi à l’accroissement du PIB.

Approche structurelle de la croissance

La croissance économique est une concept polysémique. On limite généralement la notion de la croissance à des critères uniquement quantitatifs alors que le développement incluait aussi des phénomènes qualitatifs (éducation,, emploi,…), ce fait est analysé par Rostow dans les étapes de la croissance. En outre, selon Celso Furtado, « l’hypothèse d’une croissance sans développement appliquée à un manuel d’économie qui n’a pas de correspondance dans la réalité . F. Perroux affirmait lui aussi « la croissance s’opère sans et par les changements de structure. Le développement englobe et soutient la croissance.

Au sens large, la croissance est un mouvement de transformation structurel ; il est repérable non seulement par des indicateurs simples de hausse de la production et du revenu, mais par des mutations sectorielles. La croissance modifiée la part relative des différents secteurs. Des industries nouvelles apparaissent, la valeur ajoutée par salarié s’accroître, son caractère d’autoentretenu se traduit par des modifications cumulatives des conditions de la production : investissement net en hausse, modification de la qualification de la main d’œuvre incorporation du progrès technique par les machines nouvelles, nouvelles habitudes de consommation, modification des anticipations des entrepreneurs . Et tout décollage économique est assuré à une industrialisation. Le développement industriel facilite l’ouverture au commerce international . Ce dernier joue une rôle essentiel dans la croissance économique car elle conduit au développement de l’économie d’échelle, la spéculation et la concurrence internationale (forcer la modernisation des entreprises).

Economie rurale et croissance économique : rôle joué par le secteur primaire dans la croissance économique

En se basant aux cinq étapes de l’évolution économique d’une société selon Rostow, on se penche vers le rôle important joué par les industries motrices. Or l’évolution de ces dernières se fait par le développement ou l’allocation optimale de l’économie rurale qui jour un grand rôle dans l’accroissement de la potentialité de production (intrants ou matières premières agricoles, ressources naturelles :l minières, …) surtout pour un pays en voie de développement comme Madagascar.

Selon Rostow, l’évolution économique d’une société passe par l’étape :
● D’une société traditionnelle ; une société agricole, rurale et stationnaire où la terre est la seule source de richesse et détermine la structure sociale.
● La phase des conditions préalables au décollage :

– l’existence d’une mutation de structure traditionnelle grâce aux changements qui touchent l’agriculture (amélioration des techniques agricoles)
– L’évolution des idées ou possibilités de développer la production.
– Le développement du commerce.
– L’existence d’une Etat centralisé qui offre des services.

● Le take off ou décollage : c’est l’étape où les anciens blocages et les résistances au développement sont dépassés et qu’une croissance régulière apparaît.

