Les histoires des controverses économiques sur le développement

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La question de croissance

Pendant les trente glorieuses, le débat théorique sur la croissance a fait une opposition sur la croissance entre les keynésiens et les classiques. Avant cette année, le système capitaliste a connu une grande crise des années trente.
Selon Keynes, cette crise est à l’origine de la rationalité capitaliste qui conduit les entrepreneurs à ne pas investir dans le long terme. De ce fait, l’économie est confrontée à des situations de chômage chronique.
L’Etat doit alors intervenir pour soutenir l’investissement et l’emploi. En plus, Keynes soutient la thèse selon laquelle la redistribution des richesses se fait le maintien de la croissance économique. Selon lui, si on augmente les revenus des classes populaires, qui ont une propension à consommer supérieur à celles des classes aisés. Cela entraine une augmentation de la consommation et créé des débouchés qui vont inciter les capitalistes à investir et à embaucher. Keynes se concentre sur les problèmes de court terme que rencontre son époque capitalisme, il ne néglige pas complètement la question du devenir à long terme.
Ainsi, dans ses « perspectives économiques pour nos petits-enfants (Keynes, 1930) » quand la croissance de la productivité aura fait son œuvre, il envisage sérieusement l’hypothèse d’une diminution du temps de travail dans les sociétés industrielles et s’interroge sur le vide que cela ne manquera pas de laisser dans l’esprit des individus. D’autres valeurs de progrès devront alors être y institués.
C’est à partir de ces réflexions que les premiers modèles de croissance sont élaborées dans les années quarante. Les économistes keynésiens comme Roy Harrod et Eversey Dommar attirent leur attention sur l’instabilité de la dynamique économique capitaliste, des fait des difficultés de coordination que rencontre les décisions d’épargne et d’investissement, et insistent sur la nécessité de l’intervention de l’Etat pour pallier une partie de ces problèmes de croissance dans le long terme. Cependant, les théoriciens néoclassiques ont proposé des modèles optimistes à cette question. En fait, c’est la question même qui va changer puisque le modèle de la croissance construit par Robert M. Solow postule que les problèmes de plein emploi des ressources, soulevés par les Keynésiens et les marxistes, et s’interroge sur les conditions du maintien d’une économie déjà à l’équilibre.
Ce modèle selon R. M. Solow, doit être compris comme une « parabole, une histoire simplifié à l’extrême (Catherine et Franck-Dominique, 2006) » : l’économie y est représentée par une fonction de production macroéconomique qui ne produit qu’un seul bien à l’aide de deux facteurs (le capital et le travail). Ce dernier qui dépend de la croissance démographique est considéré comme exogène et augmente de façon constante.
Dans ce modèle, une croissance équilibrée sur le long terme nécessite le maintien de croissance de la productivité marginale du capital au même rythme que les autres variables de l’économie : la population et l’offre de travail.

La question du développement

Les années 40 et 50 vient aussi la constitution d’une économie du développement, dont l’objet est de démontrer l’incapacité des modèles néoclassiques à guider les politiques dans les pays du tiers monde. Ces modèles néoclassiques sont inadéquates dans des économies dont les structures diffèrent en tous point des hypothèses retenues dans le modèle.
En Amérique Latine, la grande dépression des années trente puis le ralentissement du commerce international induit par la seconde guerre mondiale ont entrainé une dégradation considérable des termes de l’échange. Les économistes se trouvent confrontés à une situation qui contredit les enseignements de l’économie standard : laisser-faire et spécialisation agricole ont abouti au marasme économique. C’est dans ce contexte se développe l’approche structuraliste de R.P Prebish, qui voit dans l’industrialisation par substitution d’importation la clé du développement. Le groupe d’économiste latino-américain de la Cepal ne considère que les économies en développement ont des faiblesses structurelles hérités de leur passé colonial et entretenues par le commerce international. Elles devraient s’affranchir de leur dépendance vis-à-vis de la demande étrangère d’exportations primaires comme moteur de la croissance et favoriser l’expansion du secteur industriel national. Cela implique un rattrapage du retard technologique et un rééquilibrage de l’activité économique. Là aussi, les préoccupations environnementales disparaissent devant la priorité donnée au productivisme et à « l’industrie industrialisant ».
Les économistes occidentaux était préoccupé de promouvoir le développement dans les régions sous-développés pour favoriser le maintien stabilité internationale (Rosenstein, Lewis et Myrdal, 1982). Le plan Marshall (1947-1953) renouvelle l’intérêt des économistes pour l’aide économique dans laquelle ils voient un modèle de développement.
C’est aussi l’idée exprimé par le président des Etats-Unis, Harry S. Truman lors d’un discours considéré comme fondateur en matière de développement (Gilbert, 1996) prononcé en janvier 1949, dans lequel il introduit la notion de « sous-développement ». Dans cette vision tous les pays sont le même processus de développement économique indépendamment de culture, d’histoire et contexte nationaux fort différent : certains sont en avance d’autres en retard mais tous sont sur la voie du développement.
Le sous-développement est imputé à des facteurs endogènes, tels des institutions inadaptées et un taux d’épargne trop faible en raison de bas revenus.
Les différents courants de pensée au travers desquels l’économie du développement se construits (Catherine et Franck-Dominique, 2006) présentent un certain nombre de traits communs, en dépit de leurs divergences. Ils soulignent la spécificité des pays « sous-développés », qui connaissent de fortes inégalités, un manque d’homogénéité dans leurs facteurs de production et leurs produits, un secteur agricole exagérément développé, un sous-emploi endémique et diverses asymétries en matière d’échanges internationaux. À cette époque, les économistes viennent de démontrer, grâce à un modèle mathématique, l’existence d’un « équilibre général » – entendons l’existence d’un vecteur prix qui égalise les offres et le demandes de tous les produits – qui entend faire des mécanismes de marché le mode de régulation idéal de l’économie. Pour autant, les économistes du développement remettent en question la théorie des avantages comparatifs chère à D. Ricardo et la spécialisation primaire qu’elle a induite dans nombre de pays. À la suite de la théorie keynésienne, l’intervention de l’État est perçue par la première génération des économistes du développement comme une nécessité pour « moderniser » ces économies, accélérer la croissance économique, accumuler du capital, développer les industries et permettre une mobilisation plus productive du facteur travail.
A partir du milieu des années soixante, ces approches sont contestées. Elles n’ont pas donné les résultats escomptés là où elles étaient appliquées tandis qu’à l’inverse, certains pays ont connu une croissance fulgurante que les théories en présence ne permettent pas d’expliquer.

