LES FONDEMENTS DE L’INCLUSION SELON PRUD’HOMME

LES FONDEMENTS DE L’INCLUSION SELON PRUD’HOMME

Le développement du plein potentiel des élèves

Dans cette partie, nous présentons une analyse distincte des données qui portent sur chacun des trois élèves retenus pour l’étude de cas. D’abord, nous brossons un portrait descriptif de l’implication de Louise, de Farhan et de Mourad durant l’activité de cinéma. Ensuite, pour chacun des élèves, nous tenterons de répondre en deux temps à nos objectifs de recherche, qu’il s’avère pertinent de rappeler : 1) décrire le développement du plein potentiel des élèves au travers une analyse de leurs ZPD et 2) décrire comment le développement du plein potentiel des élèves est relié et médiatisé par leur identité, assignée et assumée, dans l’activité au cinéma.

Le cas 1 : Louise

Description globale de l’implication de Louise Louise a participé de manière active durant la partie théorie-pratique et la partie création de l’activité de cinéma. Durant les discussions en grand groupe, elle propose ses idées et partage son opinion avec ses pairs. Elle a d’ailleurs mentionné être familière avec le contenu qui porte sur la théorie cinématographique, puisqu’elle en est à sa troisième participation à cette activité. Même si Louise s’est occupée de la technique à quelques occasions, cette dernière ne semble pas avoir un intérêt particulier pour ce volet de l’activité. Ainsi, son implication à l’intérieur de l’activité s’est principalement distinguée par son dévouement à l’incarnation de son personnage, à la pratique de son jeu de rôle et de la scène jouée en compagnie de Vivian. Louise a aussi contribué à la partie création de l’activité par son intérêt pour l’ensemble des scénarios et de leur mise en contexte. Elle n’a pas hésité pas à interpeler l’animateur, l’enseignant et ses camarades pour leur faire part de ses suggestions.
Quant à sa relation avec l’enseignant, Louise est proche de ce dernier et semble entretenir une bonne relation avec lui. D’ailleurs, elle a mentionné avoir été triste lors de son absence durant la première partie de l’activité. Elle dit en avoir parlé à ses parents et d’avoir attendu avec impatience son retour. En ce qui a trait à l’animateur, Louise dit être contente de participer une dernière fois à la réalisation de son troisième moyen-métrage en compagnie de Jeremy. À ce propos, l’animateur a fait référence aux débuts de Louise pour souligner son évolution et le bien-être que cette activité lui procure : Louise est suivie là depuis 6 ans là par la psychoéducatrice qui me dit que quand elle a le cinéma à l’horaire, dans le sens qu’elle l’a pas tout le temps eu, on l’a fait trois fois ensemble, mais que ça la calme, que ça y fait du bien, qu’il y’ait un exécutoire là-dedans […] moi il y’a quelque chose, t’sais j’ai mon plan un peu comment je peux l’emmener plus loin, mais ça se peut que mon plan ne fonctionne pas, pis je vais y aller dans le moment présent le plus possible. C’est comme ça je pense que je peux agir sur le jeune (ENTV.Animateur.Juin.2017).

Dans son entrevue, Louise rapporte sa participation par l’apprentissage de l’utilisation des caméras, par l’accomplissement d’exercices en équipes, sous forme d’improvisations, par le processus de sélection d’idées et du thème pour le moyen-métrage, la mise en commun de speech et le déplacement sur les lieux de tournage. Elle dit avoir apprécié le déplacement au parc Jean-drapeau et s’être « tellement amusée ». D’après Louise, sa participation à l’activité de cinéma lui a permis de voir une cohésion entre les élèves de son groupe. Elle dit que le projet les a soudés, notamment par la création d’amitiés et par la diminution de conflits au sein du groupe. Dans l’interprétation de son personnage devant ses camarades, Louise est gênée et semble mal à l’aise surtout du fait qu’elle joue une scène avec un garçon, et ce, malgré le fait qu’elle en soit à sa troisième participation à l’activité. À ce sujet, quelques filles l’ont taquiné, surtout lors des répétitions et du visionnement des vidéos sur l’écran. L’animateur de l’activité, Jeremy, a rapporté que Louise est « angoissée » lorsqu’elle joue une scène, mais qu’au fil des années, il a remarqué une « transformation » par rapport à ses débuts. Selon lui, Louise s’est transformée, principalement, par rapport à sa timidité et à « son jeu devant la caméra ». Cette dernière a d’ailleurs mentionné que c’est la première fois qu’elle obtient un tel rôle, et ce, depuis le début de sa participation à l’activité de cinéma.

