SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L’ALIMENTATION DES JEUNES ENFANTS

Pour le développement de l’ensemble du potentiel de chaque enfant, une nutrition adéquate au cours de la petite enfance est fondamentale. Les nourrissons et les enfants ont tous droit à une bonne nutrition conformément aux dispositions de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. La malnutrition protéino-énergétique (MPE) du jeune enfant est actuellement le problème nutritionnel le plus grave dans de nombreux pays en Asie, en Amérique latine, au Proche Orient et en Afrique (FAO, 2002).

Les causes de la malnutrition sont multiples, interdépendantes, directes ou indirectes. Les causes immédiates sont l’insuffisance des ingérés alimentaires et le mauvais état de santé des enfants. Nombreuses sont les causes secondaires et fondamentales de la malnutrition et elles sont souvent liées : les soins inadéquats prodigués à l’enfant, le manque d’accès aux services de santé, la mauvaise hygiène, la pauvreté, l’insécurité alimentaire des ménages, les problèmes d’insécurités notamment en milieu rural, le poids de la tradition et des valeurs culturelles (WHO, 1998) favorisent l’apparition et /ou l’installation permanente de la malnutrition.

Généralement, la période critique où l’état nutritionnel se dégrade commence à 6 mois, âge à partir duquel il est recommandé d’introduire des aliments de complément dans l’alimentation des enfants (Razafindrazaka Vonimanitra, 2006) et c’est à cette période que la malnutrition apparaît avec des conséquences qui persistent toute la vie. A cet âge, le lait maternel seul ne couvre plus les besoins énergétiques et nutritionnels de l’enfant qui doit donc, en complément, recevoir une alimentation adéquate, équilibrée en différents nutriments, de consistance semi solide et/ou solide. Il a été constaté que les pratiques d’alimentation complémentaires sont généralement médiocres dans la plupart des pays en développement, ce qui continue à exposer les enfants au danger de séquelles irréversibles comme les retards de croissance et de développement cognitif ainsi qu’à des risques nettement accrus de maladies infectieuses comme la diarrhée et la pneumonie (UNICEF, 1996). Il est donc essentiel d’accorder une attention particulière aux aliments de complément.

Depuis 1990, le gouvernement malgache a déjà pris divers engagements pour faire face à cette situation alarmante. Des efforts ont été déployés aussi bien par le Ministère de la santé que par différents ONG travaillant dans le domaine. Des résultats ont été obtenus mais qui sont loin d’être suffisants pour permettre une réduction tangible de la malnutrition au niveau national. En fait, les pratiques alimentaires du jeune enfant à Madagascar ne semblent pas plus mauvaises que dans la plupart des pays en développement, mais il y a encore des efforts à faire notamment au niveau de l’allaitement exclusif et l’introduction précoce de certains aliments (Mourad MOURSI et al, 2003).

Le LABASAN dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique Nationale de Nutrition (PNN), adoptée par le gouvernement malgache en 2004, a intégré dans ses axes prioritaires de recherche l’amélioration de l’alimentation des jeunes enfants. C’est ainsi dans le cadre du projet SPASEN (Suivi des Pratiques Alimentaires et de Soins et de l’Etat Nutritionnel des enfants de moins de 2 ans dans le district de Moramanga) que la présente étude est réalisée. Le projet SPASEN est un volet nutritionnel en complément de l’étude menée par l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) sur les diarrhées à Campilobacter à Moramanga.

La présente étude consiste à suivre une cohorte d’enfants âgés de 6 à 12 mois de la commune rurale d’Ambohibary, située dans le district de Moramanga. L’objectif général de cette étude est de décrire leurs pratiques alimentaires, leurs pratiques sanitaires et leurs états nutritionnels. Le suivi des enfants a commencé au mois de septembre 2010 et s’est terminé le mois d’octobre 2011.

PRESENTATION GENERALE DU DISTRICT DE MORAMANGA

Localisation

Le district de Moramanga est l’un des 5 districts appartenant à la région AlaotraMangoro. Il est caractérisé par deux grands fleuves : Mangoro, à l’Ouest et au Sud-Ouest de Moramanga, et Vohitra à l’Est de Morarano-gare (PRD, 2005). Moramanga, ville carrefour entre Antananarivo, Tamatave et le lac Alaotra, est un point d’arrêt par excellence pour les voyageurs lassés par le voyage. Il se situe sur le Centre Est de Madagascar. Sa superficie est de 9396 km².

Climat

Le district de Moramanga est caractérisé par un climat tropical chaud et humide, avec l’influence de l’alizé toute l’année et des températures moyennes comprises entre 18 et 20 °C, la partie Sud (Moramanga et Anosibe An’Ala) est marquée par l’abondance pluviométrique. Les précipitations moyennes annuelles y sont de 1500 à 2000 mm avec des brumes toute l’année et un hiver à pluies fines et fréquentes (PRD, 2005).