L’envers « des trente glorieuses »

Les années 1970 sont marquées par des écarts constatés dans la répartition des richesses, les dégâts dans le domaine de l’environnement, l’enchérissement du pétrole amènent à s’interroger sur les modèles de développement et la poursuite de la croissance. C’est dans ce contexte que le terme « développement durable » va apparaître et se diffuser.
Le groupe de réflexion international composé d’industriels, de diplomates et de chercheurs, a établi le premier rapport remis au Club de Rome paraît en 1972. Son titre, The « Limits to Growth », a été traduit de manière alarmiste en français par « Halte à la croissance ? »
Ce rapport a été commandé à une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dirigée par Dennis H. Meadows. Les auteurs de ce document adoptent un point de vue global et systémique. Les problèmes qui y sont considérés s’étendent à l’ensemble de la planète et agissent fortement les uns sur les autres. « Développement et environnement doivent absolument être traités comme un seul et même problème », peut-on lire en particulier. D’où la nécessité de considérer une « problématique mondiale » qui est partiellement inspirée de la notion de biosphère et de l’écologie globale émergente. Cette étude s’appuie sur le modèle de l’« écosystème mondial » caractérisé par cinq paramètres : la population, la production alimentaire, l’industrialisation, la pollution et l’utilisation des ressources naturelles non renouvelables. La dynamique de ce système mondial fait que les phénomènes se renforcent et aboutissent à un cercle vicieux, à savoir une population croissante d’individus qui consomment et polluent de plus en plus dans un monde fini. Dès lors, la croissance exponentielle que connaît le système mondial conduit, à terme, à son effondrement. « Nous avons la conviction que la prise de conscience des limites matérielles de l’environnement mondial et des conséquences tragiques d’une exploitation irraisonnée des ressources terrestres est indispensable à l’émergence de nouveaux modes de pensée qui conduiront à une révision fondamentale à la fois du comportement des hommes et, par suite, de la structure de la société actuelle dans son ensemble » (Catherine et Franck-Dominique, 2006).
Le rapport promeut l’idée de l’évènement d’un « état d’équilibre général », d’une « société stable ». Les auteurs du rapport Meadows notent : « la population et le capital sont les seules grandeurs qui doivent rester constantes dans un monde en équilibre. Toutes les activités humaines qui n’entrainent pas une consommation déraisonnable de matériaux irremplaçables ou qui ne dégradent pas d’une manière irréversible l’environnement pourraient se développer indéfiniment. En, particulier, ces activités que beaucoup considèrent comme le plus souhaitables et le les plus satisfaisantes : éducation, art, religion, recherche fondamentale, sports et relations humaines, pourraient devenir florissantes ». En d’autres termes, le développement qui est clairement distingué de la croissance, reste possible.
On peut considérer que ce rapport, a provoqué une importante prise de conscience, a ouvert le débat sur le la question du développement durable.
La question de croissance et de développement se posent dorénavant à l’échelle mondiale, et les internationales vont tenter d’organiser les discussions et de proposer des modalités d’action par une série de grande conférence.

Les sommets internationaux sur le développement durable

La prise de conscience de la dégradation de l’environnement provoque une alerte sur l’avenir de notre économie et des générations futures. Cela a entrainé des débats sur la poursuite de la croissance et l’environnement, organisé à partir des sommets et des conférences internationaux.

