CONSTRUCTION DU PÔLE TERRITOIRE DU SINE-SALOUM

Le territoire sénégalais avant l’indépendance

   Avant la pénétration coloniale, le territoire sénégalais était occupé par plusieurs entités politiques issues de la désintégration des grands ensembles ayant dominé la Sénégambie telles que l‟empire du Ghana dont le fleuve Sénégal formait les marges les plus méridionales, l‟empire du Mali qui s‟étendait au moins jusqu‟au Bambouck entre le haut Sénégal et la Falémé et le royaume du Gabou qui était à cheval sur la Guinée-Bissau actuelle, la moyenne et la haute Casamance ainsi que la Gambie actuelle. Le Sénégal était constitué de royaumes et de provinces indépendantes constitués très souvent sur une base ethnique. Entre 1677 et 1814 les puissances européennes se disputèrent la maîtrise du Sénégal. La traite de paris du 30 mai 1814 concède finalement le Sénégal à la France. Faidherbe fut nommé gouverneur du Sénégal en 1854, la Sénégambie entre 1850 et 1890. En 1904 après la création de l‟AOF en 1895 la capitale est transférée de Saint-Louis à Dakar. En effet, l‟expérience d‟une administration décentralisée a pris naissance au Sénégal pendant l‟ère coloniale avec la création des quatre communes : Gorée et Saint-Louis, Dakar et Rufisque qui sont bâtis à partir du modèle français régi par la loi du 5 avril 1884. Par la suite, d‟autres collectivités verront le jour, notamment avec l‟expérience très courte des communes indigènes avec un maire élu et un conseil de notable en 1920. Mais c‟est véritablement la loi du 18 novembre 1955 qui constitue le point de départ de l‟extension du mouvement communal au Sénégal. En cherchant à adapter les structures administratives aux réalités locales.

Le territoire du sine-Saloum avant les indépendances

    « Le Sine-Saloum est érigé en Cercle en 1888, un an après la signature du traité de protectorat entre la France et les souverains respectifs des royaumes du Saloum et du Sine. Il avait comme chef-lieu Foundiougne jusqu‟à la réorganisation administrative de 1898, réforme qui fait de Kaolack le nouveau chef-lieu du cercle. Et Kaolack le restera jusqu‟à l‟indépendance en 1960. Le cercle est coincé entre la Gambie anglaise au sud et les cercles du Djolof et du Baol au nord, d‟une part, entre le cercle de la Haute Gambie à l‟est, l‟océan atlantique et le cercle de Thiès à l‟ouest, d‟autre part » Valy Faye (1914-1918). La territorialisation commence très tôt au Sénégal. Elle est principalement liée au pouvoir politique, celui porté par l‟État central. En effet, suite à la mise en place du premier gouvernement sénégalais en 195738, une première réforme administrative divise le territoire en sept (7) entités considérées comme des pôles de développement dont Cap-Vert, Thiès, Diourbel, Fleuve Sénégal, Sénégal Oriental, Casamance et le Sine-Saloum. Il fallait concilier les circonstances administratives territoriales et les régions naturelles du pays. Et depuis lors, on note une évolution du découpage des territoires en général et celui du Sine-Saloum en particulier.

