SENSIBILITE DENTINAIRE APRES BLANCHIMENT DENTAIRE

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Indications et contre-indications

Avant d’entreprendre une thérapeutique de blanchiment dentaire, il est capital de déterminer avec précision l’étiologie de la dyschromie car elle oriente le choix du traitement et influence le pronostic(25).
Une dyschromie dentaire est une modification de la couleur normale d’une dent isolée, cliniquement visible, due à des dépôts de surface, à l’incorporation de colorants au sein même de la dent ou à des modifications de structure des tissus dentaires(8).
Elle peut être soit d’origine extrinsèque soit d’origine intrinsèque.
Les dyschromies extrinsèques dépendent essentiellement des habitudes alimentaires de chaque individu. Ces colorations disparaissent après un simple détartrage ou polissage mais récidivent, à moins d’un changement des habitudes. (45). Il faut également tenir compte des possibilités d’infiltration au niveau des puits, sillons, fissures et micro-fêlures de l’émail (25).
Les dyschromies intrinsèques, quant à elles, sont dues au passage et à la transformation des pigments dans les tubules dentinaires. Elles sont de trois ordres :
– physiologiques, liées à l’hérédité ou au vieillissement ;
– pathologiques, qu’on rencontre lors de maladies systémiques (ictères, érythroblastose fœtale), de perturbations génétiques (dentinogenèse et amélogenèse imparfaites) et d’anomalies acquises permanentes (tétracycline, fluorose) (figure 1 et 2) ou en cas d’atteintes pulpaires (nécrose, hémorragie post-traumatique) et de caries ;
– iatrogènes qui peuvent apparaître suite à un traitement endodontique incomplèt (ouverture insuffisante de la chambre pulpaire), d’une hémostase mal contrôlée ou de l’emploi de certains biomatériaux à fort potentiel de diffusion et de coloration (sel d’argent, solution iodée, anhydride arsénieux, pâte d’obturation à base d’iodoforme, de phénols, de résorcine…) (25).

Indications

Il s’agit :
* des colorations génétiques/congénitales se manifestant par des dents jaunes, grises
* des colorations dues au vieillissement. Ce type de coloration est l’indication idéale, donnant les meilleurs résultats ;
* des colorations post-traumatiques, avec conservation de la vitalité pulpaire ;
* des colorations médicamenteuses par tétracycline, notamment celles de classe I et II d’après la classification de Jordan et Boksman ; (88)
* des colorations dues à une fluorose légère et sans altération grave de la structure ;
* du saturnisme qui est une maladie due à une intoxication aiguë ou chronique par le plomb ;
* de l’amélioration de la teinte soit :
 avant une restauration esthétique, par résine composite, ou par des réalisations prothétiques par facettes ou coiffes céramiques ;
 lors de décalage colorimétrique entre les dents porteuses de prothèse et les dents naturelles colorées par le temps (117, 105).

Contres indications

Absolues
Dans certains cas, afin d’éviter les complications ou les effets indésirables post-traitement, l’éclaircissement dentaire est considéré comme une contre-indication absolue, notamment :
*dans le cas de dents présentant d’importantes altérations tissulaires où l’usure amélaire occlusale découvre des ilots dentinaires ou dont l’émail présente des craquelures, des fractures ou des fêlures profondes ;
*dans le cas de dents avec des restaurations étendues ; *lors d’un traitement orthodontique ;
*lors des dyschromies par les sels métalliques, car l’argent présent dans l’amalgame, au moment de son oxydation, risque d’entrainer une coloration grise de la dent,
*dans le cas d’hypersensibilités dentinaires initiales ; *le manque de coopération ;
*les patients jeunes âgés de moins de 14 ans ; (44, 52, 105, 74)
*chez les grands fumeurs (27).
Relatives
D’autres situations sont considérées comme des contre-indications relatives telles que dans le cas de :
*la femme enceinte et allaitant,
*les microfissures,
*les parodontopathies,
*les sensibilités connues aux principes actifs, *les reconstitutions non hermétiques,
*les dents antérieures porteuses de restaurations importantes (44, 68).

