La communication pour le développement

Madagascar a relevé le défi du développement rapide et durable. Le pays a tiré les leçons du passé et des échecs cuisants d’une approche trop globalisante de la pauvreté. Aujourd’hui, la Grande Ile mise sur le développement local. Cette démarche nécessite une véritable expertise et un surcroît de discernement pour intégrer les réalités spécifiques au sous-développement. Le programme d’études en DESS « Développement Local et Gestion de Projet » intervient à ce niveau en préparant de futurs responsables pour venir en appui aux politiques de décentralisation. Cette formation vise « l’apprentissage d’un métier au cœur d’un défi majeur pour les prochaines années : la gestion du développement au niveau local ».

La commune urbaine d’Antananarivo a, par conséquent, servi de cadre à notre étude. Le développement escompté au sein de cette localité devrait permettre de satisfaire les besoins des générations actuelles sans compromettre la satisfaction de ceux des générations futures. Toutefois, un problème symptomatique de son propre développement a été identifié au sein de la Commune, à savoir : la production croissante de déchets plastiques sur le territoire de la CUA. Cette situation découle, elle-même, de la marche du développement et pourrait compromettre le devenir des prochaines générations.

La Communication : une exigence du développement… 

« Développement Rapide et Durable », tel est le credo qui oriente actuellement les décisions politiques, stratégiques et opérationnelles à Madagascar. Cependant, l’expérience du développement a démontré que les efforts structurels et infrastructurels réalisés restaient vains sans l’adhésion effective des personnes concernées (cibles, bénéficiaires, acteurs ou simples participants). De plus en plus, les différents intervenants du développement considèrent la communication comme un outil essentiel pour provoquer un changement de comportement et pour encourager la participation.

« La communication pour le développement c’est l’utilisation du processus de communication, des techniques et des médias pour aider les gens à prendre conscience de leur situation et des options à leur disposition pour toute action de changement, à résoudre le conflit social et à travailler vers un consensus, à aider les gens à planifier l’action de changement et développement durable, à aider les populations à saisir les connaissances et les qualifications en vue d’améliorer leur condition et celle de leur communauté, et améliorer l’efficacité des établissements publics. » .

Analyser la situation… 

Toute communication doit être originale, pertinente, adaptée et réaliste. Pour cela, elle doit s’appuyer sur une bonne analyse de la situation car c’est elle qui permet de comprendre le problème de développement que l’on veut résoudre, les solutions possibles, le contexte, les parties prenantes concernées, les ressources existantes en matière de communication, les opportunités dont on dispose pour le résoudre et les contraintes à prendre en compte.

Il s’agit de dresser un état des lieux de la situation qui prévaut dans la Commune Urbaine d’Antananarivo concernant l’utilisation des matières en plastique. Nous avons ainsi considéré quatre (04) pôles de réflexion, à savoir :
– Les aspects environnementaux et techniques,
– Les aspects économiques,
– Les aspects législatifs et,
– Les aspects socioculturels du problème.

Les aspects environnementaux et techniques… 

Afin d’appréhender les aspects environnementaux et techniques du problème, nous avons procédé à :
– Une recherche bibliographique en consultant les études et les sites Web spécialisés sur les matières en plastique, leurs impacts sur l’environnement et sur la santé ;
– Une collecte de données secondaires auprès de la Direction Générale des Douanes ;
– Une recherche documentaire auprès de l’ONG Voarisoa Observatoire ;
– Des visites auprès de quelques usines de transformation du plastique à Antananarivo ;
– Des entrevues avec des spécialistes au niveau de l’Ecole Polytechnique de Vontovorona touchant les caractéristiques physico-chimiques du plastique ;
– Des entretiens avec les responsables des services d’assainissement de la ville d’Antananarivo concernant leurs stratégies en terme d’assainissement et les problèmes rencontrés.

a. Le plastique : une matière d’une utilité prééminente…
Le plastique fait partie de notre vie. De tous les matériaux, le plastique est celui dont la progression est la plus rapide. Cette utilisation croissante et quasi-omniprésente est le résultat d’une exigence de plus en plus stricte des clients. L’innovation est devenue indispensable pour adapter ces matériaux à la demande. On assiste à une évolution technologique permanente qui en améliore les qualités et les performances.

Issues de la pétrochimie et de la chimie de base, les matières en plastique sont des macromolécules obtenues par polymérisation ou polycondensation . Les matières en plastique ne sont pas directement utilisables sur le marché final. Produites sous forme de granulés, poudres, liquides et autres, elles doivent subir le plus souvent de multiples transformations pour atteindre le consommateur. Une fois transformé, il se retrouve dans notre quotidien. Il y a environ 50 sortes de plastiques utilisés couramment pour faire toutes sortes de choses, des récipients de boissons, des sacs à ordures, des fenêtres ou des portes. Ils entrent dans la fabrication de produits de grande diffusion, dits commodités , dont les principaux débouchés sont l’emballage, le bâtiment, le génie civil, le matériel de transport, l’équipement ménager, l’agriculture, le mobilier ou les jouets. D’autres formes de plastiques entrent dans la composition de peinture, de vernis, de colle, servent au traitement de l’eau ou se retrouvent dans les filtres à cigarettes ou dans la composition des lessives.

