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Urgences organisationnelles
Lโurgence organisationnelle, dans le schรฉma actuel de fonctionnement des structures sanitaires franรงaises(en particulier hospitaliรจres), les urgences en biochimie peuvent aussi รชtre logistiques (organisationnelles), aidant ร la rรฉgulation des flux de patients dans un service dโaccueil des urgences (SAU) par exemple, car favorisant lโorientation dโaval (retour ร domicile, observation ou hospitalisation) [7]. Le cas dโune demande en urgence dโun marqueur cardiaque tel que la troponine est un bon exemple de cette situation.
Urgences biologiques
La plupart des analyses biochimiques dites dโurgences ont aussi des urgences biologiques Elle concerne des รฉchantillons ou des examens fragiles, dont la prise en charge technique doit รชtre rรฉalisรฉe rapidement afin de garantir la qualitรฉ des rรฉsultats. Cela fait rรฉfรฉrence au fait quโun รฉchantillon doit รชtre traitรฉ sans attendre pour permettre un diagnostic fiable mรชme si le rendu partiel ou dรฉfinitif nโest pas contributif au dรฉmarrage du traitement.
Par exemple le dรฉlai de conservation des analyses sur sang total est limitรฉ (potassium, glucose, bilirubine…) [7, 2].
LES PARAMETRES BIOCHIMIQUES EN URGENCE
Les examens biochimiques usuels ont longtemps รฉtรฉ considรฉrรฉs indispensables et systรฉmatiques pour apprรฉcier lโรฉtat ยซ biologique ยป gรฉnรฉral dโun patient et exclure des diagnostics. La pratique mรฉdicale en mรฉdecine dโurgence, anesthรฉsie-rรฉanimation ou mรฉdecine interne, les donnรฉes de la littรฉrature et les recommandations des sociรฉtรฉs savantes de mรฉdecine dโurgence (SFMU) ou dโanesthรฉsie-rรฉanimation (SFAR) sont contributives pour justifier la prescription dโexamens biochimiques en urgence absolue, relative ou organisationnelle, soit dans un cadre gรฉnรฉral dโรฉvaluation du patient soit dans un contexte ciblรฉ (inflammation) ou spรฉcifique (grossesse). Justifications propres ร certaines circonstances physiopathologiques [7] : regrouper en marqueurs de grandes fonctions.
Dรฉsรฉquilibre hydroรฉlectrolytique
Les โbilansโ hydroรฉlectrolytiques (Na+, K+, Cl -) sont des paramรจtres utiles dans un service dโaccueil des urgences pour orienter le diagnostic devant des signes dโappel dโun trouble hydroรฉlectrolytique ou dans des circonstances favorisant la survenue de dรฉsรฉquilibres ioniques. Les mesures dโun ionogramme sanguin font partie des examens de routine qui sont effectuรฉs actuellement grรขce ร des procรฉdรฉs automatisรฉs rapides et extrรชmement fiables. On mesure habituellement la natrรฉmie, la chlorรฉmie et la kaliรฉmie dans notre hรดpital.
Dans les services de soins intensifs, ces paramรจtres font aussi partie de la surveillance biologique pรฉriodique des patients [7].
Le sodium
Ce sont des cations essentiels du milieu extracellulaire, trรจs importants dans le maintien de lโhydratation car la quantitรฉ du sodium dans lโorganisme dรฉtermine le volume du secteur extracellulaire et sa concentration reflรจte le volume du secteur intracellulaire. Les entrรฉes sont assurรฉes par lโalimentation et les sorties sont rรฉgulรฉes par les reins.
La valeur normale est de 135 ร 147mmol/L. (UPFR biochimie CHU JRA)
La natrรฉmie est un รฉlรฉment de jugement de la gravitรฉ intracellulaire. Son dosage permet le diagnostic et la surveillance des hyper et hyponatrรฉmie [8-10].
Les dysnatrรฉmies importantes font toujours partie d’un tableau clinique grave et complexe, et bรฉnรฉficient au mieux de la prise en charge dans un service de rรฉanimation mรฉdicale, leur rรฉversibilitรฉ dรฉpend en fait de leur cause premiรจre.
Le chlore
Les variations du chlore suivent gรฉnรฉralement celles du sodium [11]. La chlorรฉmie normale est comprise entre 96 ร 108mmol/l.