Moyens : Agents de blanchiment

L’agent de blanchiment se présente sous forme de gel et à différentes concentrations suivant le cas et l’effet recherché. Les produits les plus souvent utilisés sont à base de peroxyde d’hydrogène ou de peroxyde de carbamide.

Types d’agents de blanchiment

Peroxyde d’hydrogène

Le principe actif pour ces blanchiments est en réalité de l’eau oxygénée ou peroxyde d’hydrogène de formule H2O2.
En 1891 le Dr Harlan proposa d’utiliser le peroxyde d’hydrogène comme agent éclaircissant pour les dents (25). Il existe commercialement en concentrations variant de 3% à 35%. La concentration est exprimée en litre ou en volume : 1L d’ H202 à 3% ou à l0 volumes libère l0 L d’oxygène, 13L d’H2O2 à 35% libèrent 130 L d’oxygène.
La réaction de photodissociation dégageant de l‘oxygène naissant est provoquée par la lumière, ou une augmentation de température ou certains activateurs chimiques. A un pH acide, le peroxyde d’hydrogène produit en grande quantité des radicaux libres (O-), mais ceux-ci ont un très faible pouvoir oxydant. 2 H2O2 2H2O + 2O Action lumière ou chaleur 50° -70°
Une deuxième réaction, la dissociation anionique, est réalisée à un pH rendu plus basique et en présence d’activateurs chimiques tels que le perborate et le persulfate. Elle donne des ions perhydrols HO2- qui ont un pouvoir oxydant nettement plus élevé.
H202 HO2- + H+ Avec pH basique ou persulfate ou perborate
Une combinaison de ces deux réactions peut se produire dans certaines conditions.
Le peroxyde d‘hydrogène décomposé traverse facilement la trame organique de l’émail et de la dentine grâce à son faible poids moléculaire. Les radicaux libres ayant un nombre impair d’électrons, sont très instables et électrophiles. Ils vont pouvoir se combiner aux molécules organiques qui sont source des colorations, acquérant ainsi une stabilité et générant de proche en proche d’autres radicaux interactifs. Ce phénomène conduit à l’atténuation de la teinte saturée, assurant ainsi le phénomène d’éclaircissement attendu (25, 1, 74).

Peroxyde de carbamide

Le peroxyde d’hydrogène stabilisé dans une solution de glycérine et couplé à l’urée CH4N20, forme un composé appelé peroxyde de carbamide. Peroxyde de carbamide Activation Peroxyde d’urée + peroxyde d’hydrogène n HO-2+ nH+.
Du fait que le principe actif est réellement dégagé au contact de la dent au moment du mélange, la conservation est alors plus facile, la manipulation est plus simple et moins dangereuse et le produit est moins agressif vis-à-vis des tissus mous.
– 10% de peroxyde de carbamide, correspond à une concentration de 3% d’eau oxygénée.
– 35% de peroxyde de carbamide, correspond à une concentration de 10% d’eau oxygénée.
Le peroxyde de carbamide se présente en gel, solution à pH autour de 6,5 souvent à base de trolamine pour lui assurer une bonne stabilité. Il contient souvent un autre agent, le carbopol, agent acide qui augmente la viscosité et retarde la décomposition du peroxyde d’hydrogène qui se produit au contact de la salive ou d’un milieu humide. Les concentrations de 10%, 15 % et 20 % sont utilisées en ambulatoire, alors que celles à 35 % sont exclusivement réservées à une utilisation au fauteuil.
Le peroxyde de carbamide se décompose en peroxyde d’hydrogène et en urée après son activation. Une fois que la solution entre en contact avec l’humidité, le peroxyde d’hydrogène continue alors à se décomposer en plus petites molécules constitutives, alors que l‘urée continue à se décomposer en CO2 et ammoniaque. Du fait que l’ammoniaque est une base forte, elle offre alors un environnement élevé de pH qui est plus favorable pour éclaircir.
Le résultat de l’action du peroxyde de carbamide ou du peroxyde d’hydrogène sur les pigments organiques est le même, seul le mécanisme de décomposition du peroxyde diffère (43, 107).

