APPROCHE PROSPECTIVE DE LA PROBLEMATIQUE DE L’HYGIENE ET DE L’ASSAINISSEMENT

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La topographie et l’hydrographie : une zone basse

Antananarivo est située dans la région des Hautes terres centrales dont la principale caractéristique géomorphologique est l‟existence d‟une zone en relief. Cette dernière comprend des collines latéritiques et des zones basses constituées principalement par les plaines alluviales dans lesquelles s‟écoulent généralement les rivières avec souvent des marécages. Depuis l‟époque des royaumes, la zone basse de la ville d‟Antananarivo a été dénommée la plaine de Betsimitatatra. Plaine vouée à la riziculture grâce à sa topographie et son système hydrographique dont le réseau est composé de la rivière Ikopa et ses principaux affluents : rivière Mamba, Sisaony et Andromba. Et comme toutes les rivières qui sont sur le socle, l‟Ikopa ne connait pas de période d‟étiage : elle peut fournir de l‟eau presque en toute saison.
L‟agglomération de la ville d‟Antananarivo est donc située dans une grande plaine alluvionnaire de 388m² qui s‟étale du Nord au Sud sur une distance d‟une cinquantaine de km et dont l‟altitude varie de 1288m à 1240m, ce qui fait que la partie de la plaine de Betsimitatatra comprend 2niveaux:
-la zonebasse proprement dite qui a une altitude comprise entre 1248m et 1252m
-la zone inondable : qui a une altitudeinférieure ou égale à 1248m
Si le site de Manjakamiadanana émerge à 200mau -dessus de la plaine, Isotryest à 1245m, ce qui veut dire  que  notre  zone  d‟étude   se trouve exactement  dans la partie inondable. De cette topographie, la  plaine  de  Betsimitatatra est   devenue  un lieu  de déversement des eaux et de dépôt de sédiments. Ce qui rend la zone humide pendant toute l‟année, et exposée au risque d‟inondation en période pluvieuse. Se présentant comme un exutoire naturel, la plaine est incapable en période de pluies d‟écouler le trop plein d‟eau ainsi les eaux y stagnent et les alluvions y sont accumulés.

La climatologie : une zone arrosée et humide

La ville d‟Antananarivo se situe dans une zone climatique correspondant aux Hautes Terres Centrales avec deux saisons bien distinctes, caractéristique du climat tropical d‟altitude : la saison sèche s‟étend de Mai à Septembre et la saison humide d‟Octobre en Avril. On rencontre aussi la saison cyclonique.
Cette figure montre les pluies et les températures moyennes mensuelles à Antananarivo : la hauteur des précipitations de 200 à 140mm est caractérisée par une forte précipitation, et des précipitations qui deviennent importantes selon leur type : « pluie
d‟orage et pluie cyclonique. Pour les pluies d‟orage : leur durée est très courte et leur intensité très forte (172mm/h en 15 minutes ) ; tandis que pour les pluies cycloniques : leur durée est courte avec des reprises et leur intensité est faible par rapport aux pluies d‟orage (36mm en 2heures) »(Ministère de l‟eau- UN Habitat, 2014).Elle montre le degré hygrométrique c‟est-à-dire le degré d‟humidité de la zone qui se rapporte au fait qu‟elle se plonge dans un contexte d‟humidité perpétuelle.

La pédologie : un sol hydromorphe

Dans la pédologie on parle des caractéristiques du sol en tant que réceptacle de l‟homme, l‟étude de celui –ci est déterminante dans le choix de l‟installation. Les critères de sélection peuvent se différencier d‟un milieu rural à un milieu urbain mais la pédologie est toujours décisive.