On parle dโhypochlorรฉmie pour des valeurs infรฉrieures ร 96 mmol/L. Elle peut รชtre la consรฉquence dโune diminution de la quantitรฉ de sel due ร des pertes digestives, rรฉnales et cutanรฉes ; ou de la consรฉquence dโune augmentation de la quantitรฉ dโeau.
On parle dโhyperchlorรฉmie pour des valeurs supรฉrieures ร 108mmol/L. Elle peut รชtre due ร la diminution de la quantitรฉ dโeau.
Le potassium
Cโest le principal cation du milieu intra cellulaire qui joue un rรดle essentiel dans lโรฉlectrophysiologie des cellules excitables, cardiaques et nerveux.
Lโimportant gradient de concentration entre milieu extracellulaire et intracellulaire est soumis ร une rรฉgulation complexe et prรฉcise, et qui est ร lโorigine de nombreux rรดles physiologiques que possรจde le potassium. La kaliรฉmie est รฉgalement รฉtroitement dรฉpendante de l’รฉquilibre acido-basique ; l’acidose provoque une sortie de potassium intracellulaire, et une hyperkaliรฉmie ; l’alcalose a un effet inverse. Des dyskaliรฉmies accompagnent souvent un dรฉsordre hydroรฉlรฉctrolytique.
Une hypokaliรฉmie et hyperkaliรฉmie peut menacer le pronostic vital du fait des complications cardiovasculaires possibles et les modifications de lโECG impliquent un traitement rapide [12].
On parle dโune hypokaliรฉmie si la valeur est infรฉrieure ร 3 mmol. L’hypokaliรฉmie traduit souvent une dรฉplรฉtion importante du stock potassique de l’organisme. Les manifestations essentielles sont triples : cardiaques, avec modification caractรฉristique de l’รฉlectrocardiogramme et รฉventuellement des troubles du rythme qui peuvent รชtre sรฉvรจres ; neuromusculaires, avec apparition de paralysie dans les formes les plus importantes ; rรฉnales, avec des perturbations fonctionnelles et un risque de lรฉsion organique si l’hypokaliรฉmie est trรจs prolongรฉe.
On parle dโune hyperkaliรฉmie si la valeur est supรฉrieure ร 5 mmol. L’hyperkaliรฉmie ne traduit pas toujours une augmentation du pool potassique de l’organisme, car elle peut รชtre induite par une lyse cellulaire brutale ou par une acidose. Les signes essentiels sont cardiaques avec aspect รฉlectrocardiographique constant et caractรฉristique. Le risque majeur de l’hyperkaliรฉmie, dรจs qu’elle dรฉpasse 7 mEq/l, est l’arrรชt cardiaque qui est irrรฉversible et souvent inopinรฉ, aucun autre symptรดme d’alarme n’รฉtant habituellement prรฉsent. Les causes les plus frรฉquentes de l’hyperkaliรฉmie sont l’insuffisance rรฉnale oรน elle est favorisรฉe par des excรจs alimentaires ou par la prise de diurรฉtiques ยซ รฉpargneurs de potassium ยป. Le traitement de l’hyperkaliรฉmie doit รชtre avant tout prรฉventif, notamment par restriction des apports alimentaires chez les sujets exposรฉs. Une hyperkaliรฉmie reconnue doit รชtre traitรฉe d’urgence.
On utilise d’abord des perfusions de sels alcalins (bicarbonates) qui sont efficaces surtout en cas d’acidose, de sรฉrum glucosรฉ hypertonique associรฉ ร l’insuline, ces deux procรฉdรฉs entraรฎnant une rentrรฉe du potassium dans le secteur intracellulaire.
Les rรฉsines รฉchangeuses de cations administrรฉs par voie digestive ont un dรฉlai d’action plus grand et ont surtout un grand intรฉrรชt prรฉventif. Enfin, le recours ร l’รฉpuration extrarรฉnale, qui permet un contrรดle trรจs rapide des chiffres de kaliรฉmie, ne peut รชtre utilisรฉ que dans des centres spรฉcialisรฉs.
รvaluation de la fonction rรฉnale
Le dosage de lโurรฉe et de la crรฉatinine permet de caractรฉriser lโintรฉgritรฉ de la fonction rรฉnale. La mise en รฉvidence dโune insuffisance rรฉnale doit conduire par la suite ร en prรฉciser le mรฉcanisme (fonctionnel, organique, obstructif) et lโรฉtiologie (primitive ou secondaire, aiguรซ ou chronique) [7].