Population

De par sa position de ville carrefour, la population de Moramanga est un brassage de gens de différentes origines. On y rencontre plusieurs ethnies dont les Bezanozano sont les plus dominantes. Quant aux migrants, ils sont principalement constitués par les Betsimisaraka, Sihanaka, Merina, Betsileo, Antaisaka et Antandroy. La population est estimée à 248 040 en 2004 (Monographie des Districts 2004). La quasi-totalité de la population vit dans le milieu rural.

Economie et activités 

L’économie du district de Moramanga est basée sur l’industrie du bois, les sites touristiques dont le Parc National d’Andasibe, le site d’extraction de nickel et de cobalt d’Ambatovy. Le district de Moramanga fait partie d’une zone de production agricole. La riziculture est la principale activité de la population mais on y trouve également des cultures vivrières (légumes feuilles, légumes, manioc, maïs, arachides, etc.….) qui sont très propices. Zone fortement boisée, l’exploitation forestière constitue une des principales activités de la population locale.

CARACTERISTIQUES DE LA COMMUNE D’INTERVENTION

Moramanga est composé de 21 communes dont Ambohibary fait partie. La commune d’Ambohibary est une commune limitrophe qui se trouve à 4 km de la ville de Moramanga sur la route nationale 44. Ambohibary est composée par 12 Fokontany et s’étale sur 927,5 Km² de superficie. Cette commune est marquée par la présence de deux formations sanitaires : le Centre de Santé de Base niveau 2 (CSB2) d’Ambohibary dirigé par un médecin et le CSB1 d’Ambodiakatra par un infirmier. La principale culture vivrière de la commune est le riz ; les légumineuses occupent la deuxième place et les tubercules la troisième. L’étude a été menée dans les 2 Fokontany Befotsy et Ampitambe localisés dans cette commune d’Ambohibary.

LE PROJET SPASEN

Ce projet consiste à effectuer le suivi des pratiques alimentaires et de soins et de l’état nutritionnel (SPASEN) d’enfants de moins de 2 ans en parallèle à l’étude menée par l’Institut Pasteur sur les diarrhées à Campylobacter dans la commune d’Ambohibary (district de Moramanga). Un questionnaire sur le recensement général (Annexe 1) a été posé par les enquêteurs de l’IPM durant le lancement du projet comportant : des données sociodémographiques, des données socio-économiques sur les ménages et données socioprofessionnelles sur les mères de l’enfant. Le volet SPASEN est réalisé en rajoutant 3 questionnaires QSP1, QSP2, QSP3 à ceux de l’IPM (Annexe 2). Les questionnaires sont administrés à l’occasion des différents passages dans les ménages prévus par l’IPM pour l’étude, menée dans deux Fokontany (Befotsy, 1213 habitants ; Ampitambe, 1898 habitants) de la commune d’Ambohibary, des diarrhées à Campylobacter.

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L’ALIMENTATION DES JEUNES ENFANTS

L’allaitement maternel 

L’Organisation Mondiale de Santé et la Politique Nationale de Nutrition à Madagascar recommandent un allaitement exclusif jusqu’à 6mois et la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans. Aucun autre aliment n’est diététiquement nécessaire pendant les 6 premiers mois. En effet naturellement, le lait maternel reste la source principale de nutrition du bébé jusqu’à la fin de la première année et même au-delà (UNICEF, 2002). L’allaitement maternel est important à la fois pour assurer à l’enfant un bon statut nutritionnel que pour protéger la santé de la mère. Selon l’EDSMD IV, 2008, le taux d’allaitement à Madagascar est de 98% et la proportion des enfants allaités dans la première heure qui suit la naissance est de 72%. Ce taux est faible par rapport à la proportion d’enfants allaités après 24 heures de naissance qui est de 92%. L’allaitement au sein exclusif pendant une période de six mois présente bien des avantages pour le nourrisson et la mère, et notamment celui de protéger contre les infections gastrointestinales. Une mise au sein précoce, dans l’heure qui suit la naissance, protège le nouveau-né des infections et réduit le taux de mortalité. Le risque de mortalité lié à la diarrhée et à d’autres infections peut en effet augmenter chez les nourrissons qui sont partiellement nourris au sein ou qui ne le sont pas du tout (OMS, 1992).