Le gamou de medina baye

   Médina Baye « Cœur spirituel de Kaolack bercé par la foi, Médina Baye va, comme tous les foyers religieux du Sénégal, célébrer dans la communion et la ferveur la naissance du Sceau des prophètes, Mouhammad (Psl). » La cité religieuse qui devient le point de convergence de milliers de disciples de Cheikh Al Islam Ibrahima Niasse venus de tous les coins du monde va continuer sur la voie tracée par le vénéré guide. Pour Cheikh Khoureyssi Niasse qui dirige la Jamhiyatu Ansaarud-Dîn, les choses ont beaucoup évolué par rapport à l‟époque de Baye Niasse. Maintenant, indique-t-il, une très forte affluence est notée. Des Gamou sont organisés un peu partout, rythmés de récitals et causeries. « C‟est le prophète qu‟on célèbre et tous ceux qui viennent le glorifient. L‟objectif de toutes ces activités est de permettre aux fidèles et croyants de profiter de cette occasion pour renouveler leur pacte, leur amour et leur vision à l‟égard du prophète Mouhammad (Psl), mais aussi de retourner vers Dieu », relève-t-il. Selon Cheikh Mahi Niasse, d‟aucuns disent que le Gamou est une mauvaise pratique, mais, précise-t-il, si l‟on suit l‟histoire, la logique, on se rend compte que c‟est une très bonne pratique. « Le Gamou, c‟est un grand moment de ferveur, de rassemblement, de solidarité, de fraternité, de partage, de vie sociale, d‟esprit de communion qui n‟offre que des bienfaits », fait-il savoir. En effet, le gamou appart son statut de commémoration est un évènement avec un grand rassemblement de milliers de fidèles venant de partout dans le monde. Le gamou de Médina Bye joue un rôle stratégique sur le commerce local comme national. De ce fait nous informe Cheikh Mahi Niasse, l‟Islam a gagné du terrain. « Aujourd‟hui, Médina Baye est devenu une vraie cité religieuse où l‟enseignement des sciences islamiques tient une place très importante. On est parti d‟un “daara”, pour en dénombrer aujourd‟hui des dizaines. D‟un érudit, la cité en compte des centaines et les choses continuent d‟aller de l‟avant », se réjouit-il. Les bienfaits, renseigne-t-il, sont immenses. « On se rend compte qu‟après chaque Gamou, il y a des avancées notoires. Ceux qui viennent boire à la source repartent enrichis et fortifiés dans leur foi, et vont éclairer d‟autres gens qui n‟étaient pas à leur niveau. C‟est le cas en Angleterre, en Allemagne, en Amérique, en Australie et un peu partout dans le monde où des “daaras” ont été ouverts pour enseigner. Tout cela, c‟est le résultat de nos Gamou, mais aussi la grâce du Seigneur, la lumière du prophète qui jaillit sur nous », indique-t-il. À Médina Baye, la célébration du Gamou s‟étale sur une longue période. Elle est même la plus longue au Sénégal, selon Cheikh Khoureyssi Niasse : « Ici, le Gamou peut durer jusqu‟à un mois. Les pèlerins viennent dix jours avant, passent le Gamou et restent plus d‟une semaine encore avant de retourner chez eux. C‟est de cette manière que procédait le vénéré El Hadji Ibrahima Niasse et nous essayons de continuer sur cette même dynamique », explique-til. Chaque Gamou, informe-t-il, les Moukhadams venaient en grand nombre, assistaient à l‟évènement et rentraient ensuite chez eux et véhiculaient les informations et enseignements qu‟ils tiraient de ce jour béni pour les partager avec les siens qui n‟avaient pas les moyens d‟effectuer le déplacement. Aujourd‟hui informe Cheikh Khoureyssi Niasse, il se pose un problème d‟espace. « L‟esplanade qui abrite la cérémonie est devenue très étroite pour contenir tous les fidèles qui affluent à Médina Baye. Au temps de Baye, il n‟y avait pas l‟affluence notée aujourd‟hui. Mais on est en train de réfléchir avec le khalife pour voir d‟ici 10, 20 voire 30 ans, comment disposer d‟un espace plus adéquat pour accueillir tous nos hôtes », explique Cheikh Khoureyssi Niasse. « Avec l‟État du Sénégal, nous allons voir comment régler ce problème, car la réussite de ce Gamou, c‟est la victoire du Sénégal ».

