Evolution des politiques agricoles

EVOLUTION DES POLITIQUES AGRICOLES

EVOLUTION DES POLITIQUES AGRICOLES (1960-2000)

De 1960 à 1980, les investissements agricoles étaient essentiellement orientés dans la production arachidière avec un programme agricole basé sur des subventions et crédits aux producteurs par le système des coopératives agricoles. La conduite d’un tel programme était assuré par un dispositif d’intervention représenté par des sociétés publiques nationales et/ou régionales de développement rural et fonds mutualistes. Le crédit agricole lié au système coopératif finançait l’équipement et la commercialisation essentiellement pour l’arachide et dans une moindre mesure le coton à travers la Banque Nationale de Développement du Sénégal. Les coopératives liées au mil, au sorgho et à l’élevage ont très peu bénéficié de ces crédits. Cet interventionnisme étatique montra ses limites à la fin des années soixante dix avec un passif de 20 milliards de dettes paysannes auxquelles l’Etat a dû renoncer. Cette situation conduisit à un nouveau paradigme du développement agricole avec le retrait de l’Etat au profit d’organisations professionnelles paysannes, d’organisations non gouvernementales (ONG) et des collectivités locales.

En 1976, des leaders paysans dans le but de renforcer la solidarité entre leurs associations et constituer une force capable de réhabiliter le statut du paysan mirent en place la Fédération des Organisations Non Gouvernementales du Sénégal, qui fut officiellement reconnue par les pouvoirs publics en 1978. A côté des systèmes financiers formels et informels proprement dits, les ONG et associations paysannes appuyées par des bailleurs de fonds vont soutenir et promouvoir des expériences d’épargne et de crédit en milieu rural mais également en milieu urbain (Repères, 1995). Ces expériences constituent les prémices de ce qu’il est convenu d’appeler les systèmes de microfinancement ou systèmes financiers décentralisés. Cette situation de crise a été aggravée par les conséquences de la sécheresse des années soixante dix, de la crise pétrolière, des variations de taux de change du dollar , avec comme corollaire l’augmentation de l’endettement extérieur du Sénégal et la détérioration des termes de l’échange.

TRANSITION ET LIBERALISATION (1980-2000)

Entre 1980 et 1985, l’ONCAD est dissoute avec un passif de 142 milliards et sur ces cendres, est créée la SONAR, elle même dissoute dans la même période avec un passif de 27 milliards, pour laisser place à la SONAGRAINES pour la distribution des semences et la collecte de la production arachidière . En 1984 le pays adopta un Programme d’Ajustement Structurel (PAS) et définit une Nouvelle Politique Agricole (NPA) marquant ainsi le désengagement de l’Etat, la privatisation des entreprises publiques, la libéralisation des prix, la suppression des subventions et la mise en place d’un nouveau mécanisme de crédit agricole par la création de la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal ( CNCAS). La CNCAS comme les sociétés publiques de développement rural s’est aussi concentrée sur le financement des productions organisées en filières telles que l’arachide dans le bassin arachidier, le coton au Sénégal Oriental et le riz dans la vallée du fleuve.

Le désengagement de l’Etat au profit du secteur privé et des organisations paysannes(OP), permit l’émergence de nouvelles organisations paysannes. Le Groupement d’Intérêt Economique (favorisé par la loi de 1984 sur les GIE) fut mis en place pour permettre aux producteurs la réalisation d’activités de production et de commercialisation. Il vient ainsi renforcer les anciennes formes d’organisations, les coopératives qui avaient longtemps constituées l’un des instruments de politique agricole depuis l’indépendance jusqu’alors. La création du GIE répondait au besoin d’adaptation des OP au nouveau système de crédit. Durant cette période, le réseau des ONG prolifère et diversifie ses secteurs d’intervention. En 1993, l’ensemble des organisations du monde agricole se sont regroupées au sein du Conseil National de Concertation et de Coopéation des Ruraux (CNCR) pour défendre leurs intérêts et s’engager dans un partenariat avec l’Etat et les autres acteurs économiques. En 1988, des Caisses Populaires d’Epargne et de Crédit (CPEC) ont été développés par le Centre International de Crédit Mutuel (CICM) français pour combler le vide laissé par l’échec des coopératives rurales (Repères, 1995).