Lโurรฉe
Le dosage de lโurรฉe est lโun des dosages les plus frรฉquemment effectuรฉs. L’รฉlรฉvation dans le sang du taux de l’urรฉe et des autres produits d’excrรฉtion azotรฉe est communรฉment dรฉcrite en clinique sous le nom d’azotรฉmie ou d’urรฉmie [13]. Elle permet en une premiรจre approximation de rechercher une insuffisance rรฉnale avec le dosage concomitant de la crรฉatinine. Elle s’installe progressivement au fur et ร mesure que s’รฉtend la destruction du parenchyme rรฉnal.
Variations physiopathologiques
Valeurs normales
Les diverses mรฉthodes ร l’urรฉase donnent des rรฉsultats comparables entres elles et les valeurs trouvรฉes [14] varient en gรฉnรฉral de 2,5 ร 7,5mmol/L.
Variations physiologiques
-L’รขge: chez le nourrisson, l’urรฉe sanguine a des valeurs lรฉgรจrement plus basses (1 ,66 ร 3,33mmol/L) que chez l’adulte [15].
-Le sexe: les valeurs sont habituellement de 25% infรฉrieures chez la femme [14].
-L’ hydratation: on note une รฉlรฉvation pouvant รชtre supรฉrieure ร 8,33mmollL si le rรฉgime est pauvre en liquide [14].
-L’ alimentation: en cas de rรฉgime carnรฉ, on note une รฉlรฉvation de l’urรฉmie.
Variations pathologiques
Augmentation de l’urรฉmie
Lorsque l’urรฉmie augmente au-delร de 11 ,6mmol/l, cela peut รชtre dรป ร [14]:
-une formation excessive d’urรฉe lors d’un rรฉgime hyperprotidique, oรน ร une fiรจvre oรน ร des infections aiguรซs,
– un dรฉfaut d’excrรฉtion de l’urรฉe qui peut รชtre rencontrรฉ lors d’oligurie
– des insuffisances cardiaques, des cirrhoses ascitiques, des fuites hydrosodรฉes (diarrhรฉes, vomissements),
-des nรฉphropathies aiguรซs et chroniques,
– des obstructions au niveau de l’appareil urinaire (adรฉnome, cancer de la prostate),
-la prise de mรฉdicaments tels que les antibiotiques, les diurรฉtiques, les antihypertenseurs, et les mรฉdicaments entraรฎne une nรฉphrotoxicitรฉ.
Diminution de l’urรฉmie
Une chute de l’urรฉe en dessous de 1,66mmoL/l tรฉmoigne [14] : -d’une carence protidique alimentaire, d’une malabsorption digestive. -de certaines insuffisances hรฉpatiques. -d’une hydratation excessive.
-La prise de mรฉdicaments tels que le chloramphรฉnicol et la streptomycine qui sont capables d’engendrer de fausses baisses de L’urรฉe sanguine.
La crรฉatinine
La crรฉatinine dans lโorganisme provient de la dรฉgradation de la crรฉatine. La crรฉatine est l’acide a-mรฉthylguanidino-acรฉtique.
C’est un constituant essentiel du muscle. La crรฉatinine, produit du catabolisme de la crรฉatine, est son amide cyclique, son dรฉrivรฉ phosphorylรฉ, le phosphagรจne, possรจde une liaison riche en รฉnergie รฉchangeable avec l’ATP et constitue une rรฉserve รฉnergรฉtique pour le muscle [16].
L’origine de la crรฉatine est double. La crรฉatine exogรจne (alimentaire) est absorbรฉe au niveau de l’intestin, diffuse dans le sang et se localise dans les tissus : muscle striรฉ, myocarde et cerveau surtout.
La crรฉatine endogรจne est synthรฉtisรฉe en deux temps : la premiรจre rรฉaction (transamidination), qui aboutit ร la glycocyamine (acide guanidino-acรฉtique) ร partir du glycocolle et de l’arginine, a lieu dans le rein ; la seconde (transmรฉthylation grรขce ร la S-adรฉnosylmรฉthionine) dans le foie ; sa destinรฉe est ensuite la mรชme que celle de la crรฉatine exogรจne qui est รฉliminรฉe d’emblรฉe par les urines en grande partie sous forme de crรฉatinine. La crรฉatinine endogรจne prend naissance dans le muscle aux dรฉpens du phosphagรจne, puis elle est รฉliminรฉe par le rein en quantitรฉ constante (2% de la crรฉatine totale) par vingt-quatre heures, ce qui en fait un trรจs bon marqueur de la fonction rรฉnale [17].
Quand on parle de la crรฉatininรฉmie, on doit toujours parler de la clairance de la crรฉatinine. La clairance de la crรฉatinine se dรฉfinit comme รฉtant le volume de plasma en ml entiรจrement รฉpurรฉ par cette substance en une minute. Elle (C) sera รฉvaluรฉe par le rapport suivant:
C (ml)= U (mol/ml).V (ml/min) / P (mol/L).
Oรน U est la concentration urinaire de la crรฉatinine,
P la concentration plasmatique de la crรฉatinine et V la diurรจse de 24h [14,18].
C= (140-รขge).poids (Kg) /7,2.crรฉatininรฉmie (mg/L).
Pour tenir compte de la surface corporelle, il est nรฉcessaire de multiplier le rรฉsultat par 0,85 chez la femme. La valeur normale de la clairance de la crรฉatinine est de 120mL/min/1,73m2 de surface corporelle chez l’adulte.
L’apprรฉciation du dรฉbit de la filtration glomรฉrulaire se fait le plus frรฉquemment par mesure de la clairance de la crรฉatinine endogรจne. Plus la clairance est รฉlevรฉe, plus le pouvoir รฉpurateur du rein pour la crรฉatinine est รฉlevรฉ.
La clairance de la crรฉatinine diminue dans l’insuffisance rรฉnale. De plus, l’รฉvaluation de la clairance de la crรฉatinine permet chez l’insuffisant rรฉnal de dรฉterminer la toxicitรฉ et la rรฉduction de la posologie ร appliquer ร certaines indications thรฉrapeutiques, telle la mise en ลuvre des hรฉmodialyses pรฉriodiques dans l’insuffisance rรฉnale grave avec clairance de la crรฉatinine infรฉrieure ร 10Ml/min.
Variations physiopathologiques
Valeurs normales
Chez l’adulte, les valeurs de la crรฉatinine sont les suivantes [19] :
– chez l’homme, elles varient de 65-120 mmol /L.
– chez la femme, elles varient de 50-100 mmol/L.
Variations physiologiques
-Le sexe: la crรฉatininรฉmie varie selon le sexe, elle apparaรฎt plus รฉlevรฉe chez l’homme.
Cette diffรฉrence serait liรฉe ร la masse musculaire plus importante chez l’homme.
-L’รขge: elle est plus basse chez le nourrisson et plus รฉlevรฉe chez l’adulte.
-La grossesse: la diminution de la crรฉatininรฉmie au cours de la grossesse peut รชtre attribuรฉe ร une hypervolรฉmie [16].
-Le rรฉgime nutritionnel : un rรฉgime riche en viande augmente le taux de la crรฉatininรฉmie par un apport exogรจne [14].
Variations pathologiques
Les variations pathologiques de la crรฉatinine vont presque toujours dans le sens d’une augmentation.
Augmentation de la crรฉatininรฉmie
-l’insuffisance rรฉnale aiguรซ et chronique de toute รฉtiologie.
-l’insuffisance cardiaque et l’hypertension artรฉrielle.
-l’ acromรฉgalie, l’hyperthyrolodie.
-la prise de mรฉdicaments tels que: acide ascorbique, certaines cรฉphalosporines, cimรฉtidine, gentamycine, anti-inflammatoires, lรฉvodopa et mรฉthyldopa, paracรฉtamol, tobramycine.
Diminution de la crรฉatininรฉmie
-l’affaiblissement et la rรฉduction de la masse musculaire.
-la prise de mรฉdicaments tels que: les anabolisants, les antiรฉpileptiques.
Dรฉsรฉquilibres mรฉtaboliques
Le dosage de la glycรฉmie, qui permet de diagnostiquer et de suivre un diabรจte, est un examen dโurgence absolue.
La glycรฉmie
Le glucose est le principal sucre de lโorganisme. Cโest lui qui apporte lโรฉnergie ร la plupart des cellules. La glycรฉmie correspond au taux de glucose dans le sang. Le glucose est un aldohexose comportant plusieurs fonctions alcools et une fonction rรฉductrice aldรฉhydique.