La formation géologique des Hautes terres centrales peut être classée en trois zones dont la troisième concerne notre zone d‟étude, c‟est –à dire « la formation qui regroupe ce qui compose les zones à moyenne et à basse altitude .Elle est caractérisée essentiellement par des tourbes ; des argiles plastiques et des argiles sableuses alluvionnaires .Leurs formations sont issues de l‟altération et la dégradation des roches dont la structure se forme en couches successives au fil de temps. Les sols de la plaine et des bas –fonds (zone inondable) sont des sols principalement d‟apport hydromorphes » (Ministère de l‟eau- UN Habitat, 2014), plus précisément des « sols oligotrophes » (IRAT ou Institut de Recherche Agricole de Tananarive , 1966 cité par RASOANARIVO Hariliva, 2003): sols organiques hydromorphes tourbeux qui sont caractérisés par l‟abondance d‟une matière organique peu évoluée à texture spongieuse. Ils se situent dans les zones marécageuses en eau pas très profonde et à végétation aquatique abondante. D‟après ce constat non seulement la zone est arrosée par l‟eau de pluie mais aussi elle retient de l‟eau par la caractéristique même du sol et par le relief.
REPERES THEORICO –CONCEPTUELS I-CONCEPTUALISATION
Le concept de territorialité : un processus de transformation d’un espace
Empruntée à l‟éthologie animale, la territorialité est le concept de base dans l‟étude du comportement animal. Définie d‟une façon précise par H.E HOWARD en 1920 comme étant « la conduite caractéristique adoptée par un organisme pour prendre possession d‟un territoire et se défendre contre les membres de sa propre espèce (Guy DiMEO & al, 2005), la territorialité est le fait de s‟approprier un espace qui s‟exprime par l‟acte d‟habiter. C‟est cet acte d‟habiter ou le vécu qui constitue « le langage » (Claude RAFFESTIN, 1977) qui transforme l‟espace en territoire.
La géostructure ou la dimension matérielle de l’espace
L‟ordre du matériel concerne « ce que la nature fournit à l‟homme » (Guy Di Méo & al., 2005). La nature ici a une double acception : elle est avant tout « le système des choses avec toutes leurs propriétés , la nature épouse le monde physique , elle inclut l‟homme et le soumet à ses lois »: climat, sol , hydrographie , relief,… ;mais dans une seconde définition la nature réduit « aux choses telles qu‟elles seraient en dehors de toute intervention humaine »(Guy Di Méo & al., 2005).
La géostructure est alors l‟espace dans son aspect physique.
Le géogramme ou la dimension idéelle et symbolique de l’espace
Parler d‟idéel revient à se référer à la pensée humaine, c‟est-à dire aux idées, aux images, aux représentations qu‟elle produit. Et le géogramme est le résultat de cette représentation positive de l‟espace, qui va devenir par la suite un espace approprié, assimilé au territoire. Le territoire provient du latin territorium qui signifie « morceau de terre ou espace approprié » (M. LEBERRE, 1995).
Le concept de territoire
A partir de l‟explication ci-dessus, le territoire est alors assimilé au géogramme de Claude RAFFESTIN, mais aussi au géosymbole de Joel BONNEMAISON et au lieu anthropologique de Marc AUGE, qui expriment tous un espace approprié. Il est le résultat de la territorialité, avec des qualificatifs qui le différencient d‟un simple espace, tout en sachant que « tout espace n‟est pas territoire » (Syrine BEN SLYMEN, 2014) ,il a un visage et une architecture.
Un espace habité
L‟espace est le réceptacle de l‟être humain, il est sa condition existentielle car sans lui l‟homme ne serait qu‟un errant. Il a besoin d‟un espace, où il puisse s‟installer et occuper afin de vivre pleinement son humanité, c‟est l‟expression de sa « géographicité » (Claude RAFFESTIN , 2002). Dans ce besoin d‟espace, il est primordial pour l‟homme d‟avoir un lieu où habiter, car l‟habitation est « comme la coquille ou le second vêtement de l‟homme et pour ainsi dire le complément de son être » (Ildefonso CERDA, 1979).L‟édification des maisons constitue le signe d‟un espace habité avec un vivre-ensemble d‟une communauté occupant ces habitations. Espace habité revient à dire qu‟il y ait conjugaison d‟un chez-moi et d‟un chez-nous : des maisons et une communauté.