Adjuvants

Urée

Elle est naturellement produite par le corps, dans les glandes salivaires et dans le fluide gingival. L’urée présente dans le kit de blanchiment permet de stabiliser le peroxyde d’hydrogène, élève le pH de la solution et accroît l’effet anti cariogène, la stimulation salivaire et les propriétés cicatrisantes (54).

Agents épaississants

Ils sont représentés par le carbopol, qui est un acide polyacrylique, ainsi que la trolamine. Les solutions contenant le carbopol libèrent l’oxygène lentement, tandis que celles qui en sont dépourvues ont une libération plus rapide. Cet agent accroît la viscosité du matériau d’éclaircissement, empêche la salive de briser le peroxyde d’hydrogène donnant ainsi des résultats plus efficaces selon Haywood. Il permet également une meilleure rétention de la gouttière, maintient plus longtemps le gel au contact des structures dentaires et retarde l’effervescence en réduisant ou retardant le taux de libération d’oxygène (54).

Glycérine

Le peroxyde de carbamide est formulé avec une base de glycérine qui améliore la viscosité du matériau et facilite sa manipulation. Toutefois, cela peut déshydrater la dent et la rendre moins translucide. L’effet déshydratant et l’ingestion de la glycérine peut être responsable de mal de gorge considéré comme effet indésirable chez certains patients (54).

Agents stabilisants

L’acide citrique, l’acide phosphorique ou citroxaine, augmentent la durée d’utilisation des produits d’éclaircissement, et séquestrent les métaux de transition comme le fer, le cuivre et le magnésium qui accélèrent la rupture du peroxyde d’hydrogène (54).

Modes d’action

L’éclaircissement des dents résulte d’une réaction d’oxydo-réduction. Cette réaction libère des radicaux libres d’oxygène qui vont diffuser à travers les tissus durs de la dent (émail) afin d’agir sur les molécules organiques, essentiellement dentinaires, pour dissocier les pigments foncés et les rendre ainsi plus clairs.
L’étude de Kawamoto en 2003 a montré que la dentine inter et péri-tubulaire était dissoute par l’action du peroxyde d’hydrogène à concentration élevée alors que l’hydroxyapatite n’était pas influencée par son action (68). Dans cette même étude, ces auteurs ont montré que les radicaux hydroxyles OH- augmentaient avec la concentration du peroxyde d’hydrogène et que parmi les acides aminés qui composent la matrice organique de la dentine, la proline est complètement dégradée, l’alanine l’est partiellement et que la glycine ne subit aucune modification par action du peroxyde d’hydrogène. Ces résultats suggèrent que l’action du peroxyde n’affecte pas l’émail de la dent et que c’est le groupement OH qui joue le principal rôle dans l’action éclaircissante du peroxyde d’hydrogène (21, 1, 107).