La réhabilitation du port et le projet du pont de Ndakhonga à Foundiougne

    Foundiougne fut, au début du XXe siècle, un des plus importants ports de commerce de l‟Afrique de l‟Ouest pour le transit de l‟arachide vers l‟Europe. La ville de Foundiougne, est située dans le département du même nom et dans la région de Fatick, à 125 km au sud de Dakar. Ses activités économiques principales sont la pêche, notamment à la crevette, l‟agriculture et l‟élevage, ainsi que le tourisme. Érigée en commune de plein exercice en 1917, elle fut un des plus importants ports de commerce de la région et du pays. Traversée par le bras de mer le Saloum, la localité est aujourd‟hui très enclavée et n‟est desservie que par un bac (cinq rotations par jour) ou des pirogues qui permettent de rejoindre la route de Fatick (20 min de route à travers les tanns) et d‟éviter le détour par Kaolack. Plusieurs projets d‟infrastructures attestent d‟une volonté de mieux desservir cette localité et de déclencher son développement. La réhabilitation du port de Foundiougne-Ndakhonga, financé par la Corée, est actuellement en pleine exécution. Ce projet comprend en outre la construction de deux navires pour assurer la liaison Foundiougne-Ziguinchor. Le projet de construction d‟un pont est bien avancé : après avoir réalisé les études techniques d‟exécution, le ministère des Infrastructures et des Transports et la société chinoise China Road and Bridge Construction viennent de signer un mémorandum d‟entente pour assurer son financement et sa construction. Le démarrage effectif des travaux était prévu vers le 2e semestre de 2014. En effet, ces différentes infrastructures visent à constituer, sur le territoire, une liaison parfaite des réseaux routiers globaux pour rompre l‟inaccessibilité dont est confrontée la région. La mise en œuvre des présentes infrastructures est un facteur important qui pourra faire avancer l‟échange entre les régions internes du pays. De ce fait, les exploitants du sel dans la région de Fatick n‟auront pas besoin d‟amener leur produit à Kaolack. Ils peuvent directement exporter leur produit à partir du port de Foundiougne. Ainsi les populations des villes comme Passy, Sokone, Diossong, Toubacouta, même les populations de la Casamance et de la Gambie, etc. n‟auront plus besoin de faire le détour de Kaolack pour aller à Dakar. Ainsi cela va permettre à Kaolack d‟alléger un peu de ces embouteillages. La réalisation du projet permettra d‟assurer une liaison directe entre les localités situées sur les deux rives. Ce pont qui traverse la rivière du Saloum a pour ambition de remplacer le moyen de voyage généralement utilisé dans le secteur qui est le bac. La réalisation du projet rendra le transport plus fluide et rapide dans la région. L‟achèvement du projet joue un rôle important dans le développement de l‟économie régionale, l‟amélioration du réseau routier et le renforcement de la capacité de circulation. Ils permettront également de promouvoir l‟échange international entre le Sénégal et les pays voisins de l‟UEMOA. La construction du grand pont de Foundiougne fait partie du projet « Zéro bac » du Sénégal.

L’université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN)

