INTERET DES PROBIOTIQUES DANS LA PREVENTION DES PATHOLOGIES INTESTINALES

La flore intestinale

      Le nouveau-né est axénique : il est dépourvu de flore intestinale. Très rapidement, celle-ci se met en place, évoluant en principe dans un équilibre harmonieux. La flore commensale abritée par notre intestin est constituée approximativement de cents mille milliards de bactéries, soit dix fois plus que le nombre de cellules constituant notre propre organisme. Cette flore, qui pèse à peu près deux kilos, est un véritable organe [18]. Les bactéries qui la composent sont capables de réactions enzymatiques multiples dont on est encore loin de connaître l’ensemble des répercussions sur l’organisme : hydrolyses, deshydroxylations, décarboxylations, déméthylations, désaminations, déshydrogénations, déhalogénation, réductions, aromatisations, acétylations, estérifications par transformation de substances provenant de l’alimentation ou d’origine endogène excrétées par voie biliaire [18].Dans chaque compartiment du tube digestif, les micro-organismes sont organisés en niches où des états d’équilibre s’installent. La flore bactérienne siège essentiellement dans la lumière intestinale, mais aussi dans la couche de mucus qui tapisse l’épithélium. Cette microflore est constituée d’une population stable et complexe constituée de plus de 500 espèces différentes [57]. Elles sont étagées en nombre croissant exponentiellement, de l’estomac où l’on trouve quelques bactéries résistantes à un pH extrêmement acide, à l’intestin grêle et l’on en dénombre jusqu’à 104 par gramme de chyme et au gros intestin ou l’on en compte 1012 (figure 2). La plupart des germes sont anaérobies [18].

Evaluation qualitative de la flore par analyse comparée de séquences de gènes bactériens

    Des travaux pionniers [47,53] ont permis les premières descriptions exhaustives des espèces microbiennes dominantes de la microflore fécale humaine sur une base purement moléculaire. L’approche développée dans ces travaux était une détermination de la composition de la flore par analyse de séquences. Le marqueur moléculaire choisi était la séquence de l’ADN ribosomal 16S cloné qui est reconnu comme un sémantide idéal (biopolymère marqueur de l’évolution) [54]. Ces travaux soulignent la complexité de la flore (grande diversité d’espèces extrapolable à une centaine d’espèces bactériennes différentes par microflore fécale humaine) et l’importance de la composante non cultivée, 75 % des espèces identifiées n’ayant pas de représentant dans les collections actuelles de microorganismes. Une méthode rapide de comparaison de la diversité d’espèces dominantes, avait permis d’observer que la diversité d’espèces du contingent microbien intestinal dominant est spécifique à l’individu [54]. Les dernières connaissances basées sur la composition de la flore par analyse de séquences vont dans ce sens, indiquant que le nombre d’espèces communes à plusieurs individus est très restreint ou nul [23]. Par ailleurs, la diversité d’espèces de la microflore fécale dominante apparaît très stable au cours du temps pour un individu donné, durant quelques mois voire quelques années [42, 51, 54], ce qui traduit une aptitude de la microflore dominante à l’état d’équilibre à résister aux modifications sous la pression de facteurs endogènes ou exogènes. Par contre, la microflore sous-dominante est beaucoup moins stable au plan qualitatif et sujette à un relais constant d’espèces [51]. Ces données qui dérivent d’observations sur un nombre relativement restreint d’individus sont consolidées par l’étude de la stabilité à trois mois de la flore de plus de 20 jeunes adultes, ce qui n’exclut cependant pas d’éventuels relais d’espèces comme cela a été observé au sein du genre Bacteroides à l’aide d’anticorps monoclonaux [9]. L’aptitude de la flore à retrouver son état d’équilibre après une perturbation majeure, provoquée par une antibiothérapie par exemple, n’a été que peu étudiée à l’aide d’outils moléculaires. Un travail réalisé sur des souris à flore humaine a montré un retour à la composition initiale en quelques jours après l’arrêt du traitement antibiotique [3]. Chez l’homme, un travail récent indique également un retour progressif sur deux (2) mois à une diversité d’espèces très similaire à la flore initiale chez six (6) individus sains après une prise d’amoxicilline [3]. Enfin, l’analyse de la flore de personnes âgées a montré une augmentation de la complexité et conduit à la mise en évidence de groupes phylogénétiques dominants et hautement prévalents jamais observés chez le jeune adulte.

