Facteurs socio-économiques de la relation éducation et travail des enfants

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Aperçu général de la C ommune urbaine d’Antananarivo

Cette section permet de mettre en évidence les aspects contextuels de la commune qui pourrait avoir une influence sur le travail de portez-madame.

Contexte général de Madagascar

La population malgache compte environ vingt (20) millions4 d’habitants d’après l’Enquête Périodique auprès des Ménages (EPM 2010). Environ 76,5% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Les villes principales sont surpeuplées dont Antananarivo et la Région de Vakinakaratra. Elles sont caractérisées par la croissance rapide des zones de bidonvilles. Antananarivo est particulièrement affecté par ce phénomène, du fait de la migration urbaine.
Selon les résultats de l’EPM 2010, la population Malagasy est une population jeune puisque plus de 20% de la population est âgée de 5ans au moins, et 49% ont 15ans au moins. Le taux de fécondité est très élevé , il représente 5% et le taux de démographie 3%. L’espérance de vie est de 64,7ans. Le taux d’alphabétisation des 15ans est plus de 71,4%. Pendant l’année scolaire 2009-2010, le taux brut de scolarisation est de 11,8% au niveau primaire.
En ce qui concerne l’emploi, le taux d’activité à Madagascar est de l’ordre de 63,7% pour l’ensemble. Le revenu annuel moyen dans l’emploi salarial est de 1388000 Ariary. En ce qui concerne l’intensité de la pauvreté, elle est à 34,9% en 2010. Il convient de signaler que les bouleversements politiques des 10 dernières années ont eu pour corollaire une chute en cascade du produit intérieur brut et une augmentation prononcée du taux de chômage. Le taux de chômage est de 3,8%, situation aggravée par un exode massif des campagnes vers la Capitale notamment. Une telle situation socio-économique tend à placer Madagascar au rang des pays où la protection de l’enfance comme l’étape vers l’état adulte est bafouée. Cela semble avoir pour raison principale la pauvreté et ses multiples conséquences : exode rural, éclatement de la structure familiale.
La législation malgache fait obligation à l’Etat de protéger « l’enfance » phase importante et déterminante dans la vie de tout citoyen. La ratification par l’Etat Malgache de la convention sur les droits de l’enfant renforce cette obligation.

Historique du travail de « portez-madame »

Le travail des enfants dans la rue est une réalité, tant à Madagascar que dans le reste du monde. Il n’est pas caché et se fait souvent au vu et au su de tout le monde. Les enfants travaillent essentiellement dans l’accomplissement des tâches difficiles dans la rue telles que porteurs de bagages, pousse-poussiers, laveurs de voitures, cireurs de chaussures, mendiants, etc.
Dans les années 75, le phénomène travail de « portez-madame »est apparu à Madagascar, plus précisément dans le grand centre ville de la CUA. Les gens, plus particulièrement les étrangers, ont pris l’habitude de recourir au travail des enfants pour le port des bagages et des marchandises pendant et ou après leurs courses dans les marchés de la Capitale. De nombreux enfants se sont donc mis dans les différentes places de marché pour effectuer le travail de portez-madame.
Dans les années 80 à 90, l’avènement du commerce « vente en détail et grossiste » a chamboulé le travail de « portez-madame » exercé par les enfants. Le poids des marchandises devenaient plus lourdes, les enfants ne pouvaient plus supporter les charges, plus vite ils étaient remplacés par les adultes. Le travail de portez -madame s’est donc mis en confusion avec le travail de Docker.
A partir de 2002, les crises politiques qui se sont succédé ont aggravé la situation déjà précaire des ménages pauvres. Une recrudescence du phénomène « portez-madame »est apparue dans les grands marchés de la Capitale d’Antananarivo. Même si le travail de portez-madame ressort d’une tradition socio-économique entretenue d’une génération à une autre pour les familles vulnérables de la Capitale, il s’est développé avec la montée de la pauvreté et de crise qui frappe de plein fouet les ménages. Ainsi pour survivre, les familles n’ont d’autres recours que d’envoyer leurs progénitures dans la rue pour faire le portez-madame.