La glycรฉmie est l’un des paramรจtres le plus souvent demandรฉ en urgence et en routine au laboratoire de biochimie.
L’intรฉrรชt du dosage du glucose repose sur le dรฉpistage du diabรจte sucrรฉ et aussi dans le bilan biologique de certaines affections pancrรฉatiques, surrรฉnaliennes, hypophysaires, thyroรฏdiennes ainsi que dans la surveillance des traitements par les corticoรฏdes et certains diurรฉtiques.
Variations physiopathologiques
Valeurs normales
Selon les diffรฉrentes mรฉthodes on trouve des rรฉsultats diffรฉrents chez l’adulte [19]:
Pour les mรฉthodes rรฉductimรฉtriques la glycรฉmie est de 5 ร 7,25mmoliL
Pour les mรฉthodes furfuraliques la glycรฉmie est de 4 ร 5,2 5mmol IL
Pour les mรฉthodes enzymatiques la glycรฉmie est de 4 ร 6,2mmol/L
Variations physiologiques
Plusieurs รฉlรฉments peuvent influencer la glycรฉmie, notamment:
-Lโรขge : la glycรฉmie augmente progressivement avec lโรขge.
-Le sexe: la glycรฉmie est constamment plus รฉlevรฉe chez les hommes que chez la femme de mรชme รขge mais cette diffรฉrence n’est pas significative [20] ;
-L’influence des paramรจtres morphomรฉtriques : d’aprรจs la plupart des auteurs, la glycรฉmie serait corrรฉlรฉe ร la masse corporelle et ร la surcharge pondรฉrale. La tolรฉrance au glucose est diminuรฉe chez les sujets obรจses et paraรฎt รชtre corrรฉlรฉe ยซ ร la graisse corporelleยป. De mรชme, la glycรฉmie diminue parallรจlement au poids corporel chez les personnes astreintes ร un rรฉgime anti-obรฉsitรฉ.
-L’influence de la consommation d’alcool: aprรจs consommation de plusieurs boissons alcoolisรฉes, la glycรฉmie augmente de faรงon importante (20 ร 50%). Ceci illustre l’effet diabรฉtogรจne de l’alcool qui stimule la glycogรฉnolyse aboutissant ร un รฉtat d’hyperglycรฉmie.
-Le tabac: il provoque une augmentation de la glycรฉmie de 0,060mmol/L aprรจs 10min et d’une durรฉe d’une heure. Cela est dรป ร l’effet de la nicotine qui, par stimulation de la mรฉdullosurrรฉnale, entraine une augmentation des catรฉcholamines plasmatiques ร effet hyperglycรฉmiant
-Le stress: il augmente la glycรฉmie.
-La grossesse: au cours de la grossesse normale, la glycรฉmie diminue progressivement et parallรจlement ร l’augmentation de la sรฉcrรฉtion d’insuline. Cette variation serait liรฉe aux modifications de la rรฉgulation du mรฉtabolisme des hydrates de carbone chez la femme enceinte L’influence de l’activitรฉ physique: un effort intense diminue la glycรฉmie de 10 ร 40% chez l’homme, alors qu’un exercice physique bref semble ne pas avoir d’influence sur la glycรฉmie.
-L’effet des mรฉdicaments: les mรฉdicaments tels que les corticoรฏdes, l’ACTH, les estrogรจnes, les contraceptifs oraux, les antidรฉpresseurs tricycliques, les benzodiazรฉpines, les inhibiteurs calciques, la morphine, augmentent la glycรฉmie.
Le surdosage mรฉdicamenteux chez les diabรฉtiques dรป ร la prise d’insuline ou des sulfamides hypoglycรฉmiants en excรจs, ร l’oubli de prise de repas, ou ร l’exercice physique ‘intense peut entraรฎner une diminution de la glycรฉmie.
De mรชme, certains mรฉdicaments tels que le chloramphรฉnicol, les salicylรฉs, le clofibrate, les antidiabรฉtiques oraux, l’insuline, les antihistaminiques, diminuent la glycรฉmie.
Variations pathologiques
Augmentation
Lorsque la glycรฉmie devient supรฉrieure ร 7,2mmol/L [14,20] :
-le diabรจte de type I (insulino-dรฉpendant) : 10% des diabรจtes.
-le diabรจte de type II (non insulino-dรฉpendant) : 90% des diabรจtes.
-les pathologies pancrรฉatiques comme la pancrรฉatite aiguรซ ou chronique et la nรฉoplasie du pancrรฉas,
-la maladie de Cushing (excรจs de corticoรฏdes),
-le glucagonome (excรจs de glucagon),
-l’acromรฉgalie (excรจs en hormone de croissance), et la thyrotoxicose.
Diminution
On parle d’hypoglycรฉmie lorsque la glycรฉmie devient infรฉrieure ร 2 mmol/L.
Les hypoglycรฉmies se rencontrent dans les pathologies suivantes [14,21]:
-Le dumping syndrome post-gastrectomie.
-La sรฉcrรฉtion excessive d’insuline (insulinome, polyadรฉnomatose endocrinienne).
-Les dรฉficits en antagoniste de l’insuline comme lโinsuffisance surrรฉnalienne (adrรฉnaline et cortisol) et lโinsuffisance hypophysaire.
-Les troubles du stockage du glycogรจne dans le foie comme les hรฉpatites virales sรฉvรจres, lโinfiltration mรฉtastatique du foie, lโintoxication hรฉpatique (CCl4, phosphore, arsenic, chloroforme, paracรฉtamol, salicylรฉs), lโintolรฉrance au fructose, la galactosรฉmie et lโaglycogรจnose.
-Le paludisme (consommation du glucose par le parasite et hypoglycรฉmie induite par la quinine).
-Lโhypoglycรฉmie du nouveau-nรฉ (prรฉmaturรฉ).
-Lโhypoglycรฉmie post-natale chez les enfants de mรจre diabรฉtique.
Etats inflammatoires
La protรฉine C rรฉactive (CRP) est le marqueur sanguin le plus courant et indispensable en urgence de lโinflammation. Cโest une protรฉine de la phase aigรผe de lโinflammation [22], synthรฉtisรฉe par les cellules du foie dont le niveau augmente dans le sรฉrum ou le plasma pendant une rรฉaction aux infections ou aux processus inflammatoires non infectieux en mobilisant les dรฉfenses immunitaires de lโorganisme par lโactivation de la voie du complรฉment.
Les valeurs normales sont infรฉrieures ร 10mg/L. Ce seuil est dรฉpassรฉ dans un dรฉlai de 4 ร 8 heures aprรจs un accident inflammatoire aigu, avec des valeurs pouvant atteindre environ 20 ร 500 et lโaugmentation est en moyenne sensiblement plus importante au cours des infections bactรฉriennes quโau cours des infections virales.
Son dosage remplace la mesure de la vitesse de sรฉdimentation moins sensible et moins spรฉcifique. L’amplitude de l’augmentation de la CRP varie en fonction de la cause de l’inflammation [7].
Dans les infections bactรฉriennes l’augmentation est franche (de 10 ร 100 fois la normale) et modรฉrรฉe dans les infections virales (2 ร 4 fois la normale).
La CRP est utilisรฉe en premiรจre intention en association avec la numรฉration formule sanguine, elle peut permettre par exemple d’รฉtayer l’origine infectieuse d’une douleur abdominale (appendicite aiguรซ).
Bien qu’รฉtant l’un des plus prรฉcoces parmi les marqueurs disponibles, une limite importante ร ce dosage en urgence est son รฉlรฉvation relativement tardive aprรจs le dรฉbut de l’inflammation (รฉlรฉvation ร partir de la douziรจme heure et pic seulement entre le deuxiรจme et troisiรจme jour).
Etant donnรฉ que des valeurs รฉlevรฉes sont toujours associรฉes ร des changements pathologiques, le dosage de la CRP fournit des informations utiles pour le diagnostic, la thรฉrapie et le suivi des maladies inflammatoires.
Inflammation du pancrรฉas
On demande la lipasรฉmie devant des douleurs abdominales aigues.
Rappel de physiologie
La lipase est une enzyme essentiellement pancrรฉatique dont le rรดle principal est dโhydrolyser les triglycรฉrides alimentaires en bรชta-monoglycรฉrides. Sa concentration est trรจs รฉlevรฉe dans le suc pancrรฉatique et sa sรฉcrรฉtion est stimulรฉe par le pH alcalin du jรฉjunum lors dโun repas.