L’Etat a réaffirmé sa volonté de relancer le développement en adoptant après la dévaluation du Fcfa en 1994 une Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA) présentée comme un Programme d’Ajustement Sectoriel Agricole (PASA) avec un Programme d’Investissement du Secteur Agricole (PISA), le PISA étant la base d’identification des projets et programmes à financer pour relancer l’agriculture. C’est dans ce cadre qu’a été mis en place un plan de relance agricole avec différents programmes : PMIA, PNIR, PPEA, PSAOP ( Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, 2001). Les stratégies de la politique de développement agricole et rural mises en oeuvre par l’Etat combinent la libéralisation, la privatisation, la décentralisation et le conseil agricole et rural (ANCAR). Dans la vision de développement agricole projetée par l’Etat à l’horizon 2015, les producteurs et leurs organisations sont au centre de toutes les actions et prennent en charge toutes les activités (production, approvisionnement, commercialisation) dont l’Etat s’est désengagé. Cela implique, bien entendu, l’adoption d’une nouvelle approche d’appui au développement du secteur agricole, contenue dans le Programme des Services Agricoles et des Organisations Paysannes (PSAOP). Depuis 1999, l’Etat, pour faciliter l’accès au crédit des paysans et créer les conditions d’un crédit rural durable, a mis en place trois fonds destinés aux productions animales et végétales : fonds de garantie, de bonification et de calamités.

Conclusion

De 1960 à 2000 les orientations de l’agriculture sénégalaise restent marquées par deux décennies d’interventionnisme et une courte période de transition (1980-1985) vers deux autres décennies de libéralisation avec de faibles taux d’investissement ( investissements intérieur brut inférieur à 15 % entre 1985 et 1995). L’investissement privé domine l’investissement global et représente 70 % de la formation brute de capital fixe. La baisse du soutien des bailleurs de fonds ainsi qu’une capacité limitée à générer des fonds internes a entraîné une baisse significative de l’investissement public total (Direction de l’élevage,2002). L’ensemble des politiques qui a été initié dont la NPA (1984), le Plan Céréalier (1986), la Lettre de Développement de politique agricole (LDPA) et son approbation par la Banque mondiale, le PASA (1994) le PISA (1994), ne sont pas arrivés à relever le défi. Les objectifs visant à assurer la croissance agricole, la sécurité alimentaire, l’amélioration des revenus en milieu rural se sont avérés insatisfaits. Les politiques d’ajustement qui devaient inverser la tendance, en « ajustant les prix » par la libéralisation des marchés et la dévaluation de la monnaie pour favoriser les biens commercialisables, qui étaient essentiellement agricoles, n’ont fait qu’aggraver les situations précédentes.

