Effets du vieillissement affectant la motricité

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Effets du vieillissement affectant la motricité

Le vieillissement est un processus naturel au cours duquel tout être vivant subit des transformations graduelles de son organisme du fait de son avancée en âge. Il regroupe l’ensemble des transformations physiologiques, psychologiques et morphologiques qui interviennent au cours de la vie. Ses effets sont variables d’un individu à l’autre et les variations dans la population des seniors sont très grandes. L’âge biologique est une notion importante mais difficilement utilisable. La limite à partir de laquelle une personne est considérée comme âgée devrait dépendre de la tâche à réaliser. L’âge limite le plus couramment rencontré dans la littérature est 65 ans. L’âge occasionne des changements physiologiques, cognitifs et psychologiques dont un grand nombre reste encore à étudier plus précisément et à mieux quantifier.
Cette thèse se situe dans le domaine de la biomécanique. Les effets du vieillissement sur la cognition et la psychologie ne seront pas abordés. Nous nous focaliserons principalement sur les effets du vieillissement qui ont des répercussions sur le mouvement.

Anthropométrie

L’étude de l’anthropométrie de Stoudt (1981) explique qu’il y a plusieurs facteurs à prendre en compte lors de l’étude de l’anthropométrie des personnes âgées. Le premier facteur est indépendant des effets du vieillissement, il s’agit de l’augmentation séculaire de la stature. La population des pays occidentaux grandit en taille à une vitesse de 1 cm par décade. Cette croissance explique en partie pourquoi à un instant donné, les personnes âgées sont plus petites que les personnes jeunes.
Ensuite, le vieillissement entraîne des modifications progressives au niveau de l’anthropométrie. Stoudt rapporte également que les changements les plus importants dus à l’âge ont lieu au niveau de la colonne vertébrale. Les disques intervertébraux s’aplatissent et s’usent. Les corps vertébraux s’amincissent ce qui augmente la convexité de la colonne. Parfois une scoliose ou une déviation latérale anormale de la ligne verticale de la colonne est décelée. Ceci explique pourquoi certaines personnes âgées ont du mal à se tenir complètement redressées. Toujours suivant Stoudt, le vieillissement a peu d’impact sur les dimensions du reste du corps. Cependant, Kelly et al. (1990) citent des travaux rapportant une diminution de l’envergure avec l’âge. Kelly et ses collaborateurs rappellent également que l’ergonomie demande des informations anthrométriques qui ne se limitent pas aux seules dimensions du corps. En effet, les capacités et limitations fonctionnelles (comme la force, l’endurance et la mobilité) sont aussi nécessaires. Ces aspects sont repris dans les paragraphes 2.5.5 et 2.5.6.

Arthrose

L’arthrose est définie comme une dégénérescence du cartilage articulaire. Cette maladie touche 60% des plus de 65 ans en France selon les données de la société française de rhumatologie (Perocheau et Mazieres 2008). Parmi ces 60%, seules 15% souffrent de douleurs liées à l’arthrose.
Des nombreuses articulations sont touchées comme le genou, le poignet et la hanche mais l’articulation qui rencontre le plus ce problème est la colonne cervicale ; pour 75% des personnes entre 65 et 75 ans les radiographies montrent un signe d’arthrose. Cette forme est visible sur les radiographies mais elle n’est pas systématiquement douloureuse.

Vieillissement du système neuromusculaire

De nombreux travaux ont montré que la force musculaire maximale diminue avec l’âge (Notamment Goodpaster 2001, Era 1992, Herzog 2004). De plus, la capacité de production de force est davantage affectée pour des mouvements rapides que pour des mouvements lents. L’importance de la perte de force varie d’un groupe musculaire à l’autre et dépend globalement de l’importance des activités musculaires pratiquées quotidiennement par les individus (Duchateau 2006). D’autre part, les effets de l’âge sur la résistance à la fatigue ne sont pas encore bien connus (Katsiaras 2005).
La perte de force s’explique en grande partie par la diminution de la masse musculaire (atrophie ou sarcopénie) qui est associée à une diminution du nombre de fibres musculaires (Herzog 2004). Cette atrophie serait expliquée par une perte de neurones et d’axones moteurs (dénervation). Donc, le nombre d’unités motrices (UMs) diminue. De plus, il se pourrait également que ce soient les UMs les plus grosses et les plus rapides (fibres de type II) qui soient le plus affectées (Doherty 1993). Un certain nombre de fibres musculaires dénervées sont alors réinnervées par les axones des unités survivantes. Ce processus de dénervation – réinnervation conduit à l’augmentation de la taille moyenne des UMs (Doherty 1993). Ce remodelage a des répercutions fonctionnelles. Il peut expliquer une baisse de la stabilité posturale, une perte de dextérité et une plus grande fluctuation de la force chez les personnes âgées lors du maintient d’une contraction sous-maximale (Duchateau 2006, Herzog 2004).
Un autre mécanisme susceptible de réduire la force développée par les muscles agonistes est l’augmentation du degré de coactivation observée chez les personnes âgées. En effet, la suractivation des muscles antagonistes des personnes âgées peut expliquer une diminution de la force exercée par la musculature agoniste (Duchateau 2006).
Des exercices ou des activités physiques peuvent augmenter la masse musculaire, améliorer le maintien d’une contraction sous-maximale et diminuer la coactivation des muscles antagonistes (Duchateau 2006). Ceci explique que la baisse de la force musculaire d’une personne âgée est fonction de son degré d’activité physique.

