EVALUATION DU SYSTEME DE PHARMACOVIGILANCE DE LA PREVENTION SAISONNIERE DU PALUDISME

PALUDISME DANS LE MONDE ET AU SENEGAL

Dans le monde Le paludisme est pratiquement inexistant à une altitude supérieure à 2000 mètres. Sa répartition géographique théorique va de 60°C de latitude Nord à 40°C de latitude Sud. Il recouvre en fait « la ceinture de pauvreté du monde » c’est-à-dire concerne actuellement plus de cent pays essentiellement les plus pauvres d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du sud et du centre [12, 30, 45].
Au Sénégal Au Sénégal, le paludisme sévit à l’état endémique avec une recrudescence saisonnière [26] avec un pic d’incidence noté entre septembre et novembre. L’essentiel de la transmission s’effectue au cours de la saison des pluies et en début de saison sèche, période favorable au développement des espèces vectrices. Elle dure 4 à 8 mois au niveau du faciès tropical et 1 à 4 mois au niveau du faciès sahélien. La population anophéliènne du Sénégal est composée d’une vingtaine d’espèces dont trois assurent l’essentiel de la transmission : Anophèles gambiae ss, Anophèles arabiensis et Anophèles funestus. Plasmodium falciparum est retrouvé dans la majorité des examens de sang et est seul responsable des formes neurologiques graves. On appelle faciès épidémiologique, une région ou un ensemble de régions où le paludisme présente dans ses manifestations pathologiques, des caractères communs liés aux modalités de transmission du parasite [25] (Figure 1).
 Au nord, une zone sahélienne avec une pluviométrie, depuis quelques années, inférieure à 300 mm par an. Dans cette zone, le paludisme est hypo- endémique instable.
 Au centre, la zone soudano-sahélienne se caractérise par une pluviométrie inférieure à 600 mm par an. Le paludisme y est endémique avec une recrudescence saisonnière.
 Au sud, la zone guinéo-soudanienne se caractérise par une pluviométrie annuelle supérieure à 800 mm et souvent même à 1000 mm. Le paludisme y est de type hyper-endémique, avec une recrudescence saisonnière.
 Sur une bande de 20 km le long de la côte, de Dakar à Saint Louis; les Niayes constituent un système original. Dans ces dépressions inter-dunaires, les collections d’eau sont pérennes et les habitants y pratiquent la culture maraîchère. Le paludisme y est de type hypo-endémique stable.
 En ville, sévit un paludisme de type urbain: la densité anophéliènne est très faible et le paludisme y est de type hypo-endémique à recrudescence saisonnière.

Traitement Préventif Intermittent (TPI)

     Le Traitement Préventif Intermittent, quelquefois dénommé traitement intermittent présomptif, consiste à l’administration de médicaments antipaludiques à des doses thérapeutiques, souvent à une population à risques (femmes enceintes, enfants etc…), indépendamment du fait que la personne soit infectée ou non, à plus d’une occasion, dans l’objectif de prévenir la morbidité ou la mortalité [15, 17]. Lorsque le TPI est administré aux femmes enceintes, on l’appelle traitement préventif intermittent de la grossesse (TPIg) et lorsqu’il s’agit de nourrissons ou d’enfants plus âgés, on le désigne respectivement sous le nom de TPIn (nourrisson 0-11 mois), de TPIe (enfant 1- 5 ans) et TPIs (âge scolaire 6-13 ans). Lorsque le TPI est administré pendant juste une partie de l’année, il est dénommé TPI saisonnier.

TPI chez l’enfant d’âge scolaire

     En 2005, Clarke S et al. ont réalisé un essai clinique contrôlé, randomisé à double aveugle, placebo à Kwale au Kenya sur 4918 enfants dans le but de mesurer l’impact du traitement préventif intermittent sur la parasitémie, l’anémie et les performances scolaires. Au décours de cette étude, une infection à Plasmodium falciparum était évitée pour 3 enfants traités et un cas d’anémie évité pour 13 enfants traités [42].

Nécessité de la Pharmacovigilance

    Une fois mis sur le marché, un médicament quitte l’environnement scientifique sûr et protégé des essais cliniques et est légalement « offert » à la consommation du grand public. A ce stade, toutefois, la plupart des médicaments n’ont été testés, du point de vue de leur sécurité à court terme et de leur efficacité, que sur un nombre limité de sujets soigneusement sélectionnés. Dans certains cas, à peine 500 sujets – et rarement plus de 5000 – auront reçu le produit avant sa diffusion. Pour des raisons bien compréhensibles, il est donc essentiel que les traitements nouveaux et qui continuent à évoluer sur un plan médical fassent l’objet d’un contrôle d’efficacité et de sécurité dans des conditions d’utilisation réelles après leur mise sur le marché. Il est généralement utile d’en savoir plus sur leur utilisation dans des groupes de population spécifiques tels que les enfants, les femmes enceintes ou les personnes âgées et sur leur efficacité et leur innocuité en cas d’emploi prolongé, notamment en association avec d’autres médicaments. L’expérience a montré que de nombreux effets indésirables ainsi que des problèmes d’interactions (par exemple avec des aliments ou d’autres médicaments) ou des facteurs de risque n’apparaissent qu’au cours des années qui suivent la mise sur le marché d’un médicament.

