Plurilinguisme, pluriculturalisme, interculturalité et apprentissage

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INTERCULTURALITE VS PLURICULTURALISME

La langue et la culture sont deux éléments indissociables. La langue est un vecteur culturel, elle reflète et représente la culture. C’est pourquoi, si nous sommes en présence de plusieurs langues, il y a forcément plusieurs cultures, s’il produit un contact des langues, il y a certainement contact entre cultures, néanmoins il peut avoir échange et contact de cultures sans avoir recours aux langues, d’où la notion de pluriculturalisme et d’interculturalité.

Définition

Il est avant tout nécessaire de définir le terme « culture ». « La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. »,5 telle est la définition donnée par l’UNESCO. Elle désigne ainsi tout ce qui est propre à un groupe social donné et qui le différencie des autres. En effet, lorsque deux entités appartenant à deux cultures différentes entrent en contact, il pourrait y avoir une divergence de compréhension s’il n’y a pas reconnaissance de l’univers culturel de l’autre. Cette reconnaissance de la coexistence d’identités culturelles diverses est justement le principe du pluriculturalisme.
Le pluriculturalisme évoque l’idée de pluralité culturelle en mettant en relief le groupe d’appartenance. Certes, le comportement, la manière d’être de chaque individu sont déterminés à partir du groupe auquel il se rattache. Il s’agit alors d’une simple structure de cohabitation de groupes ou d’individus de culture différente. Pourtant, la reconnaissance de la coprésence de la diversité culturelle n’amènerait pas à la compréhension mutuelle et par extension à l’enrichissement de la société. Il faut alors qu’il ait interaction entre les cultures, d’où la notion d’interculturalité.
De manière simple, le terme interculturalité, composé du préfixe « inter » et « culture », est cet état où l’on met en relation plusieurs cultures. On peut dire qu’il y a interculturalité quand des cultures différentes interagissent et par la suite ce phénomène peut générer des échanges réciproques.
« L’inter, indicateur de relation et non de simple juxtaposition, oscille entre le mode du bi et celui du pluri…, la thématique de l’interculturel joue tantôt sur le mode du « deux » (relations entre deux cultures…), tantôt sur celui du « plus de deux » (intersection et interpénétration, interférence ou inter-construction et inter-définition de plusieurs cultures »6
En somme, ce concept regroupe l’ensemble des processus psychiques, relationnels, groupaux, engendrés par les interactions de cultures mais dans une perspective de sauvegarde d’une relative identité culturelle propre aux groupes entrant en contact.

Manifestation

Au cours des interactions avec autrui, nous exposons notre culture mais en même temps nous apprenons celle des autres.
« On ne connaît bien sa propre culture que si l’on en connaît encore une autre qui, perçue de l’extérieur, suscite les étonnements nécessaires à la prise de conscience de ce qui est familier »7 En effet, l’échange interculturel peut se traduire en processus d’assimilation, en d’autres termes l’individu ou un groupe social donné s’acculture en adoptant la culture de l’autre. Il peut être également un processus d’insertion qui opte plutôt pour le conservatisme. Il s’agit de reconnaître les différences mais de protéger les identités en place. A part cela, l’interculturalité peut être aussi un processus d’intégration, d’une manière explicite, il s’agit de chercher un compromis entre les cultures entrant en contact qui aboutit à un métissage culturel.
Le tableau suivant montre les niveaux d’enracinement culturel qui au cours des contacts avec d’autres cultures peuvent être modifiés.
En fait, la société malgache connait perpétuellement des changements, des modifications, en se connectant au monde. La société malgache d’aujourd’hui n’est plus celle qu’elle était autrefois. Le phénomène de mondialisation, l’expansion et l’harmonisation des liens d’interdépendance entre les nations, les activités humaines et les systèmes politiques à l’échelle du monde, facilitent cela. Les mass médias figurent en effet comme un des moyens qui favorise l’interculturalité.