La prépondérance du plastique dans la vie des Malagasy est reflétée par la quantité importée de cette matière chaque année. En effet, on constate une évolution relativement soutenue de l’importation des produits fabriqués en plastique ou entrant dans leur confection . La quasi-totalité de ces produits est destinée à être commercialisée. Les articles importés sont soit vendus en l’état soit transformés par les plasturgistes locaux tels que la SFOI, le SMTP, le Plast Alliance ou l’ENDUMA. D’autres articles comme les bouteilles et bonbonnes en plastique servent évidemment au conditionnement des produits fabriqués localement notamment pour les boissons hygiéniques de la STAR ou de TIKO.

b. Qui pollue notre écosystème…
Le plastique, si indissociable à notre vie quotidienne, représente l’un des principaux polluants de notre environnement. C’est le revers de la médaille car les déchets plastiques contaminent véritablement tous les compartiments de notre écosystème aussi bien le sol, l’eau que l’air.

D’une part, le plastique est à l’origine d’une pollution visuelle incontestable. On retrouve partout des emballages et des résidus de matière en plastique. Transportés par le vent ou par les eaux, les déchets plastiques se retrouvent accrochés aux arbres, entremêlés aux fils électriques, entassés dans les décharges, flottants dans les égouts et même déversés dans les océans de façon insensible. La pollution est très visible car les déchets enlaidissent le paysage.

D’autre part, le plastique est un polluant du sol. Les composts obtenus avec les ordures ménagères contiennent des quantités de petits morceaux de plastique qui font qu’après plusieurs années d’usage les sols ressemblent à un vaste champ de détritus. Par ailleurs, le plastique pollue l’eau par ses résidus microscopiques. Ces particules, une fois entraînées par les eaux de ruissellement, se retrouvent partout et même dans le sable des plages. Ce sont des fragments très fins en grandes quantités qui mesurent environ 2 centièmes de millimètre et qui sont très riches en métaux lourds. Enfin, la combustion des matières en plastique entraîne la pollution de l’air en produisant des produits toxiques. Ces produits de la combustion peuvent jouer un rôle déterminant dans la pollution de l’atmosphère comme les pluies acides ou la destruction de la couche d’ozone en produisant, par exemple, du chlorure d’hydrogène (HCl) ou des oxydes d’azote (NOx).

c. Anéantit nos efforts…
Les déchets plastiques entravent également les efforts d’assainissement engagés par la municipalité. En effet, les sacs en plastique se retrouvent dans les égouts et les caniveaux. Ils obstruent les canaux d’évacuation et empêchent l’écoulement des eaux usagées et des eaux de pluie. Dans une ville comme Antananarivo où la pluviométrie est relativement importante , il est cependant primordial d’assurer le bon fonctionnement des systèmes d’évacuation afin d’éviter la stagnation liquide. Les services d’assainissements doivent ainsi multiplier les curages ce qui entraîne des coûts financiers supplémentaires.

Enfin, les petits sacs en plastique sont très volatiles et très difficiles à appréhender. Leur légèreté en fait des ordures enquiquinantes car elles tournicotent et narguent les balayeurs de rue. Ce type de déchet augmente ainsi la charge de travail des agents municipaux.

d. Et nuit à notre santé…
D’une part, le plastique bloque l’évacuation des eaux pluviales. Cette stagnation favorise la multiplication des gîtes larvaires des moustiques et des mouches, vecteurs de maladies comme le paludisme. De plus, les emballages en plastique représentent un danger immédiat pour l’homme et pour les animaux. Les enfants peuvent s’étouffer en jouant avec ces sacs en plastique soit en s’en coiffant soit en les avalant. Il en est de même pour les animaux qui les confondent avec des proies ou de la simple nourriture et qui en meurent étouffés.

Enfin, la population, mal informée, pense que l’incinération est la seule solution pour se débarrasser des déchets plastiques. Pourtant, le brûlage de plastique représente un autre danger pour la santé. Lorsqu’on jette le plastique au feu, des éléments chimiques toxiques sont libérés, comme par exemple :
– le chlore et la dioxine qui peuvent occasionner le cancer ;
– le chlorure d’hydrogène (HCl), obtenu par la combustion du polychlorure de vinyle (PVC) et qui provoque des maladies des voies respiratoires tels que l’asthme ou les bronchites ;
– le cyanure d’hydrogène (HCN), produit lors de la combustion du polyuréthane, et qui est un poison très violent pour les hommes et les animaux ;
– le fluorure d’hydrogène (HF), s’il est ingéré ou inhalé peut provoquer des hémorragies internes, des troubles cardiaques et même de l’ostéoporose . Dans le cas d’intoxication aiguë, on observe 50% de décès survenant dans les 24 heures.

e. Sans que l’on puisse s’en débarrasser de façon définitive…
Les matières en plastique polluent parce qu’elles ne sont ni altérables, ni biodégradables . Les plastiques sont des déchets qui durent. Le problème avec les déchets plastiques c’est qu’ils se transforment en une autre matière toute aussi dangereuse. Ils ne disparaissent pas mais s’altèrent en produits toxiques. Les polymères ont une durée de vie très longue, de un siècle à un millénaire . De plus, les éléments contenus dans le plastique se caractérisent par leur faible biodégradabilité (persistance), leurs effets toxiques à très faible dose et leur capacité à s’accumuler dans la chaîne alimentaire (bioaccumulation). En effet, les résidus de plastique intègrent la chaîne alimentaire. Les éléments polluants se transmettent et s’accumulent à travers leur ingestion successive, volontaire ou non par les être vivants. Ce phénomène n’est pas sans influence sur le métabolisme de ces derniers.