Un espace multi face
Etant un espace habité, le territoire est producteur de sens pour celui qui l‟habite. Il est avant tout son espace identitaire auquel il s‟identifie , aussi c‟est un espace qui renferme ses souvenirs , ses mémoires, son vécu, bref c‟est son espace historique ; et avec le temps , celui qui habite un espace finit par nouer des relations avec les personnes qui partagent ensemble cet espace pour devenir par la suite un espace relationnel.
Un espace d’attachement, d’ancrage, d’appartenance et d’inscription
A travers ces multiples facettes du territoire, le territoire a de l‟importance aux yeux de celui qui l‟habite, qu‟il finit par s‟y attacher et s‟y inscrire. Cet attachement s‟exprime par le sentiment d‟appartenance à ce lieu, qui peut se mesurer sous trois dimensions : sa capacité à reconnaitre le lieu (dimension cognitive), l‟intensité de ses sentiments de déracinement une d‟une communauté occupant ces habitations. Espace habité revient à dire qu‟il y ait conjugaison d‟un chez-moi et d‟un chez-nous : des maisons et une communauté.
Un espace multi face
Etant un espace habité, le territoire est producteur de sens pour celui qui l‟habite. Il est avant tout son espace identitaire auquel il s‟identifie , aussi c‟est un espace qui renferme ses souvenirs , ses mémoires, son vécu, bref c‟est son espace historique ; et avec le temps , celui qui habite un espace finit par nouer des relations avec les personnes qui partagent ensemble cet espace pour devenir par la suite un espace relationnel.
Un espace d’attachement, d’ancrage, d’appartenance et d’inscription
A travers ces multiples facettes du territoire, le territoire a de l‟importance aux yeux de celui qui l‟habite, qu‟il finit par s‟y attacher et s‟y inscrire. Cet attachement s‟exprime par le sentiment d‟appartenance à ce lieu, qui peut se mesurer sous trois dimensions : sa capacité à reconnaitre le lieu (dimension cognitive), l‟intensité de ses sentiments de déracinement une fois qu‟il est loin de son espace (dimension affective) et enfin l‟intensité de sa solidarité envers le lieu (dimension conative).
Un espace producteur d’actions
Lorsqu‟un espace est habité collectivement, le vivre –ensemble pousse ses habitants à apporter une quote-part dans les actions envers le lieu, ce qui s‟exprime par la participation de ses habitants. « La participation se définit par l‟ensemble des activités pratiquées par un individu sur un territoire donné, qui indique le degré d‟implication de l‟individu » (Yolande RIOU, 2011). A cet effet, la participation crée des participants qui sont des actants constitués d‟agents et d‟acteurs. Ces derniers sont des activistes dans le processus de territorialité car la transformation ne peut pas se faire toute seule, elle a besoin aussi bien des propulseurs : les acteurs que des continuateurs : les agents.
Hygiène et assainissement : pourtour et définition
Sens étymologique de l’hygiène et de l’assainissement
Etymologiquement, l‟hygiène vient de Hygia, déesse grecque de la santé et de la propreté, qui dans son sens moderne est une partie de la médecine qui traite les règles à suivre, les différentes institutions, différentes conditions de vie et de différentes professions ; autrement dit « c‟est l‟ensemble des principes , des pratiques individuelles ou collectives visant à la conservation de la santé , au fonctionnement normal de l‟organisme »(Dictionnaire DOCTISSIMO,2017) .
Tandis que l‟assainissement est l‟action d‟assainir, de rendre sain, c’est-à-dire de prévenir au mieux toute atteinte pathologique et de veiller à la bonne santé des individus, ici on parle plutôt des moyens et des infrastructures de grande envergure mobilisés. Ci- après les éléments sur lesquels on doit se focaliser lorsqu‟on fait l‟étude de l‟hygiène et de l‟assainissement.