PLURILINGUISME, PLURICULTURALISME, INTERCULTURALITE ET APPRENTISSAGE

Compte tenu des interactions incessantes et des échanges permanents entre les sociétés, le plurilinguisme, le pluriculturalisme, l’interculturalité sont devenus incontournables. Ainsi, il faut mettre en relief l’identité et l’altérité. Apprendre la langue de l’autre, le mode de vie de l’autre, la culture de l’autre s’avoue être utile, voire même indispensable. Sur ce, la compétence plurilingue et pluriculturelle est exigée de tout acteur social, d’où l’insertion de l’enseignement/apprentissage des langues vivantes dans le système éducatif et universitaire.
« On désignera par compétence plurilingue et pluriculturelle la compétence à communiquer langagièrement et à interagir culturellement possédée par un acteur qui maitrise à des degrés divers plusieurs langues et à des degrés divers l’expérience de plusieurs cultures, tout en étant à même de gérer l’ensemble de ce capital langagier et culturel. »8 Cette compétence se montre en fait déséquilibrée. Comme il s’agit d’une compétence plurielle et complexe (compétence de n langues et n cultures), il est évident que le niveau de maitrise de langues, cultures cibles n’est pas le même. Ainsi, la capacité langagière diffère d’une langue à une autre. De plus, il peut y avoir un déséquilibre entre la compétence linguistique et la compétence culturelle y afférente, notamment quand il peut y avoir une bonne maitrise de la langue mais une faible connaissance sur la culture ou vice-versa. Certes, à part d’être déséquilibrée, la compétence plurilingue et pluriculturelle est aussi évolutive. En effet, l’apprentissage d’une langue et parallèlement d’une culture se fait pendant toute une vie.
En effet, les représentations jouent un rôle essentiel dans l’apprentissage d’une langue. Cela influence la maitrise ou non de la langue cible. L’apprenant interagit en fonction des représentations qu’il se fait de la langue apprise, il peut alors s’ouvrir à une langue et non pas à d’autres, à l’exemple de la langue française, pour certains malgaches, tenant en cœur l’histoire de leur patrie perçoivent le français comme une langue « coloniale » d’où la fermeture face au français et qui mène probablement vers la non maitrise de celui-ci.
En somme, les représentations qu’a l’apprenant sur les langues peuvent favoriser ou bloquer l’apprentissage de celles-ci, donc soit l’acquisition de la compétence plurilingue et pluriculturelle, d’où les notions de plurilinguisme et d’interculturalité soit une simple reconnaissance de l’existence des langues, cultures, d’où les notions de multilinguisme et de pluriculturalisme.
Etant donné que l’acquisition d’une compétence plurielle dont linguistique et culturelle devient une norme, l’enseignement/apprentissage des langues a été introduit dans les collèges, les lycées et les Universités. C’est pourquoi, nous nous intéressons dans cette analyse aux Normaliens, puisque d’une part ils sont des étudiants d’une école, en d’autres termes ils sont des universitaires effectuant des travaux de recherche, donc ils font appel aux outils technologiques, et d’autre part, ils sont formés à devenir des enseignants au lycée, c’est-à-dire qu’ils vont s’occuper des lycéens à qui on exige également une compétence plurilingue et pluriculturelle.

