Contribution a l’etude geographique de la peche traditionnelle

De par sa superficie, Madagascar est la quatrième île du monde après le Groenland, la Nouvelle Guinée et Bornéo. Sa superficie est de 587.041km². Elle dispose d’une vaste étendue de zone côtière tout au long de son littoral. Elle est située presque entièrement dans la zone tropicale entre 11°57’ et 25°38’ de latitude Sud et 43°12’ et 50°19’ de longitude Est. La grande île possède un important domaine maritime constitué d’une Zone Economique Exclusive (ZEE) estimée à 1.140.000km², soit presque le double de la surface du territoire national pour un littoral à un trait de côte de 3.500km. Cette dernière joue un rôle primordial sinon vital dans le développement des pays insulaires comme le nôtre. Elle concerne plus de 51% des territoires et abrite près de 61% de la population.

L’économie nationale dépend pour une grande part des activités maritimes, notamment la pêche qui est l’une des trois activités plus importantes d’exportations de Madagascar après le café et la vanille. En effet, il est illogique que la pêche traditionnelle n’ait été que peu prise en compte jusqu’à présent. Il est important pour nous de ce fait, de montrer à quel point cette « pêche » est porteuse en termes de sécurité alimentaire mais aussi d’emplois. Madagascar est l’un des plus riches pays du monde, si nous nous référons à ses ressources naturelles comme les pierres précieuses et les différents types de poissons. Cependant 75% des Malgaches vivent en dessous du seuil de la pauvreté. La pêche traditionnelle fournit les 5% de la capture totale annuelle de poissons par le pays ; la plupart des espèces pêchées sont de basse valeur commerciale mais arrivent à couvrir environ 70% de la consommation de l’île en protéine de poisson. Il faut cependant admettre que suite aux difficultés et aux coûts du transport, la consommation de poisson reste très faible dans l’ensemble de l’île, soit 7,4kg/pers/an alors que la moyenne annuelle dans le monde est de 13,6kg/pers/an. (F.A.O. 2002).

LE MILIEU NATUREL

L’homme est attiré par le milieu naturel. Ceci est nécessaire car l’installation d’un peuple dans une région donnée dépend avant tout des conditions naturelles. Pour cela, il nous paraît important de décrire d’une manière générale certains aspects physiques de la région de Tuléar, y compris notre zone d’étude. La Province de Tuléar se situe sur la côte Sud de Madagascar, en bordure du canal de Mozambique et à cheval sur le tropique du Capricorne, selon ANFANE . Cette région est délimitée à 23°15’ et 23°06’ latitude Sud et 40°44’ de longitude Est. Notre zone d’étude se délimite à la commune urbaine de Tuléar. Cette ville est subdivisée en 6 arrondissements : Mahavatse I, Mahavatse II, Betania… Mais nous nous intéressons seulement aux deux premiers, à savoir Mahavatse I et II. En effet, ces deux arrondissements sont non seulement les fondations de la ville, mais aussi c’est là aussi que se pratique le plus la pêche traditionnelle. Cette activité joue un grand rôle dans l’économie de la grande île.

Le climat

Du point de vue climatique, l’aridité sévit fortement dans la région, avec une irrégularité des précipitations qui l’accentue. Cette aridité qui s’impose dans le Sud-Ouest malgache dont Tuléar s’explique par trois facteurs :

– Elle est renforcée par la traversée de la ligne imaginaire du tropique du Capricorne. Cette ligne située entre les 23°27 et 40° parallèles du Nord-Sud est le domaine des anticyclones subtropicaux.

Ces derniers entraînent une persistance du beau temps qui est un facteur propice pour la pratique de la pêche traditionnelle.

– Le Sud-Ouest malgache se localise derrière les Hautes Terres centrales. En effet, ces dernières reçoivent les alizés venant de l’Océan Indien et déchargent leur humidité sur cette partie au vent. Par contre, la région Sud-Ouest, la partie sous le vent, subit un effet de fœhn. Cette situation crée des difficultés sur la formation des pluies.

– La présence des courants marins froids en provenance des hautes latitudes provoque une remontée d’eau océanique qui, en conséquence, fait refroidir les masses d’air qui se trouvent au-dessus de ces eaux froides. Dans ces conditions, l’air devient stable. Il n’y aura d’ascendance que s’il y a perturbation passagère de ces courants.