Cadre juridique et contexte règlementaire de l’hygiène et de l’assainissement à Madagascar
-La Politique et la stratégie nationale d’assainissement (PSNA)
Adoptée en Conseil du Gouvernement, elle éclaire sur les grandes lignes des politiques d‟assainissement, qui se portent sur la gestion des eaux usées (eaux noires, eaux grises), des eaux pluviales, des déchets solides de type domestique et des excrétas. Tout ceci dans l‟objectif « de préserver la santé de la population et de réduire l‟impact de la pollution sur le milieu naturel » (Ministère de l‟Eau & UN-Habitat, 2014). A cet effet, « l‟assainissement concerne l‟ensemble des interventions destinées à mesurer la salubrité des zones habitées et à limiter les impacts de la pollution sur le milieu naturel » (Décret 20008-1057 du 10 Novembre 2008). L‟assainissement concerne alors les moyens mobilisés pour parvenir à la propreté et la maintenir.
-Le code de l’eau (décret n° 2013-687) portant adoption de la Stratégie Nationale de l’Eau de l’Assainissement et de l’hygiène)
Dans l‟objectif de parvenir à la propreté et de la maintenir, dans ce code l‟assainissement est défini comme « toute mesure destinée à faire disparaître les causes d‟insalubrité » (art.19).Il distingue deux types d‟assainissement : l‟assainissement de base qui inclut toutes les actions de sensibilisation à l‟hygiène et d‟appui au développement des équipements individuels ; et l‟assainissement collectif qui concerne principalement le milieu urbain. L‟assainissement collectif des eaux usées domestiques concerne l‟évacuation et le traitement des eaux usées par les consommateurs après avoir été distribuées par les systèmes d‟approvisionnement en eau potable. Là encore, ce sont les consommateurs eux-mêmes qui prévoient l‟évacuation des eaux usées ; l‟autorité publique n‟assure pas cette action.
– L’assainissement dans le Code de la Santé
Comme il a été défini plus haut, l‟hygiène et l‟assainissement relèvent du domaine de la santé; ainsi le Code de la santé, surtout en matière d‟hygiène, évoque les mesures sanitaires et d‟hygiène générales applicables sur le territoire national en vue de la protection générale de la santé. Selon ce règlement sanitaire, l‟hygiène repose sur trois éléments majeurs qu‟il appelle prescriptions : « la salubrité de tous les bâtiments d‟habitation ou non, salubrité des agglomérations, prescriptions concernant les matières usées, les conditions auxquelles doivent satisfaire les fosses d‟aisance » (Loi n°2011-002 portant Code de la Santé , Livre Premier , Titre 1er ,article 22).Mais encore est-il que l‟hygiène ne concerne pas seulement la salubrité de ces éléments mais « concernent principalement aussi la gestion et le contrôle des eaux, l‟élimination des déchets de toutes sortes, la protection des denrées alimentaires, la salubrité des lieux d‟habitation et la sauvegarde de l‟environnement »(Loi n°2011-002 portant Code de la Santé , Livre Premier , Titre 1er ,article 22).
-L’hygiène et l’assainissement dans le cadre de l’aménagement du territoire
L‟aménagement est la manière ou l‟action d‟aménager, qui revient à disposer, agencer, distribuer, organiser un espace à partir de laquelle on le prépare méthodiquement en vue d‟un usage déterminé : on l‟adapte et on le rend plus fonctionnel.
Parce que l‟aménagement du territoire consiste au développement et à l‟application des politiques et des règlementations, la Loi portant orientation de l‟aménagement du territoire (LOAT) régit le cadre général de l‟aménagement du territoire national dans une perspective de développement durable. Elle est mise en place pour matérialiser la traduction juridique de la politique nationale de l‟aménagement du territoire (PNAT). L‟aménagement du territoire y est défini comme « étant l‟ensemble des actions publiques et privées tendant à l‟organisation, à la structuration et à l‟aménagement physique de l‟ensemble du territoire national et orientée vers une vision prospective » (Loi n°2015-051 du 16 Décembre 2015 portant Loi d‟orientation de l‟Aménagement du territoire, art.12). L‟aménagement en tant qu‟action de la politique publique trace les grandes lignes directives de l‟utilisation de l‟espace qui engendre la transformation de celui-ci de sorte qu‟il soit bénéfique pour l‟homme qui l‟occupe ou la notion de rendre intelligible de Claude Raffestin dans le schéma de territorialité prend ici tout son sens.