LA FORMATION AU SEIN DE L’ECOLE NORMALE SUPERIEURE : LE TRONC COMMUN

L’Ecole Normale Supérieure fait partie des sept établissements de l’Université d’Antananarivo. Elle fut créée en 1980 issue de l’ancienne Ecole Normale du Niveau III (ENIII). C’est à partir de l’année 1993 sous le décret 93-394 qu’elle fut nommée Ecole Normale Supérieure. Elle offre une formation sur l’enseignement des disciplines littéraires, scientifiques et techniques dans une durée de cinq années pour le diplôme de Certificat d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale (CAPEN). Le principal débouché de la formation au sein de cet établissement est ainsi enseignant au lycée. Il existe quatre établissements de l’Ecole Normale Supérieure à Madagascar, à savoir Antananarivo, Antsiranana, Fianarantsoa et Tuléar. L’ENS Antananarivo à laquelle nous nous intéressons se situe à Ampefiloha, implantée dans un complexe scolaire.
Il existe au sein de l’ENS six Départements de Formation et de Recherche réparties en huit Centres d’Etude et de Recherche (CER). En effet, chaque CER correspond à une filière d’étude au sein des facultés excepté l’Education Physique et Sportive (EPS). Le schéma suivant résume la formation au sein de l’Ecole Normale Supérieure sous le régime CAPEN.
L’entrée à l’Ecole Normale Supérieure se fait par voie de concours se répartissant en deux sessions dont l’épreuve écrite pour l’admissibilité puis l’épreuve orale suivie de la pratique pour la filière Education Physique et Sportive (EPS) pour l’admission. En moyenne, trente étudiants par filière sont admis en première année chaque année universitaire. Un rite, (bizutage et baptême de promotion), se fait annuellement en vue d’intégrer les nouveaux étudiants dans la grande famille des Normaliens. Ceci se présente comme un facteur de socialisation d’autant plus du système de parrainage entre les cadets et les ainés.
Etant donné que le système LMD (Licence-Master-Doctorat) devient un système international d’harmonisation des cursus et des diplômes, l’Université d’Antananarivo dont l’ENS y adhère aussi. Depuis 2003, plusieurs travaux ont été réalisés. Selon le décret N° 2008
La formation en L1 (première année Licence : tronc commun) a débuté pendant l’année universitaire 2013-2014 au sein de l’Ecole Normale Supérieure. Ainsi, des modifications ont été effectuées vu le basculement vers ce nouveau système. En fait, le système LMD est une architecture des études supérieures fondée sur trois grades de référence, mais désigne aussi trois cycles de formation et trois diplômes nationaux : la Licence, le Master, le Doctorat. La licence équivaut au Bac + 3 (L1, L2, L3) et la formation va se répartir en 6 semestres (S1, S2, S3, S4, S5, S6). Le Master, quant à lui équivaut au Bac + 5 (M1, M2) et la formation en 4 semestres (S7, S8, S9, S10). Enfin, le Doctorat équivaut au Bac + 8. Ainsi, l’ENS va cesser de délivrer le diplôme CAPEN.
Pour pouvoir obtenir le diplôme, il faut que l’étudiant obtienne le crédit nécessaire. En fait, un semestre équivaut à 30 crédits si bien qu’il faut avoir les crédits requis pour pouvoir entamer le semestre suivant sinon on passe par un examen de rattrapage. Pour le grade LICENCE, il faut acquérir 180 crédits étant donné que la durée d’études est de 6semestres. Pour le grade MASTER, dont la durée d’études est de 4 semestres, il faut 120 crédits.
Le tableau suivant montre les mentions et parcours existants au sein de l’ENS pour l’année universitaire 2015-2016
Contrairement au système CAPEN, les étudiants de la même mention vont désormais faire certains cours ensemble, il s’agit du tronc commun. De ce fait, ils sont non seulement appelés à maitriser la filière pour laquelle ils se sont inscrits mais ils doivent également avoir certaines notions sur la mention elle-même. Le tronc commun favorise également les interactions entre les étudiants de différentes mentions. Prenons l’exemple des francisants de la mention EAD des langues et de la philosophie, ils doivent apprendre l’anglais, le malagasy, à part le français.