Neutralisation des produits toxiques

     Les probiotiques provoqueraient une orientation de la microflore intestinale pour réduire l’absorption de substances toxiques telles que l’ammoniaque, les indoles et diminuer les biotransformations de sels biliaires ou acides gras en produits toxiques [2, 5]. Ces micro-organismes auraient aussi la capacité de produire des métabolites susceptibles de neutraliser in situ certaines toxines bactériennes.

Stimulation de l’immunité

     Les bactéries probiotiques auraient une action stimulante sur le système immunitaire de l’hôte en agissant sur les cellules impliquées soit dans l’immunité non spécifique soit dans l’immunité spécifique [16].
 Effet sur les cellules immunitaires impliquées dans les mécanismes de défense non spécifique : l’immunité innée La phagocytose réalisée essentiellement par les macrophages est le principal mécanisme de défense immunitaire non spécifique de l’organisme, en réponse à la pénétration d’une substance étrangère. En effet, l’état d’activation des macrophages est donc une mesure de la réponse immunitaire naturelle de l’hôte. Les probiotiques stimuleraient l’activation des macrophages En effet, différents auteurs ont mis en évidence cette activation des macrophages par des bactéries lactiques [16]. La souche de Lactobacillus casei agit sur le système immunitaire non spécifique en activant les macrophages. Actuellement, les mécanismes par lesquels les bactéries lactiques activent les macrophages sont encore inconnus. Mais, il est certain que seules les bactéries capables de survivre et de se développer dans le tractus gastro-intestinal sont efficaces sur l’activation des macrophages.
 Effet sur les cellules impliquées dans les mécanismes de réponse immunitaire spécifique
Le système immunitaire spécifique comprend deux systèmes :
– l’un agit par l’intermédiaire des anticorps sécrétés par les lymphocytes B ; c’est l’immunité humorale.
– l’autre agit par l’intermédiaire direct des lymphocytes T ; c’est l’immunité à médiation cellulaire.
Les deux systèmes communiquent entre eux par l’intermédiaire de substances chimiques telles les interleukines (Il). C’est ainsi que, l’augmentation de la réponse immunitaire spécifique se traduit par une activation des lymphocytes T et B, provoquant alors, une augmentation du taux d’interleukines et des anticorps circulants (IgM et IgG). Bifidobacterium breve activeraient les cellules de type macrophage. En effet, celles-ci secrèteraient une fois activée, un facteur soluble stimulant la prolifération des lymphocytes B [16].

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Probiotique
I-1 Historique – Définitions
I-2 Où trouver les probiotiques ?
I-3 Classification des probiotiques
Chapitre II : Pathologies intestinales
II-1 Rappel histopathologique de l’intestin
II-2 La flore intestinale
II-2-1 Rôle de la flore intestinale
II-2-2 Ecosystème microbien et immunité mucosale.
II-2-3 Evaluation qualitative de la flore par analyse comparée de séquences de gênes bactériens
II-2-4 Microflore intestinale normale de l’homme sain : Mythe ou réalité ?
II-2-5 Les déséquilibres de la flore intestinale
II-2-6 Evolution des flores ‘déviante’
II-3 Pathologies intestinales
Chapitre III : Action des probiotiques au niveau de l’intestin
III-1 Mode d’action
III-1-1 Inhibition des «mauvaises» bactéries
III-1-2 Neutralisation les produits toxiques
III-1-3 Amélioration de la digestibilité
III-1-4 Stimulation de l’immunité
III-2 Effets bénéfiques
III-2-1 En nutrition humaine
III-2-2 En thérapeutique
III-2-2-1 Traitement de la diarrhée
III-2-2-2 Intolérance au lactose
III-2-2-3 Effet sur la constipation
III-2-2-4 Activité anti cancérigène
Chapitre IV : Probiotique et sécurité sanitaire
IV-1 Probiotique et antibiorésistance
IV-2 Utilisation des probiotiques chez l’homme
Chapitre V : Recommandations
V-1 Prise en charge
V-2 Prévention
V-3 Sur le plan économique
Conclusion
Références bibliographiques
Annexes

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