DES RESSOURCES VALORISABLES POUR UN DEVELOPPEMENT TERRITORIAL

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Le développement durable : une affiliation géographique

Le développement durable est un concept né au début des années 80. Une analyse historique permet une bonne compréhension de ce concept. Le développement durable s’inspire de l’écodéveloppement. Vers les années soixante-dix, la dégradation de l’écosystème par la croissance économique a été constatée. Les scientifiques ont tiré une sonnette d’alarme face à la limite d’un mode de croissance épuisant les ressources naturelles et reléguant une grande partie de l’humanité dans la pauvreté. A l’instar du club de Rome qui a eu le slogan « croissance 0 », une remise en question de ce mode de croissance destructeur de l’écosystème a été prônée. En 1972, le Sommet des Nations unies sur l’environnement à Stockolm met en garde la communauté internationale sur l’épuisement des ressources naturelles, ainsi la notion d’écodéveloppement” naît. L’écodéveloppement qui par définition est le développement des populations par elles-mêmes, utilisant au mieux les ressources naturelles, s’adaptant à un environnement qu’elles transforment sans le détruire5.
La dérive de l’écodéveloppement vers le développement durable est traduite par la soumission du rapport intitulé : “notre avenir commun” à l’Assemblée générale des Nations unies en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Ce rapport définit la notion de développement durable comme un type de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures de répondre aux leurs. Les États et les acteurs socio-économiques reconnaissent la nécessité d’évolution des modes de développement. C’est la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement ou Sommet de la Terre de Rio en 1992 qui consacre pleinement le terme de développement durable.
Le rapport entre la géographie et le développement durable peut être analysé comme suit : le pilier du développement durable est basé sur une interrelation entre le social, l’économie et l’environnement d’une façon à former un système. Pour être durable, ce système doit être :
– économiquement viable : implique une économie suffisamment forte et perdure en utilisant les moins de ressources naturelles ;
– socialement équitable : c’est-à-dire une partage des richesses dans une logique d’équité à deux dimensions, verticalement entre les générations et horizontalement entre les sociétés concernées ;
– vivable en termes d’environnement : ce qui implique la gestion rationnelle des ressources naturelles et la sauvegarde d’un milieu de vie sain aussi bien pour les générations actuelles que pour les générations futures.
Ce système évoque d’abord une relation entre l’homme et la société, puis une idée de durabilité dans cette relation. Selon Vincent Clément6 l’approche géographique s’est fondée sur des concepts qui reposent sur différentes façons d’aborder le rapport entre les sociétés et l’environnement, il stipule que « les thèmes les plus classiques de la géographie insiste en effet sur les relations les plus durables entre les sociétés et leur environnement ». Aussi, on peut conclure une affiliation entre la géographie et le développement durable.

Le territoire : vécu, administré et socialement construit

Étymologiquement le mot « Territoire » est emprunté au latin « Territorium ». La définition du territoire varie suivant les disciplines, l’angle d’approche et l’époque. Si en éthologie le territoire est la zone d’habitat d’une espèce, l’économie le défini plutôt comme une concentration spatiale d’activités économiques et pour la science politique c’est une portion de l’espace délimitée pour exercer un pouvoir. L’utilisation du territoire dans le vocabulaire géographique est récente. Quelle que soit l’approche du concept, un territoire implique l’existence de frontières ou de limites. La définition de la géographie humaine est plus convenable à ce thème de recherche où le territoire est défini comme un espace délimité où une communauté humaine exerce son autorité7. Ainsi on peut donner trois significations selon la manifestation de ce rapport entre la société et son milieu:
– le territoire vécu : étendue de la surface terrestre sur laquelle vit un groupe humain. Cette notion privilégie plutôt les notions d’usage, d’appropriation, d’identification, de pratiques individuelles ou collectives, d’aire d’influence… Il renvoie à un fonctionnement.
– le territoire administré : une structure sur laquelle s’exercent une autorité, une juridiction. Cette définition s’affère plutôt à l’organisation, en focalisant sur les règles d’usage, de gouvernance, d’autorité, de compétence institutionnelle et de politique
– le territoire construit socialement ou territoire de projet: territoire où un collectif se mobilise autour d’un projet de développement et met en commun des ressources nouvelles afin de mettre en œuvre des actions.
Pour donner une clarification à la notion d’ancrage territorial du développement durable, une explication du développement territorial s’avère nécessaire. Le développement territorial est défini comme la totalité des processus se déroulant dans un espace donné, notamment dans les domaines du milieu bâti, de l’économie, des transports et de la gouvernance. Ceci implique une interaction avec le milieu naturel, la société et les acteurs économiques. La dimension spatiale est en avant-plan quand on parle de développement territorial. C’est ainsi donc une notion globale et dynamique recouvrant l’ensemble des processus spatiaux (événements, évolutions), qu’ils soient voulus ou orientés politiquement ou qu’ils se déroulent pour ainsi dire d’eux-mêmes. Le développement durable du territoire est un développement compatible avec les principes du développement durable suscités.