Par l‟aménagement du territoire et toutes ses déclinaisons, le pouvoir public viabilise l‟espace pour être habitable. L‟aménagement du territoire en tant qu‟action fait appel à des acteurs pour élaborer et mettre en œuvre la politique, c‟est une « compétence partagée entre l‟Etat et les CTD, secteur privé, organisation de la société civile et communauté de base ou fokonolona contribuant également à la mise en œuvre des actions d‟aménagement de territoire » (Loi n°2015-051 du 16 Décembre 2015 portant Loi d‟orientation de l‟Aménagement du territoire , art.13) ; et aussi une mobilisation des outils de planification
comme moyens à mettre en œuvre l‟aménagement du territoire comme le plan d‟aménagement, le plan de lotissement, le plan d‟urbanisme directeur PUDi, le plan d‟urbanisme détaillé Pudé, le Plan National d‟Aménagement du Territoire,….
-L’urbanisme et le Code Municipal d’Hygiène
Le Code Municipal d‟Hygiène (Arrêté Municipal n°826-CUA/DS/CAB.13 du 27 Août 2013 portant Code Municipal d‟Hygiène de la Commune Urbaine d‟Antananarivo) est la seule loi qui met en place les mesures répressives en cas du non –respect des éléments qui déterminent les comportements que chacun doit adopter pour maintenir la salubrité, les autres ne font que définir ce qu‟est l‟hygiène et l‟assainissement.
Le Code Municipal d‟hygiène et le Code de l‟urbanisme évoquent des éléments complémentaires en matière d‟hygiène et d‟assainissement. Dans le code d‟urbanisme, l‟assainissement concerne surtout les habitations, il spécifie que l‟octroi du permis de construire par la Commune est conditionné par la prévision d‟infrastructures d‟assainissement dans la construction. De son côté, le Code Municipal d‟hygiène se focalise aussi sur la tenue de la propreté des domiciles et leurs dépendances, des lieux et espaces publics.
La salubrité, une question de mode de vie, d’habitude et de considération du lieu de vie (la géogramme) : actions des agents
Une fois aménagé, rendu viable et vivable par divers éléments matériels, l‟espace ou la géostructure est prêt à accueillir, ce qui est le premier acte de l‟appartenance, étant donné que l‟appropriation est l‟expression de la transformation de la géostructure en géogramme. Une fois l‟espace devenu accueillant grâce aux actions des acteurs, le relais passe ensuite aux agents qui vont, c‟est leur devoir, perpétuer et faire durer ces actions. C‟est pourquoi ils doivent adopter des modes de vie communs pour y parvenir.
L‟assainissement et l‟hygiène ne sont pas seulement une question d‟aménagement, de viabilisation d‟un territoire qui ne se situerait qu‟au niveau du matériel : pour que ces infrastructures et ces aménagements durent et soient utilisables le plus longtemps possible, il faut en prendre soin et ce rôle revient aux habitants, aux usagers vivant sur le lieu. Le propre est plutôt une question de pratiques, de mode de vie, les infrastructures n‟étant que les moyens pour y aboutir.
-Une question de pratiques et de considération de son propre espace
Car l‟étude de l‟hygiène se focalise sur des comportements et des habitudes. Pour l‟assainissement, ces pratiques s‟articulent autour de l‟utilisation des latrines, la gestion des déchets ménagers et la gestion des eaux usées.
Les excrétas, les ordures et les eaux usées sont des déchets, des résidus qui nuisent aussi bien à la santé mais aussi entravent la qualité de vie de tout un chacun. Ils nous dérangent lorsqu‟ils ne sont pas gérés comme il faut surtout lorsque le défi du nombre ajoute sa complexité. Les résidus doivent être évacués en dehors du lieu de vie pour être acheminés de préférence vers un lieu de traitement. Il faut que les habitants utilisent les infrastructures installées dans ce but pour que les déchets ne s‟éparpillent pas aux alentours. C‟est un comportement qui doit être généralisé et imposé.