LA PROFESSION D’ENSEIGNANT DE LANGUE DONT LA LANGUE FRANÇAISE

Parmi les établissements de l’Université d’Antananarivo, les sciences de l’éducation sont le domaine de formation qui spécifie l’Ecole Normale Supérieure. La formation reçue aboutit à devenir professionnels de l’enseignement ou opérationnels pour l’enseignement. Les sortants de l’ENS sont généralement des enseignants selon la discipline pour laquelle ils se sont formés.
Etre enseignant n’est pas seulement une question de « vocation » mais vraiment un travail acharné auquel nous nous engagés. La formation que nous recevons nous permet de construire et de développer les compétences d’enseignant que nous voulons devenir.
En effet, l’enseignant est celui qui assume le bon fonctionnement du processus qu’est l’Enseignement/apprentissage. Il est chargé d’une double responsabilité, selon le triangle didactique de Houssaye : la responsabilité didactique d’une part, il s’agit de l’axe Enseignant-Savoir, donc la mission d’enseigner et d’autre part la responsabilité pédagogique, il s’agit de l’axe Enseignant-Apprenant, la mission de former.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : PLURILINGUISME ET INTERCULTURALITE
I-1- Plurilinguisme
I-1-1- Définition
I-1-2- Manifestation
I-2- Interculturalité vs pluriculturalisme
I-2-1- Définition
I-2-2- Manifestation
I-3- Plurilinguisme, pluriculturalisme, interculturalité et apprentissage
CHAPITRE II : LES NORMALIENS
II-1- La formation au sein de l’Ecole Normale Supérieure, le tronc commun
II-2- La profession d’enseignant de langue dont la langue française
II-3- Centration sur l’apprenant en LMD : des compétences aux
représentations ; la place des TPE
CHAPITRE III : SKYPE, COMMUNICATION ET APPRENTISSAGE
III-1- Généralités
III-1-1- Présentation de Skype
III-1-2- Historique
III-1-3- Les activités sur Skype
III-2- Skype : Moyen de communication
III-2-1- Définition : Le processus lui-même
III-2-2- Les avantages
III-2-3- Les inconvénients
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS DES ENQUETES 
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE IV : CHAMP D’INVESTIGATION
IV-1- Connexion à l’Ecole Normale Supérieure
IV-2- Cyber café
IV-2-1- Cybercafé Boeny 67ha
IV-2-2- Cybercafé Ampefiloha
IV-3- Abonnement internet à domicile
CHAPITRE V : LE PUBLIC ENQUETE
CHAPITRE VI : LES ENQUETES
VI-1-Les objectifs des enquêtes
VI-2- Les outils d’enquête : questionnaire, entretien, observation participante, focus grou
VI-3- Le déroulement : difficultés rencontrées et solutions
VI-4- Les résultats
VI-4-1- La pré-enquête au sein des deux cybercafés
VI-4-2- Les enquêtes auprès des normaliens
VI-4-2-1- Analyse par questionnaires
VI-4-2-1-1- Directives de recherches pour l’enquête par questionnaire
VI-4-2-1-2- Résultats de l’enquête par questionnaire
VI-4-2-2- Les compléments des enquêtes
VI-4-2-2-1- Les entretiens individuels
VI-4-2-2-2- Le focus groupe
a- Le focus group des normaliens non Skypeurs
b- Le focus group des normaliens Skypeurs
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
TROISIEME PARTIE : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
INTRODUCTION DE LA TROISIEME PARTIE
CHAPITRE VII : LES APPORTS DU SKYPE
Plan psychoaffectif
Plan linguistique
VII-3- Plan culturel
VII-4 Plan éducatif
CHAPITRE VIII : LES RECOMMANDATIONS
VIII-1- Skype à l’université
VIII-1-1- Skype au service des étudiants
VIII-1-1-1- Devoir de groupe
VIII-1-1-2- Présentation des soutenances
VIII-1-1-3- Echange avec les étudiants à l’étranger
VIII-1-2- Skype au service des formateurs
VIII-1-2-1- Echange avec les formateurs à l’étranger
VIII-1-2-2-Cours en ligne
VIII-1-3- Skype au service de l’administration universitaire
VIII-1-3-1-Demande d’ informations
VIII-2- Skype dans les classes secondaires
CHAPITRE IX : LES PROBLEMES LIES A L’UTILISATION DU SKYPE
IX-1- Problèmes d’ordre financier et matériel
IX-2- Problèmes d’ordre sécuritaire
CHAPITRE X : LE PROJET: CREATION D’UNE SALLE DE VISIOCONFERENCE A L’ENS
X-1-Description du projet
X-1-1- Justification du projet
X-1-2- Objectifs du projet
X-1-3- Public concerné
X-2- Eléments de réalisation du projet
CONLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
ANNEXES

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