Vieillissement du système sensoriel

Les systèmes sensoriels liés au mouvement regroupent la vision, la proprioception, le système vestibulaire et le sens du toucher. Tous ces systèmes sensoriels semblent décliner avec l’âge (Cohen 1996, Sakari-Rantala 1998). Les altérations du système sensoriel inhérentes à l’âge sont associées à des problèmes d’équilibre et de stabilité posturale (Cohen 1996).
La proprioception est le sens de la position et de la vitesse. Les récepteurs proprioceptifs sont les fuseaux neuromusculaires, les récepteurs de Golgi et les récepteurs articulaires. Ils mesurent les mouvements des membres entre eux (Berthoz 1997). La proprioception perd de la précision avec le vieillissement. Il semble que les fuseaux neuromusculaires se désensibilisent (Petrella 1997, Granacher 2006, Mynark 2001).
Le système vestibulaire est le système sensoriel de la perception du mouvement et de l’orientation par rapport à la verticale. Il est donc primordial dans le sens de l’équilibre. De nombreux travaux rapportent que les capteurs de l’oreille interne sont atteints de dégénérescence avec l’âge (Babin 1982, Enrietto 1999), les cellules ciliées ne se renouvellant pas dans le temps.
Toutes les fonctions visuelles se détériorent avec l’âge (Shinar 1991). Or, la vision joue un rôle important dans l’apport d’information au cours du mouvement et dans la stabilité posturale (Pozzo 1995, Pyykko 1990).
Le sens tactile s’altère également avec le vieillissement. Le sens du touché devient de moins en moins précis. Toutes les zones du corps ne sont pas affectées de la même manière. Les mains et les pieds le sont particulièrement (Stevens 1995). Le sens tactile est notamment important dans la locomotion au niveau de la plante des pieds. Elle joue un rôle dans le chargement du pied au cours de la marche (Scott 2007).
Par ailleurs, ces altérations du système sensoriel avec l’âge sont associées à un allongement du temps de réponse après un stimulus (notamment visuel). Cependant, il n’a pas encore été clairement défini si ce ralentissement est dû à un ralentissement du système sensoriel ou du système moteur (Porciatti 1998).

Effets du vieillissement sur la performance motrice

Nous venons de voir que le vieillissement amène des altérations de la motricité et des systémes neuromusculaires et sensoriels. Ces modifications entraînent des changements dans la structure et le contrôle du mouvement. Ce paragraphe à pour objectif de présenter les caratéristiques des mouvements des personnes âgées résultant des effets du vieillissement. La littérature scientifique traitant des problèmes de stabilité posturale, de la marche et des problèmes d’équilibre chez les personnes âgées est extrêmement volumineuse. Beaucoup de travaux visent à prévenir les chutes de personnes âgées et donc à détecter les personnes susceptibles d’avoir des problèmes d’équilibre (Notamment Lord 1996, Menz 2003, Wu 1998, Gu 1996, Toulotte 2006).