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Table des matières

INTRODUCTION
CONTEXTE DE L’ETUDE
I-PRESENTATION GENERALE DU DISTRICT DE MORAMANGA
I-1 Localisation
I-2 Climat
I-3 Population
I-4 Economie et activités
II-CARACTERISTIQUES DE LA COMMUNE D’INTERVENTION
III-LE PROJET SPASEN
IV-SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L’ALIMENTATION DES JEUNES ENFANTS
IV-1 L’allaitement maternel
IV -2 Le sevrage
IV-3 Les aliments de complément
IV-3-1 Besoins énergétiques et nutritionnels
IV -3-1-1 Besoins en macronutriments
IV -3-1-2 Besoins en micronutriments
IV-3-2 Caractéristiques requises pour les aliments de complément
IV-3-2-1 Mode d’introduction
IV-3-2-2 Qualité nutritionnelle
IV-3-2-3 Hygiène
MATERIELS ET METHODES
PARTIE A : DIAGNOSTIC DE L’ETAT NUTRITIONNEL, DES PRATIQUES ALIMENTAIRES ET DES PRATIQUES SANITAIRES DES ENFANTS AGES DE 6 A 12 MOIS
I-1 Site d’étude
I-2 Nature de l’enquête
I-3 Organisation de l’enquête
I-4 Déroulement de l’enquête
I-4-1 Population cible
I-4-2 Recueil de données
I-4-3 Mesures anthropométriques
I-5 Traitement des données
I-5-1 Saisie des données
I-5-2 Analyse des données
I-5-2-1 Définition de scores et indices
I-5-2-2 Autres indices utilisés
PARTIE B : CARACTERISATION DE L’ALIMENT DE COMPLEMENT DES ENFANTS AGES DE 6 A 12 MOIS
I- Observations de la préparation des aliments de complément des enfants âgés de 6 à 12 mois
I-1 Choix des ménages et de l’aliment de complément
I-2 Déroulement de l’étude
I-3 Recueil des données
I-4 Modalités des observations
I-4-1 Identification et quantification des ingrédients utilisés
I-4-2 Caractérisation des modes de préparation culinaire
II- Reconstitution de l’aliment de complément au laboratoire
II-1 Matériels d’étude utilisés pour la réalisation des analyses biochimiques
II-2 Préparation des recettes
II-3 Préparation des échantillons à analyser
II-4 Détermination de la consistance de l’aliment de complément
III- Analyses biochimiques de l’aliment de complément reconstitué au laboratoire
III-1 Teneur en matière sèche
III-2 Teneur en protéines totales
III-3 Teneur en lipides
III-4 Teneur en cendres brutes
III-5 Teneur en glucides totaux
III-6 Valeur énergétique globale
RESULTATS ET DISCUSSIONS
PARTIE A : DIAGNOSTIC DE L’ETAT NUTRITIONNEL, DES PRATIQUES ALIMENTAIRES ET DES PRATIQUES SANITAIRES DES ENFANTS AGES DE 6 A 12 MOIS
I- Caractéristiques des ménages et de leur environnement
I-1 Echantillons
I-2 Caractéristiques sociales et état nutritionnel des mères
I-3 Principales caractéristiques socioéconomiques des ménages
I-3-1 Conditions d’habitation
I-3-2 Biens possédés
I-3-3 Hygiène
II- Pratiques alimentaires des enfants âgés de 6 à 12 mois
II-1 Allaitement maternel
II-2 Les aliments de complément observés
II-2-1 Type et fréquence de consommation des différents plats
II-2-2 Age de consommation des différents plats
II-2-3 Groupes d’aliments consommés par les enfants et diversité alimentaire
II-2-4 Qualité des pratiques alimentaires des enfants
II-2-5 Mise en évidence des déterminants des pratiques alimentaires
III- Caractéristiques des pratiques de soins et d’hygiène des enfants
III-1 Suivi sanitaire des enfants
III-2 Pratiques de soins et d’hygiène apportés aux enfants
III-3 Mise en évidence des déterminants des pratiques sanitaires des enfants
IV- Etat nutritionnel des enfants âgés de 6 à 12 mois
IV-1 Prévalence des différentes formes de malnutrition selon l’âge
IV-2 Prévalence des différentes formes de malnutrition suivant le sexe
IV-3 Mise en évidence des déterminants de l’état nutritionnel des enfants
PARTIE B : CARACTERISATION DE L’ALIMENT DE COMPLEMENT DES ENFANTS AGES DE 6 A 12 MOIS
I- Aliments de complément à caractériser
I-1 Modalités de préparation de l’aliment de complément au sein des ménages
I-2 Consistance de l’aliment de complément
II- Caractéristiques nutritionnelles de l’aliment de complément reconstitué en laboratoire
II-1 Teneur en matière sèche
II-2 Teneur en protéines totales
II-3 Teneur en lipides
II-4 Teneur en cendres totales
II-5 Teneur en glucides totaux et valeur énergétique globale
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
RESUME

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