Présentation globale de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA)

Milieu physique

La ville d’Antananarivo joue à la fois le rôle de Capitale administrative de Madagascar et le chef lieu de la Région d’Analamanga. Avec une altitude moyenne de 1250 mètres, la commune urbaine d’Antananarivo s’étend sur 78,70km². Sa géographie est constituée de hauts plateaux, de collines plus ou moins escarpées et de massifs volcaniques. Elle est constituée par six arrondissements et subdivisée en 192 fokontany5.
La CUA comporte des centres commerciaux importants. Elle est à la fois le lieu d’implantation des infrastructures et d’équipements divers (administration, banques…), et un carrefour aussi bien pour la migration interne que pour la migration internationale, cette dernière représente 1,4% des migrants.
Par son histoire et son architecture, la ville est subdivisée en deux grands secteurs :
 les quartiers juchés sur les collines où se trouvent les anciennes constructions détenues originellement par les familles relativement privilégiées ;
 les quartiers populeux dans les zones basses où se prolifèrent des constructions illicites et désordonnées, lieu d’accueil de prédilection des migrants ruraux. C’est dans ces quartiers6 que la majorité des enfants porteurs enquêtés ont déclaré habiter.

Population et capital humain

La population de la capitale est estimée à 2000000 habitants7, avec une densité démographique de 25 413hab/km². Le taux de croissance démographique est de 2,7%8, résultat de la variation naturelle et de l’effet de la migration massive de la population.
C’est une population jeune en ce sens que 52% ont moins de 18 ans. Les plus de 60 ans ne représentent que 5% de la population. Le pourcentage des femmes chefs de ménage est de 34,48% dont 29,89% se trouvent dans le 1er arrondissement, lieu de concentration des enfants porteurs. Cet arrondissement est le plus peuplé avec 23,67% de la population totale et le 6ème arrondissement le moins peuplé. Cette concentration de la population dans le 1erarrondissement est due au positionnement de cet arrondissement qui est au cœur même du centre ville de la Capitale.

Aspect socio-économique et sanitaire

L’analyse de la situation des enfants à Madagascar s’inscrit dans un contexte macro, méso et micro-économique, influant particulièrement sur les conditions de vie du ménage malgache. Le ménage étant la plus petite unité économique et le berceau de la responsabilité de la protection, du respect et de l’accomplissement des droits humains en général, et ceux des enfant s en particulier.
D’après l’EPM 2010, environ 76,5% de la population malgache vit en dessous du seuil de pauvreté, alors que les conditions de vie du ménage (provenance de l’eau, types de toilette, caractéristiques du logement et les biens possédés par le ménage) constituent la toile de fond de la situation des enfants. De ce fait, elles peuvent être des déterminants de la marginalisation et de la participation de certaines catégories d’enfants, en liaison avec divers contextes tels que le cadre familial, les situations économiques et sociales du ménage, ou la situation du ménage lui -même.
La majorité de la population touchée par la concentration de l’exploitation commerciale travaille dans le secteur informel : commerce ambulant, petits métiers (manœuvres, gens de maisons, chercheur d’eau, accompagnateurs d’élèves, pousse-poussiers…) etc. Par conséquent, de nombreux enfants sont contraints de faire le même travail que celui de leurs parents. Les enfants constituent, d’une manière ou d’une autre, un maillon important dans le système politique des ménages pauvres. Ils deviennent de plus en plus un pilier du développement des couches les plus pauvres.
Entres autres, la population de la ville d’Antananarivo bénéficie d’un niveau d’encadrement médical assez satisfaisant. 100% des CSB implantés dans la Capitale sont fonctionnels avec un ratio de 6,2 médecins pour 10000 habitants. Dans les bas quartiers, les principales causes de morbidité citées par les populations et confirmées par la responsable du CSB II d’Isotry sont les maladies diarrhéiques, les fièvres, les infections respiratoires et la gale.

Education

Le fonctionnement total des écoles primaires serait de 100% et le système d’éducation de base est légalement obligatoire entre 6 et 14 ans. En dépit des efforts consentis par l’Etat pour promouvoir l’enseignement de base, la population scolaire reste une faible proportion de la population scolarisable compte tenu du rythme d’accroissement de celle-ci. A noter que la majorité de la population d’âge scolarisable qui ne fréquente pas l’école se trouve dans les quartiers défavorisés dont Ankasina, Andohatapena ka, Andranomanalina, et Andavamamba. Ces quartiers sont aussi des foyers de concentration des enfants porteurs.
Le non scolarisation des enfants est surtout due aux problèmes financiers des parents d’une part, et d’autre part à l’incapacité d’accueil des écoles publiques dans les quartiers. En effet, les parents dépensent au minimum 12 000 Ar par enfant à l’EPP d’Isotry pour pouvoir scolariser l’enfant. La scolarisation est devenue une charge plutôt qu’un investissement pour la majorité des parents. Mais cette situation tend à se redresser suite aux actions de quelques associations et les Organisations non gouvernementales(ONG) tels que l’Inter’Aid, et CDA qui a une capacité d’accueil de 3009 enfants par an. Les jeunes non scolarisés sont aussi récupérés par ces ONG pour des formations professionnelles : menuiserie, travaux métalliques, vannerie, etc.

