Le clampage du cordon lors de la naissance 

Les données actuelles

Statut hématologique du nouveau-né

A terme, un nouveau-né dispose d’un stock en fer de 75mg/Kg, d’un taux d’hémoglobine moyen de 16,5g/dL, d’un taux d’hématocrite moyen de 51% et d’un taux de plaquette compris entre 150 g/L et 400 g/L. Chez le nourrisson de 3 à 6 mois, le taux d’hémoglobine moyen est de 11,5g/dL.
Le volume de sang contenu dans l’unité foetoplacentaire durant la grossesse est d’environ 110 mL/Kg. (10) (6) Lors d’un clampage précoce, ce sang autologue reste dans le placenta et ne permet pas d’être transfusé au nouveau-né pour fortifier ses réserves. Le volume de transfusion peut différer en fonction du délai de clampage. Elle est estimée à 25 à 35mL/Kg de sang autologue si le clampage intervient deux à trois minutes après la naissance.
Pour un nouveau-né à terme cela correspond à un apport de sang oxygéné de 80 à 100 mL soit 48 à 60 mg de fer supplémentaire. Cet apport couvre les besoins en fer du nourrisson pour un à trois mois. Il n’est donc pas négligeable pour un nouveau-né quel que soit son terme de naissance. (11) (12)
On parle d’anémie chez le nouveau-né lorsque celui-ci présente un taux d’hémoglobine inférieur à 13 g/dL. Chez le nourrisson de 6 à 24 mois le diagnostic d’anémie est posé lorsque le taux d’hémoglobine est inférieur à 10,5 g/dL. Dans le monde, 43% des enfants de moins de cinq ans présentent une anémie. L’anémie infantile est associée à un retard de développement neurologique chez l’enfant. (13) Ainsi, le clampage retardé peut apparaitre comme une solution simple pour réduire cette prévalence ; mais également pour réduire considérablement le risque de mortalité néonatale toutes causes confondues grâce à cettetransfusion.

Le clampage retardé du cordon

On définit le clampage comme retardé si la prise en charge du cordon est réalisée après 30 secondes de vie. Les recommandations actuelles sont applicables à tous les nouveau-nés quel que soit le terme sauf s’il nécessite une prise en charge immédiate de réanimation.
L’évolution de la prise en charge de la dyade mère-enfant met actuellement en avant le contact en peau à peau de la mère avec son nouveau-né dès la naissance. D’après d’anciennes croyances, pour réaliser un clampage retardé du cordon, il était nécessaire de positionner le nouveau-né à un niveau inférieur au placenta afin de permettre un flux sanguin plus conséquent. Or, de nombreuses études réalisées ces dernières années, concluent qu’il n’est pas nécessaire de positionner le nouveau-né de cette façon pour réaliser la transfusion placentaire. Il est possible de poser le nouveau-né sur le ventre de sa mère, afin de favoriserle lien. Cette position ne modifie pas la quantité de sang transféré.
Depuis de nombreuses années, des études incluant des méta-analyses ont mis en évidence les effets bénéfiques de cette pratique. Ces bénéfices ont été essentiellement observés chez les nouveau-nés prématurés. En effet, ces travaux de recherches montrent que cette pratique permet une diminution du risque d’anémie (donc une diminution de transfusion), de faciliter la circulation hémodynamique permettant d’améliorer l’adaptation à la vie extra-utérine. Par ailleurs, le séjour en unité de néonatalogie est modifié avec une diminution du nombre de jours sous oxygénation, une diminution du risque d’hémorragie intraventriculaire de tous grades, une diminution du nombre de nouveau-nés présentant une entérocolite ulcéronécrosante et une diminution des infections néonatales, rendant ces hospitalisations moins longues.
Les bénéfices de cette pratique sont également démontrés en cas de naissance de nouveau-né à terme. Les avantages pour ces nouveau-nés sont moindres comparés à ceux obtenus chez les prématurés, mais ils ne sont pas négligeables. Chez les nouveau-nés à terme, on observe une meilleure adaptation à la vie extra-utérine avec une augmentation du volume sanguin, un taux d’hémoglobine et d’hématocrite plus conséquent. Cette transfusion permet de prévenir les carences martiales du nourrisson.
Pour les patientes porteuses du VIH, accouchant par voie basse, le clampage retardé peut être pratiqué même s’il existe un risque minime de micro-transfusion de sang lors du décollement placentaire. L’appréciation de la balance bénéfices/risques est en faveur du clampage retardé surtout lors de l’utilisation d’antirétroviraux.
La prise en charge des nouveau-nés en maternité ou en unité de soins de néonatologie comprend un dépistage du risque d’ictère. Les nouveau-nés ayant bénéficié du clampage retardé du cordon ombilical s’exposent à une polyglobulie plus importante qu’un nouveau-né n’ayant pas bénéficié de cette pratique. Cette surveillance réalisée par les équipes permet de recourir à la photothérapie en cas de besoin. Cela permet de maitriser le risque des effets indésirables graves en lien avec cette pratique. (28)
La réalisation du clampage retardé est recommandée uniquement si le nouveau-né ne nécessite pas de réanimation immédiate. Dans ces situations d’urgences, une autre technique « le milking » permet au nouveau-né une transfusion rapide. Cette méthode est définie comme « une traite du cordon sur 20 centimètres, à une vitesse d’environ dix centimètres par seconde pour une durée d’environ 10-15 secondes ». Elle permet un apport de sang au nouveau-né qui est toutefois moins conséquent que celui obtenu lors du clampage retardé.