Stabilité posturale chez les personnes âgées

La stabilité posturale des personnes âgées a souvent été étudiée pour des postures debout, sur surface lisse et plane. Les problèmes d’instabilité ont notamment été décrits par Romberg (Black 1982) qui a donné son nom à un test. Puis, des études comme celle de Overstall et al. (1977) ou de Collins et al. (1995) ont montré que pour cette posture, les oscillations autour de la position d’équilibre des personnes âgées saines est plus grand que pour les personnes jeunes. D’un point de vue biomécanique ces oscillations correspondent à des déplacements du Centre de Masse (CdM) au-dessus de la base de support. Le Centre de Pression (CoP) est continuellement réajusté dans le but d’atteindre une position plus stable.
Par la suite, des travaux ont étudié le contrôle postural de personnes âgées en introduisant une perturbation de leur posture debout (Gu 1995, Wu 1998). Ces études montrent des différences dans les mécanismes de stabilisation entre les personnes jeunes et âgées. Les personnes âgées contrôleraient notamment moins bien les déplacements de leur tête pendant une perturbation. Par ailleurs, Prioli et al (2006) ont montré que la stabilité posturale des personnes âgées est plus fortement couplée aux informations visuelles que chez les personnes jeunes.

Marche des personnes âgées

En biomécanique, la marche est l’un des mouvements les plus étudiés. Les caractéristiques de la marche des personnes âgées ont été largement étudiées toujours dans le but de détecter des personnes susceptibles de tomber. Il a été montré qu’avec l’âge, la vitesse de marche et la longueur des pas diminuent (Lord 1996, Winter 1995, Menz 2003). Winter et al. (1995) ont également observé une puissance de poussée inférieure et des périodes en appui bipodal plus longues chez les âgés sains par rapport à des sujets jeunes. Les auteurs arrivent à la conclusion que les personnes âgées ont une attitude plus conservatrice, c’est-à-dire qu’ils tendent à minimiser les risques d’instabilité posturale. Menz et al. (2003) ou encore Hahn et Chou (2003) arrivent à la même conclusion. Ces derniers ont montré qu’au cours du cycle de marche, la distance entre la COM (centre de masse) et le CoP demeure plus faible pour les mouvements des personnes âgées.

Transition d’une posture assise à une posture debout

Les effets de l’âge sur des mouvements de la vie quotidienne ont également été étudiés. Un exemple courant est celui du passage d’une posture assise à une posture debout. Ce mouvement nous intéresse d’autant plus qu’il peut s’apparenter au mouvement de sortie d’un véhicule. La tache motrice : assis –debout a été décomposée en 3 phases par Riley et al. (1991) (voir également Bernardi 2004). La première est la phase de production d’un moment (couple) de flexion. La tête, les bras et le tronc s’inclinent vers l’avant autour du bassin et des hanches, déplaçant ainsi le centre de gravité vers l’avant. La phase I s’achève quand les fesses commencent à quitter le siège. La seconde phase correspond au transfert. Le déplacement vers l’avant du centre de gravité est converti en déplacement vertical. Cette phase s’achève quand la dorsi-flexion maximale de cheville est atteinte. Enfin, durant la phase III, le déplacement maximal vertical du centre de gravité est obtenu.
En comparant les mouvements de sujets jeunes et âgés, il a été montré que les personnes âgées tendent à fléchir plus leur tronc lors de la phase I, elles amènent ainsi leur centre de masse plus près de la base de support (les pieds) (Papa & Cappozzo 2000). Toujours durant la phase I, les personnes âgées ont tendance à fléchir leur tronc plus vite pour obtenir un couple plus important. Ensuite, les sujets âgés ne commencent à élever leur centre de masse que lorsque celui-ci est placé au-dessus de la base de support. O’Meara et Smith (2006) ont étudié l’effet d’une barre de maintien sur la cinématique du mouvement de assis à debout. Leur étude montre que l’introduction d’une assistance asymétrique ne modifie pas radicalement le style du mouvement de tout le corps.

Montée et descente de marches

Benedetti et ses collègues (2004) ont comparé les mouvements de montée sur une marche entre des sujets jeunes et des sujets âgés. Ils ont trouvé que les sujets âgés avaient une stratégie de mouvement particulière qui se caratérise par :
une tendance à plus basculer le tronc en avant,
une phase en appui bipodal est plus longue,
une flexion de la hanche plus importante
une tendance à minimiser la flexion dorsale de la cheville.
Dans cette étude, les sujets de cette étude ne souffraient d’aucune faiblesse musculaire. Il semble que les personnes âgées utilisent cette stratégie pour éviter des problèmes de stabilité posturale. Lee & Chou (2007) ont étudié les différences du contrôle de l’équilibre entre des sujets jeunes et des âgés sains lors de montées et descentes d’un escalier. La seule différence observée se situe lors de la transition des escaliers vers le sol où les sujets âgés ont du mal à contrôler la position de leur centre de masse par rapport au centre de pression dans le plan frontal.

