Définition de l’hétérogénéité

Les classes hétérogènes

En classe de seconde, un enseignant fait face à 35 élèves. Tous les membres de sa classe n’ont donc pas la même façon d’interpréter et d’assimiler une notion, tout comme ils ne réutilisent pas cette notion de la même manière. On a alors, au sein d’une même classe, 35 procédés différents pour entendre et comprendre une seule et même personne. Les élèves sont donc différemment motivés, intéressés et impliqués… Il faut alors se pencher sur ces diversités.

Définition de l’hétérogénéité

Les classes sont à présent et pour longtemps hétérogènes. On a commencé à parler de classes hétérogènes dans les années 1960 dès lors que le regroupement des élèves par classes de niveau a été supprimé. Classe hétérogène s’oppose désormais à classe homogène.

Le terme « hétérogène » est défini dans le dictionnaire comme ce « qui manque d’unité, qui est composé d’éléments de nature différente » contrairement à homogène qui est considéré comme ce « dont la composition et la structure sont les mêmes en tout point, ce dont les éléments présentent une grande harmonie entre eux ». L’hétérogénéité d’une classe peut donc être comprise dans le sens où chaque élève est unique, comporte des particularités qui lui sont propres ou des signes distinctifs des autres. Le groupe ainsi formé peut donc manquer d’unité ou d’harmonie.

D’après les travaux de Burns, il existe différents profils pour différents apprentissages :

« ➨Il n’y a pas deux apprenants qui progressent à la même vitesse.
➨Il n’y a pas deux apprenants qui soient prêt à apprendre en même temps.
➨Il n’y a pas deux apprenants qui utilisent les mêmes techniques d’étude.
➨Il n’y a pas deux apprenants qui résolvent les problèmes exactement de la même manière.
➨Il n’y a pas deux apprenants qui possèdent le même répertoire de comportements.
➨Il n’y a pas deux apprenants qui possèdent le même profil d’intérêt.
➨Il n’y a pas deux apprenants qui soient motivés pour atteindre les mêmes buts.
Il sera donc nécessaire de mieux connaître les élèves à la fois dans l’hétérogénéité de leurs cadres de vie non scolaire et scolaire, puis dans l’hétérogénéité de leurs processus d’apprentissage. Comprendre leur fonctionnement cognitif permet d’adapter plus finement les démarches pédagogiques à ce qu’ils sont. ».

Comprendre et travailler avec l’hétérogénéité des élèves revient donc à analyser et comprendre les origines de ces différences. On peut donc à présent distinguer plusieurs types d’hétérogénéité en milieu scolaire.

Hétérogénéité du cadre de vie 

Lorsque l’on parle d’hétérogénéité, on pense surtout à l’hétérogénéité de niveau. Les classes sont en effet composées d’élèves lents, en grandes difficultés et d’élèves rapides. Une classe hétérogène peut donc désigner une classe où l’écart entre la rapidité des uns et la lenteur des autres est très grande. Mais cette différence de niveau est généralement née d’une hétérogénéité du cadre de vie de l’élève en dehors de l’établissement.

Hétérogénéité de l’appartenance socio-économique 

Les classes rassemblent désormais des jeunes de milieux sociaux très divers. Les différences socio-professionnelles des parents des élèves développent également l’inégalité des niveaux scolaires. C. Baudelot et R. Establet (L’Ecole capitaliste) définissent l’école comme « capitaliste » car elle « légitime une classe sociale par la forme même dont elle diffuse le savoir selon une culture bourgeoise : les élèves des classes défavorisées se trouvent alors en difficulté et rapidement orientés dans un circuit professionnel. Le système scolaire reproduit ainsi les divisions sociales et techniques du travail par les filières de formation. ». Certains écrivains proposent alors d’apprendre aux élèves à « coder » des pratiques avant de pratiquer des « codes ». Les élèves issus des classes sociales défavorisées sont donc très vite mis à l’écart par les enseignants alors que les élèves venant de classes aisées sont orientés dans les voies les plus sélectives.

Hétérogénéité de l’origine socio-culturelle 

Elle est plus ou moins prononcée selon l’implantation des établissements scolaires. Cette diversité nait de l’origine des élèves mais aussi de celle de leur famille. L’hétérogénéité de l’origine socio-culturelle conduit à l’hétérogénéité des résultats scolaires par le biais des différences du code culturel qui s’articule autour de deux éléments : le langage et les valeurs.