Recommandations des sociétés savantes

En 2014, l‘Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande un clampage retardé entre une à trois minutes pour tout nouveau-né ne nécessitant pas de réanimation immédiate.
En 2015, l’International Liaison Committee on Resuscitation (ILCOR) recommande le clampage retardé chez les nouveau-nés ne nécessitant pas de mesure de réanimation néonatale immédiate. Il précise qu’ « il n’y a pas suffisamment de preuves, pour recommander un délai précis de clampage du cordon ombilical chez les nouveau-nés qui requièrent une réanimation à la naissance. ». (29)
En 2017, l’Haute autorité de Santé (HAS) recommande de pratiquer un clampage du cordon au-delà de 30 secondes après la naissance pour tous les nouveau-nés ne nécessitant pas de réanimation immédiate. (18) Durant la même année, le Comité National des Gynécologue et Obstétricien Français (CNGOF) et le Comité National de Sage-Femme (CNSF) préconisent la réalisation du clampage retardé au-delà de 30 secondes après la naissance. (30)
Plus récemment, en décembre 2020, le Collège Américain des Obstétriciens et Gynécologues recommande la réalisation du clampage du cordon au moins 30 à 60 secondes après la naissance pour l’ensemble des nouveau-nés.

Les données actuelles

Statut hématologique du nouveau-né

A terme, un nouveau-né dispose d’un stock en fer de 75mg/Kg, d’un taux d’hémoglobine moyen de 16,5g/dL, d’un taux d’hématocrite moyen de 51% et d’un taux de plaquette compris entre 150 g/L et 400 g/L. Chez le nourrisson de 3 à 6 mois, le taux d’hémoglobine moyen est de 11,5g/dL. (9)
Le volume de sang contenu dans l’unité foetoplacentaire durant la grossesse est d’environ 110 mL/Kg. (10) (6) Lors d’un clampage précoce, ce sang autologue reste dans le placenta et ne permet pas d’être transfusé au nouveau-né pour fortifier ses réserves. Le volume de transfusion peut différer en fonction du délai de clampage. Elle est estimée à 25 à 35mL/Kg de sang autologue si le clampage intervient deux à trois minutes après la naissance.
Pour un nouveau-né à terme cela correspond à un apport de sang oxygéné de 80 à 100 mL soit 48 à 60 mg de fer supplémentaire. Cet apport couvre les besoins en fer du nourrisson pour un à trois mois. Il n’est donc pas négligeable pour un nouveau-né quel que soit son terme de naissance. (11) (12)
On parle d’anémie chez le nouveau-né lorsque celui-ci présente un taux d’hémoglobine inférieur à 13 g/dL. Chez le nourrisson de 6 à 24 mois le diagnostic d’anémie est posé lorsque le taux d’hémoglobine est inférieur à 10,5 g/dL. Dans le monde, 43% des enfants de moins de cinq ans présentent une anémie. L’anémie infantile est associée à un retard de développement neurologique chez l’enfant. (13) Ainsi, le clampage retardé peut apparaitre comme une solution simple pour réduire cette prévalence ; mais également pour réduire considérablement le risque de mortalité néonatale toutes causes confondues grâce à cette transfusion. (14) (15)