Réduction des mobilités articulaires

Un facteur qui a beaucoup d’importance sur les mouvements des personnes âgées est la réduction des mobilités articulaires liées à l’âge. La littérature compte de nombreuses études qui traitent de ce phénomène et qui tentent de quantifier la réduction des amplitudes de mouvements en comparant les mouvements entre des personnes jeunes et âgées. Nous ne nous intéressons ici qu’aux études qui traitent des amplitudes articulaires (AA) liées à un vieillissement normal. Les effets de l’arthrose sur les AA ne sont abordés même si l’arthrose affecte une grande majorité des personnes âgées de plus 65 ans en sont atteintes.
Articulations du haut du corps :
Murray et al. (1985) ont montré que l’âge n’a pas d’effet significatif sur les amplitudes de mouvement de l’épaule mais que les forces musculaires des personnes âgées sont globalement plus faibles. Ces résultats sont en accord avec ceux de Doriot & Wang (2006). Dans leur étude comparative des amplitudes de mouvement maximales et volontaires, ces auteurs ont montré que le vieillissement n’avait pas spécialement d’influence sur la mobilité du poignet, du coude, de l’épaule et du tronc en flexion/extension. Les réductions les plus notables des amplitudes de mouvement sont observées pour les flexions latérales et rotations axiales du torse et du cou. McGill et ses collaborateurs (1999) ont comparé la cinématique et l’activité myoélectrique pour des mouvements du tronc de deux groupes d’âges différents. Ils ont observé une faible réduction des amplitudes de mouvement du torse en rotation axiale alors que selon eux, la flexion et la flexion latérale du tronc sont plus affectées par le vieillissement. Cependant, les mouvements ont été effectués en position debout et les flexions (axiales et latérales) du torse entraînent de plus grands déplacements du centre de gravité au-dessus de la base de support. Les personnes âgées ont certainement adopté une stratégie plus « conservative », en restant plus prudentes que les personnes jeunes. Cette étude a également montré une synchronisation différente des muscles intervenant dans les mouvements du torse avec des muscles stabilisateurs activés plus tôt lors des mouvements des sujets âgés.
D’autres études se sont intéressées aux effets de l’âge sur les amplitudes de mouvements de la colonne lombaire. Ainsi, les amplitudes de flexion/extension se réduisent avec le vieillissement (Sullivan 1994, Torke 2001). Sullivan et al. (1994) rapportent que les femmes ont des amplitudes de flexion/extension supérieures aux hommes. Selon Torke et al. (2001) l’extension est plus affectée par l’âge que la flexion. Ces auteurs ont également mesuré une réduction des amplitudes de mouvements de la colonne lombaire en flexion latérale mais n’ont pas mesuré d’effet d’âge sur la rotation axiale.
Pour résumer, le vieillissement ne semble pas entrainer de réduction des AA des membres supérieurs. En revanche, les AA de la colonne vertébrale semblent diminuer avec l’âge.
De plus, la réduction des amplitudes de mouvements de la colonne cervicale liée au vieillissement sont particulièrement notables. Le Tableau 2.5-1 résume les résultats de quelques travaux sur les effets de l’âge sur les mouvements des cervicales. Les 5 études utilisent des moyens de mesures différents mais elles s’accordent toutes sur le fait que les amplitudes de mouvement des cervicales sont très affectées par l’âge. La revue bibliographique de Watier (2006) confirme ces résultats. Elle nous apprend également qu’il ne semble pas y avoir de différence significative entre les mobilités des hommes et des femmes.
Par ailleurs, Walmsley et al. (1996) expliquent la réduction liée au vieillissement par des modifications osseuses des plateaux de corps vertébraux et des régions péri articulaires des facettes. Il est également possible que ces réductions proviennent d’un changement de l’extensibilité des tissus mous lié au vieillissement. Kuhlman (1996) tente d’expliquer la baisse des amplitudes de mouvements par une baisse de l’activité physique et par un changement structurel des tissues. L’immobilisation engendrerait une augmentation de la densité des tissus conjonctifs et des capsules des articulations.

