Métabolisme entéro-hépatique des lipoprotéines – La voie exogène

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Classification selon la densité

L’ultracentrifugation est la méthode de référence, qui permet d’isoler le spectre complet de lipoprotéines en fonction de leur densité hydratée respective. Ainsi, par cette technique, il est possible d’obtenir les lipoprotéines dans l’ordre suivant :
– les chylomicrons, qui sont les lipoprotéines les plus volumineuses et les moins denses
– les lipoprotéines de très faible densité les VLDL (Very low density lipoproteins)
– les lipoprotéines de densité intermédiaire les IDL (Intermediate density lipoproteins)
– les lipoprotéines de faible densité LDL (Low density lipoproteins)
– les lipoprotéines de haute densité HDL (High density lipoproteins) qui sont les particules les plus petites et les plus denses.

Classification selon la mobilité électrophorétique

L’électrophorèse en gel d’agarose permet de séparer les lipoprotéines en fonction de leur taille et de leur charge électrique. Cette différence de mobilité permet d’identifier dans l’ordre de mobilité décroissant : les -lipoprotéines (HDL), les pré-lipoprotéines (VLDL), et les -lipoprotéines (LDL), de façon similaire aux globulines  et . À noter que les précurseurs des particules HDL migrent également en position pré et portent de fait le nom de préHDL. Les chylomicrons, quant à eux, ne migrent pas sur gel d’agarose.

Métabolisme entéro-hépatique des lipoprotéines – La voie exogène

Formation des chylomicrons

La voie dite exogène fait référence à l’absorption des lipides alimentaires par l’intestin, leur sécrétion sous forme de chylomicrons, et la prise en charge de leurs résidus par le foie, ainsi que par certains tissus périphériques.
Après l’ingestion d’un repas contenant des lipides, ceux-ci sont digérés sous l’action de sels biliaires, d’enzymes pancréatiques, conduisant à la formation de micelles riches en triglycérides, acides gras, et cholestérol. Les acides gras libres et le cholestérol alimentaires sont absorbés au niveau de la membrane apicale des entérocytes et transportés jusqu’au réticulum endoplasmique où a lieu la synthèse des chylomicrons. Au sein du réticulum endoplasmique, les acides gras libres provenant de l’alimentation, ainsi que ceux issus de la lipogenèse de novo, sont utilisés pour la synthèse de triglycérides sous l’action d’enzymes spécialisées telles que la Monoacylglycérol AcylCoA acyltransférase (MGAT) et la Diacylglycérol : acylCoA acyltransférase (DGAT), tandis que le cholestérol libre est estérifié par l’Acyl-CoA cholestérol Acyl transférase (ACAT). Les triglycérides et le cholestérol estérifié ainsi formés sont ensuite transférés par la MTP (protéine microsomale de transfert de triglycéride) sur l’apoB48 lors de son entrée dans le réticulum endoplasmique. La lipoprotéine native formée poursuit sa maturation par translocation dans le réticulum endoplasmique, où elle fusionne avec des vésicules lipidiques contenant des triglycérides et du cholestérol estérifié, pour former une lipoprotéine mature qui va être sécrétée dans le cytosol.
Les chylomicrons ainsi formés transitent ensuite par l’appareil de Golgi pour rejoindre la membrane plasmique du pôle basolatéral, avec laquelle ils fusionnent pour être déversés dans la lymphe au niveau des vaisseaux chylifères. C’est au cours de ce transit vésiculaire que les chylomicrons acquièrent d’autres apolipoprotéines, telles que l’apoA-I et l’apoA-IV. Ils rejoignent ensuite la circulation générale au niveau de la veine sous-clavière gauche.

Catabolisme vasculaire

Au niveau de l’endothélium des capillaires sanguins de certains tissus (tissu adipeux, muscles squelettiques, coeur…), les chylomicrons se lient aux protéoglycanes sur lesquelles est fixée la Lipoprotéine lipase (LPL). Sous l’action de cette dernière, les triglycérides contenus dans les chylomicrons sont hydrolysés, générant des acides gras libres qui sont captés par les tissus périphériques pour le stockage ou la production d’énergie. De par leur rôle respectif d’activateur ou d’inhibiteur de la LPL, la proportion relative d’apoC-II et d’apoC-III à la surface des chylomicrons s’avère déterminante dans cette étape. Ces apoCs sont acquises par les chylomicrons par échange avec d’autres lipoprotéines, telles que les HDL. L’hydrolyse des triglycérides au sein des chylomicrons conduit à un appauvrissement en lipides du coeur des particules, les rendant ainsi particulièrement instables, et conduisant à la libération d’apoA-I et d’apoCs qui contribuent activement à la formation de particules HDL naissantes.