Le clampage retardé du cordon

On définit le clampage comme retardé si la prise en charge du cordon est réalisée après 30 secondes de vie. Les recommandations actuelles sont applicables à tous les nouveau-nés quel que soit le terme sauf s’il nécessite une prise en charge immédiate de réanimation.
L’évolution de la prise en charge de la dyade mère-enfant met actuellement en avant le contact en peau à peau de la mère avec son nouveau-né dès la naissance. D’après d’anciennes croyances, pour réaliser un clampage retardé du cordon, il était nécessaire de positionner le nouveau-né à un niveau inférieur au placenta afin de permettre un flux sanguin plus conséquent. Or, de nombreuses études réalisées ces dernières années, concluent qu’il n’est pas nécessaire de positionner le nouveau-né de cette façon pour réaliser la transfusion placentaire. Il est possible de poser le nouveau-né sur le ventre de sa mère, afin de favoriserle lien. Cette position ne modifie pas la quantité de sang transféré.
Depuis de nombreuses années, des études incluant des méta-analyses ont mis en évidence les effets bénéfiques de cette pratique. Ces bénéfices ont été essentiellement observés chez les nouveau-nés prématurés. En effet, ces travaux de recherches montrent que cette pratique permet une diminution du risque d’anémie (donc une diminution de transfusion), de faciliter la circulation hémodynamique permettant d’améliorer l’adaptation à la vie extra-utérine. Par ailleurs, le séjour en unité de néonatalogie est modifié avec une diminution du nombre de jours sous oxygénation, une diminution du risque d’hémorragie intraventriculaire de tous grades, une diminution du nombre de nouveau-nés présentant une entérocolite ulcéronécrosante et une diminution des infections néonatales, rendant ces hospitalisations moins longues. (21) (22) (23) (24)
Les bénéfices de cette pratique sont également démontrés en cas de naissance de nouveau-né à terme. Les avantages pour ces nouveau-nés sont moindres comparés à ceux obtenus chez les prématurés, mais ils ne sont pas négligeables. Chez les nouveau-nés à terme, on observe une meilleure adaptation à la vie extra-utérine avec une augmentation du volume sanguin, un taux d’hémoglobine et d’hématocrite plus conséquent. Cette transfusion permet de prévenir les carences martiales du nourrisson. (25) (26)
Pour les patientes porteuses du VIH, accouchant par voie basse, le clampage retardé peut être pratiqué même s’il existe un risque minime de micro-transfusion de sang lors du décollement placentaire. L’appréciation de la balance bénéfices/risques est en faveur duclampage retardé surtout lors de l’utilisation d’antirétroviraux. (27)
La prise en charge des nouveau-nés en maternité ou en unité de soins de néonatologie comprend un dépistage du risque d’ictère. Les nouveau-nés ayant bénéficié du clampage retardé du cordon ombilical s’exposent à une polyglobulie plus importante qu’un nouveau-né n’ayant pas bénéficié de cette pratique. Cette surveillance réalisée par les équipes permet de recourir à la photothérapie en cas de besoin. Cela permet de maitriser le risque des effets indésirables graves en lien avec cette pratique. (28)
La réalisation du clampage retardé est recommandée uniquement si le nouveau-né ne nécessite pas de réanimation immédiate. Dans ces situations d’urgences, une autre technique « le milking » permet au nouveau-né une transfusion rapide. Cette méthode est définie comme « une traite du cordon sur 20 centimètres, à une vitesse d’environ dix centimètres par seconde pour une durée d’environ 10-15 secondes ». Elle permet un apport de sang aunouveau-né qui est toutefois moins conséquent que celui obtenu lors du clampage retardé.

Recommandations des sociétés savantes

En 2014, l‘Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande un clampage retardé entre une à trois minutes pour tout nouveau-né ne nécessitant pas de réanimation immédiate.
En 2015, l’International Liaison Committee on Resuscitation (ILCOR) recommande le clampage retardé chez les nouveau-nés ne nécessitant pas de mesure de réanimation néonatale immédiate. Il précise qu’ « il n’y a pas suffisamment de preuves, pour recommander un délai précis de clampage du cordon ombilical chez les nouveau-nés qui requièrent une réanimation à la naissance. ». (29)
En 2017, l’Haute autorité de Santé (HAS) recommande de pratiquer un clampage du cordon au-delà de 30 secondes après la naissance pour tous les nouveau-nés ne nécessitant pas de réanimation immédiate. (18) Durant la même année, le Comité National des Gynécologue et Obstétricien Français (CNGOF) et le Comité National de Sage-Femme (CNSF) préconisent la réalisation du clampage retardé au-delà de 30 secondes après la naissance.
Plus récemment, en décembre 2020, le Collège Américain des Obstétriciens et Gynécologues recommande la réalisation du clampage du cordon au moins 30 à 60 secondes après la naissance pour l’ensemble des nouveau-nés.