La conférence de Stockholm

En juin 1972, la première conférence de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur l’homme et son
milieu était à Stockholm. Cette réunion internationale, dont une des thèmes centraux est la confrontation entre « développement et environnement ».
La priorité donnée au développement est rappelée avec force par les représentants des pays du tiers-monde. Des formules-chocs, telles que « Notre pollution, c’est la misère », marquent les esprits ; une affirmation que l’on retrouvera dans les 4 point de la déclaration à Stockholm, quand il est dit : « Dans les pays en voie de développement, la plupart des problèmes de l’environnement sont causés par le sous-développement […] En conséquence, les pays en voie de développement doivent orienter leurs efforts vers le développement, en tenant compte de leurs priorités et de la nécessité de préserver et améliorer l’environnement (Catherine et Franck-Dominique, 2006). » Depuis le début des années 1970, c’est ce qu’ont commencé à mettre en œuvre les pays occidentaux à l’intérieur de leurs frontières, avec la mise en place de la première génération de politiques d’environnement, lesquelles apparaissent comme des compromis passés entre développement économique et protection de l’environnement (Pierre , 2002). À Stockholm, on commence à envisager l’idée d’intégrer ces politiques à des échelles supranationales ou via des conventions internationales. C’est pourquoi, au terme de la conférence, la décision est prise de créer au sein de l’Onu un organe spécifique en charge des questions d’environnement : le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) voit ainsi le jour et est installé à Nairobi, au Kenya. Pendant ce temps, on assiste à une mobilisation très importante des organisations non gouvernementales qui, au fil du temps, ne se démentira plus. Au slogan officiel de la conférence « un seul terre » répond l’appel des ONG : « Un seul peuple ».

Distinction entre croissance et développement

Au sein du champ de l’économie du développement, une distinction est aussi affirmée entre croissance et développement, et un intérêt renouvelé est accordé à la question de la redistribution des richesses au cours des années 1970
Cette réorientation ne représente pas une avancée majeure d’un point de vue théorique, mais elle a une Importance pratique considérable pour les pays en développement dans la mesure où elle détermine l’affectation de l’aide internationale. Face au constat d’une paupérisation accrue, d’une croissance qui, là où elle est intervenue, n’a pas bénéficié à tous, praticiens du développement et institutions internationales reconnaissent la nécessité de se pencher autrement sur le développement.
Ces prises de position prêchent pour un abandon des modèles prétendument universels de développement en faveur de programmes et de mesures ad hoc, dépendant des contextes sociaux, culturels, économiques, politiques ou encore environnementaux. De nouvelles normes y sont avancées : on parle d’écodéveloppement (Catherine et Franck-Dominique, 2006), de besoins essentiels, de participation qui, au fil du temps, donneront naissance aux notions de développement durable et de développement humain.
Ces approches s’intéressent aux finalités et au sens du développement. Celui- ci doit être orienté vers les besoins des personnes, il doit être endogène, autonome au sens où il doit s’appuyer essentiellement sur des ressources nationales, être acceptable d’un point de vue écologique et fondé sur une transformation structurelle (Marc, 2002). La couverture des besoins essentiels est finalement réduite, en majeure partie, à un objectif de lutte contre la pauvreté – largement définie en termes monétaires – lors du Sommet de Cancun sur le développement en 1981, orientation consacrée par la Banque mondiale. La perspective adoptée est alors résolument économique. L’éradication de la grande pauvreté, avec la création d’emplois et la garantie de revenus, est supposée assurer une croissance soutenue grâce à l’augmentation de la demande nationale et des incitations à investir correspondantes.

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Table des matières

INTORDUCTION
PARITIE 1 : Les histoires des controverses économiques sur le développement
1. Les causes de l’émergence du développement durable : une interrogation sur l’évolution du capitalisme.
1.1 Le capitalisme : un système nécessairement en crise ?
1.2 Croissance versus développement
1.2.1 La question de croissance
1.2.2 La question du développement
1.2.3 L’envers « des trente glorieuses »
2. Les sommets internationaux sur le développement durable
2.1 La conférence de Stockholm
2.2 Distinction entre croissance et développement
2.3 Le rapport Brundtland
2.4 Le Sommet de la Terre de Rio
2.5 Le sommet de Johannesburg
3. Développement durable : divergence entre soutenabilité forte et soutenabilité faible
3.1 Soutenabilité forte
3.2 soutenabilité faible
4. Les piliers du développement durable
PARTIE 2 : Le contexte de Madagascar en matière du développement durable
1. De l’émergence à la montée en puissance du développement durable à Madagascar
2. Contexte économique et environnemental
2.1 Performance économique : un constat désolant
2.2 Croissance démographique et déforestation à Madagascar
2.3 Dégradation des terres
2.4 Pollution
3. Les innovations institutionnelles sur la question du développement durable
3.1 La gestion communautaire des ressources naturelles
3.2 La valorisation de la biodiversité et des ressources
4. L’impact économique de la mise en oeuvre des éléments du programme environnementale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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