Etude de l’activite antidiabetique des extraits acetoniques methanoliques et hexaniques de vernonia colorata (willd.) Drake composees chez des rats wistar

Le diabète est une maladie endocrinienne ubiquitaire qui touche environ 2 % de la population mondiale. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), la prévalence du diabète est en faveur d’une croissance d’environ de 35 % [27]. D’après les projections récentes de Boyle et coll. [7], la population diabétique à travers le monde atteindrait 300 millions ou plus d’ici à 2025. Le diabète de type 2 est une forme insidieuse à développement lent qui apparaît généralement vers la cinquantaine et représente 85 à 90 % des diabétiques. Le diabète de type 2 est traité par des sulfamides hypoglycémiants, des biguanides, des inhibiteurs de l’αglucosidase et des thiazolidinediones.

La phytothérapie antidiabétique connaît à ce jour un essor important du fait de la découverte de plus en plus croissante d’extraits de plantes efficaces dans le traitement du diabète [22-34]. L’utilisation d’extraits de plantes est une pratique courante en médecine traditionnelle africaine. Vernonia colorata Willd. Drake (Composees), un arbuste de 3 à 4 mètres de haut, pousse dans de nombreux pays d’Afrique (Bénin, Cameroun, Côte-d’Ivoire, Sénégal, Togo etc…) [26]. Ses feuilles ont un usage culinaire au Bénin, Cameroun et au Togo. Des études éthnopharmacologiques ont démontré l’efficacité d’extraits de V. colorata dans le traitement de la toxoplasmose, de l’amibiase et dans des infections à Pseudomonas aeruginosa [5-25]. Le décocté des feuilles de V. colorata est utilisé par les tradipraticiens togolais dans le traitement du diabète. Des travaux antérieurs effectués dans notre laboratoire ont montré l’activité hypoglycémiante et antidiabétique du décocté des feuilles de V. colorata chez des rats normoglycémiques et sur un modèle de diabète induit par l’alloxane, chez le rat. Cette étude s’inscrit dans la poursuite des travaux préliminaires sur l’activité hypoglycémiante et antidiabétique des feuilles de V. colorata.

GENERALITES SUR LE DIABETE 

DEFINITION – CLASSIFICATION

Selon l’OMS, le diabète se définit comme un état d’hyperglycémie chronique qui peut résulter de nombreux facteurs environnementaux et génétiques agissant souvent de concert. L’hyperglycémie peut être due à un manque d’insuline ou à un excès de facteurs qui s’opposent à son action (glucagon, cortisol etc.). Sa prévalence est d’environ de 2% [11] et sa gravité n’est plus le fait des complications aiguës plus rares depuis l’avènement de l’insuline. La gravité du diabète est surtout liée aux lésions dégénératives chroniques qui l’accompagnent . Ce sont essentiellement les angiopathies et les neuropathies qui sont responsables d’une morbidité importante et d’une diminution de l’espérance de vie des diabétiques.

Classification étiologique du diabète sucré (selon ADA et OMS 1998) 

1- Diabète sucré de type 1
a- Auto-immun (trouble des cellules β)
b- Idiopathique (rare, sans élément pour facteur auto-immun)
2- Diabète sucré de type 2 (résistance à l’insuline et défaut de sécrétion d’insuline)
3- Types spécifiques de diabète
a- Défaut génétique de la fonction des cellules β (Maturity Diabetes of the Young)
MODY. Actuellement, cinq défauts différents sont connus dans le diabète de type MODY :
MODY 1 : défaut du facteur nucléaire 4α de l’hépatocyte (HNF-4α)
MODY 2 : défaut de la glucokinase
MODY 3 : défaut de l’HNF-1α
MODY 4 : défaut de l’IPT-1 (facteur 1 du promoteur d’insuline)
MODY 5 : défaut de l’HNF-1a, diabète mitochondrial, autres
b- Défaut génétique dans l’action de l’insuline (résistance à l’insuline de type A).
Le préchaunisme syndrome de Rabson-Mendenhall : défaut des récepteurs de l’insuline, diabète lipo-atrophique, autres.
c- Maladies du pancréas exocrine (pancréatite, néoplasie, fibrose kystique, hémochromatose, pancréatopathie fibro-calculeuse, autres).
d- Endocrinopathies (acromégalie, syndrome de Cushing, phéochromocytome, syndrome de Conn, autres).
e- Induit par les médicaments (stéroïdes, pentamidine, acide nicotinique, diazoxyde, thiazides, inhibiteur de la protéase, autres).
f- Infections (rougeole congénitale, oreillons, virus Coxsackie, cytomégalovirus).
g- Formes rares de diabète immunogène (syndrome de Stiff-Man, anticorps antiinsuline-récepteurs, autres).
h- Autres syndromes génétiques associés au diabète (trisomie 21, syndrome de Klinefelter, syndrome de Turner, dystrophie myotonique, autres).
4- Diabète gestationnel.