DEMARCHE DE RECHERCHE

La démarche adoptée lors de la réalisation de cette étude est la démarche déductive et comporte deux grandes étapes biens distinctes. La première étape permettait de cerner le sujet, de déterminer les hypothèses et d’identifier les approches terrain à adopter, la deuxième se focalisait sur la réalisation des travaux de terrain et l’exploitation des donnés.

Imprégnation dans le thème et emprise de la zone d’étude

Deux étapes bien distinctes ont permis de cerner ce travail de recherche au préalable. La phase documentation et la participation aux ateliers sur le développement durable ont permis de mener des réflexions par rapport au cadre de travail. L’objectif, les problématiques et les hypothèses ont été définis après ces étapes.

La documentation et la détermination des hypothèses

La phase documentation consistait à consulter les documents parlant du site de recherche et du sujet traité. On peut distinguer trois types : les ouvrages, les articles et les bases de donnés cartographiques. Les documents ont été obtenus depuis les sources suivantes :
-bibliothèques universitaires dont principalement la bibliothèque du département de géographie et la bibliothèque de l’ESSA Agro
-les centres de documentation des institutions concernées par le thème de recherche dont ceux du : MEEMF, MID, OSCAR et IMV
-les sites web publiant des articles thématiques à l’instar du site geoconfluence et le site des revues du développement durable
-le siteweb google earth pour les bases de données cartographiques
-les cours en salle pendant le premier semestre en Master 2 2014-2015
Les ouvrages consultés sont classifiés en deux types :
– les ouvrages généraux sont les documents fournissant des informations globales ou des donnés sur la région dans lequel se trouve le site
– les ouvrages spécifiques sont ceux qui fournissent des informations précises par rapport au thème de recherche proprement dit ou parlent du site dans différents domaines : économiques, sociales, environnementales, administratives…
Quatre des documents consultés sont privilégiés car ils ont fourni une analyse fortement liée au thème de recherche :
 Magali (B) et al, 2006, « Projet territoriaux de développement durable et Agenda 21 Locaux », Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, Paris, France, 36p
Ce document fournit des cadrages pour les actions de développement durable au niveau du territoire. Il sert d’orientation de base pour cette étude dans la mesure où il développe l’importance et les principes généraux d’un diagnostic du territoire pour le développement durable. Les auteurs développent les principes fondateurs du développement durable sous forme de finalités essentielles, des principes qui sont à considérer depuis la phase diagnostic jusqu’à la formulation des actions à entreprendre. Ces finalités sont entre autre : la lutte contre le changement climatique, la préservation du milieu de vie et des ressources, l’épanouissement de chacun et la solidarité entre tous les êtres humains et entre les territoires. Les auteurs réitèrent l’importance de concilier ces principes fondateurs avec les enjeux propres du territoire, ces derniers qui serviront par la suite à la conception des orientations stratégiques. L’enchainement de la démarche de diagnostic territorial pour le développement durable décrit au sein dudit document peut être résumé comme suit :
– Repérer et spatialiser les richesses et les faiblesses de tous ordre au regard d’un développement durable
– Comprendre les relations qui s’établissent entre les différentes dimensions
– Mettre en évidence la transversalité nécessaire pour enfin définir les enjeux du territoire
 Romica Buta, 2007, « the SWOT analysis in geographical research, with applicability in the study of human settlements from Moldova Valley (Baia-Draguseni Sector) »,248 p
Cet ouvrage montre un exemple d’application de l’analyse SWOT ou FFOM dans une recherche géographique. Il s’agit d’une étude géographique du développement durable d’une zone rurale. L’auteur définit l’analyse FFOM comme un outil d’analyse stratégique. Un outil qui combine l’étude des forces et des faiblesses d’une organisation, d’un territoire, d’un secteur…avec celle des opportunités et des menaces afin d’aider à la définition d’une stratégie de développement. La valeur de l’analyse SWOT consiste dans le fait qu’elle est une méthode intuitive d’organisation d’une grande quantité d’informations et de données. Elle a une large applicabilité. L’auteur souligne qu’elle est extrêmement utile pour les études géographiques, surtout pour celles qui s’occupent de l’analyse socio économique, de l’environnement, de la population, de la planification du développement du territoire et des études géographiques complexes