Les mouvements d’accessibilité à un véhicule automobile

La littérature au sujet des mouvements d’accessibilité des personnes âgées ne compte que peu d’études. Les trois principales recensées se focalisent sur les difficultés des personnes et l’influence des paramètres géométriques de l’habitacle responsables des difficultés.
Tout d’abord en 1971, Höök et Von Heijne (1971) ont étudié l’impact des dimensions de l’encadrement de la porte sur les difficultés d’accessibilité d’un groupe de 77 sujets âgés. La moyenne d’âge des participants était de 68.4 ans et ils venaient tous du service de soins de jour de l’hôpital de Högsbo. Nous pouvons penser que la condition physique de ces personnes doit être plus faible que la moyenne de la population des personnes âgées ce plus de 65 ans. La détention et l’usage d’un permis de conduire n’étaient pas un critère, les sujets étant considérés comme des passagers de voiture. La géométrie de base était celle d’une Volvo 144 et les trois paramètres variables étaient la hauteur du seuil (bavolet), la largeur de la porte, la hauteur du toit. Six configurations furent testées. Les difficultés des sujets furent évaluées par un examinateur grâce à une échelle de 5 points : allant de 0 : impossible de monter en voiture .
5 : monte et descend sans aucune difficulté. Les caractéristiques des mouvements (exemple : collisions avec un élément) et le temps mis pour entrer et descendre déterminent la catégorie. Leurs résultats ont montré qu’en supprimant le bavolet et élargissant la porte, 91% des sujets pouvaient monter sans difficulté alors que la hauteur du brancard6 avait moins d’impact sur les mouvements d’accessibilité.
Par la suite, une étude très vaste sur les problèmes d’accessibilité des personnes âgées ou handicapées a été menée par l’institut d’ergonomie pour les consommateurs du Royaume-Uni (Institute for consumer ergonomics 1985). Les résultats de cette étude ont été repris et édités par le département des transports (Department for Transport 1985) sous forme d’un guide à destination des personnes âgées ou handicapées. La première étude se divise en 4 parties :
une enquête faite à partir d’entretiens,
une enquête postale où 588 personnes âgées ou handicapées (Tableau 2.6-1) ont répondu à un questionnaire,
des essais où 64 personnes âgées et/ou handicapées sont montées et descendues de 6 véhicules du commerce. L’expérimentateur relevait les difficultés et stratégies de mouvements. Le sujet évaluait son niveau de difficultés grâce à une échelle à 5 catégories.
des essais où 60 personnes âgées et/ou handicapées sont entrées et sorties d’un conformateur (maquette à dimensions variables)
L’appréciation des problèmes rencontrés par les participants était qualitative mais les expérimentations ont tout de même permis d’analyser des interactions entre les sujets et les véhicules. Les liens entre les dimensions de l’habitacle et les difficultés des mouvements d’accessibilité sont repris dans le Tableau 2.6-2.