Enfin, même les systèmes d’incinération les plus élaborés ne sont pas sans faille contre le polluant plastique. Un incinérateur, malgré les coûts ruineux qu’il engendre, n’élimine pas entièrement les déchets. Il diminue seulement leur volume en produisant d’autres déchets :
– des cendres nuisibles appelés mâchefers qui servent de remblai pour les routes ;
– des résidus toxiques de l’épuration des fumées, appelés les refiom, qui doivent être stockés dans des décharges ;
– des fumées polluantes chargées de dioxyde de carbone.

f. Pendant que les déchets s’accumulent…
Selon une étude récente entérinée par le Service Autonome pour l’Assainissement de la Ville d’Antananarivo ou SAMVA, les déchets plastiques viennent en troisième position après les corps fermentescibles et les matières fines dans la composition des ordures des ménages de la ville. En effet, les matières en plastique constituent, à elles seules, 5,20%  des ordures jetées par les familles dans la Commune Urbaine d’Antananarivo passant loin devant les matières dégradables comme le carton ou le papier.

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Table des matières

INTRODUCTION
0 Préambule
0.1 Le promoteur : le RJDP
0.2 La zone d’intervention : la commune urbaine d’Antananarivo
0.3 L’aperçu méthodologique : la stratégie de communication
0.3.1 Les Modèles de changement de comportement
0.3.2 Les Modèles de planification d’une stratégie de communication pour le développement
0.3.3 Les Méthodes quantitatives et les méthodes qualitatives
0.3.4 L’approche genre
1 La communication : une exigence du développement
1.1 Analyser la situation
1.1.1 Les aspects environnementaux et techniques
a. Le plastique : une matière d’une utilité prééminente
b. Qui pollue notre écosystème
c. Anéantit nos efforts
d. Et nuit à notre santé
e. Sans que l’on puisse s’en débarrasser de façon définitive
f. Pendant que les déchets s’accumulent
1.1.2 Les aspects économiques
a. Les opérateurs économiques
b. Les services d’assainissement
1.1.3 Les aspects législatifs
1.1.4 Les aspects socioculturels
a. D’une part, un usage ancré dans les habitudes
b. Associé à l’absence de dispositions réglementaires
c. Et au dégoût pour manipuler les déchets
d. Ont abouti à une utilisation insouciante des sacs
e. D’autre part, une défaillance dans la collecte des ordures
f. Et un ressenti contraignant des travaux d’intérêt public
g. Ont faibli la confiance de la population vis-à-vis des fokontany
h. Annihilant toute initiative d’une utilisation prudente des sacs en plastique
1.2 Et étudier les groupes concernés
1.2.1 Recenser les intervenants et former des catégories
1.2.2 Caractériser et analyser
a. Le diagnostic interne : le RJDP
b. Le diagnostic externe: les parties prenantes au problème
1.2.3 Identifier les conséquences pour la mise en œuvre du projet
1.3 Afin de dégager la problématique
1.3.1 Récapituler les problèmes
1.3.2 Et les classer par ordre de priorité
1.4 Pour identifier les objectifs et les stratégies de développement
1.4.1 Les objectifs
1.4.2 Les stratégies
Conclusion de la première partie
2 Et un ensemble intégré d’activités
2.1 L’élaboration du programme de communication
2.1.1 Objectifs de communication
2.1.2 Groupes visés
a. La cible primaire : les jeunes adolescents
b. Les cibles secondaires
2.1.3 Nature des contenus
a. Le message fédérateur
b. La dénomination du programme
2.2 La conduite du programme
2.2.1 Description technique
a. Une campagne d’information, de formation et d’animation des jeunes étudiants
b. Une série de négociation auprès des média
c. Un lobbying auprès des directeurs de l’établissement
d. Une campagne d’information et de formation des enseignants
2.2.2 Programme d’activités
2.2.3 Description financière
2.3 Le suivi du programme
2.3.1 Surveillance de la production des activités de communication
2.3.2 Surveillance de la diffusion dans les média
2.3.3 Surveillance de la structure interne et du respect de calendrier de travail et du budget
2.3.4 Surveillance et renforcement des rapports avec d’autres organismes
2.4 L’évaluation du programme
2.4.1 Résultats du programme
2.4.2 Impacts du programme
2.4.3 Continuité du programme
Conclusion de la deuxième partie
CONCLUSION
Bibliographie

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