Le désengagement de l’Etat du secteur agricole est encore partiel, l’Etat reste présent à travers la phase actuelle de relance de l’agriculture qui s’articulent autour de différents programmes et la mise en place de fonds de calamités, de bonification et de garantie pour faciliter l’accès au crédit des producteurs (Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, , Août 2002). Les organisations de producteurs, cherchent également à se prendre en charge, ce qui se traduit par la mise en place de mécanismes de financement qui leur sont propres. Les organisations pastorales ne sont pas en reste. C’est dans cet environnement évolutif qu’il faut inscrire l’avènement de la Mutuelle d’Epargne et de Crédit de la Maison Des éleveurs de Saint-Louis (MEC/ MDE Gallé Aynabé). Ces nouvelles institutions ont pour objectif d’améliorer de façon significative le niveau des investissements privés et la croissance du sous-secteur de l’ élevage.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
CHAPITRE I : FINANCEMENT DE L’ELEVAGE DANS LE CONTEXTE DE LIBERALISATION DU SENEGAL
I.EVOLUTION DES POLITIQUES AGRICOLES (1960-2000
1.INTERVENTIONNISME ETATIQUE (1960-1980
2.TRANSITION ET LIBERALISATION (1980-2000
II.EVOLUTION DES POLITIQUES DE FINANCEMENT DE L’ELEVAGE
1.SITUATION DU SOUS SECTEUR DE L’ELEVAGE
2.HISTORIQUE DES POLITIQUES D’APPUI A L’ELEVAGE
a)Période coloniale et pot-indépendance
b)Décennie 1960-1980 : les grands projets d’élevage
c)Décennies 1980-2000 : Ajustement structurel et libéralisation
d)Conclusion
III.CREATION DE LA MAISON DES ELEVEURS
1.CONDITIONS DE CREATION
2.OBJECTIFS DES MDE
IV.ZONE DE L’ETUDE
1.CADRE PHYSIQUE ET INSTITUTIONNEL
2.POPULATION
3.ACTIVITES ECONOMIQUES
CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE ET METHODE DE RECHERCHE
I.PROBLEMATIQUE
II.METHODE DE RECHERCHE
1.ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
2.ETUDE DE TERRAIN
a)Enquêtes et entretiens
b)Echantillonnage
c)Etapes de l’étude
d)Déroulement
3.CONTEXTE DU TERRAIN ET METHODE DE RECHERCHE
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION
CHAPITRE III : HISTOIRE DE LA MEC ET SITUATION ACTUELLE
I.La MEC comme composante du programme quinquennal de développement régional de l’élevage
II.CREATION DE LA MEC
III.ETAPES DE DEVELOPPEMENT DE LA MEC ET L’OFFRE DE SERVICES FINANCIERS
1.ETAPES DE DEVELOPPEMENT
2.TAILLE DE LA MUTUELLE
3.ORGANES DE LA MEC
4.OFFRE DE SERVICES FINANCIERS PAR LA MEC
a)Première génération de produits
b)Deuxième génération de produits
CHAPITRE IV : ANALYSE DES BESOINS DE FINANCEMENT DES MENAGES
I.CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON
II.TYPOLOGIE DES MENAGES ET BESOINS DE SERVICESFINANCIERS
1.GROUPE DES ELEVEURS
a)Typologie des éleveurs
b)Nature des projets envisagés chez les éleveurs
c)Besoin de financement du groupe des éleveurs
d)Recours aux services financiers
2.GROUPE DES AGROPASTEURS
a)Typologie des agropasreurs
b)Nature des projets envisagés chez les agropasteurs
c)Besoin de financement du groupe des agropasteurs
d)Recours aux services financiers
e)Utilisation des services de la MEC
3.GROUPE DES MARCHANDS DE BETAIL
a)Typologie des marchands de bétail
b)Nature des projets envisagés chez les marchands de bétail
c)Besoin de financement des marchands de bétail
d)Recours aux services financiers
e)Utilisation des services de la MEC
4.GROUPE DES BOUCHERS
a)Typologie des bouchers
b)Activités associées et projets envisagés chez les bouchers
c)Besoins de financement des bouchers
d)Recours aux services financiers et utilisations des services de le MEC
5.GROUPE DES PROFESSIONNELS LAITIERS
a)Typologie des professionnels du lait
b)Activités associées et projets envisagés chez les professionnels laitiers
c)Besoins financiers chez les professionnels laitiers
d)Recours aux services financiers et utilisation des services de la MEC
6.GROUPE DES VENDEURS D’ALIMENTS BETAIL
III.PERCEPTION DE LA MEC : rôle des réseaux socio-anthropologique dans l’accès à la MEC
IV.BESOIN DE SERVICES COMPLEMENTAIRES
CHAPITRE V : CONDITIONS D’AUTONOMISATION DE LA MEC POUR OFFRIR UN SERVICE DURABLE
I.ADEQUATION ENTRE OFFRE ET DEMANDE DE SERVICES
1.SERVICES DE CREDITS DE LA MEC
2.MOBILISATION DE L’EPARGNE
3.IMPLANTATION DE LA MEC
II.DEGRE ET PERSPECTIVES D’AUTONOMISATION
1.STATUT JURIDIQUE
2.AUTONOMIE TECHNIQUE
3.AUTONOMIE FINANCIERE
4.AUTONOMIE ORGANISATIONNELLE
5.PERSPECTIVES D’AUTONOMISATION
6.CONDITIONS DE REPLICATION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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