Hypothèses de travail et démarche

Cette revue de la littérature est focalisée sur les effets de l’âge sur le mouvement. Elle nous amène à formuler des hypothèses de travail pour mettre au point un protocole expérimental permettant d’étudier les mouvements d’accessibilité automobile de personnes âgées.
Nous nous intéressons à l’accessibilité côté conducteur. Pour les expérimentations, nous devons recruter des personnes âgées de plus de 65 ans, titulaires du permis de conduire et conduisant couramment.
Les effets de l’âge sont variables d’une personne à l’autre. Nous devons donc mettre en place un protocole expérimental dans lequel les capacités fonctionnelles des sujets âgés sont évaluées. Tous les aspects du vieillissement précédemment présentés devront être testés dans le but de mieux comprendre les mouvements d’accessibilité de sujets âgés.
La stabilité posturale et l’équilibre pourront être testés à l’aide du test de Romberg et de tests d’équilibre monopodal.
Les amplitudes articulaires passives et/ou actives des principales articulations utilisées au cours des mouvements d’accessibilité seront mesurées. Les articulations sélectionnées sont la cheville, le genou, la hanche, le torse et la nuque.
Nous avons vu que le vieillissement altère le système neuromusculaire. Des efforts musculaires aux niveaux des membres inférieurs et du torse sont à mesurer.
Les performances motrices des membres inférieurs doivent être évaluées. Le questionnaire de WOMAC et le test du Get up and go vont être utilisés. Nous proposons également de tester l’aptitude des sujets à monter des marches de hauteurs croissantes.
La littérature au sujet des mouvements d’accessibilité nous a montré que pour bien comprendre les difficultés des personnes âgées au cours des mouvements d’accessibilité, il faut faire varier les paramètres de la géométrie du véhicule lors des mesures de leurs mouvements. Les expérimentations nécessiteront l’utilisation d’un conformateur, c’est-à-dire une maquette d’un véhicule dont les dimensions sont réglables. A défaut de conformateur, il est également possible d’utiliser des véhicules du marché de dimensions différentes.
Par ailleurs, de précédents travaux (Institute for consumer ergonomics1985, Petzäll 1995, Shaheen, 2001) ont mis l’accent sur les interactions des personnes âgées avec le véhicule lors de leurs mouvements d’accessibilité. Nous prenons donc le parti d’analyser leurs mouvements d’accessibilité par le biais des interactions physiques entre le sujet et le véhicule. Ces interactions doivent être des indicateurs montrant les difficultés de mouvements.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
1.1. CONTEXTE DE L’ETUDE
1.1.1. Vieillissement de la population
1.1.2. Mannequins numériques utilisés en ergonomie
1.2. LE PROJET HANDIMAN
1.3. OBJECTIFS DE LA THESE
1.4. ORGANISATION DU DOCUMENT
ANNEXE 1-1 : POURCENTAGE DE LA POPULATION AGEE DE 65 ET PLUS DANS LES PAYS MEMBRES DE L’OCDE (OCDE, 2001)
2. VIEILLISSEMENT ET MOUVEMENT
2.1. INTRODUCTION
2.2. EFFETS DU VIEILLISSEMENT AFFECTANT LA MOTRICITE
2.2.1. Anthropométrie
2.2.2. Arthrose
2.3. VIEILLISSEMENT DU SYSTEME NEUROMUSCULAIRE
2.4. VIEILLISSEMENT DU SYSTEME SENSORIEL
2.5. EFFETS DU VIEILLISSEMENT SUR LA PERFORMANCE MOTRICE
2.5.1. Stabilité posturale chez les personnes âgées
2.5.2. Marche des personnes âgées
2.5.3. Transition d’une posture assise à une posture debout
2.5.4. Montée et descente de marches
2.5.5. Réduction des mobilités articulaires
2.5.6. Capacités fonctionnelles et performances des personnes âgées.