Conclusion partielle

Le travail des enfants des rues, notamment des enfants porteurs dans la CUAa une relation avec la situation contextuelle de la commune. La pauvreté ambiante des familles, la faible scolarisation et l’échec des politiques sociales favorisent le phénomène « enfants des rues ». Dans ce qui suit, nous essayerons d’ancrer notre recherche sur la théorie économique par rapport à la réalité dans la capitale.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1- Généralités et contexte
2- Choix de thème et du terrain
3- Problématique
4- Objectifs
5- Hypothèses
6- Méthodologie
6.1- Documentation
6.2- Concepts et méthodes
a) Approches sociologique
b) Approche juridique
6.3- Techniques d’enquête
6.3.1- Techniques vivantes
a) Technique d’observation directe
b) Technique d’interview libre
6.3.2- Techniques d’échantillonnage
6.3.3- Techniques de questionnaire
7- Les étapes d’investigation
7.1- La pré-enquête
7.2- L’enquête proprement dite
8- Limite de la recherche
9- Annonce du plan
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE D’ANALYSE DU TRAVAIL DES ENFANTS EN SITUATION DE RUE
Introduction de partie
Chapitre I- Cadre conceptuel et contextuel du travail des rues
Section I- Concepts et définition
1.1- Cadre juridique
1.2- Concepts et définitions
1.3- Concept enfant de la rue et enfant porteur
Section II- Aperçu général de la CUA
2.1- Contexte général de Madagascar
2.2- Présentation globale de la CUA
a- Milieu physique
b- Population et capital humain
c- Aspect socio-économique et sanitaire
2.3- Education
Conclusion partielle
Chapitre II- Cadre théorique
Section I- Approche théorique de la relation entre éducation et travail des enfants
1.1- Approche en termes d’arbitrage travailéducation
1.2- Approche en termes d’analyses coûtbénéfice
Section II- Facteurs socio-économiques de la relation éducation et travail des enfants
2.1- Les facteurs socio-économiques et culturels
2.2- Offre scolaire
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION DES ENFANTS PORTERS
Introduction de partie
Chapitre I- Insuffisance de la protection des enfants
Section I- La situation générale des enfants porteurs
1.1- Population répondante
1.2- Travail et scolarisation des enfants porteurs
1.3- Répartition géographique
Section II- Conditions de travail
2.1- Horaires de travail
2.2- Gains de travail
Conclusion partielle
Chapitre II- Les déterminants du travail de l’enfant porteur
Section I- Les facteurs économiques
1.1- Niveau de vie du ménage
1.2- Choix entre travail et scolarisation
1.3- Modes de production
Section II- Les facteurs sociodémographiques
2.1- La taille et la structure du ménage
2.2- Education des parents
2.3- Les perceptions des parents du travail de leurs enfants
Conclusion partielle
Chapitre III- Effets du travail de portez-madame sur l’avenir et le développement des enfants
Section I- Insuffisance du développement intégral de l’enfant
1.1- Impact du travail de portez-madame sur la scolarité des enfants
1.2- Travail et santé des enfants porteurs
Section II- Impact du travail de portez-madame sur la préparation à la vie adulte de l’enfant
2.1- Infractions et délinquance des enfants
2.2- Reproduction intergénérationnelle de la
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE : DEMARCHE PROSPECTIVE
Introduction de partie
Chapitre I- Les alternatives de lutte pour le respect, le soutien et la promotion des droits des enfants
Section I- Les initiatives de lutte contre le travail des enfants des rues
1.1- Les ONG confessionnelles
a) Les ONG qui traitent les problèmes des enfants des rues dans les familles
b) Les ONG qui règlent les problèmes des enfants des rues séparément de la famille
1.2- Les ONG LAIQUES
a) Les ONG qui opèrent dans une zone bien précise
b) Les ONG qui ont choisi comme assistance l’éducation alternative
c) Les ONG qui se spécialisent sur certaines activités
Section II- Les initiatives Etatiques et celles du PNUD pour la lutte contre le travail des enfants des rues
2.1- ASAMA
2.2- Projet MANJARY SOA
Conclusion partielle
Chapitre II- Acquisitions et perspectives
Section I- Acquisitions professionnelles
Section II- Suggestions
2.1- Essaie de conceptualisation
2.2- Suggestions
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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