Les crises du régime républicain

Il serait difficile de parler des assassinats politiques à Rome durant cette période sans évoquer, ne serait-ce que dans ces grandes lignes, la période qui la précède. L’histoire de la République romaine au cours du dernier siècle nous révèle une succession de périodes troubles et de révolutions de tout genre. L’équilibre social et politique se trouve rompu. La fin de la République, plus précisément la fin du Ire siècle av J.-C. est marquée par des désordres et des troubles partout en Italie, les crises sociopolitiques étaient de plus en plus fréquentes à Rome. La République était en proie aux troubles intérieurs et extérieurs, crises politiques, assassinats, complots. Rome était déchirée par des guerres civiles et des révoltes. La corruption régnait dans le milieu politique avec une farouche opposition entre les deux grands partis politiques romains : Optimates et populares . Les rivalités entre ces deux principaux partis politiques se transformaient très souvent en luttes armées. Ainsi la prolifération des conflits internes et externes plongeait sans cesse la Cité dans la violence et l’anarchie.

La soif de pouvoir était arrivée à son comble. Ce qui poussa les généraux à des courses effrénées pour se disputer la gloire et le prestige nécessaire à l’instauration de leurs pouvoirs et de leur domination. Ainsi, comme le note Alain Michel, le désir de la richesse, du pouvoir, la montée du luxe ont favorisé l’établissement de la tyrannie qui se traduit par des assassinats politiques . Durant cette période du (I er siècle av J.-C.), on assiste à la mise à mort sanglante d’un gladiateur : il s’agit de Spartacus qui dirigea une révolte servile en 73 av. J.-C. Une autre affaire bouleversa l’Italie toute entière : c’est la conjuration orchestrée par Catilina, qui, étant mécontent de son échec à la candidature pour le consulat de l’année 62 av. J.-C., fomenta une insurrection dans la ville et tenta de rassembler une armée pour intervenir par la force. Pour la première fois à Rome des nobles se révoltent contre l’ordre constitutionnel afin de le détruire.

Tous ces évènements reflètent la situation anarchique à Rome au cours de la moitié du Ier siècle av. J.-C. C’est durant cette période sombre de la République qu’on a commencé à noter une recrudescence des procédés inhumains utilisés par des généraux ou par des groupes pour porter atteinte de façon délibérée a un opposant politique, idéologique ou à des groupes soupçonnés de représenter une menace pour leurs intérêts.

Avec ce manque d’autorité qui sévissait à Rome à la fin de la République ; l’occasion était belle pour les généraux qui convoitaient la suprématie absolue au sein de la République romaine. Pour Valère-Maxime, c’est le goût du luxe qui a versé la République dans une dangereuse complaisance . Pour lui, c’est une période de luxe et de débauche. Rome était opulente, bien administrée grâce à ses institutions et ses lois et passait pour la première ville de L’Italie. Mais les vices et les luxes ont précipité la fin de la République romaine et l’ont versée dans les maux les plus cruels et les plus honteuses.  Par conséquent, les ambitions des uns et des autres étaient tellement antagonistes qu’il fallait en découdre entre Romains.

Ainsi, la fin du Ire siècle av. J.-C. est marquée par des désordres et des troubles partout en Italie, les crises sociopolitiques étaient de plus en plus fréquentes. L’exercice du pouvoir à Rome durant le dernier siècle de la République avant l’arrivée de César reposait sur la capacité d’user de la corruption, de l’intimidation, de la violence notamment le meurtre prémédité pour parvenir à ses fins. Pourtant, les assassinats politiques avaient toujours été pressentent dans l’histoire des Romains.Les Romains avaient gardé le souvenir des confrontations physiques de l’époque des luttes entre les patriciens et les plébéiens. Mais les assassinats politiques à la fin de la République étaient sans commune mesure.

LES TRANSFORMATIONS SOCIALES A ROME AU PREMIER SIECLE AVANT L’ARRIVEE DE CESAR

Le dernier siècle de la République romaine est une époque où la violence, l’affirmation du pouvoir personnel et la corruption des mœurs étaient à leur paroxysme. Pour Salluste, le dernier siècle de la République, « est la période où l’on vit croître d’abord la passion de l’argent puis celle de la domination et ce fut la cause de tout ce qui se fit mal.  » Pour l’auteur moderne André Piganiol, ce sont les Grecs qu’on rend responsable de la corruption des mœurs romaines, Polybe est de cet avis et pense que depuis la guerre de Persée, les Romains ont suivi les mauvais exemples. Le mal est plus récent, écrit Tite-Live c’est depuis « Le retour des troupes d’Asie en 187 av. J.-C, date de l’apparition du luxe hellénistique .» .