Le langage :
Si la langue que l’élève parle couramment chez lui n’est pas le français, cet élève aura des lacunes dans les prérequis de base. Ceci nécessitera donc des mesures spéciales comme les classes non francophones ou les classes relais pour que l’élève apprenne le français. De plus, de nombreux élèves utilisent des codes qui se différencient de celui de l’école. Par exemple la signification du vocabulaire employé n’est pas celle reconnue par l’école.

Les valeurs :
Les cultures sont différentes selon les pays d’origine des élèves et elles véhiculent des valeurs morales, religieuses et philosophiques qui peuvent s’opposer à celles que l’école française républicaine et laïque transmet par son discours et ses représentations.

Diversité des processus d’apprentissage 

Il est impossible d’effectuer un inventaire exhaustif des différents processus d’apprentissages, nous allons donc ici étudier quelques paramètres qui sont à l’origine de l’hétérogénéité d’une classe.

Hétérogénéité des âges 

Continuant actuellement à s’accroître, l’hétérogénéité des âges empêche les échanges entre les élèves. En effet, les élèves les plus âgés peuvent ressentir un « blocage » : lorsque ces élèves sont interrogés sur leurs difficultés, ils ont tous à raconter un événement marquant de leur passé scolaire. Ceci peut alors les conduire à, peu à peu, prendre leurs distances vis-àvis du système scolaire qui devient un lieu d’incompréhension et d’insécurité par rapport à leur(s) problème(s). Ainsi, les émotions négatives finissent par bloquer les mécanismes d’apprentissage et les mauvais résultats s’accumulent. Un élève qui arrive dans la classe suivante avec un an ou deux de retard s’y sent donc mal à l’aise et peut avoir un comportement de plus en plus négatif et dévalorisant. « Son âge, facteur positif dans sa vie personnelle, devient une gêne. ».

Hétérogénéité cognitive 

Sur le plan cognitif, plusieurs profils d’élèves sont à identifier puisqu’il existe différents styles d’apprentissage. Chacun a donc sa manière d’appréhender des connaissances et d’assimiler des savoirs mais l’enseignant ne doit pas isoler des élèves dans certains profils. « En réalité, il faut éviter que l’intérêt pour la diversité des styles d’apprentissage ne se traduise par un enfermement des personnes. ».

Un même élève peut donc s’inscrire dans plusieurs styles d’apprentissages. On peut cependant identifier trois profils différents :
× Les « visuels » qui reproduisent le savoir de façon graphique et privilégient les images,
× Les « auditifs » qui vont s’appuyer sur des chronologies, des enchaînements et qui vont avoir besoin d’entendre les choses,
× Les « kinesthésiques » qui ont besoin de manipuler et de toucher les choses.

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Table des matières

Introduction
I- Les classes hétérogènes
1) Définition de l’hétérogénéité
2) Hétérogénéité du cadre de vie
a) Hétérogénéité de l’appartenance socio-économique
b) Hétérogénéité de l’origine socio-culturelle
3) Diversité des processus d’apprentissage
a) Hétérogénéité des âges
b) Hétérogénéité cognitive
II- La pédagogie différenciée
1) Histoire et définition
2) Les variables didactiques
III- Les consignes
1) Les définitions du terme « consigne »
a) Dictionnaire de Pédagogie
b) Dictionnaire de Pédagogie et d’Éducation
c) La consigne selon différents auteurs
2) Formes et fonctions de la consigne
a) Les différentes formes de consigne
b) Les fonctions de la consigne scolaire
3) La transmission de la consigne scolaire
a) Formulation de la consigne par l’enseignant
b) Reformulation de la consigne
IV – Présentation du corpus
V – Mise en place de consignes différenciées en classe de seconde
1) Présentation de l’hétérogénéité des classes
2) Consignes et activités documentaires
3) Différencier les consignes au cours des activités expérimentales
a) Les consignes orales
b) Les consignes écrites
4) Différenciation et évaluation sommative
a) Différenciation des consignes pour une classe entière
b) Différenciation des consignes pour une élève
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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