Catabolisme hépatique

Les résidus de chylomicrons ou « remnants », obtenus à la suite du catabolisme vasculaire sont appauvris en triglycérides et enrichis en cholestérol estérifié. Ils acquièrent de l’apoE en provenance des HDL, et rejoignent le foie, principalement par la veine porte où ils sont éliminés de la circulation sanguine. Les remnants de chylomicrons ayant une taille réduite en comparaison aux chylomicrons, ils peuvent pénétrer l’espace de Disse (espace situé entre les capillaires sanguins et les hépatocytes) au niveau des sinusoïdes hépatiques. La liaison des remnants de chylomicrons aux récepteurs présents à la surface des hépatocytes qui reconnaissent l’apoE, conduit à leur internalisation par endocytose et leur dégradation au sein des lysosomes.
L’apoB48 est capable de se fixer aux molécules de protéoglycanes, entrainant la séquestration des remnants de chylomicrons dans l’espace de Disse et leur hydrolyse par la lipase hépatique. Les lipides, principalement le cholestérol et les acides gras libres, sont ensuite utilisés par les hépatocytes, notamment pour la synthèse de VLDL, ou éliminés par la voie des acides biliaires.

Synthèse hépatique des lipoprotéines – La voie endogène

Formation des VLDL

Alors que la synthèse intestinale de chylomicrons s’opère principalement à la suite d’un repas, le foie, en revanche, est capable de synthétiser des lipoprotéines indépendamment d’un quelconque apport de lipides alimentaire. Les différentes étapes conduisant à la production hépatique de VLDL sont assez similaires à celles décrites précédemment dans les entérocytes, notamment concernant l’assemblage des lipides (triglycérides et cholestérol estérifié) avec l’apoB au sein du réticulum endoplasmique par la MTP. Le phénomène d’édition de l’apoB par l’APOBEC (Apolipoprotein B mRNA editing enzyme, catalytic polypeptide-like) ne s’exerçant que dans l’intestin, les VLDL produites par les hépatocytes du foie contiennent une protéine d’apoB non tronquée (ApoB100). Les acides gras utilisés pour la synthèse de triglycérides proviennent essentiellement des acides gras libres circulants, mais peuvent aussi être issus de la lipogenèse de novo qui s’opère dans le réticulum endoplasmique des hépatocytes. La maturation de la lipoprotéine native se poursuit ensuite du réticulum endoplasmique vers l’appareil de Golgi, pour atteindre la membrane plasmique. Les lipoprotéines ainsi sécrétées, les VLDL, sont constitués de triglycérides (50-55 %) d’une proportion importante de cholestérol (libre et estérifié, 20-25 %) de protéines (7-10 %) et contiennent l’apoB100, apoCs et apoE.

Formation des LDL et des IDL

Dans la circulation, les VLDL s’enrichissent en apoCs et apoE en provenance des HDL, et sont hydrolysées par la LPL de façon similaire aux chylomicrons, générant des remnants de VLDL, appelés IDL, de plus petite taille appauvris en triglycérides et enrichis en cholestérol estérifié. Cette étape d’hydrolyse s’accompagne d’une libération d’apoCs et d’apoE qui sont pris en charge par les HDL. L’hydrolyse des triglycérides résiduels par la lipase hépatique contribue à la déplétion des IDL en triglycérides et apoE, et conduit à la formation de plus petites lipoprotéines fortement enrichies en cholestérol (entre 45 et 58 %), les LDL.