Le développement du plein potentiel de Louise

Durant l’activité de cinéma, Louise est en constante interaction avec l’animateur. L’implication de Jeremy auprès de Louise se définit principalement par un soutien émotionnel, notamment lors des moments durant lesquels elle éprouve du stress et de l’anxiété. La vignette 3 offre un aperçu d’une telle interaction, tirée de la 17e séance, durant laquelle Jeremy est intervenu à plusieurs reprises pour amener Louise à mener à terme le tournage de sa scène. Dans cette première vignette, Louise, Jeremy et Riyad se préparent à tourner une scène pour la première fois. Le scénario a nécessité la participation de six autres animateurs de ruelle de l’avenir, à titre de figurants. Pendant que Jeremy et Riyad installaient l’équipement, Louise se préparait à l’écart. Une fois que Jeremy a terminé d’expliquer le scénario à ses collègues, Louise lui a fait part de son anxiété, ce qui a attiré l’attention des autres animateurs (voir sur l’image cidessous). Ce dernier a tenté de la rassurer en répétant verbalement le scénario. S’apercevant qu’elle n’est toujours pas apaisée, l’animateur lui propose de l‘accompagner, afin de récupérer l’équipement manquant.

Peu après le début du tournage, Louise a arrêté le tournage en affirmant qu’elle ne peut pas continuer. C’est alors que Jeremy en a profité pour lui proposer de faire la présentation officielle des autres animateurs, puisqu’elles ne les connaissaient pas. L’animateur lui a expliqué qu’il comprend que leur présence contribue à son anxiété et lui propose une fois de plus de couper ou de modifier la scène, afin d’éviter qu’elle ne se sente ainsi. Cette dernière rejoue tout de même la scène et arrive à la compléter. L’animateur la félicite et se met à l’applaudir en compagnie des autres animateurs.

Louise éprouve indéniablement de la gêne et de l’anxiété vis-à-vis la présence des six animateurs. Tenant compte de cette situation, Jeremy est intervenu en lui proposant de pratiquer la scène en sa compagnie et même de réviser le scénario, afin de lui éviter de se mettre dans cet état. Lorsque Louise a évoqué son envie de pleurer et son incapacité à jouer la scène, l’animateur l’a persuadé, verbalement, qu’elle en était capable en prenant un moment pour l’introduire aux autres animateurs, et ce, en sa présence, chose qui n’a pas été faite préalablement. Cette action semble avoir apaisé Louise qui a d’emblée repris le tournage, et pour la première fois, est allée jusqu’au bout du scénario. Ici, à travers l’interaction entre Louise et Jeremy, ce dernier a joué le rôle de médiateur en amenant Louise, par ses encouragements et ses ajustements à la situation, à passer au travers de l’état émotionnel dans lequel elle se trouvait. De plus, ayant plusieurs options qui s’offraient à elle, Louise a persévéré en décidant de continuer le tournage et a réussi à tourner sa scène. La ZPD de Louise se caractérise ainsi par une interaction continue et médiatisée par Jeremy qui lui a permis d’accomplir une tâche qui lui paraissait inaccessible et qui visait le développement de son plein potentiel soit en lien avec sa confiance en elle et en tant qu’actrice. Durant la 22e séance, Jeremy a pris Louise et Vivian à l’écart dans son local, dans le but d’enregistrer la partie vocale de la scène 10, qui se résume à la lecture des correspondances écrites entre les deux personnages Julie et David. Les deux élèves s’étaient installés sur des chaises en compagnie de Jeremy. Ce dernier s’est installé face aux élèves, a placé un micro à leur disposition et s’est occupé de la manipulation de la console de son. Ensuite, à tour de rôle, Louise et Vivian devaient réfléchir au contenu des lettres qu’ils s’écrivaient. À travers la vignette 4, nous rapportons les interactions qui ont eu lieu entre Jeremy et Louise pour finaliser l’enregistrement vocal de cette scène. Après l’enregistrement d’une partie du passage de Vivian, l’animateur a proposé à Louise d’entamer l’enregistrement de sa partie et l’a assisté avec des suggestions.