Toxicité

Les agents de blanchiment au peroxyde de carbamide, utilisés à domicile, ne touchent pas uniquement les dents. Ils entrent en contact avec les tissus mous intra-buccaux, et le patient en avale inévitablement de petites quantités. Ce produit doit être manipulé avec une extrême prudence afin de ne pas causer de lésion au niveau de la peau et des muqueuses, car à partir de 3%, le produit devient caustique.
L’arrivée sur le marché des systèmes à domicile soulève donc certaines questions quant aux risques d’effets secondaires à long terme que le peroxyde peut comporter pour les tissus mous ou la santé en général.
Le peroxyde d’hydrogène est un oxydant et, à ce titre, a été associé aux effets indésirables suivants : carcinogenèse, génotoxicité, cytotoxicité, vieillissement et lésions pulmonaires (115). Quoi qu’il en soit, le corps humain est capable de métaboliser efficacement le peroxyde d’hydrogène, aux échelons extracellulaires et intracellulaires grâce aux composants de la salive ainsi que par divers autres mécanismes de défense. Il faudrait diriger des études in vivo rigoureuses pour évaluer les véritables effets de l’actuelle méthode à domicile sur l’organisme. Des études chez l’animal et des études in vitro (54, 79) ont associé l’exposition au peroxyde de carbamide ou au peroxyde d’hydrogène à des effets indésirables importants, qui étaient généralisés ou intéressaient plus particulièrement les tissus mous. Par exemple, une toxicité aiguë a été constatée chez le rat après l’ingestion de peroxyde de carbamide (120). Ces études portent à croire que l’ingestion d’une quantité très importante de peroxyde de carbamide pourrait être nocive pour l’homme. Cependant, selon les estimations, les quantités totales de peroxyde de carbamide à 10% qu’ingérerait une personne au cours d’un traitement courant ne donnent pas d’effet indésirable observable (110).
Selon des études sur l’ingestion de peroxyde d’hydrogène, des concentrations de 0,1% et de 0,4% auraient tendance à accroître l’incidence de carcinomes duodénaux chez la souris et des concentrations de 1,5% auraient accru la cancérogénicité d’une substance cancérogène dans le duodénum et le jéjunum du rat (38, 120). L’application topique de concentrations de 3% à 30% de peroxyde d’hydrogène en association avec une substance cancérogène aurait augmenté l’incidence de carcinomes dans la muqueuse de la joue du hamster (63). Cependant, d’après Marshall et coll., de faibles concentrations (0,75% à 3%) de peroxyde d’hydrogène retardent en réalité l’apparition d’une tumeur, et réduit également le degré ou l’incidence, dans la muqueuse de la joue du hamster (62). Après avoir passé en revue les études susmentionnées et d’autres études, Li a conclu que les preuves semblent indiquer que les produits de blanchiment à domicile à base de peroxyde sont sûrs lorsqu’ils sont utilisés selon le mode d’emploi (70).

Méthodes

D’une façon générale, on distingue les techniques immédiates au fauteuil, et celles ambulatoires (1).

Techniques au fauteuil

L’éclaircissement de la ou des dents concernées est réalisé en une ou plusieurs séances au cabinet. (Figure 3 et 4)

Technique immédiate

Principe

La technique utilisée au fauteuil ou «in office bleaching » consiste en l’application de peroxyde d’hydrogène ou de peroxyde de carbamide directement sur les dents vitales après protection des tissus gingivaux. La pénétration de ces peroxydes à forte concentration entraine un éclaircissement immédiat (1).

Avantages

* La procédure prend moins de temps par rapport au blanchiment ambulatoire.
* Les résultats de blanchiment sont presque immédiats.
* Dans la technique combinée, après le blanchiment immédiat, le patient est motivé pour poursuivre le blanchiment ambulatoire (53).

Inconvénients

* Le traitement coute cher.
* Les résultats sont imprédictibles.
* La déshydratation des dents au cours de la procédure de blanchiment immédiat peut causer plusieurs problèmes dont l’évaluation de la teinte réelle des dents.
* Les produits utilisés sont caustiques ; les tissus doivent être protégés.
* La récidive est plus rapide qu’en ambulatoire (53).

Technique combinée

Pour combiner les avantages des techniques immédiates (rapidité, effet immédiat) sans en avoir les inconvénients (élévation de température, risque important de sensibilité) et ceux des techniques ambulatoires (simplicité de mise en œuvre, utilisation d’agents éclaircissants moins concentrés), une combinaison des deux techniques a été proposée. Il s’agit de commencer le traitement de blanchiment par une séance au fauteuil en utilisant des agents concentrés puis le patient poursuit son traitement en technique ambulatoire avec des agents moins concentrés. Le bénéfice pour le patient est une réduction du temps de traitement, une motivation par l’observation immédiate de la modification de la teinte des dents (1).