Catabolisme des LDL et IDL

Dans leur grande majorité, les IDL et LDL synthétisées retournent au foie où elles sont éliminées de la circulation. Les LDL permettent surtout d’approvisionner les tissus extra-hépatiques périphériques en lipides, principalement en cholestérol, à travers leur reconnaissance par le R-LDL et leur internalisation par endocytose. En effet, les LDL ne se lient au R-LDL que par l’intermédiaire de leur molécule d’apoB100, car celles-ci étant appauvries en apoE, elles ne peuvent pas interagir avec le LRP (protéine apparentée au récepteur aux LDL). Au sein des tissus périphériques, les vésicules d’endocytose fusionnent avec les endosomes, puis les lysosomes, pour atteindre le réticulum endoplasmique. Au cours de ce transit vésiculaire, le cholestérol estérifié est hydrolysé pour générer du cholestérol libre, lequel s’incorpore dans les différentes membranes de la cellule, principalement au niveau de la membrane plasmique. Le cholestérol libre en excès pouvant être toxique pour la cellule, il est estérifié par l’enzyme ACAT au sein du réticulum endoplasmique, et stocké sous forme de gouttelettes cytosoliques. Le cholestérol estérifié peut être de nouveau mobilisé sous l’action de la CEH (cholestérol ester hydrolase) qui convertit le cholestérol sous sa forme de stockage (cholestérol estérifié) en cholestérol libre.

La voie de retour au foie – Le transport inverse du cholestérol

Les tissus extra-hépatiques n’étant pas capables de dégrader le cholestérol intracellulaire en excès, un mécanisme de retour du cholestérol au foie existe afin de limiter l’accumulation de ce lipide au sein de la cellule. Ce mécanisme, appelé transport inverse du cholestérol, fait intervenir les lipoprotéines HDL, qui sont les accepteurs de cholestérol préférentiels dans l’organisme. Ce rôle des HDL dans le retour du cholestérol excédentaire des tissus périphériques (notamment paroi vasculaire) vers le foie explique au moins pour partie leurs propriétés anti-athérogènes

Formation des HDL naissantes

Les HDL natives, ou HDL discoïdales, ou pré HDL sont les accepteurs initiaux du cholestérol cellulaire. Ce sont des lipoprotéines rudimentaires constituées d’une molécule d’apolipoprotéine AI et de quelques molécules de phospholipides, métaboliquement très actives et rapidement renouvelables. Ils résultent soit d’une sécrétion directe par certains types cellulaires, soit d’un processus de remodelage intravasculaire des HDL. Les pré HDL peuvent être produites directement par les hépatocytes et les entérocytes ou provenir du catabolisme des chylomicrons.

Efflux du cholestérol cellulaire : première étape du RCT

La première étape du transport reverse du cholestérol met en jeu le transfert (ou efflux) de cholestérol non estérifié de la membrane plasmique des cellules périphériques vers les accepteurs pré- HDL extracellulaires.
Les HDL naissantes interagissent avec des transporteurs et récepteurs membranaires, principalement les transporteurs ABCA1 (ATP-binding cassette-type A1) et dans une moindre mesure les transporteurs ABCG1 (ATP-binding cassette-type G1), ainsi que le récepteur scavenger de classe B membre 1 (SR-BI).
Le transfert vers les pré  HDL acceptrices, fournit ainsi aux HDL en cours de maturation non seulement du cholestérol (futur constituant du coeur) mais également des constituants de surface.

Formation des HDL matures

Elle débute la deuxième phase du transport reverse du cholestérol qui se déroule dans le compartiment intravasculaire et fait intervenir la LCAT (Lécithine Cholestérol Acyl Transférase). Cette enzyme interagit avec les HDL, au niveau desquelles elle trouve son cofacteur naturel, l’apoA-I et catalyse l’estérification du cholestérol libre. Les molécules de cholestérol estérifié, migrent de la surface vers le coeur hydrophobe de la lipoprotéine. Alors que les HDL naissantes sont les accepteurs préférentiels de cholestérol pour ABCA1, les HDL matures, quant à elles, interagissent préférentiellement avec ABCG1 et SR-BI. Au cours de leur transit dans le compartiment vasculaire, les HDL poursuivent leur acquisition de cholestérol et de phospholipides en provenance des tissus périphériques, entrainant un enrichissement en cholestérol estérifié, et une augmentation de leur taille.

Remodelage des HDL

Les esters de cholestérol ne demeurent pas associés aux HDL. Ils sont en effet transférés aux lipoprotéines plus légères en échange de triglycérides à travers une réaction catalysée par la protéine de transfert des esters de cholestérol (CETP). En effet, lors du remodelage intravasculaire des HDL, la CETP réalise le transfert de cholestérol estérifié en échange de celui de triglycérides entre les HDL et les VLDL et LDL. Cet hétéro-échange conduit à un enrichissement du coeur des HDL en triglycérides au dépend du cholestérol estérifié, qui sont ensuite hydrolysés par la lipase hépatique. Par ce mécanisme, la CETP contribue au recyclage des HDL en favorisant la formation de HDL de plus petites tailles avides de cholestérol cellulaire. Le cholestérol estérifié des HDL ainsi transféré sur les VLDL et les LDL par la CETP retourne également au foie.