 Claude Veith et al, 2013, « pourquoi investir dans le développement
durable des montagnes?», FAO, 73p
Cet ouvrage analyse la spécificité des sites montagneux sous diverses dimensions. Ambohimanga est un site d’altitude et répond à bon nombre de spécificités développés par les auteurs de ce document. On peut les classifier en trois :
• en termes de potentialités :
– les montagnes emmagasinent les eaux de pluie et constituent ainsi des châteaux d’eau mondiaux. Elles procurent l’eau douce pour l’usage domestique ou l’irrigation ;
– les populations montagnardes sont connues pour leurs traditions et pratiques uniques, qui contribuent sensiblement à la diversité ethnique, culturelle, linguistique et religieuse mondiale ;
– dans le monde entier, les montagnes incarnent et reflètent souvent les valeurs, les aspirations religieuses et culturelles des populations ;
• en termes de vulnérabilités
– le gradient altitudinal fait de leurs sols et leurs couvertures végétales fragiles
– les climats montagneux sont susceptibles de varier considérablement d’une année à l’autre, d’une saison à l’autre, à différente altitude et sur des pentes ayant des expositions différentes.
• en termes d’approche du développement
– la complexité du système montagneux nécessite des approches holistiques, participatives et intégrées qui tiennent compte de tous les aspects de la viabilité
 Charlotte Liliane Rabesahala, 2006, « Ambohimanga Rova-approche
anthropologique de la civilisation merina », 396 pages
Cet ouvrage est spécifique de la zone d’étude. Par rapport à l’aspiration actuelle d’optimiser les ressources pour tenter de sortir du sous-développement et à entrer dans le développement durable, l’auteur suscite qu’Ambohimanga Rova a connu une politique économique efficiente au service du bien-être et de la solidarité de la société dans son histoire. Lieu de résidence royal et capital sacré depuis l’époque du Roi Andrianampoinimerina, Ambohimanga a bénéficié de l’aménagement des terres agricoles dans le but d’éradiquer la famine et de la valorisation rationnelle des produits forestiers pour la construction et la pharmacopée. On peut illustrer quelques grands aménagements mis en œuvre à cette époque : – la collecte et la canalisation des eaux de ruissellement à travers les « hadi-vory », afin que l’eau soit disponible aussi bien en amont pour les usages domestique qu’en aval pour l’irrigation des terrains de cultures
-la culture du riz de saison avancée, initiée par le roi Andrianampoinimerina dans le cadre de la lutte contre la disette, une pratique impliquant une performance technique qui allie travail minutieux et connaissance précise des sols et de la pluviométrie
-l’aménagement des bassins et des étangs pour permettre aux usagers d’accéder facilement à l’eau.
Ces héritages historiques de l’aménagement de l’espace doivent être considérés dans l’analyse de la situation actuelle du territoire.
Cette phase de documentation approfondie a permis de dégager les hypothèses. Si on se réfère à la démarche de diagnostic territorial préconisé par le premier document analysé ci-dessus, les hypothèses sont identifiées à partir de la réflexion sur les forces et les faiblesses du territoire, ainsi on peut déduire les suivantes :
 Le milieu naturel, le capital humain et les patrimoines culturels constituent des atouts pour le développement durable du territoire
 La gouvernance et le système socio-économique sont fragiles
La documentation a été enrichie tout au long de la recherche selon les besoins. Par ailleurs, deux difficultés ont été rencontrées lors de la recherche bibliographique. La disponibilité des documents relatifs au thème posait problème, autrement :
– les documents traitant l’analyse territoriale à Madagascar sont rares
– concernant la zone d’étude, la plupart des ouvrages se cantonne sur l’histoire de la colline royale ; conséquemment, il a été difficile d’appréhender la multi facette d’Ambohimanga.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRAGE ET DEMARCHE DE RECHERCHE
CHAPITRE I : CADRAGE DE LA RECHERCHE
CHAPITRE II : DEMARCHE DE RECHERCHE
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ANALYTIQUE DES RESULTATS DE RECHERCHE
CHAPITRE III: DES RESSOURCES VALORISABLES POUR UN DEVELOPPEMENT TERRITORIAL
CHAPITRE IV : GOUVERNANCE ET SYSTEME SOCIO-ECONOMIQUE EN PERIL
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *