Considérations générales sur la microfinance

GENERALITES

Dans ce présent mémoire, nous allons procéder à une étude analytique sur les problèmes d’intégration des paysans ruraux dans le réseau de microfinance. Certes, le système d’épargne et de crédit à Madagascar est prédominé par l’émergence des Institutions de MicroFinance ou IMFs depuis 1990. Ces dernières se penchent beaucoup plus sur le financement des microcrédits de par leur vocation. Ayant pour première cible les petits producteurs, la microfinance se fixe un but général de leur donner la chance de s’épanouir économiquement surtout. L’atteinte de cet objectif est opérée par l’effort des IMFs à étendre leurs zones d’intervention pour offrir des services financiers de proximité. Ces services vont aussi assurer et apporter l’amélioration des activités génératrices de revenus de ces producteurs, grâce aux octrois des microcrédits et aux activités d’épargne offertes. Cela nous incite alors à mener des recherches sur ce fait qui se révèle intéressant et qui mérite des réflexions.

Cependant, il convient de rappeler quelques faits essentiels qui ont débouché sur cette émergence si manifeste. Certes, les conséquences des deux guerres mondiales ont engendré un nouvel ordre dans le monde. Après les aides et appuis aux grands pays qui ont été détruits économiquement, grâce aux différents plans de redressement, les grandes puissances se sont préoccupées du développement des pays du tiers monde dès le milieu des années 50. Cela est généré, dans la majorité des cas, par les effets pervers des différents mouvements de libération et d’indépendance. De ce fait, la notion de « sousdéveloppement » est ainsi appliquée pour les pays moins avancés. La plupart des pays du Sud en sont les plus touchés, notamment ceux du Continent africain dont fait partie Madagascar.

CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA MICROFINANCE

La « microfinance » 

Essai de définition et historique 

Essai de définition 

De son sens étymologique, la microfinance signifie en général un fonds de financement de petite taille ou un « microcrédit » par extension (de sens économique). Par rapport au crédit classique, la microfinance se différencie du fait qu’elle est orientée vers une cible nouvelle, dont les pauvres et exclus du système bancaire. Ce microcrédit sera alors octroyé selon la capacité de remboursement de ces clients, par le biais de l’invention de nouvelles méthodes d’octroi et des garanties qui leur conviennent. Les financeurs ne les éliminent pas de la clientèle du crédit, vu que les méthodes d’octroi, les garanties et les autres critères exigés ne sont pas adaptés à la situation précaire de cette cible. Ces fournisseurs de capitaux attribuent ainsi des microcrédits selon les besoins de cette dernière, mais n’imposent pas l’objet des prêts. En outre, le fait permettrait de découvrir que les gens exclus du crédit bancaire sont comme les autres, dotés de l’esprit d’entreprise, de la capacité de mener des activités rentables.

D’une autre manière, « la microfinance consiste non pas à distribuer, mais à donner aux plus pauvres des moyens de gagner leur vie en leur donnant accès à des services financiers. En principe, la microfinance peut recouvrir toutes les démarches ayant pour but d’accroître ces accès ou d’améliorer la qualité de ces services financiers auxquels les plus pauvres peuvent recourir où qui peuvent leur être d’une quelconque utilité. » .

Historique

Le système de microfinance a été déjà adopté par beaucoup de pays, riches et pauvres, dans le monde. Ceci fût déjà expérimenté depuis quelques siècles. Par illustration, l’institution mutualiste, agissant aux activités financières sous forme à la fois d’épargne et de crédit, tire son origine chez un groupe de personnes réunies à Birmingham, GrandeBretagne, en 1791 . Pourtant chaque pays a adopté le système selon l’appellation respective mais à pratique similaire, souvent effectué par des non spécialistes du système financier. Cependant, la microfinance a pris véritablement son essor en 1980 après des années de réussite. Ses adoptions sont néanmoins plus anciennes à l’instar des pays africains qui ont créé des premières coopératives d’épargne et de crédit au cours des années 60 (Burkina Faso, Cameroun,…).

Mais le système de microfinance, notamment la mutuelle d’épargne et de crédit, s’inspire généralement du celui du Muhammad YUNUS, par la Grameen Bank créée à Bangladesh dans les années 1970 . Cette référence a eu pour titre de « banque des pauvres » vue de son succès en matière de rentabilité et de viabilité des services de microcrédits. Donc, la microfinance actuelle se différencie de celle d’avant par l’importance accordée au remboursement, à la fixation d’un taux d’intérêt couvrant le coût de la prestation du crédit, et au ciblage de groupe de clients n’ayant le plus souvent pour seule autre source de crédit que le secteur informel. Plus précisément, les services de microfinance se penchent beaucoup plus sur l’aide financière aux pauvres grâce aux implantations des institutions locales dans leurs zones d’intervention.