Sur le plan moral, toutes les vertus et les lois qui faisaient le rayonnement de la République avaient laissé la place à la corruption et à la course aux richesses. Cette vision de Polybe est partagée par Salluste qui l’explique par le contact avec d’autres civilisations

Selon Salluste, la crise morale de Rome, date généralement du lendemain de la victoire sur Hannibal. En effet, après cette victoire Rome se lance dans une véritable expansion universelle. Toute la Méditerranée et une partie de l’Asie étaient soumises  . L’oligarchie sénatoriale n’avait pas pu adopter les institutions de la République aux nouvelles réalités, après son contact avec les civilisations étrangères. Par conséquent, une crise morale liée d’une part à l’afflux d’idées étrangères bouleverse profondément les cadres de pensées romaines. Sans oublier la concentration d’immenses richesses provenant de la conquête entre les mains de quelques-uns seulement.

Sur ce sujet, Lili Ross Taylor nous rapporte que pour le contrôle des biens à Rome, les généraux envoyaient leurs soldats pour voter puis, si nécessaire forcer les résultats par la violence  .Cette dégradation des mœurs dont témoigne Salluste était visible sur le plan religieux. Cette période de troubles était aussi choisie par les généraux pour manipuler la foi religieuse et l’utiliser pour la propagande politicienne afin de mener à bien leurs projets politiques. Ainsi, la religion n’a pas pu échapper à la manœuvre politique. Elle était utilisée dans la stratégie de guerre pour satisfaire des ambitions purement personnelles. Cette violence est utilisée par les généraux pour l’élaboration de stratégies politiques pour accéder au pouvoir. En somme en raison de cette décadence morale la République romaine est en proie à toutes sortes de remous sociaux et politiques.

L’AFFIRMATION DU POUVOIR PERSONNEL ET LES LUTTES SOCIOPOLITIQUES AU DERNIER SIÈCLE DE LA RÉPUBLIQUE 

Le premier chef militaire à accéder au pouvoir personnel fut Marius  : Après l’échec de la réforme des Gracques , Marius tenta une révolution pour alléger les souffrances de la plèbe en facilitant leur l’accès aux terres. Cette réforme engageait dans un contexte politique de désordres surtout de lutte politique entre la nobilitas et le parti populaire, qui avait fait de Marius le sauveur de la plèbe, car ayant restauré leur dignité tant émiettée par l’aristocratie. Marius reforme l’armée en période de crise, rend simple le recrutement militaire en permettant l’accès à la légion aux citoyens sans fortune, pour ainsi dire à la plèbe. Il transforme la stratégie militaire en préconisant l’effet de masse . Mais les reformes de Marius qui visaient à enrôler les masses populaires dans l’armée se révèlent être une sorte de clientélisme pour pouvoir satisfaire ses ambitions politiques dans une Rome où l’autorité n’existait que de nom. Ce que Sylla tentera de réparer à travers des assassinats politiques lors de la première proscription.

Les conséquences de la réforme de Marius au sein de l’armée ont donné un pouvoir et un droit de revendication à la plèbe qui tente de réparer l’injustice sociale et économique subie depuis des siècles vis-à-vis du Patriciat pour améliorer leurs conditions de vies. C’est le début d’une farouche querelle entre les deux partis politiques Optimates et Populares dont l’un était prêt à faire disparaître l’autre.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LES CRISES DU RÉGIME RÉPUBLICAIN AU DERNIER SIÈCLE ET LES DIFFÉRENTS ASSASSINATS POLITIQUES DE CÉSAR À CÉSARION
CHAPITRE I : LES TRANSFORMATIONS SOCIALES A ROME AU PREMIER SIECLE AVANT L’ARRIVEE DE CESAR : VIOLENCE POLITIQUE, LUTTE POUR LE POUVOIR ET LA CORRUPTION DES MŒURS
CHAPITRE II : ASCENSION POLITIQUE DE CÉSAR, SON ABSOLUTISME ET LES MOBILES DE SON ASSASSINAT
CHAPITRE III : LES CONSÉQUENCES DE L’ASSASSINAT DE CÉSAR : LES PURGES D’ANTOINE ET OCTAVE
DEUXIEME PARTIE :LES ASSASSINATS POLITIQUES SOUS LE PRINCIPAT : D’AUGUSTE A DOMITIEN
CHAPITRE -I : LES REFORMES POLITIQUES, RELIGIEUSES ET LEURS IMPACTS SUR LES ASSASSINATS POLITIQUES SOUS LE PRINCIPAT
CHAPITRE II : LES ASSASSINATS POLITIQUES CHEZ LES JULIO- CLAUDIENS ET LES FLAVIENS
CHAPITRE -III : ÉTUDE COMPARATIVE DES ASSASSINATS SOUS LA RÉPUBLIQUE ET LE PRINCIPAT ET SON APPORT DANS LA VIE POLITIQUE ROMAINE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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