Outre ces trois facteurs, il y a le parallélisme du vent par rapport au relief. A tous les facteurs cités plus haut, s’ajoute une autre cause, qui n’est pas naturelle : le facteur anthropique. L’homme du Sud-Ouest devient le premier destructeur de sa région. Tout ceci diminue l’évaporation, augmente le déficit de saturation de l’air, donc réduit les pluies et en même temps augmente le CO2 atmosphérique en provoquant ainsi l’effet de serre qui, par effet d’entraînement, augmente la température. En bref, l’aridité du Sud-Ouest tend de plus en plus vers une désertification qui nous mène à une disparition de certaines espèces endémiques. Un élément d’importance à considérer est l’orientation du vent et l’ampleur de celui-ci.

Les vents

Comme beaucoup de pays tropicaux, Madagascar n’échappe pas aux calamités naturelles ; généralement, les côtes Ouest de la province de Tuléar sont des régions de vent, en particulier la bordure littorale. Les vents sont presque permanents. Ce sont généralement des vents de secteur Sud. Ceux-ci ne sont autres que le célèbre Tsiokantimo. Ce dernier est le dénominateur commun de type de vent frappant la côte Sud-Ouest. Il se manifeste surtout en hiver austral avec une fréquence annuelle de 18 à 20%. Sa vitesse est assez grande, étant de l’ordre de 13 à 14 nœuds, d’après TSIMILANKY . En plus, il arrive au sol en apportant des poussières, ce qui aggrave son action de destructrice. Il est prédominant l’après midi. En outre, le canal de Mozambique est quasiment soumis toute l’année au régime d’alizé du Sud-Est de l’Océan Indien et à de l’anticyclone continental établi en Afrique Austral. En se rapprochant des côtes, ces masses d’air subissent un réchauffement dû à la rencontre avec d’autres masses d’air des dépressions mobiles se dirigeant d’Ouest en Est le long du 30° //. (hiver austral : situation de juillet). D’une manière générale, le Sud-Ouest connaît deux types de vent : les vents doux et les vents forts. Les vents forts sont tourbillonnants, tels que les dépressions et les cyclones tropicaux, qui amènent beaucoup de pluies. Cette sorte de vent n’est pas favorable à la pratique de la pêche traditionnelle. Ce n’est pas seulement parce que l’agitation de l’eau rendra difficile les mouvements d’un flotteur, mais aussi parce que leur orientation est nocive. Pendant la période de Tsiokantimo, les pêcheurs n’osent pas sortir en mer, parce qu’ils peuvent subir de nombreux dégâts ou même des naufrages. Le deuxième vent de flux méridien, c’est-à-dire de direction NNW-SSE, est humide. Ce vent est plutôt favorable à la pratique de la pêche parce qu’il est humide et doux. Il permet aux pêcheurs de sortir en mer avec leurs pirogues à voile. En l’absence de ce vent, ils sont obligés de ramer. Ainsi, ce type de vent joue un grand rôle dans la pratique de la pêche traditionnelle ; mais il est rare et saisonnier. Tous les vents faibles sont bons du fait de nombreux modes de pêche possibles.

Lorsque les vents dépassent une certaine ampleur, le pêcheur a intérêt à rechercher des coins très abrités où il est assuré d’échapper au danger. Ici, le mauvais temps n’est pas synonyme de temps pluvieux. Il peut être une période de vent fort. De ce fait, les mauvaises conditions liées au climat, à la météorologie immobilisent les pêcheurs sans exception.

Au voisinage du littoral, le régime général des vents est très influencé par les vents locaux , à savoir la brise de mer et la brise de terre ; ces brises locales modifient tant la direction que la vitesse des vents. Ces brises du matin et de l’après midi sont généralement douces. Elles permettent aux pêcheurs d’aller à la pêche le matin et les ramènent au village l’après midi. Le déplacement Nord-sud est rendu facile car il suffit tout simplement d’arranger le gréément de la pirogue à voile.

Les températures

Par définition, la température est une grandeur physique qui caractérise de façon objective la sensation subjective de chaleur ou de froid laissée par le contact d’un corps. De ce fait, la connaissance de cette condition physique est nécessaire puisqu’elle est un facteur important pour la pêche traditionnelle axée sur la zone côtière.