Clairance des HDL et élimination du cholestérol

L’étape finale du transport inverse du cholestérol s’effectue lorsque le cholestérol estérifié contenu dans le coeur hydrophobe des HDL est internalisé par les hépatocytes du foie par le récepteur SR-BI. Ce captage sélectif de cholestérol estérifié permet le recyclage des HDL, en régénérant de petites particules appauvries en cholestérol estérifié qui peuvent de nouveau accepter le cholestérol des tissus périphériques. Le cholestérol retourné au foie est ensuite éliminé au niveau des canalicules biliaires, sous forme de cholestérol biliaire, ou d’acides biliaires dont la production est sous le contrôle de la cholestérol 7-alpha hydroxylase (CYP7A).

Dosage du HDL‐Cholestérol

L’HDL‐cholestérol est principalement mesuré dans le sérum ou plasma après précipitation des lipoprotéines contenant l’ApoB-100 (VLDL, IDL, LDL et Lpa). En effet, on admet que chez un patient normal, un tiers du cholestérol total est constitué par le HDL et que les deux autres tiers sont le LDL. Ces deux fractions du cholestérol sont les plus importantes dans la détermination des dyslipidémies. Dès lors, l’HDL‐C est mesuré dans le surnageant après précipitation par la méthode décrite pour le cholestérol total.

Détermination du LDL‐Cholestérol

Le cholestérol total correspond à la somme du cholestérol des chylomicrons, VLDL, IDL, LDL, Lp(a) et HDL. Comme décrit dans le paragraphe précédent, la quasi-totalité du cholestérol est répartie entre les LDL et les HDL.
Les VLDL apportent également une contribution non négligeable. Dès lors le LDL-C a longtemps été calculé par la formule de Friedewald, dans laquelle la concentration en VLDL-C peut être estimée comme le cinquième de celle des TG (pour des concentrations en g/L). Ce qui donne l’équation suivante pour le calcul du LDL-C: ??? ???????é???=???????é??? ?????−(???+???) Lorsque la triglycéridémie est supérieure à 3,4 g/L, il n’est plus recommandé d’utiliser cette équation car l’erreur devient trop importante. Des méthodes de dosage directes du LDL‐C ont alors vu le jour. Certaines utilisent des anticorps précipitant les autres particules que les LDL en jouant sur le fait que seules ces dernières contiennent uniquement l’ApoB-100 alors que les autres lipoprotéines contiennent d’autres protéines à leur surface. D’autres méthodes utilisent un détergent en présence de Mg2+ et parfois d’un dérivé glucidique pour que les enzymes utilisées (cholestérol estérase et oxydase) deviennent spécifiques au cholestérol contenu dans les LDL.

exploitation statistique

L’enregistrement de nos données ainsi que l’exploitation des résultats ont été effectués avec le logiciel Excel 2013 et XLSTAT 2019.
Les analyses statistiques descriptives étaient la moyenne, l’écart-type, le taux de variation calculé par la formule [??????]−[?é???][?é???] ×100 .
La droite de régression linéaire et le diagramme des différences ont été représentés.
La comparaison des moyennes était faite avec le test de student et une valeur de p < 0,05 a été considérée comme différence statistiquement significative.

Les méthodes de comparaison utilisées

Le diagramme de dispersion [8]

C’est la technique la mieux adaptée pour définir la relation statistique liant les résultats de la technique A avec ceux de la technique B. La relation qui traduit le lien entre les deux techniques peut être déterminée par la droite de régression linéaire non paramétrique de la méthode B versus méthode A. Il convient aussi de définir la pente, l’ordonnée à l’origine et les intervalles de confiance 95 %.