Analyse et discussion

Limites de l’étude

Nombre de réponses

La première limite de cette étude est le faible nombre de réponses obtenues. En effet, nous nous sommes heurtés au refus de diffusion de la part du CNGOF ainsi que les autres régions de France, lors du recrutement des lieux-cibles de l’enquête. Il s’agissait d’une étude souhaitant réaliser un état des lieux national, seules quelques régions ont répondu à notre demande. Bien que nous ne puissions pas en tirer des conclusions représentatives de la population générale, cette étude a permis d’obtenir des résultats intéressant à analyser surcet échantillon de professionnels.

Biais de recrutement

Les organismes de diffusion sollicités étaient majoritairement en lien avec des sagesfemmes. Les réponses obtenues à ce questionnaire sont donc principalement celles de sagesfemmes. Cela met en avant un manque de représentation de la pratique des gynécologues
obstétricien.

Biais de désirabilité sociale

Les professionnels interrogés ont pu vouloir donner la réponse attendue par l’auteur du questionnaire, et involontairement surestimer leurs chiffres ou bien répondre de manière erronée sur leurs pratiques.

Points forts de l’étude

Le clampage retardé du cordon faisant l’objet de nombreuses recommandations officielles, cette étude s’était donné pour objectif de relever les connaissances et pratiques des professionnels dans ce domaine. Les objectifs sont atteints.
Le point fort de ce travail peut consister en une prise de conscience des réels bénéfices prouvés par le clampage retardé du cordon, et d’objectiver le fait que sa pratique est encore trop peu mise en œuvre.

Pratique du clampage retardé

Lors de l’élaboration de ce travail de recherche, il a été mis en évidence un faible nombre d’étude s’intéressant au clampage retardé et sa pratique depuis l’élaboration des recommandations des sociétés savantes.

Existence de protocole dans les maternités

17,60% des professionnels de santé interrogés, déclaraient qu’un protocole en lien avec le clampage du cordon avait été formalisé au sein de la maternité où ils exerçaient. La répartition de ces professionnels sur les maternités était homogène. Pour les 82,40% autres professionnels, le délai du clampage du cordon était laissé à l’appréciation de l’accoucheur/euse.
En 2015, dans le cadre de son mémoire de fin d’étude, Julie GUESDON avait réalisé un audit des pratiques des sages-femmes avant et après une formation sur le clampage retardé du cordon ombilical au CHU de Nantes. À la suite de la formation, un protocole conforme aux recommandations de l’HAS avait été formalisé. Ces deux actions avaient permis d’harmoniser cette pratique. (32)
Si nous nous appuyons sur les déclarations des professionnels, il semblerait que certains protocoles n’étaient pas élaborés conformément aux dernières recommandations HAS. Cela traduit-il une méconnaissance du protocole ou une absence de sa mise à jour ?