2.6. LES MOUVEMENTS D’ACCESSIBILITE A UN VEHICULE AUTOMOBILE
2.7. HYPOTHESES DE TRAVAIL ET DEMARCHE
3. MATERIEL ET METHODES
3.1. INTRODUCTION
3.2. PRESENTATION DES ESSAIS REALISES
3.2.1. Sujets
3.2.2. Caractérisation des capacités fonctionnelles au SMPR
3.2.3. Capture des mouvements d’accessibilité au LAMIH
3.3. TRAITEMENT DES DONNEES
3.3.1. Traitements des trajectoires VICON
3.3.2. Reconstruction des mouvements
3.3.3. Calcul des amplitudes articulaires
ANNEXE 3-1 : SCORE DE WOMAC
ANNEXE 3-2 : FICHE DE SYNTHESE DES TESTS PASSES AU SMPR
ANNEXE 3-3: POSITION DES MARQUEURS
ANNEXE 3-4 : ANTHROPOMETRIE
ANNEXE 3-5: QUESTIONNAIRE GENERAL SUR L’ACCESSIBILITE
ANNEXE 3-6: QUESTIONNAIRES D’INCONFORT
ANNEXE 3-7: LOCALISATION DE LA GENE
ANNEXE 3-8: MODELE CINEMATIQUE DE MAN3D
ANNEXE 3-9: MODELE CINEMATIQUE DE RAMSIS
4. CARACTERISATION DES CAPACITES FONCTIONNELLES DES SUJETS AGES
4.1. INTRODUCTION
4.2. TESTS CLINIQUES
4.2.1. Test de WOMAC
4.2.2. Tests d’équilibre
4.2.3. Test des marches
4.2.4. Le test Get up and Go
4.3. AMPLITUDES ARTICULAIRES ACTIVES
4.3.1. Comparaison des amplitudes articulaires entre sujets jeunes et âgés
4.3.2. Amplitudes articulaires des sujets âgés
4.4. CARACTERISTIQUES DE CHAQUE SUJET ET REGROUPEMENTS
4.4.1. Les sujets montrant un problème fonctionnel
4.4.2. Les sujets ayant une bonne motricité
4.4.3. Sujets ayant une motricité « médiocre »
4.5. DISCUSSION ET CONCLUSION
ANNEXE 4-1 : VALEURS DES AMPLITUDES ARTICULAIRES DES SUJETS JEUNES POUR LA FLEXION – EXTENSION DE LA NUQUE, LA FLEXION DU TORSE, LA FLEXION DE LA HANCHE DROITE ET LA FLEXION DU GENOU DROIT.
ANNEXE 4-2 : REPRESENTATIONS GRAPHIQUES DES CAPACITES FONCTIONNELLES DES SUJETS AGES
5. ANALYSE DES MOUVEMENTS D’ACCESSIBILITE DES PERSONNES AGEES
5.1. INTRODUCTION
5.2. MOUVEMENTS D’ENTREE
5.2.1. Introduction
5.2.2. Stratégie « Jambe Droite la Première »
5.2.3. Stratégie « s’assoit d’abord »
5.3. MOUVEMENTS DE SORTIE
5.3.1. Introduction
5.3.2. Stratégie « jambe gauche la première »
5.3.3. Stratégie « Deux Jambes Ensemble »
5.4. DISCUSSION
5.4.1. Contraintes et stratégies de mouvements
5.4.2. Caractéristiques fonctionnelles et accessibilité
5.4.3. Limitations et perspectives
5.5. EN RESUME
ANNEXE 5-1 : COMPORTEMENTS ET POINTS D’APPUIS DES MOUVEMENTS D’ENTREE DANS LA PETITE VOITURE POUR LA STRATEGIE « JAMBE DROITE LA PREMIERE ».
ANNEXE 5-2 : COMPORTEMENTS ET POINTS D’APPUIS DES MOUVEMENTS D’ENTREE DANS LA BERLINE MOYENNE POUR LA STRATEGIE « JAMBE DROITE LA PREMIERE ».
ANNEXE 5-3 : COMPORTEMENTS ET POINTS D’APPUIS DES MOUVEMENTS D’ENTREE DANS LE MONOSPACE POUR LA STRATEGIE « JAMBE DROITE LA PREMIERE ».
ANNEXE 5-4 : COMPORTEMENTS ET POINTS D’APPUIS DES MOUVEMENTS D’ENTREE DANS LE PETIT UTILITAIRE POUR LA STRATEGIE « JAMBE DROITE LA PREMIERE ».
ANNEXE 5-5 : COORDINATIONS DES MEMBRES INFERIEURS ET DE LA TETE POUR LES MOUVEMENTS D’ENTREE DE STRATEGIE « S’ASSOIT D’ABORD »
ANNEXE 5-6 : COMPORTEMENTS ET POINTS D’APPUIS DES MOUVEMENTS DE SORTIE DANS LA PETITE VOITURE POUR LA STRATEGIE « JAMBE GAUCHE LA PREMIERE »
ANNEXE 5-7 : COMPORTEMENTS ET POINTS D’APPUIS DES MOUVEMENTS DE SORTIE DANS LA BERLINE MOYENNE POUR LA STRATEGIE « JAMBE GAUCHE LA PREMIERE ».
ANNEXE 5-8 : COMPORTEMENTS ET POINTS D’APPUIS DES MOUVEMENTS DE SORTIE DANS LE MONOSPACE POUR LA STRATEGIE « JAMBE GAUCHE LA PREMIERE »
ANNEXE 5-9 : COMPORTEMENTS ET POINTS D’APPUIS DES MOUVEMENTS DE SORTIE DANS LE PETIT UTILITAIRE POUR LA STRATEGIE « JAMBE GAUCHE LA PREMIERE ».
ANNEXE 5-10 : COORDINATIONS DES MEMBRES INFERIEURS ET DE LA TETE POUR LES 10 MOUVEMENTS DE SORTIE DE LA STRATEGIE « DEUX JAMBES ENSEMBLE »