Le diagramme des différences de Bland et Altman [24]

Le diagramme de Bland et Altman permet une représentation graphique des données. L’ordonnée (axe Y) représente la différence entre les valeurs de la méthode de référence et la méthode testée. L’abscisse (axe X) représente la moyenne de ces deux valeurs. Ainsi, graphiquement, toutes les mesures d’un échantillon sont reproduites sur ce graphique, auquel on ajoute une droite représentant le biais (y = biais absolu) et deux droites pointillées représentant les limites de concordance (y = biais absolu ± 1,96 × écart-type).
En regardant le graphique, les informations nécessaires et précédemment décrites sont visibles :
– le biais absolu est représenté, et on évaluera donc la justesse de l’analyse ;
– la dispersion est représentée par l’écart entre les deux droites de limites de concordance. Si celles-ci sont proches, la précision est bonne. Si elles sont éloignées, elle l’est moins ;
– la répartition des valeurs en outre principalement dans l’intervalle de concordance confirme la normalité de la loi suivie ;
– les valeurs extrêmes sont facilement vues ;
– enfin, la tendance pour des moyennes plus fortes peut donner une information sur les « zones » dans lesquelles la précision est meilleure. Les mesures peuvent être très justes pour des valeurs basses, et se disperser pour des valeurs plus élevées.

Evaluation de la corrélation et de la concordance pour le HDL-cholestérol

La réalisation d’une régression linéaire évaluant l’évolution des concentrations du HDL-cholestérol sur tube hépariné en fonction de celles obtenues sur tube sec nous a donné une droite dont l’équation est y ꞊1,0719x – 0,0652 et un coefficient de corrélation R = 0,95. (Figure 9)
Sur le diagramme des différences, le biais était estimé à 0,02 et les limites de concordance à IC (95%) =] -0,123 ; 0,163[. Les limites de l’intervalle de confiance étaient proches et il apparaît visuellement que la différence entre deux mesures pour chaque point (la distance par rapport à l’axe y = 0) était faible.

Evaluation de la corrélation et de la concordance pour le LDL-cholestérol

L’évaluation de la corrélation par le diagramme de dispersion a permis d’obtenir une droite dont l’équation est y = 0.9358x + 0,071. Le coefficient de corrélation observé sur les 30 échantillons était de R = 0,94 (figure 13).
Au niveau du diagramme des différences le biais était estimé à 0,177 pour des limites d’agrément compris entre -0,149 et 0,504. Les mesures diffèrent largement, et l’intervalle entre les limites de concordance à 95 % était considérable (figure 14).