Conception malgache de la microfinance 

L’idée de financement de crédit à petite taille n’est pas récente dans la société malgache. Le crédit a déjà existé depuis des siècles dans les campagnes sous formes de prêts en argent, ou en nature, ou même en travail . Il est principalement appliqué aux productions agricoles, et pour faire face à l’adversité quotidienne (maladies, funérailles,…) ou aux devoirs sociaux. Cependant, les modalités de ce financement sont déterminées par les relations sociales. Ces relations sont basées sur les valeurs sociales typiquement malgaches que sont le « fihavanana » et le « firaisan-kina » (ou fraternité et solidarité). Les parents, les membres de la famille, les voisins ou les usuriers peuvent ainsi assurer cette transaction par les rapports sociaux de production existants. Les taux d’intérêt se différencient alors de la relation entretenue par le prêteur et l’emprunteur. Ainsi, ce microcrédit est considéré d’une manière générale informel comme Fraslin (J.H) disait : « les modalités de ces prêts échappent encore largement aujourd’hui à tout contrôle administratif et judiciaire et relèvent pour l’essentiel de ce qui est convenu d’appeler « l’économie informelle » ».

Pendant l’époque royale, le crédit agricole a été assuré par l’administration royale. Les prêts ont été remboursés avec les intérêts correspondants que sont les « zana-bola » ou « enfants de l’argent » . Sous le règne d’Andrianampoinimerina, le non remboursement a été sanctionné par saisie des biens ou par esclavage. Le prêt de crédit, à taux d’intérêt fixé à 10%, a été par la suite régi par le code 305 articles au cours du règne de Ranavalona II. En 1931, l’administration coloniale a fondé la Caisse centrale de crédit agricole, ne laissant place aux agriculteurs malgaches qu’après quelques années de fondation . La Caisse a été remplacée par les SCAM ou les Sociétés de Crédit Agricole Malgache quelques années avant l’indépendance, avant de devenir CRAM ou Collectivités Rurales Autochtones Modernisées de par son succès. Mais au cours des années 60, les sociétés ont connu la faillite due aux difficultés de recouvrement croissantes. Pourtant, les caisses de la région de Lac Alaotra sont restées les plus prospères et sont regroupées dans la BNM ou Banque Nationale de Madagascar après l’étatisation du système financier en 1975. La banque a été devenue BTM ou Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra (Banque des paysans producteurs) ayant pour vocation de financer le développement rural national.

Conceptions sociologiques de la microfinance

L’établissement d’un système de microfinance dans une société confère à celui-ci même d’être une structure dans la société. C’est une institution qui assure des fonctions financières de proximité au service des individus de la société. Ces services financiers soulèvent évidemment le « capital » qui fait l’objet d’un moyen dans le procès de production en matière d’investissement en matériels ou inputs. Ce capital, argent au sens économique du terme, constitue un des éléments fondamentaux dans la production à part la terre et le travail.

Les services financiers assurés par cette institution exposent également l’attente des rétroactions émanant de ses cibles. Ces derniers sont formés par des individus sociaux ayant leurs bonnes raisons d’agir à recourir au système de microfinance. Des motivations ou des attitudes de ces individus à adopter le système sont déterminées par différents facteurs. Ces facteurs peuvent être endogènes, constitués des conditions de vie comme la pauvreté, ou exogènes à l’instar du contexte idéologique généré par l’évolution de la société. Leurs motivations peuvent être stimulées par des sensibilisations ou des influences de l’environnement social. Chaque individu effectue alors des actions rationnelles de finalité comme disait Max Weber, les objectifs étant de bénéficier un épanouissement économique et social, ou même de sortir de la situation précaire par le biais des investissements et/ou d’épargne dans le processus de production. Ce qui sera permis par la réalisation ou l’exploitation du capital prêté, et l’avoir de la volonté de le rembourser avec les intérêts correspondants de la part des attributaires.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : CADRE DE RECHERCHES
Chapitre 1 : Considérations générales sur la microfinance
Chapitre 2 : Généralités sur la microfinance à Madagascar
Chapitre 3 : Présentation générale du champ d’investigation
PARTIE II : INTEGRATION DES PAYSANS D’ANTSONGOBE DANS LA MICROFINANCE
Chapitre 4 : Présentation de la population d’Antsongobe
Chapitre 5 : Le système de production de la localité
Chapitre 6 : La dynamique agricole des paysans locaux
PARTIE III : ANALYSE CRITIQUE ET ETUDE PROSPECTIVE
Chapitre 7 : Etude d’impacts de l’intervention des IMFs dans la zone d’Antsongobe
Chapitre 8 : De la coordination des actions des institutions et des organismes en milieu rural
Chapitre 9 : Etude prospective
CONCLUSION GENERALE
Glossaire
Références bibliographiques
Table des matières
Listes des tableaux, des illustrations et des cartes
Annexes

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