Deux types de marqueurs sont couramment utilisรฉs, essentiellement dans le cadre du diagnostic de pancrรฉatites aiguรซs : amylasรฉmie et lipasรฉmie. Mais le seul dosage de lipasรฉmie suffit car sa sensibilitรฉ et sa spรฉcificitรฉ sont meilleures que celles de l’amylasรฉmie [10, 23, 24].
Au niveau jรฉjunal, les sels biliaires รฉmulsifient les triglycรฉrides alimentaires liposolubles, afin de permettre ร la lipase pancrรฉatique hydrosoluble dโagir sur lโinterface lipide-eau. Il se produit ainsi une lipolyse destinรฉe ร permettre la rรฉsorption intestinale des graisses.
En cas de pancrรฉatites chroniques, le dรฉficit en lipase conduira ร une malabsorption des triglycรฉrides avec apparition secondaire dโune stรฉatorrhรฉe.
Dans les pancrรฉatites aiguรซs, le taux de lipase augmente prรฉcocement dans le sang, parallรจlement au taux dโamylase. Par contre, son retour est plus lent et la lipasรฉmie reste plus longtemps รฉlevรฉe que lโamylasรฉmie. Il est donc possible de dรฉtecter une pathologie pancrรฉatique dans sa phase tardive au vu dโune lipasรฉmie augmentรฉe avec une amylasรฉmie normale.
Une รฉlรฉvation de la seule lipasรฉmie supรฉrieure ร 3 fois les valeurs usuelles dans les 48 premiรจres heures suivant le dรฉbut des symptรดmes, associรฉe ร une douleur abdominale aiguรซ รฉvocatrice, suffit ร poser le diagnostic de pancrรฉatite aiguรซ.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I. DEFINITIONS
I.1. Urgence absolue
I.2. Urgence relative
I.3. Urgence organisationnelle
I.4. Urgence biologique
II. PARAMETRES BIOCHIMIQUES EN URGENCE
II.1. Dรฉsรฉquilibre hydro-รฉlectrolytique
II.1.1. Le sodium
II.1.2. Le chlore
II.1.3. Le potassium
II.2. Evaluation de la fonction rรฉnale
II.2.1. Lโurรฉe
II.2.2. La crรฉatinine
II.3. Dรฉsรฉquilibre mรฉtabolique : la glycรฉmie
II.4. Etats inflammatoires : la protรฉine C rรฉactive
II.5. Inflammation du pancrรฉas : la lipase
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1. Cadre de lโรฉtude
I.2. Type de lโรฉtude
I.3. Pรฉriode de lโรฉtude
I.4. Echantillonnage de lโรฉtude
I.5. Critรจres dโรฉtude
I.6. Variables รฉtudiรฉs
I.7. Matรฉriels
I.7.1. Matรฉriels biologiques
I.7.2. Matรฉriels techniques
I.7.3. Collecte et analyses des donnรฉes
I.7.4. Analyses statistiques
I.7.5. Limite de lโรฉtude
I.7.6. Considรฉration รฉthique
II. RESULTATS
II.1. Profils sociodรฉmographiques
II.1.1. Frรฉquence des examens urgents
II.1.2. Age
II.1.3. Genre
II.2. Services demandeurs
II.3. Paramรจtres par services
II.4. Coรปt des examens biochimiques prescrits
II.5. Renseignements cliniques
II.6. Nombres de paramรจtres demandรฉs en urgence
II.7. Temps de rรฉalisation des analyses
II.8. Paramรจtres biochimique dโurgence
II.8.1. Exploration de la fonction rรฉnale
II.8.2. Exploration du mรฉtabolisme glucidique
II.8.3.Exploration de lโรฉquilibre hydro-รฉlectrolytique
II.8.4. Marqueurs de lโinflammation et de lโinfection
II.8.5. Inflammation du pancrรฉas
DISCUSSION
1. Lโรฉtablissement dโรฉtude
2. Le nombre dโanalyses biochimiques en urgence
3. Les caractรฉristiques sociodรฉmographiques
4. Les services demandeurs
5. Les renseignements cliniques
6. Le nombre de paramรจtres
7. Le coรปt des analyses
8. Les paramรจtres demandรฉs
8.1. Lโionogramme sanguin
8.2. Lโexploration rรฉnale
8.3. La glycรฉmie
8.4. La lipasรฉmie
8.5. La protรฉine C rรฉactive
9. La durรฉe de rendu des rรฉsultats
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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