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Table des matières

RÉSUMÉ
ABSTRACT
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES SIGLES
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
1 PROBLÉMATIQUE
1.1 L’INCLUSION ET LA RÉUSSITE DE TOUS
1.2 LES FONDEMENTS DE L’INCLUSION SELON PRUD’HOMME, VIENNEAU, RAMEL ET ROUSSEAU (2011)
1.2.1 La posture éthique
1.2.2 La posture épistémologique
1.2.3 La posture idéologique
1.3 LES ENJEUX RELATIFS À L’INCLUSION EN CONTEXTE URBAIN MONTRÉALAIS
1.3.1 La défavorisation : un phénomène en expansion
1.3.2 La pluriethnicité : la diversité dans les écoles
1.4 LES ALLIANCES EN SOUTIEN À LA RÉUSSITE POUR TOUS
1.4.1 La collaboration école-organismes communautaires
1.4.2 Une école montréalaise pour tous
1.4.3 ruelle de l’avenir
1.5 QUESTION GÉNÉRALE DE RECHERCHE
2 CADRE CONCEPTUEL
2.1 L’APPROCHE SOCIOCONSTRUCTIVISTE
2.1.1 Les dimensions historiques, culturelles et sociales
2.1.2 L’apprentissage et le développement selon la perspective vygotskienne
2.1.3 La zone proximale de développement (ZPD)
2.1.3.1 La médiation par les outils
2.1.3.2 L’action de la médiation sur l’identité culturelle
2.2 LES ACTIVITÉS INTRASCOLAIRES : LE CAS DU CINÉMA
2.3 OBJECTIFS DE RECHERCHE
3 MÉTHODOLOGIE
3.1 L’APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
3.2 LE CONTEXTE DE L’ÉTUDE : ACTIVITÉ DE CINÉMA À RUELLE DE L’AVENIR
3.2.1 La partie 1 de l’activité
3.2.2 La partie 2 de l’activité
3.3 LES PARTICIPANTS
3.3.1 Le portrait de la classe d’élèves
3.3.1.1 Les trois cas à l’étude
3.3.1.2 Cas 1 : Louise
3.3.1.3 Cas 2 : Farhan
3.3.1.4 Cas 3 : Mourad
3.3.2 Les portraits de l’enseignant et de l’animateur
3.3.2.1 L’enseignant : Daniel
3.3.2.2 L’animateur : Jeremy
3.4 LA COLLECTE DE DONNÉES
3.4.1 L’ethnographie numérique
3.4.2 Les entrevues semi-dirigées
3.4.2.1 L’entrevue des élèves
3.4.2.2 L’entrevue des adultes
3.5 L’ANALYSE DES DONNÉES
3.5.1 L’analyse de l’ethnographie numérique (vidéos, notes de terrains, journaux de bord)
3.5.2 L’analyse des entrevues semi-dirigées
3.6 LES CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES
4 PRÉSENTATION ET ANALYSE DES DONNÉES
4.1 APERÇU GLOBALE DU DÉROULEMENT DE L’ACTIVITÉ DE CINÉMA DURANT L’ANNÉE SCOLAIRE
4.1.1 Première partie : la théorie cinématographique et sa mise en pratique (automne 2016)
4.1.1.1 La technique
4.1.1.2 La mise en scène
4.1.2 Deuxième partie : Création, tournage, montage et projection du moyen-métrage
4.1.2.1 Étape 1 : Finalisation du processus de création du scénario et préparation des élèves en vue du tournage (10 à 16e séance)
4.1.2.2 Étape 2 : Tournage final du moyen-métrage (17 à 20e séance)
4.1.2.3 Étape 3 : Montage des scènes du moyen-métrage (21e séance)
4.1.2.4 Étape 4 : Projection du moyen-métrage (22e séance)
4.1.2.5 Retour sur le projet et sur l’année scolaire (23e séance)
4.2 LE DÉVELOPPEMENT DU PLEIN POTENTIEL DES ÉLÈVES
4.2.1 Le cas 1 : Louise
4.2.1.1 Le développement du plein potentiel de Louise
4.2.1.2 L’identité assumée et assignée de Louise
4.2.2 Le cas 2 : Farhan
4.2.2.1 Le développement du plein potentiel de Farhan
4.2.2.2 L’identité assignée et assumée de Farhan
4.2.3 Le cas 3 : Mourad
4.2.3.1 Le développement du plein potentiel de Mourad
4.2.3.2 L’identité assumée et assignée de Mourad
5 INTERPRÉTATION, DISCUSSION ET LIMITES DE LA RECHERCHE
5.1 L’INCLUSION À L’INTÉRIEUR DE L’ACTIVITÉ DE CINÉMA
5.2 LE DÉVELOPPEMENT DU PLEIN POTENTIEL DES ÉLÈVES PAR L’ENTREMISE DE LA ZPD
5.2.1 La médiation affective
5.2.2 La médiation par des outils
5.3 LA PLACE DE L’IDENTITÉ ASSUMÉE ET ASSIGNÉE DANS LE DÉVELOPPEMENT DU PLEIN POTENTIEL DES ÉLÈVES 5.4 L’APPORT DE CETTE ACTIVITÉ INTRASCOLAIRE POUR LE SYSTÈME ÉDUCATIF
5.5 LES LIMITES DE LA RECHERCHE
5.5.1 Les limites méthodologiques
5.5.2 Les implications et les pistes de recherche
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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