Discussion

La réalisation d’un bilan lipidique (exploration d’une anomalie lipidique : EAL) est nécessaire lors de l’évaluation initiale du risque cardio-vasculaire, pour disposer d’une appréciation du niveau de risque individuel et lors du suivi pour estimer l’efficacité du traitement. Il permet également de s’assurer de l’observance, de motiver les patients à propos des règles hygiéno-diététiques et guider l’intensification éventuelle du traitement [9]. L’EAL doit être réalisée chez un sujet à jeun depuis 12 heures et dans du sérum. Certaines études ont montré que le prélèvement sur tube contenant un anticoagulant pouvait abaisser la cholestérolémie et qu’en revanche la concentration du HDL-cholestérol n’était pas modifiée [24, 23].
Nous avons réalisé cette étude afin de comparer les valeurs obtenues au niveau sérique et plasmatique des 4 paramètres du bilan lipidique et d’étudier la corrélation ainsi que la concordance entre les deux méthodes.
La comparaison des différences de moyennes des paramètres du bilan lipidique sur tube sec et sur tube hépariné a montré des différences significatives pour le taux de cholestérol total, les triglycérides et pour le LDL-cholestérol. Par contre pour le HDL-cholestérol, aucune différence significative n’a été retrouvée.
Pour le cholestérol total le coefficient de corrélation R étant égal à 0,95 nous permet de dire qu’il existe un lien statistique linéaire très fort entre la concentration de cholestérol total sérique et la concentration de cholestérol total plasmatique. Plus la concentration sur tube sec augmente plus la concentration sur tube hépariné augmente.
Au niveau du diagramme des différences, les échantillons se trouvant dans l’intervalle de confiance à 95% sont commutables ; ceux étant hors de ce même intervalle sont considérés comme ayant des effets matrice tels qu’ils ne sont pas commutables [19]. Le biais était négligeable, les différences entre les mesures n’étaient pas moindres et les intervalles de confiance n’étaient pas rapprochées ce qui permettait de juger visuellement de l’imprécision de la méthode testée [15]. Cependant il y avait une sous-estimation moyenne de la concentration plasmatique par rapport à la concentration sérique de 7% contrairement à une étude de Sachetto et al [23] où la sous-estimation pour le plasma hépariné était moindre (3%).
S’agissant du HDL-cholestérol, le coefficient de corrélation est grand confirmant la force du lien statistique entre les deux concentrations. Le biais est quasi nul et pour que la nouvelle méthode soit fiable, le biais doit être le plus petit possible [15]. Les limites de concordance à 95 % sont très proches. Ainsi, il apparaît visuellement que la différence entre les deux mesures pour la majorité des points est très faible. Par ailleurs on note une sous-estimation moyenne de 4% pour l’héparine, phénomène non retrouvé par Sachetto et al [23].
Pour les triglycérides, il existe une corrélation correcte entre les concentrations plasmatique et sérique. Sur le diagramme de Bland et Altman, les faibles différences de mesure ainsi le large intervalle de confiance ne permettait pas de juger de la fiabilité de la méthode. De même il y’avait l’existence d’un pourcentage de variation de -8%, cette sous-estimation étant aussi retrouvée dans les autres études [24, 23].
Quant au LDL-cholestérol, son biais était quasi nul, mais il existait une grande dispersion. Même si la moyenne des différences était proche de zéro, les mesures différaient largement, et l’intervalle entre les limites de concordance à 95% était très large. La méthode testée n’est pas fiable, malgré son excellent biais. De même la sous-estimation observée sur les autres paramètres a entrainé des répercussions sur le calcul du LDL par la formule de Friedewald. Une sous-estimation moyenne de plus de 4% serait très pénalisante pour le calcul et l’interprétation du cholestérol-LDL dans le suivi thérapeutique des patients ayant une prescription de statines [24].
La corrélation a été évaluée pour chaque paramètre. Nous avons trouvé des droites dont les pentes étaient certes différentes mais dont les ordonnées à l’origine bien qu’étant différente en valeur absolue étaient proche de zéro. Ceci montre une linéarité de la fonction et cette assertion était renforcée par le coefficient de corrélation positive et proche de 1 et qui permettait de juger de la force du lien statistique entre les deux méthodes.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES LIPOPROTEINES
I. DEFINITION
II. CLASSIFICATION
II.1. Classification selon la densité
II.2. Classification selon la mobilité électrophorétique
III. METABOLISME DES LIPOPROTEINES
III.1. Métabolisme entéro-hépatique des lipoprotéines – La voie exogène
III.1.1. Formation des chylomicrons
III.1.2. Catabolisme vasculaire
III.1.3. Catabolisme hépatique
III.2. Synthèse hépatique des lipoprotéines – La voie endogène
III.2.1. Formation des VLDL
III.2.2. Formation des LDL et des IDL
III.2.3. Catabolisme des LDL et IDL
III.3. La voie de retour au foie – Le transport inverse du cholestérol
III.3.1. Formation des HDL naissantes
III.3.2. Efflux du cholestérol cellulaire : première étape du RCT
III.3.3. Formation des HDL matures
III.3.4. Remodelage des HDL
III.3.5. Clairance des HDL et élimination du cholestérol
IV. METHODES DE DOSAGE
IV.1. Prélèvement
IV.2. Aspect du sérum
IV.3. Dosage du cholestérol total
IV.4. Dosage des triglycérides
IV.5. Dosage du HDL‐Cholestérol
IV.6. Détermination du LDL‐Cholestérol
DEUXIEME PARTIE
I. PATIENTS ET METHODES
I.1. Cadre d’étude
I.2. Type et période d’étude
I.3. Population d’étude :
I.4. Echantillonnage
I.5. Méthodes de dosage
I.5.1. Appareillage
I.5.2. Dosage du cholestérol total
I.5.3. Dosage des triglycérides
I.5.4. Dosage de l’HDL-Cholestérol
I.5.5. Calcul du LDL-Cholestérol
I.6. Exploitation statistique
I.7. Les méthodes de comparaison utilisées
I.7.1. Le diagramme de dispersion
I.7.2. Le diagramme des différences de Bland et Altman
II. RESULTATS
II.1. Evaluation des valeurs moyennes des paramètres du bilan lipidique
II.2. Evaluation de la corrélation et de la concordance pour le cholestérol total
II.3. Evaluation de la corrélation et de la concordance pour le HDL-cholestérol
II.4. Evaluation de la corrélation et de la concordance pour les triglycérides
II.5. Evaluation de la corrélation et de la concordance pour le LDL-cholestérol
II.6. Le taux de variation
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES

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