Technique d’éclaircissement par micro-abrasion

Principe

Cette technique vise à éliminer les colorations d’origine extrinsèque ou intrinsèque limitées aux couches superficielles de l’émail. Elle implique l’utilisation d’acide chlorhydrique et de ponce. Ces deux produits sont mélangés sous forme d’une pâte qui est appliquée sur la surface des dents à traiter. Par un phénomène mixte d’abrasion et d’érosion, le produit va agir sur les dents en enlevant une épaisseur d’émail allant de 45,5 à 100 µm. Cette épaisseur dépend du protocole utilisé.
C’est une technique atraumatique limitée à l’émail dentaire, qui ne nécessite pas d’anesthésie et qui est d’exécution rapide (93, 69, 20, 75).
L’abrasion des prismes d’émail combinée avec l’érosion par l’acide engendre l’apparition d’une couche libre, compacte et dense sur la surface de l’émail. Cette couche réfléchit et réfracte la lumière, conduisant à la modification des propriétés optiques de l’émail, ce qui amène à croire qu’elle cache les taches sous-jacentes (75).
Elle est préférée lorsque le changement général de la couleur des dents n’est pas nécessaire, mais plutôt la décoloration isolée de la surface d’une dent. Cependant, parfois la dent apparait plus jaune ou plus foncée.
Le blanchiment peut suivre la micro-abrasion pour améliorer la couleur de la dent. Les meilleurs résultats sont obtenus en combinant les deux techniques(53).

Avantages

– C’est une technique facile à réaliser.
– Elle est peu couteuse.
– Les résultats sont permanents (53).
– Cette technique inhibe la colonisation de la surface dentaire par les Streptococcus mutans (41).

Inconvénients

– La technique de micro-abrasion supprime l’émail.
– Les composés d’acide chlorhydrique sont caustiques.
– Elle exige la protection du patient, du praticien et de l’assistant. Toutefois, des tests ont montré qu’une exposition allant jusqu’à l5 secondes aux composés de micro-abrasion n’entraine pas de dommages observables des tissus mous (54, 41).

Protocole opératoire

L’isolation à l’aide d’une digue en caoutchouc s’avère nécessaire. L’utilisation de crampon n’est généralement pas indispensable pour maintenir la digue. Un cadre à digue métallique est utilisé à l’endroit (pour les dents mandibulaires) ou à l’envers (pour les dents maxillaires) pour « tirer » la digue en direction gingivale. Des ligatures avec du fil de soie dentaire peuvent être réalisées pour mieux immobiliser la digue et exposer une plus grande surface coronaire (20).
Le praticien et l’assistante devront obligatoirement porter un masque, des lunettes de protection et des gants pour se protéger du produit. Le patient est également équipé de lunettes et d’un champ sur sa poitrine (69).
Un mélange de bicarbonate de sodium et d’eau est placé sur la digue derrière les dents afin de protéger le patient contre les débordements.
L’acide chlorhydrique à 18% est mélangé avec la ponce et est appliqué en petite quantité soit avec une cupule en caoutchouc en rotation lente, de l’ordre de 500 tours par minute pendant 5 secondes, ou à l’aide d’un bâtonnet de bois pour étaler le mélange sur la surface dentaire. Ensuite la dent est rincée pendant 5 secondes tout en approchant une grande aspiration pour éviter les projections. Toute éclaboussure témoigne d’une vitesse exagérée et doit être évitée. La pression doit être constante afin de frotter réellement la pâte sur les surfaces amélaires. L’application est renouvelée jusqu’à ce que la coloration se réduise, avec un maximum de dix applications de 5 secondes par dent.
Enfin des gouttes de fluorures sont appliquées pendant 3 minutes sur les dents, et la digue est déposée. Un gel de bicarbonate de soude est appliqué afin de neutraliser l’acide résiduel.

