Contribution a l’elaboration d’un canevas type de la strategie d’implication des comites locaux de parc

« Lorsque le dernier arbre aura été abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors on s’apercevra que l’argent ne se mange pas. » – Il s’agit d’une citation, tirée d’un discours du « Chief Seattle » des tribus amérindiennes, en 1854. A travers elle, nous pouvons comprendre que l’argent ne peut pas se substituer à la fonction primaire de survie pour les besoins fondamentaux de l’homme. D’où, l’intérêt de la préservation de la nature. Madagascar constitue l’une des rares nations mondialement reconnue comme étant une écorégion en soi et unique du fait de cette richesse en biodiversité avec un niveau de diversité et un taux d’endémisme fort élevés. Avec des écosystèmes et habitats naturels diversifiés, cette richesse est d’autant plus confirmée. Alexander Von Bismarck, un écologiste allemand connu, a souligné à ce propos que « Quand on pénètre la forêt malgache, on a l’intention de redécouvrir toute la faune et la flore du monde… La forêt tropicale malgache n’a pas d’équivalent en termes de biodiversité, elle est vraiment unique ». Il se voit donc à quel point il est capital de vouloir sauvegarder cette richesse sans égal.

Cependant, cette dernière est soumise à un phénomène croissant de dégradation résultant de pressions de diverses origines dont celles d’ordre anthropique qui figurent parmi les principales causes de ce fléau, de par le nombre de personnes très dépendantes des ressources naturelles pour diverses causes. Les ressources naturelles sont prélevées excessivement pour satisfaire les besoins énergétiques, alimentaires, médicamenteux… nécessaires à la subsistance quotidienne. En plus, une certaine catégorie d’individus se livre au trafic illicite de ressources naturelles, qui s’avère non maîtrisable pour le moment malgré les réglementations en vigueur.

Ainsi, face à l’immensité des pressions que l’homme exerce sur les ressources naturelles et leurs habitats, l’Etat a axé sa politique nationale sur la lutte contre les problèmes liés à la dégradation de l’environnement. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement malagasy consacre une priorité à la gestion durable des ressources naturelles. Mais la réalité montre que le fait d’avoir une politique claire sur cette question ne suffit pas, l’efficacité de la politique nationale en matière d’environnement nécessite surtout la prise de conscience individuelle et collective des malgaches sur cette richesse qui fait de notre pays un lieu unique au monde, un sanctuaire de la nature.

Pauvreté et phénomène de dégradation de l’environnement 

La raison d’être des problèmes liés à la dégradation de l’environnement dérive essentiellement de la pauvreté des ménages, que ce soit en milieu urbain que dans les campagnes. C’est dans ce cadre qu’entre en jeu l’axe stratégique de cogestion de MNP visant la conservation des aires protégées et des espèces phares y inclues ainsi que le développement des populations riveraines des Parcs, et ce, à travers le réseau géré par MNP dont le PNAM, qui n’est qu’un exemple à titre illustratif. La Charte de l’environnement malagasy soutient ce projet de cogestion en concertation avec la population locale de sorte à concilier la lutte contre la pauvreté dans laquelle s’enfonce plus de 80% des Malgaches actuellement, avec la préservation de l’environnement. En effet, parallèlement aux enjeux de préservation de l’environnement, se pose aussi ce problème social dont il faut tenir compte étant donné les liens de cause à effet qui se constatent dans la vie quotidienne de la population. Dans ce sens, la Charte de l’Environnement Malgache stipule dans le cadre de ses objectifs que « La Politique Nationale de l’Environnement est une politique tenant compte de la globalité des problèmes environnementaux, sociaux, économiques et culturels. Elle vise à rétablir un équilibre durable et harmonieux entre les besoins de développement de l’homme et les soucis écologiques ».

Elle souligne également les liens entre l’homme et son environnement physique en soulignant que « l’ambition de la Politique Nationale de l’Environnement (PNE) n’est autre que de réconcilier ces deux entités pour les amener à une symbiose» Mais il faut reconnaître que les actions de préservation de l’environnement ne datent pas de cette Charte. Beaucoup d’efforts ont été menés. Des résultats positifs en ont été enregistrés, mais en bilan, ces actions n’ont pas donné les résultats escomptés, à savoir, entre autres, la réduction des comportements nuisibles à l’environnement et l’augmentation des surfaces boisées. C’est face à ce constat que la Charte a adopté comme principe fondamental le fait que Notre Politique Nationale pour l’Environnement prend sa source dans un constat d’échec des diverses actions environnementales qui ont été menées jusqu’à ce jour. En effet, malgré tout ce qui a été dit et fait, le pays est aspiré dans une spirale de dégradation inexorable ressentie par certains comme une fatalité. Cet échec, à l’analyse, est le fruit de plusieurs facteurs dont essentiellement :
-l’absence d’un plan d’action accepté et acceptable par les divers intervenants ;
-l’absence de moyens à la mesure des problèmes ;
-l’absence d’une coordination efficace des actions menées sur le terrain ».