– Les découvertes techniques se généralisent et s’appliquent dans tous les domaines de la production
– Le taux d’investissement croît considérablement
– On assiste au développement des industries motrices qui ont des effets de liaison en amont et en aval. Ces industrialisation motrices influencent le développement d’autres activités industrielles en leur offrant un environnement économique et infrastructures plus favorables.
● La maturité technologique ou les techniques modernes se généralisent à toutes les activités économiques et où la production est beaucoup plus diversifiée.
● C’est aussi que l’ère de la consommation de masse où la consommation se généralise à toutes les couches sociales qui disposent d’un niveau de vie élevé peut être atteinte.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITE SUR LE DEVELOPPEMENT RURAL ET L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE
Section 1- Approche des physiocrates
1.1- Concept idéologique
– Conception de l’ordre social naturel
– « laissez-faire, laissez-aller »
– Liberté de propriété, un droit naturel de chaque individu
1.2- L’agriculture, seule activité productive
– Concept de la richesse
– L’industrie est stérile
– Le rôle du capital
1.3- Le tableau économique
– Classe productive
– Classe des propriétés
– Classe stérile
Section 2- Théorie de la croissance endogène
2.1- Approche structurelle de la croissance
– L’industrialisation
– La pression de la demande
– Le financement de la croissance
2.2- Economie rurale et croissance économique : rôle joué par le secteur primaire dans la croissance économique
– L’industrialisation de l’agriculture
– Les blocages de l’agriculture
– Le commerce intérieur
CHAITRE II- DEVELOPPENT RURAL ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
Section 1- Aménagement du territoire
1.1- Notion d’aménagement du territoire
– Différents acteurs de l’aménagement du territoire
– Caractéristiques de l’aménagement du territoire
1.2- Objectifs de l’aménagement du territoire
– L’aménagement des activités économiques
– L’aménagement social
– L’aménagement physique
1.3- La facette de l’aménagement rural
– Rénovation de l’habitat rural
– Equipement du milieu rural
– Communication et transport
Section 2- La réforme agraire : un élément essentiel de l’aménagement rural
2.1- Place de la réforme agraire dans la politique du développement rural
– Contexte général
– Quelques éléments d’analyse
– Réforme agraire dans le développement de l’agriculture africaine
2.2- Mesures à prendre pour remédier les paysans sans terre
– Cause et nature du problème
– Mesures curatives
– Mesures d’amélioration
– Mesures participatives
2.3- Réforme agraire face aux problèmes agricoles
– Les conditions de travail des agriculteurs
– Deux aspects principaux du régime foncier
– Teneur de la réforme agraire
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE- DEVELOPPEMENT RURAL ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE dans le contexte de Madagascar
CHAPITRE I- GRANDS OBSTACLES DU DEVELOPPEMENT RURAL A MADAGASCAR
Section 1- Crise foncière malgache
1.1- Différents aspects de la crise foncière
1.1.1- Rareté de l’enregistrement des mutations
1.1.2- Coûts élevés des opérations cadastrales
1.1.3- Paralysie du service public
1.1.4- Panne du dispositif actuel
1.2- Conséquences de la crise foncière
1.2.1- Insécurité foncière généralisée
1.2.2- Développement des conflits fonciers
1.2.3- Corruption
1.3- Impacts de la crise foncière sur la vie économique et sociale
1.3.1- Réticences à l’investissement
1.3.2- Dégradation du climat social
1.3.3- Blocage de la décentralisation
1.4- Causes de la crise foncière
1.4.1- Ignorance des usagers sur la loi
1.4.2- Procédure d’immatriculation foncière longue, complexe et coûteuse
1.4.3- Services fonciers démunis et saturés
1.4.4- Explication de fond
Section 2- Obstacles essentiels du développement agricole malgache
2.1- La non-possession de terre : facteur déterminant de la pauvreté rurale
2.2- Qualité de terre et irrigation : un autre mesure de la pauvreté
2.3- Les marchés des terres agricoles
2.3.1- Causes de la mise en location des terres
2.3.2- Différents types de fermages et métayage à Madagascar
2.3.3- Obstacles de tradition ancienne : tavy, feux et pastorat
CHAPITRE II : EFFORTS POUR LA REFORME FONCIERE : LA LETTRE DE LA POLITIQUE FONCIERE
Section 1- Lettre en cohérence avec les orientations nationales et sectorielles
1.1- Cohérence avec la politique générale de l’Etat pour 2005
1.2- Cohérence avec le DSRP
1.3- Cohérence avec la Lettre de Politique de Développement Rural
1.4- Cohérence avec le Plan Directeur Quinquennal pour le Développement Rural (2004 / 2009)
1.5- Cohérence avec le Plan d’Action pour le Développement Rural
Section 2- Objectifs de la Politique Foncière
2.1- Finalité
2.2- Objectif principal
2.3- Objectifs spécifiques
2.4- Un nouveau cadre institutionnel et législatif sera conçu et mis en œuvre
2.5- Décentralisation
2.6- De nouveaux outils, tenant compte des avancées technologiques en gestion de l’information alphanumérique et géographique
2.7- Des compétences nouvelles et supplémentaires
Section 3- Orientations et axes stratégiques de la Politique Foncière
3.1- Restructuration, modernisation et informatisation des conservations foncière et topographique
3.1.1- Objet
3.1.2- Actions
3.1.3- Mesures d’accompagnement
3.2- Amélioration et décentralisation de la gestion foncière
3.2.1- Objet
3.2.2- Actions
3.2.3- Mesure prioritaire
3.2.4- Mesure d’accompagnement
3.3- Rénovation de la réglementation foncière et domaniale
3.3.1- Objet
3.3.2- Actions
3.3.3- Mesures d’accompagnement
3.4- Plan National de Formation aux Métiers du Foncier
3.4.1- Objet
3.4.2- Actions
3.4.3- Trois niveaux de formation sont prévus
3.4.4- Mesures d’accompagnement
3.5- Mise en oeuvre de la Politique Foncière
3.5.1- Observatoire du Foncier : organisme d’orientation, de suivi et de production d’informations
3.5.2- Le Programme National Foncier : organisme d’exécution
3.5.3- Les phases
3.5.4- Evaluation du Programme National Foncier
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ET SOLUTIONS
Section 1- Action gouvernementale dans le cadre du développement rural
Section 2- Développement des productions
Section 3- Développement de la recherche
Section 4- Développement de l’agriculture
Section 5- Sécurisation alimentaire
Section 6- Sécurisation foncière
CONCLUSION
ANNEXES

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