    L‟État du Sénégal a consenti des efforts non négligeables visant à rendre le système éducatif plus performant. C‟est ainsi que des actions ont été conçues et conduites dans la mise en œuvre d‟un Programme décennal de l‟Éducation et de la Formation (PDEF) qui prend en charge tous les sous-secteurs, en allant de l‟enseignement préscolaire à l‟Enseignement supérieur et à la recherche. Le Gouvernement du Sénégal, pour traduire son option de faire de l‟agriculture un moteur de la croissance de l‟économie a décidé de renforcer la formation en agriculture et aux métiers connexes. Cette volonté politique s‟est matérialisée :
 par la signature du Décret n° 2013-173 du 25 janvier 2013 portant création de l‟Université du Sine Saloum El-hadji Ibrahima Niass ;
 d‟une inscription dans le budget consolidé d‟investissement (BCI) ;
 le Décret n° 2013-237 du 07 février 2013 de nomination du Recteur de l‟USSEIN ;
 et la recherche active de partenaires techniques et financiers.
L‟Université du Sine-Saloum qui prévoit d‟accueillir à terme 20 milles à 25 milles étudiants, selon son recteur Amadou Tidiane Guiro. De ce fait, cet effectif sera répartir dans quatre capitales régionales, savoir Diourbel, Fatick, Kaffrine et Kaolack, dont les trois dernières se trouvent dans le pôle territoire du Sine-Saloum. Cela se fera sur la base d‟une étude scientifique. De ce fait, une délégation de l‟académie chinoise des Sciences agricoles (Chinese Academy of Agricultural Science (CAAS)) signe une coopération de partenariat avec l‟USSEIN lors de visite de travail au Sénégal du 18 au 20 décembre 2013. D‟ailleurs, Ndiaga Diouf déclare : « L‟Académie chinoise des sciences agricoles, mieux connues sous le nom de CAAS, est une institution de recherche agricole nationale en Chine, basée à Beijing. Elle a été créée en 1957 et elle est principalement engagée dans la formation et la recherche appliquée agricole, la recherche fondamentale appliquée et les hautes et nouvelles technologies de recherche dans les divers domaines de l‟agriculture. La CAAS compte plus de 6000 chercheurs, scientifique et techniciens et de nombreux académiciens de renom ».51L‟Université avance dans l‟élaboration de ces curricula de formation. « L‟USSEIN commence à attires du monde. Déjà, 850 enseignants-chercheurs ont déposé leurs dossiers de candidatures pour intégrer le corps professoral de cette université à vocation agricole. Dans ce lot, 640 enseignants-chercheurs ont été éligibles. À la suite, 180 candidats ont été présélectionnés et auditionnés par une commission indépendante » indique le recteur Amadou Tidiane Guiro à Dakar lors de la première rencontre des partenaires scientifiques internationaux de l‟USSEIN. Dans ce cadre, l‟université a déjà signé une dizaine de conventions avec des partenaires internationaux spécialisés dans la formation agricole, environnementale, en énergie renouvelable et froide, tourisme et hôtellerie.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
I. Contexte et justification
1.Contexte
2. Justification
II. Problématique
3. Objectifs et hypothèses
3.1. Objectif général
3.2. Objectifs spécifiques
3.3. Hypothèses
III.Méthodologie
1. Revue documentaire
2. Collecte des données
3.Le traitement et l‟analyse des données
4.Les difficultés rencontrées
PREMIÈRE PARTIE : L‟HISTOIRE DES ROYAUMES DU SINE ET DU SALOUM
Introduction partielle
CHAPITRE I : LE SINE-SALOUM DANS LE TEMPS
I.La genèse des royaumes du sine et du Saloum
1.L‟origine de la formation des royaumes du sine et du Saloum
2.Le Sine et le Saloum dans le Djolof
II.L‟Organisation socio-politique du Sine et du Saloum
1.L‟organisation politique
2.L‟organisation sociale
III.Les activités économiques
1.Les activités précoloniales
2. L‟impact de la colonisation sur les activités économiques
CHAPITRE II : LE SINE ET LE SALOUM DANS L‟ESPACE
I. Histoire de la décentralisation et enjeux des découpages administratifs au Sénégal
1.Le territoire sénégalais avant l‟indépendance
2.Le territoire sénégalais après les indépendances
II.L‟évolution du découpage administratif du territoire du Sine-Saloum
1.Le territoire du sine-Saloum avant les indépendances
2.L‟Espace du sine-Saloum après les indépendances
Conclusion partielle
DEUXIÈME PARTIE : LE SINE-SALOUM DANS CES DYNAMIQUES : FLUX ET RÉSEAUX
Introduction partielle
CHAPITRE I : LES DYNAMISMES CULTURELS ET RELIGIEUX DANS LE TERRITOIRE DU SINE-SALOUM
I.les flux religieux
1.le gamou de medina baye
2.Le magal de Prokhane
II.Les flux culturels
1.L‟intégration nationale par la culture : réappropriation sélective des héritages
2.Une politique culturelle volontariste
CHAPITRE II : LES DYNAMIQUES ÉCONOMIQUES
I.Le tourisme dans le territoire du Sine-Saloum
1.Le tourisme balnéaire
2.L‟écotourisme
II.Le port de commerce de Kaolack
1.La naissance du port de Kaolack
2.L‟élaboration de Kaolack, du wharf au port
3.Les dynamiques actuelles
4.La structuration des échanges
5.La suprématie de Foundiougne
III.Les dynamiques commerciales
1.Le marché de Kaolack
2.Le marché de Birkelane
IV.LES DYNAMIQUES SANITAIRES
V.Les voies de communications
1.Le réseau routier
2.Les infrastructures portuaires
Conclusion partielle
TROISIÈME PARTIE : LES PERSPECTIVES D‟ARTICULATION ET DE CONSTRUCTION DU PÔLE TERRITOIRE DU SINE-SALOUM
Introduction partielle
CHAPITRE I : LE PÔLE TERRITOIRE DU SINE-SALOUM AVEC CES GRANDS PROJETS STRUCTURATIONS ET DE CONSTRUCTION
I.Les grands projets structurants le pôle territoire du Sine-Saloum
1.La réhabilitation du port et le projet du pont de Ndakhonga à Foundiougne
2.La réhabilitation du port de Kaolack et le port sec de MBadakhoune
3.L‟université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN)
II.L‟insertion du pôle territoire du Sine-Saloum dans le Sénégal
1.L‟attractivité et l‟innovation territoriale
2.La mise en œuvre de « projets de territoire » et « Projets étatiques de territoires »
3.Intégration des territoires avec de bonnes relations avec les espaces transfrontaliers
CHAPITRE II : LES QUESTIONS DE LA GOUVERNANCE DU PÔLE TERRITOIRE DU SINE-SALOUM
I.La gouvernance du pôle territoire
1.Propositions des ARD
2.Une gouvernance décentralisée
II.L‟intercommunalité
1.La coopération entre collectivités territoriales
2.Le projet de partenariat public privé (PPP)
III.L‟Inter-territorialité
1.Promouvoir la bonne gouvernance participative dans les processus territoriaux en mettant l‟accent sur l‟animation territoriale
2.Développer le partenariat entre l‟état et les territoires
Conclusion partielle
CONCLUSION GÉNÉRALE
ANNEXES

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