Complications

Effets sur le parodonte

La plupart des techniques d’éclaircissement, lorsqu’elles sont correctement mises en œuvre, évitent tout contact entre l’agent de blanchiment et les tissus autres que l’émail et la dentine. Contrairement aux techniques de blanchiment au fauteuil qui incluent dans leur protocole la protection des tissus mous, les méthodes ambulatoires peuvent déclencher :
une irritation associée ou non à des ulcérations ;
une modification de la texture gingivale et un blanchiment ; de légères sensibilités ou douleurs.
Ces manifestations sont à caractère transitoire et sont plus liées dans la plupart des cas au port d`une gouttière inadaptée qu`au produit de blanchiment lui-même.
Il faut noter cependant que la salive et ses composants jouent un rôle modulateur dans la toxicité des agents de blanchiment sur les fibroblastes de la gencive humaine. D’un autre coté, les produits à base de peroxyde de carbamide sont utilisés comme liquides de rinçage en parodontie et peuvent de ce fait, réduire la plaque et la gingivite (80, 99).
Le cément quant à lui, n’est pas, à proprement parler, un tissu directement exposé lors des traitements de blanchiment. Son exposition indirecte ou accidentelle ne peut toutefois être exclue, mais n’induirait pas d’altération de ce dernier (80).

Effets sur l’émail

Une des questions fréquemment posées sur l’effet des agents de blanchiment porte sur les modifications morphologiques de l’émail. Dans des études in vitro (81), les auteurs observent et quantifient la perte de substance minérale suite à une exposition de 6h à du peroxyde de carbamide à 10%. Ces mêmes auteurs relativisent toutefois ce résultat en démontrant qu’une perte minérale comparable est engendrée par la simple consommation d’une canette de soda de 33 cl en 2,5 minutes.
C. Hegedus et al. en 1999, ont démontré que les agents de blanchiment sont capables d’altérer la surface de l’émail et affectent la phase organique de celle-ci. Le peroxyde d’hydrogène a un faible poids moléculaire qui permet son passage à travers la barrière amélaire. Ainsi l’effet oxydatif se produit au niveau de la surface amélaire intéressant la masse organique. Cependant, l’étude de Sulieman M.et al. en 2004 et de celle in vivo de Cadenaro et al. en 2010 ont montré que le peroxyde d’hydrogène n’a pas d’effet délétère sur l’émail même après plusieurs applications, et que les études qui rapportent un effet négatif de blanchiment sur l’émail, ne reflètent pas l’effet du peroxyde mais plutôt celui du pH utilisé (76, 71, 19).
Concernant la micro-dureté amélaire, elle est invariable selon l’étude de Basting 2003 (13), alors que S.KAl.Salehi et al. en 2007 et T.Basting et al. en 2003 ont trouvé que la micro-dureté diminue significativement après un traitement de blanchiment (122). Lewinstein et al. en 2004 ont mené une étude in vitro qui a montré que la technique immédiate altère la micro-dureté plus que la technique ambulatoire et signale qu’une fluoration postopératoire la restaure concernant les deux techniques (113, 4, 76).
En 2003, Hosoya et al, ont fait une étude spécifique sur le Streptococcus mutans et l’altération de l’état de surface après blanchiment. Ils ont trouvé que la rugosité de surface et l’adhésion des Streptococcus mutans ont été augmentées après éclaircissement. Yen et al. en 2009 ont comparé l’effet du jus d’orange à celui du peroxyde d’hydrogène à 6% sur l’émail et ont observé que l’érosion due au jus d’orange a diminué la dureté de l’émail et augmenté sa rugosité, alors que l’effet du peroxyde sur la surface amélaire est non significatif (99).

Effets sur la dentine

Les études relatives aux effets des mélanges d’éclaircissement au peroxyde sur la dentine sont peu nombreuses (31). Le peroxyde d’hydrogène à 30% peut causer une diminution importante de la micro-dureté de la dentine humaine en modifiant la structure de la matrice inter et peri-tubulaire (85). Les chercheurs attribuent ces altérations à la dissolution de la matrice organique par le peroxyde (23). La teneur en minéraux de la dentine déminéralisée peut être modifiée par plusieurs concentrations. Cependant, même au cours et surtout après traitement, la salive peut produire un effet reminéralisant (81, 105, 9).
Il faut noter que ces études portent sur des expositions directes de la dentine aux mélanges peroxydés, ce qui ne reflète pas la situation clinique des traitements d’éclaircissement (86).