En outre, le même constat met l’homme comme étant le principal, sinon le seul responsable de cette dégradation. Cela s’explique par l’adoption par une grande partie de la population de l’exploitation des ressources naturelles comme stratégie de survie, face à une pauvreté croissante. Mais il faut aussi noter que ce n‘est pas la seule raison : les chroniques des média et les organismes œuvrant ont souvent dénoncé des actes de destruction de l’environnement perpétrés par des personnes de toutes les catégories sociales qui font recours à l’exploitation à outrance de cette ressource pour s’enrichir. A ce sujet, la Charte de l’environnement dénonce qu’ « au centre du problème de la dégradation de l’environnement se trouve l’homme qui est l’auteur et la victime de la dégradation ».

PRESENTATION DU PROJET

La pauvreté est une des facettes du milieu rural malgache, en l’occurrence notre lieu d’études. L’existence même du projet de cogestion entre MNP et CLP est un des moyens pour faire face à cette pauvreté qui gagne de l’ampleur en milieu rural. Ainsi, à côté de l’objectif de conservation de MNP se trouve l’objectif de développement local. Conçu dans ce sens, le projet d’élaboration d’un canevas type de la stratégie d’implication des Comités Locaux de Parc dans la gestion des Aires Protégées, auquel notre étude envisage de contribuer, s’inscrit dans le cadre de la phase finale du Programme Environnemental phase 3 dont le but est la mise en œuvre de la Politique Nationale dans le cadre de l’environnement.

Le système de conservation en vigueur

MNP, en tant que gestionnaire du Réseau National des Aires Protégées est chargé de la conservation et de la gestion durable de ce réseau. Ses responsabilités sont cruciales car outre la conservation et la gestion durable des ressources naturelles, il assure également un gain économique au pays en développant la filière tourisme par la promotion de l’écotourisme et participe au développement local des zones périphériques des aires protégées sous sa gestion grâce à une partie du fonds généré par ce produit. Toutefois, étant donné l’étendue de la superficie à gérer, son personnel ne peut pas se charger de la protection de tout le réseau. Ainsi, la collaboration avec les populations des zones périphériques des aires protégées s’annonce vraiment indispensable. De plus, le niveau de menace à travers le réseau national géré par MNP se trouve à un stade élevé (de plus de 20 en fin 2011), en l’occurrence dans le Parc National Masoala où l’on rencontre le plus grave des cas de trafics illicites de bois précieux dont le bois de rose et l’ébène en particulier. La situation est déplorable. Aussi est-il urgent de prévoir les stratégies adéquates de sorte à freiner ces pressions.

Une cogestion efficace
Cette prise de conscience de la dégradation de l’environnement résultant des pressions humaines au niveau des aires protégées a amené MNP à développer la cogestion des aires protégées en concertation avec les populations locales des parcs, en référence aux autres pays qui ont appliqué avec succès ce principe. De ce fait, toute stratégie à engager devrait désormais tenir compte de ces personnes et des alternatives susceptibles de freiner leurs habitudes nuisibles aux ressources naturelles dans les aires protégées. Minimiser ce facteur humain serait une faiblesse car si les populations ne sont pas convaincues que la dégradation des ressources naturelles aura des retombées dramatiques sur leur vie, la destruction continuerait et les actions policières n’arriveront pas à y mettre fin. Un processus inclusif au moyen de la cogestion entre MNP et les populations riveraines pour la gestion des aires protégées semble donc être un moyen pour l’atteinte de l’objectif de réduction du niveau de menace à long terme des aires protégées.