-Une question de vie communautaire et d’espace partagé
Cette exigence de pratique commune, demande avant tout l‟existence d‟une communauté. Sans la prise de conscience de cette mise en commun de la vie, du lien qui nous unit à autrui, nous adoptons des comportements individualistes qui renient l‟existence des autres.
L‟hygiène est tout à fait une pratique individuelle qui touche notre habitude alimentaire, c‟est la veille que nous adoptons dans la consommation et la conservation des aliments, la propreté de nos vêtements, la propreté de notre corps et la propreté de notre espace proche qu‟est notre maison. Mais notre vie ne s‟arrête pas à nous-mêmes, peut –être sommes-nous propres en veillant à ces quatre éléments mais cela ne suffit pas pour autant que notre fokontany l‟est aussi. La solidarité, l‟action commune sont les maitres mots de la propreté du fokontany cela exige l‟existence de la communauté.
-Une question d’attachement au lieu
L‟attachement est « une prédisposition non variable de l‟individu signifiant son identité et son attachement et le préparant à une attitude positive envers son territoire »( Syrine BEN SLYMEN,2014).
Un individu lorsqu‟il s‟attache à son lieu de vie prend soin de celui- ci, donne de l‟importance au cadre et à son aspect extérieur. Les habitants qui sont amoureux de leur ville ou village expriment ce lien affectif par la participation à toutes activités susceptibles de développer ce lieu et si les activités n‟existent pas, ils en sont les précurseurs, selon le terme de RIOU « les bâtisseurs ».
A cet effet, une localité habitée et vécue par des habitants qui s‟y attachent est une localité qui donne envie de vivre, dans un environnement convivial et sain.
Problématisation et formulation des hypothèses
Les aspects abordés ci-dessus nous ont permis ainsi de positionner nos questionnements de recherche qui partent du postulat que les problèmes concernant l‟hygiène et l‟assainissement rencontrés dans les bas-quartiers sont des problèmes en rapport avec l‟espace et le milieu ou lieu de vie .Problèmes matériels autant qu‟idéels, partant des infrastructures relatives à l‟hygiène et l‟assainissement jusqu‟à la considération accordée à ces lieux par les habitants eux-mêmes et les autorités concernées . Cette considération s‟exprime par les pratiques des habitants (agents) et les politiques vis- à –vis de ces lieux mises en place par les autorités (acteurs). Autrement dit pour parvenir au développement et à l‟amélioration du cadre de vie, l‟identification et la compréhension du problème s‟avèrent un passage obligé. En suivant cette logique de réflexion, notre question de recherche est alors la suivante :
Quels sont les problèmes touchant les pratiques d’hygiène et d’assainissement dans les bas-quartiers ?
Considérée comme le point de convergence des acteurs, la territorialité lorsqu‟elle est mise en praxis se doit d‟apporter le développement au territoire. Cette supposition, constituant la réponse anticipée à cette problématique, se subdivise en trois hypothèses bien distinctes en suivant la logique des acteurs et des agents :
Hypothèse1 : Défaillances de l‟Aménagement du territoire et des politiques urbaines
Hypothèse 2 : Défaut d‟attachement au lieu et d‟inscription territoriale des habitants
Hypothèse 3 : Remise en question de l‟existence de la communauté.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Généralités
Partie I:CONTEXTE DE LA RECHERCHE
Partie I : CONTEXTE DE LA RECHERCHE
Chapitre I : ETAT DES LIEUX
I-Carte d’identité du fokontany
1-Localisation géographique
2-Situation démographique
II- Aspects physiques de notre zone d’investigation, un fokontany dans la cuvette d’Antananarivo
1-La topographie et l’hydrographie : une zone basse
2-La climatologie : une zone arrosée et humide