Pratiques déclarées et recommandations

Les recommandations des sociétés savantes ont été rédigées il y a plus de huit ans.
Dans notre étude, 71,91% des professionnels déclaraient réaliser le clampage du cordon pour toutes naissances au moins 30 secondes après l’accouchement.
En revanche, 74,16% n’utilisaient pas un outil spatio-temporel. La réalisation du clampage du cordon ombilical était principalement basée sur une évaluation subjective. Or, nous connaissons l’importance établie d’objectiver le temps qu’il passe après une naissance.
Ce temps est nécessaire pour la quotation du score d’Apgar ou la mise en place d’une réanimation immédiate, ou encore pour la prise en charge d’une hémorragie du post-partum.
Dans toutes les salles de naissance, il existe au moins un outil spatio-temporel pour objectiver le délai de clampage du cordon : le monitoring.
Dans son mémoire en 2010, Elise BODEZ réalisait une observation en salle de naissance afin d’objectiver le temps attendu par les sages-femmes lors des accouchements voies basses avant de clamper le cordon ombilical. Elle s’était rendu compte que les sages-femmes déclaraient qu’elles réalisaient le clampage 30 secondes après l’accouchement (aucun outil spatio temporelle n’était utilisé). Lors du chronométrage de ce délai, Elise BODEZ objectivait le même délai que les dires des sages-femmes. Nous pouvons donc suggérer que les professionnels de l’échantillon déclarant réaliser le clampage selon les recommandations, le réalisait correctement même sans une objectivation précise avec un outil spatio-temporel.
Cependant, même si cette étude laisse supposer que les sages-femmes évaluaient correctement le temps écoulé, il est nécessaire d’objectiver ce temps. En effet, dans le cadre de la prise en charge d’une hémorragie, même si une sage-femme évalue correctement des pertes sanguines, il n’est pas envisageable de ne pas utiliser de poche de recueil. Dans une même logique, il est impératif de mesurer le délai du clampage par un outil spatio-temporel afin de le réaliser dans les meilleures conditions d’applications.
Nous n’avons pas observé de différence de pratique en fonction de l’années d’obtention du diplôme. En effet, la pratique du clampage retardé du cordon ombilical nedifférait pas significativement (p=0,065) en fonction du nombre d’années d’obtention dudiplôme. Notre conclusion différait donc de celle émanant du travail de recherche réalisé par Alyssa VASSE. En effet, son étude avait mis en évidence une pratique du clampage retardé plusfréquente chez les jeunes diplômés (diplôme obtenu depuis moins de cinq ans). Elle l’expliquait par le fait, que durant leur formation initiale, ces jeunes sages-femmes avaientbénéficié d’un enseignement sur le clampage retardé du cordon. (34)
En fonction des niveaux des maternités, le clampage était réalisé selon les recommandations avec un pourcentage de professionnels allant de 61% à 80%. Cependant, il n’existait pas de différence significative dans notre échantillon en fonction des niveaux de maternité. Les maternités de niveau I réalisent des accouchements physiologiques pour un terme supérieur à 36 Semaine d’Aménorrhée, contrairement aux maternités de niveaux III accueillant des nouveau-nés de tout termes et présentant potentiellement des pathologies.
Nous aurions pu observer une différence de pratique selon le niveau de maternité ce qui n’est pas le cas.
L’hypothèse de la réalisation d’un clampage précoce dans toutes les maternités semble donc infirmée. 71,91% des professionnels affirmaient réaliser le clampage du cordon conformément aux recommandations. Cette proportion de professionnels réalisant le clampage retardé était à nuancer car 25,84% objectivaient leur délai de clampage. Cette analyse de pratique était basée sur du déclaratif, il serait intéressant de réaliser un audit pour comparer les dires à la pratique des agents.

Connaissances

Connaissances générales

Parmi les 166 professionnels qui déclaraient connaitre la définition du clampage retardé, un professionnel sur deux connaissaient la définition exacte du clampage retardé.
L’exercice de la médecine n’autorise pas une maitrise approximative des connaissances. Le code de déontologie des sages-femmes, comme la plupart des codes de déontologie, rappelle que « La sage-femme a l’obligation d’entretenir et de perfectionner ses connaissances professionnelles, dans le respect de l’obligation de développement professionnel continu prévue par les articles L. 4153-1 et L. 4153-2 ». Comme énoncé précédemment, l’actualisation des connaissances est un devoir professionnel. Le Développement Professionnel Continu a été mis en place dans l’optique de permettre à chacun de maintenir et d’actualiser ses connaissances, ses compétences ainsi que d’amélioration ses pratiques. On peut se demander si les modalités actuelles de ce dispositif sont suffisants pour répondre à ces objectifs.
Près de 40% de l’échantillon ignoraient qu’il existait des recommandations des sociétés savantes sur ce sujet. Parmi les 164 professionnels qui affirmaient qu’il existait des recommandations, 7,93% pensaient que celles-ci n’étaient pas en faveur du clampage retardé.
Cela interroge quant à la mise à jour des connaissances et quant à la communication des nouvelles recommandations aux professionnels de santé. Il pourrait être intéressant de faire un état des lieux des différentes modalités de diffusion des nouvelles recommandations au professionnel de santé et mettre en œuvre des actions permettant une diffusion efficace desdonnées scientifiques actualisées.
231 professionnels affirmaient connaitre les avantages du clampage retardé.
L’avantage le plus connu était celui de la diminution du risque de carence martiale, il était cité par 146 professionnels de santé. L’adaptation facilité à la vie extra-utérine était également citée par près d’un professionnel sur trois. Pour les autres avantages, très peu connaissaient leur existence. Aucun professionnel de santé ne connaissait, par exemple, l’existence d’une diminution du nombre de jour d’oxygénation chez les prématurés était associée à cette pratique.
Les professionnels déclaraient, dans 53,56% des cas connaitre l’existence d’inconvénients à la pratique du clampage retardé. Parmi eux, 38,46% connaissaient l’existence d’un risque d’ictère néonatale précoce et 13,98% l’existence d’un risque de polyglobulie. La lecture de ses résultats, nous amène à conclure que certains professionnels connaissaient l’existence d’inconvénients mais ne les identifiaient pas. Il était à noter que la question avait été mal interprétée pour certains. Ils avaient exprimé les inconvénients à cette pratique dans leur exercice : le manque de temps et la réalisation du pH sanguin à la naissance.
Cette incompréhension de question n’avait pas pu être mis en évidence lors des tests préalables à la diffusion.