PHYSIOPATHOLOGIE DU DIABETE

DIABETE DE TYPE 1 

Le diabète de type 1 (diabète insulino-dépendant), est lié à une carence insulinique de constitution progressive, mais à vitesse d’évolution très variable. Ceci explique la variabilité de la présentation clinique de la maladie depuis l’acétose révélatrice du diabète « aigu » de l’enfant jusqu’au diabète de type 1 lent du sujet de plus de 35 ans. Cette dernière forme peut évoluer quelques années plus tard comme un diabète de type 2 avant d’extérioriser sa nature insulinodépendante. Le diabète de type 1 apparaît bien comme une maladie auto-immune survenant sur un terrain prédisposé.

Insulite auto-immune
L’insulite est un infiltrat de cellules mononucléées entourant et pénétrant l’îlot. L’insulite comporte une infiltration d’abord macrophagique, puis lymphocytaire T (CD4+ puis CD8 + ). Elle évolue par poussées. Cette évolution fait coexister dans un même pancréas des îlots endocrines intacts et des îlots très altérés .

Marqueurs immunologiques
La présence d’anticorps anti-îlots (ICA) est très spécifique du diabète et un titre élevé est un élément prédictif de diabète à brève échéance. Les déterminants antigéniques contre lesquels sont dirigés ces anticorps sont en voie de clarification. De nombreuses substances constitutives de la cellule insulino-sécrétrice peuvent se comporter comme des auto-antigènes : les plus étudiées sont la GAD (décarboxylase de l’acide glutamique), l’insuline, la proinsuline une phosphatase transmembranaire baptisée ICA-512, une carboxypeptidase etc. Ces anticorps antiîlots précèdent et accompagnent l’éclosion de la maladie puis disparaissent habituellement dans les premières années de la maladie. Ceci est interprété comme le terme du conflit immunologique qui a atteint son but : la destruction fonctionnelle totale des cellules β pancréatiques.

Rôle de l’immunité cellulaire

Les lymphocytes T sont impliqués dans le processus de « mise à mort » de la cellule β. Après la présentation initiale de l’antigène par une cellule macrophagique au lymphocyte T-CD4, il y a une phase d’amplification de la réaction autoimmunitaire et une infiltration lymphocytaire des îlots, d’abord en périphérie, puis en région centrale de l’îlot. Cette infiltration est en partie déterminée par des molécules d’adhésion cellulaire. Les lymphocytes T peuvent être auto-réactifs visà-vis des auto-antigènes constitutifs de la cellule β, du moins dans les modèles animaux. Dans certaines conditions expérimentales, il est possible de transmettre la maladie par injection de lymphocytes T purifiés. Conjointement à ce rôle d’infiltration dans l’îlot, le lymphocyte T-CD4 est impliqué dans la cytotoxicité visà-vis des cellules β pancréatiques par deux mécanismes différents : i) l’activation des lymphocytes T-CD8 cytotoxiques et la production de cytokines cytotoxiques comme l’IL-1 (interleukine-1) et TNF (tumor necrosis factor). Ces lymphokines induiraient un excès de production de radicaux libres et d’oxyde nitrique responsables de la destruction de la cellule β.