ADRAGE DE LA ZONE D’ETUDE

Statut, situation géographique et délimitation

Madagascar National Parks possède un complexe d’aires protégées sous sa gestion basées dans la Région Alaotra Mangoro. Ce complexe est constitué de deux aires protégées dont la Réserve Spéciale d’Analamazaotra (RSA) ainsi que le Parc National de Mantadia qui font partie d’une seule unité de gestion. Le PNAM ainsi que la RSA forment donc le complexe Andasibe Mantadia qui était constitué d’un tout auparavant mais du fait des pressions humaines, elles sont actuellement séparées en deux aires protégées distinctes. Suite à cette séparation, la RSA couvre une superficie totale de 810 ha contre le PNM qui s’étend sur une superficie totale de 15 840 ha. Notons que le complexe est constitué de forêts denses humides sempervirentes situées sur un relief accidenté et très disséqué et localisé entre 810 m et 1200 m d’altitude.

Caractéristiques physiographiques et climatiques de la zone d’études

En ce qui concerne la topographie de la région, elle comprend en gros deux versants opposés dotés des caractéristiques suivantes :
-le versant Est présentant des pentes abruptes avec une forte dénivellation ;
-tandis que le versant Ouest est caractérisé par des pentes plus faibles.

Par ailleurs, d’autres versants secondaires se rattachent perpendiculairement aux précédents et des coupures profondes livrent passage à plusieurs cours d’eau. Notons que la région se situe à une altitude de 950 mètres.

Compte tenu des caractéristiques géologiques de la région, Andasibe est situé sur un socle gneissique précambrien. Sous les conditions climatiques, le gneiss se décompose et a donné naissance à la formation d’une épaisse couche de sols ferrallitiques. Il faut aussi mentionner les deux formations sableuses non négligeables sises dans la Station forestière d’Analamazaotra : la première à l’endroit de la dite « Carrière de sable » et la deuxième dans la partie Centre-Ouest de la RSA.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I PRESENTATION DE L’ETUDE
I.1 PRESENTATION DU PROJET
I.1.1- Le système de conservation en vigueur
I.1.2- Une cogestion efficace
I.1.3- Objectif du projet
I.2- CADRAGE THEORIQUE DE L’ETUDE
I.2.1- Cadrage pédagogique de l’étude
I.2.2- Justification du Choix du thème
I.2.3- Problèmes à traiter
I..2.4- Objectifs de la recherche
I.2.5- Problématique de la recherche
I.2.6- Hypothèses de travail
I.3- METHODOLOGIE
I.3.1- Méthodes de collecte et analyse des données
I.3.1.1- Phase préparatoire
I.3.1.2- Phase d’investigation
I.3.2- Phase d’analyse
I.3.3- Limites de la méthodologie
I.3.4- Analyse conceptuelle
I.3.4.1- Notion sur la conservation
I.3.4.2- Notion sur le développement
I.3.5- Le contexte juridique de l’étude
I.4 – CADRAGE DE LA ZONE D’ETUDE
I.4.1- Statut, situation géographique et délimitation
I.4.2- Caractéristiques physiographiques et climatiques de la zone d’études
I.4.3. Justification du choix de la zone d’étude
I.4.3.1- Proximité de la capitale
I.4.3.2 Pauvreté des populations riveraines et pressions exercées sur les AP
I.4.3.2 Pauvreté des populations riveraines et pressions exercées sur les AP
I.4.4- Le profil socioéconomique des populations riveraines
I.4.4-1- Caractéristiques démographiques
I.4.4.2- Activités économiques
PARTIE II. RELATION ENTRE LA GESTION DU PNAM ET LES POPULATIONS LOCALES
II.1- RELATIONS ENTRE LA GESTION DES AP ET LES POPULATIONS LOCALES
II.1.1- La protection du Parc : un obstacle au développement local ?
II.1.2- La population riveraine : une entrave à la conservation ?
II.1.3- Une mutualité dans la protection du Parc et le développement local
II.2- EVALUATION DES IMPACTS DES PRESSIONS ANTHROPIQUES SUR LE PARC ET SES COMPOSANTES
II.2.1- Evaluation d’impacts des pressions anthropiques sur le parc et ses composantes
III.2.1.1- Identification et évaluation des pressions
II.2.1.2- Identification des impacts des pressions anthropiques sur les composantes de l’AP
III.2.1.3- Evaluation des impacts identifiés
III.2.1.4- Enjeux sociaux
II.2.1.5- Mesures de mitigation des impacts négatifs
PARTIE III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III.1 DISCUSSIONS
III.1.1- Analyse critique du Plan Stratégique d’implication des CLP dans la gestion du PNAM 2013 – 2014
III.1.1.2- Analyse des opportunités et menaces
III.2 RECOMMANDATIONS ET PROPOSITION DE SOLUTIONS
III.2.1- Proposition de solutions
III.2.2- Recommandations
III.2.3- Proposition de révision du Plan Stratégique du PNAM
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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