Positionnement du nouveau-né

Au sujet du positionnement du nouveau-né, un professionnel sur quatre pensait qu’il était recommandé de mettre le nouveau-né à un niveau inférieur de sa mère. Or, depuis de nombreuses années, des études prouvent que cette recommandation ancestrale est erronée.
En effet, il est actuellement préconisé de positionner le nouveau-né sur le ventre de sa mère, à la naissance, uniquement pour favoriser le lien mère enfant. (19) (20) 75,28% de l’échantillon déclaraient qu’il était recommandé de mettre le nouveau-né sur le ventre de sa mère. Cette méconnaissance est peut-être l’une des raisons qui pourrait expliquer l’absence de clampage retardé. En effet, pensant que cette pratique nécessitait de laisser l’enfant à un niveau inférieur, certains y voyait peut-être un obstacle à la réalisation précoce du peau à peau et donc à l’établissement du lien mère-enfant. 7,12% des professionnels connaissaient les recommandations puisqu’ils déclaraient qu’il n’existait pas de recommandations de positionnement du nouveau-né. Cette position n’influence pas la transfusion sanguine.

Score de connaissance

La moyenne obtenue au score de connaissances était de 4,07/10 ± 1,72. Le score obtenu était donc nettement inférieur à 7/10. Dans notre étude, seul 2,63% professionnels avaient obtenu un score de connaissance suffisant (note ≥7/10). Les professionnels ne disposaient donc pas de connaissances suffisantes de cette pratique.
Parmi ces professionnels, 14,29% ne réalisaient pas le clampage du cordon selon les recommandations alors qu’ils disposaient des connaissances nécessaires à cette pratique. Ilaurait été intéressant de les interroger sur les raisons de cette discordance.
Nous observons que, parmi les professionnels qui obtenaient un score de connaissance supérieur ou égal à sept sur dix, trois (42,85%) professionnels avaient validé un diplôme universitaire. On pouvait penser que les professionnels ayant validés un diplôme universitaire, autre que celui validé en fin de formation initiale (soit 107 professionnels), disposerait de connaissances suffisantes dans ce domaine. Or notre étude ne permet de valider cette supposition.
Dans la population étudiée, le score de connaissance était inférieur à cinq sur dix quel que soit le niveau de la maternité. Il semble donc que la nécessité de ré informer les équipes sur cette pratique s’impose à tous les professionnels.
Les travaux de recherche d’Elise BODEZ et d’Alyssia VASSE retrouvaient, comme notre étude, un manque de connaissance des professionnels sur ce sujet. (33) Les professionnels reconnaissait avoir peu de connaissance sur le clampage retardé. Certains ignoraient totalement la définition du clampage retardé mais le pratiquaient sans le savoir. (34)
Notre seconde hypothèse est donc affirmée, les professionnels interrogés ne disposaient pas de connaissances suffisantes sur le clampage retardé du cordon ombilical.

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Table des matières

I.Introduction 
1. Physiologie circulatoire
a. Le cordon ombilical
b. La circulation foetoplacentaire
c. Le clampage du cordon lors de la naissance
2. Les données actuelles
a. Statut hématologique du nouveau-né
b. Le clampage retardé
c. Recommandations des sociétés savantes
3. Objectifs de l’étude et problématique
II. Matériel et méthode 
III. Résultats 
1. Caractéristiques nosographiques
2. Pratiques des professionnels de santé
a. Pratique au sein de l’établissement
b. Pratique lors d’accouchement voie basse
c. Pratique lors des césariennes
3. Connaissances
4. Réflexion
IV. Analyse et discussion 
1. Limites de l’étude
a. Nombre de réponses
b. Biais de recrutement
c. Biais de désirabilité sociale
2. Points forts de l’étude
3. Pratique du clampage retardé
a. Existence de protocole dans les maternités
b. Pratiques déclarées et recommandations
4. Connaissances
a. Connaissances générales
b. Positionnement du nouveau-né
c. Score de connaissance
5. Changement de pratique
V. Conclusion 
VI. Bibliographie 
VII. Annexes 

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