Susceptibilité génétique au diabète de type 1

Le poids de la génétique dans le déterminisme de la maladie est suspecté : 10% des cas sont familiaux, 30% des jumeaux monozygotes sont concordants pour la maladie. Les progrès récents dans les techniques de dépistage des gènes ont permis à partir de familles de diabétiques de type 1 de localiser une vingtaine de sites (gènes pour la plupart non identifiés actuellement) potentiellement impliqués dans la susceptibilité génétique à la maladie. Deux de ces sites repérés depuis plus de 15 ans sont les déterminants majeurs [20].
– La région IDDM-1, située dans le complexe majeur d’histocompatibilité sur le bras court du chromosome 6 est responsable de 50% de la susceptibilité à la maladie. On considère actuellement que c’est le locus DQ des gènes HLA de classe II qui est impliqué ; les allèles DQA1 0301 (associé au classique DR3) et DQ B1 0302 (associé au classique DR4) prédisposent à la maladie ;
– La région IDDM-2 est la région promotrice du gène de l’insuline sur le bras court du chromosome 11.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : Rappels bibliographiques
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE DIABETE
I- DEFINITION – CLASSIFICATION5
II- PHYSIOPATHOLOGIE DU DIABETE
II.1- DIABETE DE TYPE 1
II.1.1- Insulite auto-immune
II.1.2- Marqueurs immunologiques
II.1.3- Rôle de l’immunité cellulaire
II.1.4- Susceptibilité génétique au diabète de type 1
II.1.5- Facteurs déclenchants de l’environnement
II.2- DIABETE DE TYPE 2
II.2.1- Génétique
II.2.2- Résistance périphérique à l’insuline
II.2.3- Dysfonctionnement des cellules
II.2.4- Gluco et lipotoxicité
III- ANTI-DIABETIQUES
III.1- INSULINE
III.1.1- Biosynthèse et métabolisme
III.1.2- Sécrétion de l’insuline
III.1.3- Mécanismes contrôlant la sécrétion d’insuline
III.1.4- Mécanisme d’action
III.1.5- Effets biologiques
III.2- HYPOGLYCEMIANTS ORAUX
III.2.1- Biguanides
III.2.2- Sulfonylurées
III.2.3- Inhibiteurs de l’alpha-glucosidase
III.2.4- Dérivés de la Thiazolidine-dione
III.2.5- Inhibiteurs métaboliques
IV- PHYTOTHERAPIE ANTIDIABETIQUE
CHAPITRE II : GENERALITES SUR V. colorata (Wild) Drake composés
I- ETUDES BOTANIQUES
I.1- TAXONOMIE
I.2- CARACTERES BOTANIQUES
I.2.1- Port
I.2.2- Feuilles
I.2.3- Fleurs
I.2.4- Fruits
I.3- HABITAT ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
II- ETUDES ETHNOBOTANIQUES
III- ETUDES CHIMIQUES ET TOXICITE
IV- ETUDES PHARMACOLOGIQUES
Deuxième partie : Travail expérimental
CHAPITRE I : SCREENING PHYTOCHIMIQUE
I- RECOLTE, SECHAGE, PULVERISATION
II- REACTION DE CARACTERISATION ET RESULTATS
II.1- MATERIELS POUR LES TESTS DE CARACTERISATION
II.2- LES FLAVONOÏDES
II.2.1- Définition
II.2.2- Extraction des flavonosides
II.2.3- Réactions générales de caractérisation des flavonosides
II.3- LES TANINS
II.3.1- Définition
II.3.2- Extraction
II.3.3- Mise en évidence des tanins
II.3.4- Différenciation des tanins
II.4- LES HETEROSIDES ANTHRACENIQUES
II.4.1- Définition
II.4.2- Réaction de caractérisation : réaction de Borntraeger
II.5- LES SAPONOSIDES
II.5.1- Définition
II.5.2- Détermination de l’indice de mousse
II.6- LES HETEROSIDES CARDIOTONIQUES
II.6.1- Définition
II.6.2- Réaction de caractérisation
II.7- LES ALCALOÏDES
II.7.1- Définition
II.7.2- Extraction et purification des alcaloïdes
II.7.3- Caractérisation générale
III- CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE (CCM)
III.1- LES ALCALOÏDES
III.1.1- Extraction
III.1.2- Chromatographie
III.1.3- Résultats
III.2- LES FLAVONOSIDES
III.2.1- Extraction
III.2.2- Chromatographie
III.2.3- Résultats
IV- CONCLUSION
CHAPITRE II : ETUDE PHARMACOLOGIQUE
I- MATERIELS ET METHODES
I.1- MATERIELS
I.1.1- Cadre d’étude
I.1.2- Matériel animal
I.1.3- Matériel végétal
I.1.4- Matériel de laboratoire et produits chimiques
I.2- METHODES
I.2.1- Le prélèvement de sang
I.2.2- Dosage du glucose
I.2.3- mise en place de modèles diabétiques
I.2.4- Essais chez des rats normoglycémiques
I.2.5- Essais chez des rats en hyperglycémie temporaire
I.2.6- Essais chez des rats hyperglycémie permanente
I.2.7- Analyse statistique et expression des résultats
II.3- ACTION SUR LA GLYCEMIE DES DIFFERENTS EXTRAITS DE V. COLORATA CHEZ DES RATS NORMOGLYCEMIQUES
II.5- HYPERGLYCEMIE PROVOQUE PAR VOIE ORALE (H.P.V.O) CHEZ DES RATS APRES PRETRAITEMENT PER OS PAR UN EXTRAIT ACETONIQUE DE VERNONIA COLORATA
II.6- ACTIVITE ANTIDIABETIQUE DU GLIBENCLAMIDE (0,3mg/kg de PC) ADMINISTRE QUOTIDIENNEMENT PAR VOIE ORALE CHEZ DES RATS ALLOXANIQUES
II.7- ACTIVITE ANTIDIABETIQUE D’UN EXTRAIT ACETONIQUE DE VERNONIA COLORATA CHEZ DES RATS ALLOXANIQUES
II.8- EVOLUTION DE LA MORTALITE DES RATS ALLOXANIQUES AVEC ET SANS TRAITEMENT PAR VOIE ORALE PAR LE GLIBENCLAMIDE OU L’EXTRAIT ACETONIQUE DE VERNONIA COLORATA
III- DISCUSSION
IV- CONCLUSION GENERALE
V- BIBLIOGRAPHIE

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