3-La pédologie : un sol hydromorphe
Chapitre II : REPERES THEORICO –CONCEPTUELS
I-CONCEPTUALISATION
1-Le concept de territorialité : un processus de transformation d ’un espace
2-Le concept de territoire
3- Hygiène et assainissement : pourtour et définition
II-Problématisation et formulation des hypothèses
III-Détermination des objectifs spécifiques
Chapitre III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Partie II : RECUEIL DES DONNEES ET EVALUATION DES FAITS DANS LE FOKONTANY D’ANTOHOMADINIKA SUD
Chapitre IV : EFFECTIVITE DES POLITIQUES PUBLIQUES EN MATIERE D’HYGIENE ET D’ASSAINISSEMENT
I- L’urbanisation et portrait historique de l’aménagement de la plaine de Betsimitatatra : héritage du passé
1- Le premier aménagement au temps des royaumes
2-L’aménagement pendant la période coloniale : un bassin versant urbanisé
3-L’aménagement postcolonial, les transformations après l’indépendance
II-Les acteurs publics œuvrant dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement
1-L’Etat central avec la Politique Générale de l’Etat (PGE) et le Plan National de Développement (PND) : déclinaison des Objectifs du Développement Durable (ODD)
2-Les acteurs déconcentrés et décentralisés : une conjugaison d’actions et d’acteurs
III- L’accessibilté de la population aux infrastructures d’hygiène et d’assainissement : efficacité de la politique urbaine
Chapitre V : ETAT DE L’ATTACHEMENT ET DE L’INSCRIPTION TERRITORIALE DES HABITANTS
I-DEGRE DE MOTIVATION A PATICIPER DANS L’AMELIORATION DE L’ETAT DE
LA PROPRETE DANS LE FOKONTANY
III-REPRESENTATION SOCIALE DE LA MAISON
IV-FORMATION SOCIO-SPATIALE
1-Lieu de naissance
3-Lieu fréquemment habité
4-Durée de résidence dans le fokontany
5-Période de vie passée dans le fokontany
6-Motif d’installation dans le fokontany
V-DIMENSION COGNITIVE DE L’ATTACHEMENT
VI-REPRESENTATION SOCIALE DU LIEU DE VIE(le fokontany)
Chapitre VI : L’EXISTENCE DE LA COMMUNAUTE DANS LE FOKONTANY
I-REPRESENTATIONS SOCIALES DE LA COMMUNAUTE
II-DEGRE DE LA DIMENSION CONATIVE DE L’ATTACHEMENT
III-DEGRE DE LA DIMENSION AFFECTIVE DE L’ATTACHEMENT
Partie III : APPROCHE PROSPECTIVE DE LA PROBLEMATIQUE DE L’HYGIENE ET DE L’ASSAINISSEMENT
Partie III : APPROCHE PROSPECTIVE DE LA PROBLEMATIQUE D’HYGIENE ET D’ASSAINISSEMENT
Chapitre VII : INTERPRETATION DES RESULTATS
I-Désengagement des acteurs dans les problématiques relatives à la géostructure : nonhabitabilité des bas-quartiers
1-Aménagement d’un environnement hostile et mauvais choix du site, une urbanisation d’une zone marécageuse
2-Paradoxe entre multitude d’acteurs et persistance du problème
3-Manque crucial d’ infrastructures d’assainissement et d’hygiène
II-L’attachement des habitants à leur milieu de vie et l’existence de la communauté entravés par la non-effectivité de la décentralisation
Chapitre VIII : REFLEXIONS ET RECOMMANDATIONS SUR L’AMELIORATION DU CADRE DE VIE DES BAS-QUARTIERS
I-La mise en place d’une véritable planification territoriale : une politique urbaine audacieuse
et révolutionnaire
1-Eradiquer l’anarchie urbaine par la maitrise de l’espace
2- Lutter contre la promiscuité par la maitrise des va et vient et de l’exode rural
II-La promotion des toilettes sèches et leur transposition dans les réalités géostructurales des bas-quartiers
1-Toilettes sèches : principes et définitions
2-Toilettes sèches avantageuses pour les bas-quartiers
III-La réalisation de la décentralisation effective : le rôle du fokontany dans la construction du fokonolona et de l’appartenance
1- Le fokontany et la problématique de la décentralisation effective
2- Le fokontany et le fokonolona : créateurs idéaux d’appartenance
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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