Effets sur la pulpe

Les études cliniques qui ont évalué les effets à long terme du blanchiment sur dents vivantes n’ont décrit aucun dommage pulpaire irréversible (56). Quel que soit le type de blanchiment les sensibilités font partie des conséquences les plus rencontrées après un traitement sur dents pulpées et seront développées dans le chapitre suivant.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. BLANCHIMENT DENTAIRE
I.1. Définition et but
I.2. Indications et contre-indications
I.2.1. Indications
I.2.2. Contres indications
I.3. Moyens : Agents de blanchiment
I.3.1. Types d’agents de blanchiment
I.3.1.1. Peroxyde d’hydrogène
I.3.1.2. Peroxyde de carbamide
I.3.1.3. Adjuvants
I.3.1.3.1. Urée
I.3.1.3.2. Agents épaississants
I.3.1.3.3. Glycérine
I.3.1.3.4. Agents stabilisants
I.3.2. Modes d’action
I.3.3. Toxicité
I.4. Méthodes
I.4.1. Techniques au fauteuil
I.4.1.1. Technique immédiate
I.4.1.1.1. Principe
I.4.1.1.2. Avantages
I.4.1.1.3. Inconvénients
I.4.1.1.4. Protocole opératoire
I.4.1.1.4.1. Activation chimique
I.4.1.1.4.2. Activation thermique
I.4.1.1.4.3. Activation par laser
I.4.1.2. Technique compressive
I.4.1.3. Technique ambulatoire
I.4.1.3.1. Principe
I.4.1.3.2. Avantages
I.4.1.3.3. Inconvénients
I.4.1.3.4. Protocole opératoire
I.4.1.4. Technique combinée
I.4.1.5. Technique d’éclaircissement par micro-abrasion
I.4.1.5.1. Principe
I.4.1.5.2. Avantages
I.4.1.5.3. Inconvénients
I.4.1.5.4. Protocole opératoire
I.5. Complications
I.5.1. Effets sur le parodonte
I.5.2. Effets sur l’émail
I.5.3. Effets sur la dentine
I.5.4. Effets sur la pulpe
II. SENSIBILITE DENTINAIRE APRES BLANCHIMENT DENTAIRE
II.1. Définition
II.2. Mécanisme étiopathogénique
II.3. Signes
II.4. Diagnostic
II.5. Approche thérapeutique
III. NOTRE ETUDE
III.1. Justification
III.2. Matériel et méthode
III.2.1. Critères d’inclusion
III.2.2. Critères de non inclusion
III.2.3. Matériels
III.2.4. Critères de jugement
III.3. Analyse statistique
III.4. Résultats
III.4.1. Profil sociodémographique
III.4.1.1. Sexe
III.4.1.2. Age
III.4.1.3. Répartition de la population selon le secteur d’activité
III.4.2. Répartition de la population d’étude selon le diagnostic
III.4.3. Répartition de la population d’étude selon la présence de récession ou non
III.4.4. Blanchiment dentaire
III.4.4.1. Groupes de dents intéressés
III.4.4.2. Technique utilisée
III.4.4.3. Produit utilisé
III.4.4.3.1. Dénomination
III.4.4.3.2. Concentration des produits utilisés
III.4.4.4. Nombre de séances
III.4.5. Sensibilité post-éclaircissement
III.4.5.1. Premier jour
III.4.5.2. Septième jour
III.4.5.3. Quatorzième jour
III.4.5.4. Répartition du nombre total de patients ayant souffert de sensibilité post-opératoire
III.4.5.5. Répartition des dents sensibles
III.4.5.6. Produit désensibilisant utilisé
III.4.5.7. Association groupes de dents intéressés, récession gingivale, produit désensibilisant utilisé, technique utilisée, nombre de séances et sensibilité post-opératoire
III.4.6. Satisfaction du patient
III.4.6.1. Satisfaction au premier jour
III.4.6.2. Satisfaction au septième jour
III.4.6.3. Satisfaction au quatorzième jour
III.5. Discussion
III.5.1. Profil sociodémographique
III.5.2. Blanchiment dentaire
III.5.3. Sensibilité post-éclaircissement
III.5.4. Satisfaction des patients
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
WEBOGRAPHIE 

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