Dosage des médicaments et administration

     Le dosage de SP+3AQ basé sur l’âge est calculé de l’analyse de données d’enquêtes anthropométriques (K Simondon, données non publiées) pour réduire au minimum le sous et le surdosage en gardant des catégories d’âge simples et en évitant l’utilisation du quart des comprimé. Les doses suivantes ont été utilisées :
– Amodiaquine 200 mg en comprimés en 2008 et 153 mg en comprimés dispersibles en 2009 : 0,5 comprimé pour enfants de moins de 2 ans; 1 comprimé pour ceux entre de 2 à 8 ans; 1,5 comprimés pour ceux de 9 à 10 ans.
– Sulfadoxine-Pyriméthamine 500mg en comprimés : 0,5 comprimé pour enfants de moins de 2 ans; 1 comprimé pour ceux de 2 à 6 ans; 1,5 comprimés pour ceux de 6 à 10 ans. En 2008, Amodiaquine 200mg en comprimés et Sulfaméthoxypirazyne (sulfaléne) 500mg/Pyriméthamine 25mg, (Pfizer, Dakar) ont été utilisées. En 2009, SP (500mg sulfadoxine/25mg pyriméthamine, Shijizhuang Ouyi Pharmaceutical Co Ltd) et 200mg amodiaquine en comprimés (Chongqing Qinyang Pharmaceutical Co Ltd), fournies par Planet Pharma, Paris, ont été utilisées. A chaque commande, un contrôle de qualité a été effectué par le Laboratoire National de Contrôle de la Qualité. Ainsi, les comprimés ont été évalués sur des critères standards pour la composition du médicament, l’uniformité du contenu, la dissolution et des impuretés. Chez les enfants plus âgés, scolarisés, l’intervention s’était réalisée après avoir informé les leaders communautaires et les professeurs scolaires des dates d’administration du TPIs et en administrant le traitement le vendredi après-midi et les week-ends. Les agents de santé communautaires travaillaient par binôme, chaque paire avait des boites de comprimés, une boite de sucre, 2 tasses et une cuillère, un registre et des formulaires pour y mentionner la comptabilité des médicaments. Les comprimés ont été écrasés avec du sucre et de l’eau pour les enfants plus jeunes ou avalés d’un coup par les enfants plus âgés, en utilisant l’approvisionnement habituel en eau de la maison. À la fin de chaque journée, l’agent communautaire rendait compte au poste de santé, le nombre d’enfants vus, les médicaments restants et vérifiait le registre en cas d’enfant omis. De ces informations, l’infirmier faisait des rapports qui ont été transmis au médecin chef du district chaque jour par téléphone. À la fin de chaque journée, l’infirmier comptait le nombre total de comprimés d’AQ et SP administrés, de même que le nombre de comprimés restant. Il calculait le taux de perte et si le nombre prévu de comprimés n’était pas conforme, les raisons de cette non-conformité étaient documentées (refus, erreurs dans les listes, migration de familles). L’infirmier fournissait les agents communautaires en médicaments pour le jour suivant. Chaque poste de santé était supervisé pendant l’administration du TPIs par un membre de l’équipe cadre du district.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE PALUDISME
I. DEFINITION
II. PALUDISME DANS LE MONDE ET AU SENEGAL
2. 1. Dans le monde
2. 2. Au Sénégal
III. LUTTE ANTI-PALUDIQUE
3. 1. Traitement curatif
3.1.1. Antipaludiques
A. Schizonticides
a. Quinine
b. Artémisine
c. Autres
B. Gamétocytocides
C. Antibiotiques
D. Associations
3.1.2. Moyens symptomatiques et adjuvants
3.1.3. Schémas thérapeutiques
3. 2. Prophylaxie du paludisme
3.2.1. Chimioprophylaxie
A. Chimioprophylaxie des expatriés et des voyageurs
B. Traitement Intermittent Préventif
a. TPI chez la femme enceinte
b. TPI chez le nourrisson
c. TPI chez l’enfant d’âge scolaire
d. TPI saisonnier
C. Vaccination
3.2.2. Lutte anti-vectorielle
IV. PHARMACOVIGILANCE
4.1. Définition
4.2. Nécessité de la pharmacovigilance
4.3. Pharmacovigilance du paludisme en santé publique
4.4. Différents effets indésirables du TPI saisonnier
4.4.1. Liés à l’Amodiaquine
4.4.2. Liés à la SP
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. METHODOLOGIE
1. 1. Problématique
1. 2. Cadre d’étude
1. 2. 1. Sites de recherche opérationnelle
A. Région de Fatick
B. Département de Bambey
C. Département de Mbour
1. 2. 2. Population ciblée par l’étude
1. 3. Conception de l’étude
1. 4. Randomisation
1. 5. Dosage des médicaments et administration
1. 6. Procédures d’identification et de report des effets indésirables
1. 6. 1. Méthodes
A. Pharmacovigilance active
B. Pharmacovigilance passive
1. 6. 2. Taille de l’échantillon des enfants pour le suivi
1. 6. 3. Circuit de l’information
1. 6. 4. Coordination
1. 6. 5. Suivi et évaluation
1. 6. 6. Imputabilité
1. 6. 7. Surveillance pour les événements indésirables
1. 6. 8. Enquêtes transversales de décembre
1. 6. 9. Saisie et analyse des données
1.6.10. Considérations éthiques
II. RESULTATS
2. 1. Administration du TPI saisonnier
2. 1. 1. En 2008
2 . 1. 2. En 2009
2.2. Acceptabilité et couverture du TPIs
2.3. Tolérance et Sécurité du TPI saisonnier
2.3. 1. Rapports des événements indésirables graves en 2009
2. 3. 2. Rapports du système de pharmacovigilance national en 2009
2. 3. 3. Décès
2. 4. Admissions hospitalières
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES

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