La région de Tuléar, où se trouve notre zone d’étude, est appelée « le pays de soleil » à cause de sa chaleur accablante presque toute l’année. Elle est classée parmi les zones les plus chaudes de la grande île. Dans le Sud-Ouest, la température est très élevée pendant toute l’année. L’insolation y est très forte. Cette forte chaleur est due au fait du soleil accablant, à la dominance des vents secs de la région, de la position latitudinale. A cela s’ajoute sa faible altitude. Sans l’ombre d’un doute, nous pouvons dire que « le beau temps est le dénominateur commun des saisons » dans le Sud-Ouest de Madagascar.

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Table des matières

Introduction
Première partie La description de la zone d’étude
Chapitre I : Le milieu naturel
I.1. Le climat
I.1.1. Les vents
I.1.2. Les températures
I.1.3. Les saisons
I.2. Les mouvements des eaux marines
I.2.1. Les courants marins
I.2.2. Les régimes des marées
I.3. La baie de Tuléar
I.3.1. Les récifs coralliens
I.3.2. Les mangroves
Chapitre II : Le milieu humain
II.1. Histoire du peuplement
II.1.1. Origine du nom Tuléar et fondation de la ville
II.1.2. Origine de la population autochtone
II.1.3. L’influence des migrations sur la composition actuelle de la population locale
II.2. Organisation spatiale de la zone d’étude
II.2.1. L’habitat
II.2.2. Les infrastructures collectives
II.3. Le cadre économique
II.3.1. Les activités portuaires
II.3.2. Le commerce
II.3.3. La pêche
Deuxième partie L’exploitation des ressources
Chapitre III : Les conditions d’accéder à la pêche
III.1. L’art nautique
III.1.1. La pirogue à balancier (voile)
III.1.2. La pirogue à moteur
III.2. L’acquisition d’une pirogue
III.2.1. L’achat
III.2.2. La construction
III.2.3. La location
III.2.4. Le système de partage entre pêcheurs et propriétaires
III.3. Les outils utilisés
III.3.1. Le filet
III.3.2. La ligne
III.3.3. Le harpon
III.3.4. Les autres outils utilisés
Chapitre IV : La pratique de la pêche
IV.1. Typologie de pêcheurs
IV.1.1. Les enfants et les jeunes pêcheurs
IV.1.2. Les adultes
IV.1. Les coopératives de pêche
IV.2. Les types de pêches pratiquées
IV.2.1. La pêche aux filets maillant ou « harato »
IV.2.2. La pêche à la ligne
IV.2.2. La pêche au harpon
IV.2.4. La pêche à la plongée ou au fusil
Chapitre V : L’importance des captures
V.1. Zone et période de pêche
V.1.1 Les lieux de pêche
V.I.2. Période de pêche
V.2. Les captures
V.2.1. Les efforts de pêche
V.2.2. La production
Troisième partie La commercialisation et perspectives
Chapitre VI : La commercialisation
VI.1. La typologie des vendeurs
VI.1.1. Les grossistes
VI.1.2. Les détaillants
VI.1.3. L’acheminement des produits vers les différents points de vente
VI.2. Les principaux lieux de vente
VI.2.1. Les marchés urbains de la ville de Tuléar
VI.2.2. Les poissonneries
VI.2.3. Les autres points de vente
VI.3. Les variations des prix
VI.3.1. Le manque d’unité de mesure
VI.3.2. L’influence du climat
VI.3.3. Le déséquilibre entre l’offre et la demande
VI.4 Traitement et conservation éventuelles
VII.4.1. Le fumage
VI.4.2. Le salage
VI.4.3. Séchage
VI.4.4. Conservation sous glace et congélation directe
Chapitre VII : Contraintes et perspectives
VII.1. Les facteurs de blocage de la pêche traditionnelle
VII.1.1. La fragilité des types d’embarcation
VII.1.2. La médiocrité des outils et du système de pêche
VII.1.3. Les difficultés d’accès à la pirogue
VII.1.4. Une commercialisation non structurée
VII.1.4.1. Absence d’un circuit bien organisé
VII.1.4.2. L’insuffisance de moyen de conservation et de transformation
VII.2. Les perspectives
VII.2.1. La modernisation de la pêche
VII.2.1.1. Motorisation et amélioration des techniques
VII.2.1.2. La pratique d’aquaculture
VII.2.3. La création d’une coopération pour l’amélioration de la pêche
Conclusion

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