6. ANALYSE DE L’INCONFORT
6.1. INTRODUCTION
6.2. MOUVEMENTS D’ENTREE
6.2.1. Notes d’inconfort
6.2.2. Localisation de la gêne et interactions avec les véhicules
6.3. MOUVEMENTS DE SORTIE
6.3.1. Notes d’inconfort
6.3.2. Localisation de la gêne et interactions avec les véhicules
6.4. COMPARAISON DES NOTES D’INCONFORT DES MOUVEMENTS D’ENTREE ET DE SORTIE
6.5. DISCUSSION
6.5.1. Limitations
6.5.2. Mesure de l’inconfort
6.5.3. Modèle de l’inconfort
6.5.4. Inconfort et difficultés
6.6. EN RESUME
ANNEXE 6-1 : QUESTIONNAIRES D’OPINION SUR L’ACCESSIBILITE
ANNEXE 6-2 : NOTES D’INCONFORT DES MOUVEMENTS D’ENTREE DE CHAQUE SUJET EN FONCTION DE SES CAPACITES FONCTIONNELLES
ANNEXE 6-3 : NOTES D’INCONFORT, LOCALISATION DE LA GENE ET INTERACTIONS AVEC LE VEHICULE POUR LES MOUVEMENTS D’ENTREE DANS LA PETITE VOITURE.
ANNEXE 6-4 : NOTES D’INCONFORT, LOCALISATION DE LA GENE ET INTERACTIONS AVEC LE VEHICULE POUR LES MOUVEMENTS D’ENTREE DANS LA BERLINE MOYENNE
ANNEXE 6-5 : NOTES D’INCONFORT, LOCALISATION DE LA GENE ET INTERACTIONS AVEC LE VEHICULE POUR LES MOUVEMENTS D’ENTREE DANS LE MONOSPACE
ANNEXE 6-6 : NOTES D’INCONFORT, LOCALISATION DE LA GENE ET INTERACTIONS AVEC LE VEHICULE POUR LES MOUVEMENTS D’ENTREE DANS LE PETIT UTILITAIRE
ANNEXE 6-7 : NOTES D’INCONFORT DES MOUVEMENTS DE SORTIE DE CHAQUE SUJET EN FONCTION DE SES CAPACITES FONCTIONNELLES
ANNEXE 6-8 : NOTES D’INCONFORT, LOCALISATION DE LA GENE ET INTERACTIONS AVEC LE VEHICULE POUR LES MOUVEMENTS DE SORTIE DE LA PETITE VOITURE
ANNEXE 6-9 : NOTES D’INCONFORT, LOCALISATION DE LA GENE ET INTERACTIONS AVEC LE VEHICULE POUR LES MOUVEMENTS DE SORTIE DE LA BERLINE MOYENNE
ANNEXE 6-10 : NOTES D’INCONFORT, LOCALISATION DE LA GENE ET INTERACTIONS AVEC LE VEHICULE POUR LES MOUVEMENTS DE SORTIE DU MONOSPACE
ANNEXE 6-11 : NOTES D’INCONFORT, LOCALISATION DE LA GENE ET INTERACTIONS AVEC LE VEHICULE POUR LES MOUVEMENTS DE SORTIE DU PETIT UTILITAIRE
7. SIMULATIONS DES MOUVEMENTS D’ACCESSIBILITE DES PERSONNES AGEES
7.1. INTRODUCTION
7.2. METHODES DE SIMULATION
7.2.1. Principe
7.2.2. Structuration d’une base de donnée
7.3. STRUCTURATION DE LA BASE DE DONNEES DE MOUVEMENTS D’ENTREE
7.3.1. Les géométries
7.3.2. Choix des mannequins et des mouvements
7.3.3. Contrôle des mouvements
7.3.4. Extraction des mouvements de référence
7.4. STRUCTURATION DE LA BASE DE DONNEES DE MOUVEMENTS DE SORTIE
7.4.1. Les géométries
7.4.2. Choix des mannequins et des mouvements
7.4.3. Contrôle des mouvements
7.4.4. Extraction des mouvements de référence
7.5. MISE AU POINT ET « VALIDATION » DES BASES DE DONNEES
7.6. DISCUSSION
7.7. EN RESUME
ANNEXE 7-1 : MOUVEMENTS D’ENTREE INCORPORES A LA BASE DE DONNEES
ANNEXE 7-2 : LISTE DE FRAMES CLES DEFINIES POUR LES MOUVEMENTS D’ENTREE
ANNEXE 7-3 : DIMENSIONS DES VEHICULES DES BASES DE DONNEES ET DES VEHICULES UTILISES POUR LES VALIDATIONS. DISTANCES EN MM PAR RAPPORT AU POINT H
ANNEXE 7-4: MOUVEMENTS ET SUJETS INCLUS DANS LA BASE DE DONNEES DE MOUVEMENTS DE SORTIE
ANNEXE 7-5: DEFINITION DES FRAMES CLES UTILISEES POUR LES SIMULATIONS DE MOUVEMENTS DE SORTIE
8. PRINCIPAUX RESULTATS ET PERSPECTIVES
8.1. INTRODUCTION
8.2. PRINCIPAUX RESULTATS
8.2.1. Capacités fonctionnelles des personnes âgées
8.2.2. Analyses des mouvements d’accessibilité
8.2.3. Inconfort
8.2.4. Simulations des mouvements
8.3. PERSPECTIVES
8.3.1. Caractérisation des capacités fonctionnelles
8.3.2. Analyses des mouvements d’accessibilité
8.3.3. Analyses dynamiques
8.3.4. Difficultés et inconfort
8.3.5. Simulations de mouvements
9. REFERENCES
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